Pêche: la quasi-totalité des poissons risque de disparaître

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Combat » 04 Nov 2006, 06:42

WASHINGTON (AFP) - La quasi-totalité des espèces de poissons et de crustacés pêchés pour la consommation auront disparu des océans avant 2050 si les tendances actuelles se poursuivent, ont mis en garde jeudi des scientifiques américains et canadiens.

Cette disparition accélérée de la biodiversité marine résultant de la pêche excessive et de la pollution menace la sécurité alimentaire de la planète et l'environnement, affirment ces biologistes et économistes dans l'étude la plus exhaustive réalisée à ce jour sur ce sujet et publiée dans la revue américaine Science datée du 3 novembre.

"Nos analyses indiquent que sans changement, la situation actuelle laisse présager de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire mondiale, la qualité des eaux côtières et la stabilité de l'écosystème qui affecteront les générations actuelles et futures", écrivent-ils.

"Que l'on regarde les résultats d'expérimentations en laboratoires ou des études portant sur l'ensemble des océans, on fait le même constat, à savoir que la productivité et la stabilité de tout l'écosystème marin diminuent", explique Boris Worm, un biologiste à l'université d'Halifax (Nouvelle-Ecosse), un des co-auteurs.

A ce stade, "29% des espèces de poissons et de crustacés sont en passe de disparaître", précise Boris Worm ajoutant que "les prises de pêche de ces espèces ont diminué de 90%" ces dernières années. La morue de l'Atlantique nord a déjà atteint le point de non-retour et est considérée quasiment éteinte.

"Si cette tendance se poursuit, tous les stocks de poissons et de crustacés pourraient être épuisés d'ici 2048", a ajouté Boris Worm.

Cette recherche effectuée pendant quatre ans révèle également que la disparition d'une seule espèce accélère le dérèglement de l'ensemble de l'écosystème.

A l'inverse, toute espèce qui retrouve un taux normal de reproduction contribue à la santé et à la stabilité des océans ainsi qu'à leur capacité d'absorber des chocs comme la pollution et le réchauffement du climat.

Ces scientifiques expliquent que la perte de biodiversité réduit profondément la capacité des océans à produire des poissons et crustacés, de résister au développement des parasites comme certaines algues ainsi qu'à produire de l'oxygène et à filtrer les substances polluantes.

"L'océan est un grand recycleur, il absorbe les égoûts et les recycle en substances nutritives, il retire les toxines de l'eau, produit de la nourriture et transforme le dioxyde de carbone (CO2) en élément de nutrition et en oxygène", souligne Steve Palumbi, un biologiste de l'université Stanford (Californie, ouest) et co-auteur de ces travaux.

Pour cette étude, les chercheurs ont fait la synthèse de toutes les données couvrant mille ans d'histoire marine, celles provenant d'études dans 48 zones marines protégées et des statistiques mondiales sur la pêche de 1950 à 2003.

"Toutes ces données montrent aussi qu'il est possible d'inverser les tendances actuelles avant qu'il ne soit trop tard", estiment les auteurs de l'étude, déplorant toutefois "que seul 1% des océans soit protégé actuellement".

Au lendemain de la publication de cette étude l'organisation écologiste Greenpeace a réclamé vendredi l'inscription de près de la moitié des océans au titre de sanctuaires marins.

"La surpêche et la pêche illégale détruisent nos océans à un rythme alarmant", a déploré Nilesh Goundar la porte-parole de Greenpeace pour l'Australie, qui appelle à la mise en place d'une vaste zone de protection sur 40% des mers.
Combat
 
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Message par Crockette » 04 Nov 2006, 17:31

Plusieurs mises au point :

1 les océans n'ont pas le rôle d'absorber les rejets industriels ils sont pas prévus pour cela.
2 les océans ne peuvent plus absorber à terme les rejets d'égout de 10 milliards de personne, c'est une escroquerie intellectuelle de dire cela.

3 la disparition de la majeure partie des poissons aura des répercussions économiques positives pour le capitalisme :
- développement des fermes aquacoles
- hausse des ventes d'amphétamines
- explosion des ventes d'anti-biotiques pour les poissons d'élevage
- hausse des prix à la vente des poissons élevés vu que le marché du naturel aura quasi disparu.
- développement du marché des farines animales pour engraisser à toute vitesse ces poissons d'élevage.
- création de grandes chaines d'élevage de poissons avec cotation en bourse pour augmenter le capital financier...et engraisser les actionnaires.

Alors après cela qui dira que le capitalisme c'est pas bien ? :dry:
Crockette
 

Message par Combat » 05 Nov 2006, 03:12

En tout cas la question a soulevee par deux personnes apolitiques dans mon entourage aujourd'hui. Malheureusement, ces dernieres ont plutot estime que la disparition des especes en question est due a la croissance excessive de la population et a l'industrialisation, et non a l'inefficience du capitalisme. En tout cas c'est un argument a utiliser lors des conversations militantes ou non. En toute franchise, il me semble terrible de penser que les generations futures ne connaitront pas le gout d'une carpe. En tout cas profitons en pendant qu'il est en encore temps :hinhin: .

Le poisson deviendra t il le symbole de ce qu'est le dinosaure aujourd'hui?


Image
Combat
 
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Message par canardos » 05 Nov 2006, 08:56

je ne sais pas de quoi tu parles!

je connais au moins deux especes de poissons, l'une rectangulaire avec de la pane, et l'autre en forme de batonnet rouge-orange à l'extérieur et blanc dedans....

ils ont l'air d'etre abondants......

8)
canardos
 
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Message par canardos » 05 Nov 2006, 09:18

blague à part, la FAO s'est fendue d'un communiqué tres embarrassé pour expliquer que grace à la bonne volonté des états, le scénario évoqué par "Science" ne se réaliserait pas....

mais ses arguments ne tiennent pas la route...

jugez en:

a écrit :

[center]Pêche: le scénario-catastrophe de Science est "improbable", selon la FAO[/center]



ROME (AFP) - La situation actuelle en matière de conservation des espèces de poisson et crustacés dans le monde "n'est pas acceptable" mais le scénario-catastrophe de la revue américaine Science prévoyant leur disparition avant 2050 est "improbable" a estimé vendredi la FAO.

"D'un point de vue scientifique, cette étude demande encore à être examinée et validée par les scientifiques", a déclaré à l'AFP Serge Garcia, le Directeur de la division halieutique (ressource de pêche,ndlr) de l'Organisation mondiale pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

L'extrapolation sur 40 ans par les auteurs de l'article des chiffres actuels de baisse des réserves "est statistiquement dangereuse", selon le responsable. "Elle implique une conduite irresponsable de toutes les industries et des gouvernements pendant quatre décennies et il faudrait un incroyable niveau d'apathie de tous les citoyens du monde pour que cela survienne", a-t-il estimé.

"La FAO a sonné l'alarme depuis la moitié des années 80 et estime que la situation actuelle des ressources en poissons montre des signes contradictoires de progrès (dans un petit nombre de pays développés) ou de stagnation (dans les autres pays développés).

"Le problème le plus grave se trouve dans les pays en voie de développement où les gouvernements n'ont pas les moyens d'appliquer les politiques de conservation nécessaire", a-t-il ajouté.

L'expert de la FAO note parmi les signes positifs de la prise de conscience du problème de la sur-pêche l'adoption, en 2001, par les membres de la FAO d'un "Code de conduite pour une pêche responsable" ainsi que la mise en oeuvre d'un accord, également de 2001, pour "une pêche respectueuse de l'écosystème".

Les restrictions à la pêche, les allocations de quotas, la reconnaissance par un label des conduites responsables font des progrès et le nombre des espèces dont les stocks se régénèrent s'accroit, a indiqué ce spécialiste.

"La Commission générale pour la pêche en Méditerranée a interdit le chalutage à plus de 1.000 mètres de profondeur. Des armements de pêche ont accepté la protection des profondeurs de grandes zones de l'océan Indien. Il s'agit là de signes encourageants même si nous préfèrerions des progrès plus rapides "estime M.Garcia.

En ce qui concerne l'impact de la diminution des stocks de poissons à l'horizon 2050 tel qu'envisagé par l'étude de Science "il est évident qu'une diminution supplémentaire des stocks de poissons péchés ne peut avoir que des effets négatifs sur la sécurité alimentaire du monde".

La FAO a chiffré la demande de poissons dans le monde à 180 millions de tonnes en 2030.

En admettant que la pêche continue jusqu'à cette date à son niveau actuel soit environ 90 millions de tonnes par an, "il sera nécessaire de doubler la production actuelle de l'aquaculture (produits d'élevage pour 45 millions de tonnes) avec des effets significatifs négatifs sur l'environnement et une pénurie potentielle de la nourriture à base de poisson nécessaire aux besoins mêmes de cette aquaculture", a indiqué M. Garcia.

Actuellement 35 millions de tonnes de poissons sont transformées chaque année en farine de poisson.

Prés d'un poisson sur deux (43%) consommé dans le monde en 2005 provenait de l'aquaculture contre (9%) en 1980.




canardos
 
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Message par canardos » 05 Nov 2006, 09:20

la FAO évoque aussi le développement de l'aquaculture avec ses limites:

a écrit :

vendredi 3 novembre 2006,

[center]Menace sur la pêche: l'aquaculture, solution possible, mais à quel prix? [/center]

Par Emmanuel ANGLEYS


PARIS (AFP) - L'aquaculture pourrait être une solution pour pallier l'épuisement des ressources marines, mais le développement de cette filière suppose d'importants efforts de recherche et comporte des risques pour l'environnement.

Si les tendances actuelles se poursuivent, la quasi-totalité des espèces de poissons et de crustacés pêchés pour la consommation auront disparu des océans avant 2050, ont averti des scientifiques dans une étude publiée vendredi dans la revue américaine Science.

La demande de poisson de la part des consommateurs dans le monde ne cesse d'augmenter alors même que les captures à l'état sauvage stagnent, voire diminuent, souligne dans un récent raport l'organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Dans ces conditions, l'élevage apparaît comme la seule possibilité de satisfaire la future demande de poisson. Déjà, près de la moitié du poisson consommé dans le monde est élevé dans des fermes aquicoles, selon la FAO.

Si en 1980, seulement 9% du poisson consommé venait de l'aquaculture, aujourd'hui ce chiffre est passé à 43%: 45,5 millions de tonnes de poisson consommé chaque année proviennent des élevages contre 95 millions de tonnes par an pour la pêche en mer et en eau douce.

Mais la FAO estime que 40 autres millions de tonnes de nourriture aquatique seront requis d'ici 2030, ne serait-ce que pour maintenir les niveaux actuels de consommation.

"L'aquaculture doit non seulement compenser la diminution des débarquements de pêche, mais également couvrir l'augmentation de la demande liée à la croissance démographique", indique Françoise Medale, directeur de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).

"Le problème est de trouver des substituts acceptables aux farines et huile de poisson", utilisées pour nourrir les poissons d'élevage, précise-t-elle à l'AFP. La farine de poisson sert essentiellement à l'alimentation animale et si la demande pour l'aquaculture augmente, la compétition avec l'élevage terrestre pour une ressource limitée va s'intensifier.

L'Inra travaille sur la possibilité d'utiliser des végétaux pour remplacer la farine de poisson, mais "il y a des doutes sur le fait qu'on nourrisse des poissons carnivores avec du végétal", indique Françoise Medale.

De toutes façons, "on n'a pas d'alternative car depuis la crise de la vache folle, on n'a pas le droit, en Europe, d'utiliser des farines animales non marines dans l'alimentation des poissons", fait-elle remarquer.

"Les cages en mer sont équipées de système de vidéosurveillance et quand on voit que des granulés d'aliments ne sont pas consommés, la distribution d'aliments est arrêtée", indique-t-elle. De plus "on a beaucoup travaillé sur les ingrédients qu'on met dans les aliments pour limiter la partie non digérée".

Autre forme de pollution, la fuite des poissons d'élevage qui se retrouvent dans la nature, mélangés à d'autres espèces.

"La plupart des espèces aquacoles à l'heure actuelle sont des espèces élevées en dehors de leur aire de répartition naturelle (huitre japonaise en France, saumon atlantique sur les côtes du Pacifique, crevettes du Pacifique dans le golfe du Mexique....)", explique Philippe Gros, Directeur de la Recherche Halieutique à l'Ifremer.

"Ce qui pose un problème en soi et aussi parce que les espèces introduites sont en général porteuses de leur cortèges de parasites et de pathogènes", ajoute-t-il.


canardos
 
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Message par Crockette » 05 Nov 2006, 17:19

Cependant j'ai oublié de parler du cout énergétique des fermes aquacoles, ça mériterait un autre sujet.

L'islande a repris la peche d el apbaleine (c'est un peu hors sujet) mais ça montre le contexte ds lequel la sur-pêche va continuer à prospérer.
La Grande bretagne a quasi abandonné les quotas...de pêche, ben c'est vrai aussi qu'il y des emplois en jeux...et des crédits en cours...pour rembourser les banques.

A noter aussi une hausse sans précédent des prix du poisson en Europe, et cela sur toutes les espèces :
- hausse du diesel
- il faut aller de plus en plus loin pour trouver des poissons
- la demande ne faiblit pas au contraire
- un bateau capable de ramener 10 tonnes de poissons, revient souvent avec 5 ou 6 tonnes.

Comme quoi les études arrivent mais les feux rouges sont déjà allumés.


Heureusement des cargaisons entières de poissons arrivent en Europe en provenance d'ASIE par avion...encore un cout énergétique supplémentaire et qui est une mauvaise nvelle pour l'effet de serre, mais qui évite des tensions sur le marché et cela fait l'affaire des capitalistes.ça se fissure d epartout mais le système ne craque pas c'est l'essentiel ça tiendra encore 15 ans ou 20 ans facile comme cela avant de tout épuiser sur tous les océans de la planète.
Les riches auront du poisson sauvage.
Les pauvres auront le droit au poisson d'élevage, et encor epas n'importe quelle espèce.
Crockette
 


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