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Message par Inna » 04 Nov 2006, 12:23

Le gringo journaliste, martyr d'Oaxaca
LE MONDE


Devant l'église Santo Domingo, les rebelles d'Oaxaca ont décoré un autel d'offrandes à Brad Will, le cameraman américain abattu au cours de violents incidents entre les deux camps qui se disputent cette ville du sud de Mexique. Il n'y manque ni les pains ronds préparés pour les morts, ni les bougies palpitant dans la nuit, ni les pétales orangés des fleurs de cempasuchitl, dont l'odeur douceâtre attire l'âme des défunts. Ecrits sur papier rouge, ces quelques mots : "J'ai donné mon sang pour dire la vérité d'un peuple."



Will avait 36 ans. Sa silhouette élancée, ses yeux clairs, sa barbe blonde évoquent les christs aux traits suaves qui ornent les églises des villages indiens. Collaborateur d'Indymedia.org, un site d'information altermondialiste, il était arrivé à Oaxaca début octobre pour faire la chronique du "mouvement".

Deux balles de 9 mm - tirées, selon toute apparence, par des agents du gouverneur, Ulises Ruiz - ont fait entrer le gringo de New York au panthéon des martyrs mexicains. La liste des victimes est longue d'une quinzaine de noms, affirme l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca, l'APPO, qui exige la tête du "tyran". Le Jour des morts, la population leur a rendu hommage en édifiant des autels dans le centre historique, quadrillé depuis dimanche 29 octobre par la police fédérale.

Le photographe Raul Estrella, du quotidien mexicain El Universal, se trouvait près de l'Américain lorsque les hommes de main de Ruiz ont tiré sur eux, vendredi 27 octobre, mais il a eu le réflexe de se mettre à couvert. Ce sont ses clichés qui ont permis d'identifier les quatre assaillants, des policiers en civil liés au Parti révolutionnaire institutionnel, dont deux ont été arrêtés jeudi 2 novembre. Il est là depuis cinq mois, il veut rester jusqu'au bout. Ses images racontent les cruautés et les fulgurances d'une rébellion urbaine sans précédent, par sa durée, dans l'histoire du Mexique.

"Ecrivez la vérité !", exhortent les rebelles, jeunes au visage masqué d'un foulard ou vieilles dames qui gardent dans leur sac des flacons de vinaigre contre les lacrymogènes. Dans la vaste troupe médiatique qui les accompagne, ils distinguent les "bons" des "mauvais" : les reporters du quotidien de gauche La Jornada sont applaudis en héros dans les rues, tandis que l'envoyé spécial de TV Azteca, une chaîne privée considérée comme "plus tendancieuse" que sa grande rivale Televisa, se fait insulter et bourrer de coups de pied.

A la première heure, les protestataires se ruent sur le quotidien régional Noticias, qui s'insurge depuis 2004 contre Ulises Ruiz, et qui n'a jamais connu autant de succès. Chaque matin, il publie à la une le nombre de "jours d'impunité" que le gouverneur, sourd aux pressions exercées sur lui par la Chambre des députés et le Sénat, a passés à son poste.

Enfin, il y a Radio Universidad, ultime porte-voix de l'APPO - qui a dû rendre toutes les autres stations qu'elle avait réquisitionnées. Dès le début de l'intervention des forces fédérales, les équipements ont été transférés dans l'enceinte de l'université autonome Benito-Juarez, dans le sud de l'agglomération, dont le territoire est en principe inaccessible aux policiers. L'APPO a multiplié les barricades alentour. Une tentative de la police fédérale pour les détruire a été repoussée, jeudi, à coup de pierres et de cocktails Molotov. Cette nouvelle bataille de rue a fait une dizaine de blessés, dont trois journalistes photographes.

Même si Ulises Ruiz a créé son propre outil de propagande, Radio Ciudadana (Radio Citoyenne), celle-ci ne parvient pas à supplanter sa concurrente, qui alterne consignes militantes, témoignages téléphoniques sur la répression et chansons mélancoliques. L'infatigable animatrice de Radio Universidad est une enseignante dont la voix lente et posée rappelle les dictées à l'école primaire. Mais la profesora réussit à passionner son auditoire en lui parlant de "ce respect que l'on éprouve pour nous dans le monde entier, et que nous avons construit tous ensemble".



Joëlle Stolz (Oaxaca, sud du Mexique, envoyée spéciale
Article paru dans l'édition du 04.11.06
Inna
 
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Message par fourmi_rouge » 04 Nov 2006, 14:14

(Inna @ samedi 4 novembre 2006 à 12:23 a écrit :qui alterne consignes militantes, témoignages téléphoniques sur la répression et chansons mélancoliques.

J'aurais plutôt appelé ça des chants révolutionnaires... M'enfin si ça rappelle de bons souvenirs à la journaliste :smile:
fourmi_rouge
 
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Message par Puig Antich » 04 Nov 2006, 16:27

Ouais, certainement ça doit lui rappeler ses amis gauchistes à l'université :hinhin:

Plus sérieusement, le ton de l'article est assez insupportable.
Puig Antich
 
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Message par Combat » 04 Nov 2006, 17:39

OAXACA, Mexico (AP) — Masked men patrol the gates, armed with bats and gasoline bombs, and barbed wire and booby traps defile the campus lawns. Since protesters took over the state university in Mexico's besieged Oaxaca City, there have been no classes, only talk of revolution.
The university of 30,000 students has become a stronghold for leftists trying to oust the Oaxaca state governor in a five-month-old conflict that has left at least nine people dead.

Demonstrators poured into the university Sunday after thousands of federal police pushed them out of the city's main plaza, where they had camped out since May. Federal police tried but failed to clear street barricades outside the university Thursday; they are not allowed to enter the campus under a law designed to protect academic freedom.

...

Federal police backed by armored vehicles and helicopters surrounded the university Thursday. Hundreds of protesters ran out, attacking with gasoline bombs, stones and fireworks stuffed with glass and nails.

Police fought back with batons, water canons, tear gas and even threw back some rocks. After a six-hour battle that injured more than 30 people, police retreated and protesters claimed victory.


But they fear police could return at any moment.

"We are on maximum alert," said Guillermo Contreras, a teacher and protest supporter. "We will fight their weapons with our spirit and dignity."

...
h ttp://www.usatoday.com/news/world/2006- ... htm?csp=34

Etudiants de garde a l'universite.


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Message par Combat » 06 Nov 2006, 04:05

OAXACA (AFP) - dimanche 05 novembre 2006 - 23h31 - La mobilisation contre le gouverneur de l'Etat d'Oaxaca, dans le sud du Mexique, ne faiblit pas: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour réclamer son départ et celui des forces fédérales dont l'intervention, il y a une semaine, n'a pas permis de mettre un terme au conflit.L'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO) avait promis une manifestation "pacifique" et elle s'est déroulée sans incident.

Par crainte de débordements, la police fédérale préventive (PFP), qui a levé la plupart des barricades de la rébellion, avait dressé des fils de fer barbelés autour de la place principale d'Oaxaca, occupée pendant plus de cinq mois par les manifestants.

Il règne un calme précaire dans cette ville où la population espère un retour prochain à la normalité après plus de cinq mois de crise. Depuis leur opération avortée de jeudi, les policiers se contentent de patrouilles de nuit et de barrages de contrôle aux entrées de l'agglomération.

A Mexico, le gouvernement joue l'apaisement. Le vice-ministre de l'Intérieur Arturo Chavez assure que la PFP sera garante de "la liberté d'expression" et qu'il continue de chercher une issue à la crise par la négociation.

Durant la marche, la foule accusait Ulises Ruiz d'"oppresseur", d'"assassin" et scandait "Oaxaca n'est pas une caserne, la PFP dehors".

L'APPO -qui regroupe enseignants en grève, ouvriers, paysans et organisations sociales- affirme que des groupes paramilitaires du gouverneur tirent régulièrement sur les manifestants pendant la nuit et qu'ils ont grièvement blessé un étudiant dimanche.

Depuis mai, onze personnes sont mortes dans les rangs des manifestants.

Les 4.500 policiers venus de Mexico contrôlent actuellement la ville, à l'exception du campus universitaire et d'une avenue voisine, mais la situation peut basculer à tout instant.

Parti d'une mobilisation des instituteurs, pour une revalorisation salariale, violemment réprimé par la police du gouverneur, le mouvement s'est étendu et a progressivement gagné en puissance.

Prenant conscience de l'impopularité du gouverneur, soupçonné de corruption à grande échelle, le Parlement mexicain a exhorté Ulises Ruiz à démissionner, une éventualité catégoriquement rejetée par le cacique d'Oaxaca.

Le gouverneur joue toujours au chat et à la souris avec les protestataires. Exilé à Mexico, il fait au moins une fois par semaine une visite médiatisée à Oaxaca, pour maintenir l'illusion qu'il est toujours le patron de cet Etat à majorité indienne. Mais la visite doit être brève par crainte d'un lynchage.

Oaxaca, ville coloniale privée de la manne touristique, vit depuis le début du mouvement social une crise économique qui a conduit à la fermeture temporaire ou définitive de nombreuses entreprises et des milliers de salariés ont perdu leur travail.


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Message par Combat » 06 Nov 2006, 05:10

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Message par Combat » 07 Nov 2006, 08:41

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Message par Combat » 08 Nov 2006, 04:25

MEXICO CITY, Nov 7 (Reuters) - Two grenades exploded at a Mexican beach resort late on Monday, hours before a visit by conservative President-elect Felipe Calderon, increasing fears Mexico could descend into political unrest and violence.

Calderon's trip went ahead without incident on Tuesday and police said no one was wounded in the blasts at a condominium in Ixtapa, an exclusive resort on Mexico's Pacific coast, in a southern state where police frequently clash with drug gangs.

The grenades, apparently thrown from a building in the condominium complex on the same day as leftist guerrilla bombings in Mexico City, caused minor damage to a building, a police spokeswoman said.
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Message par Combat » 10 Nov 2006, 06:48

htt p://www.communistleague.org/pdf/tw/tw20061104.pdf

Article de la Ligue Communiste qui appelle a la creation de milices armees et a expulser les elements centristes et front-populistes de l'APPO.


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