notre petit cousin piquant

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 10 Nov 2006, 11:59

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Le génome de l’oursin ne manque pas de piquant [/center]
 

Ce n’est pas la curiosité culinaire qui a poussé 240 scientifiques, de onze pays différents, à déchiffrer les 800 millions de lettres du génome de l’oursin. L’habit ne fait pas le moine : cet échinoderme piquant est plus proche de l’homme qu’on ne pourrait le soupçonner et il est depuis longtemps une star de laboratoire pour l’étude du développement embryonnaire. L’analyse de son génome, publiée aujourd’hui par la revue Science, montre qu’il possède plus de 7.000 gènes en commun avec l’homme.

L’oursin fait partie d’une même super famille du règne animal que l’homme. En effet les échinodermes (oursins, étoiles de mer..) et les chordés (poissons et vertébrés) appartiennent au groupe des deutérostomiens, alors que la mouche drosophile ou le nématode, par exemple, appartiennent à celui des protostomiens. Une différence cruciale sépare les deux groupes : chez l’homme comme chez l’oursin, la bouche se forme après l’anus au cours des tout premiers stades du développement embryonnaire.

Même s’il connaissaient cette proximité entre l’humain et l’oursin, les chercheurs ont eu quelques surprises en détaillant les 23.500 gènes de l’échinoderme mangeur d’algues.

Les oursins ont par exemple un système immunitaire inné très sophistiqué. Ce système ne produit pas d’anticorps comme celui des vertébrés mais s’appuie sur des protéines capables de reconnaître des bactéries ou d’autres agents indésirables. Autre surprise : l’oursin possède 979 gènes consacrés à la détection de la lumière -alors qu’il n’a pas d’yeux- et des odeurs. Les pieds de l’oursin sont sensibles à la lumière, expliquent les chercheurs.

L’oursin, dont la femelle pond des millions d’œufs, est un modèle idéal d’étude de la fécondation et du développement embryonnaire. A la fin des années 1870 des chercheurs ont observé pour la première fois la fusion des noyaux du spermatozoïde et de l’ovule grâce à l’oursin. En 1902 Theodor Boveri a montré que le développement n’était possible que si chaque cellule embryonnaire possédait tous les chromosomes. Une nouvelle fois grâce aux oursins.

Cette fois-ci, avec la carte du génome en mains, les chercheurs ont été surpris de voir que l’échinoderme mobilisait la moitié de ses gènes pour fabriquer un embryon de quelques jours.

Cécile Dumas
(10/11/06)



canardos
 
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