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Le climat change les océans en témoignent[/center]
Jamais les océans n'avaient été surveillés d'aussi près. En permanence, une multitude de données sont en effet recueillies grâce aux campagnes océanographiques, satellites, réseaux de bouées ou carottages de sédiments. Elles sont ensuite archivées puis synthétisées par des simulations de plus en plus réalistes. Pourquoi tous ces efforts ? Tout simplement parce que les océans sont l'un de nos meilleurs outils pour comprendre le climat actuel et ses changements annoncés, mais aussi les climats passés et leur variabilité. En effet, ils réagissent finement aux altérations de l'atmosphère, aux changements de température, de pH ou de salinité, et impriment en retour leur marque sur le climat de la planète. De leur côté, les scientifiques sont aujourd'hui capables d'observer les premiers effets du réchauffement global sur l'océan. À eux d'interpréter ces signes et de prévoir ce qui pourrait nous arriver au cours de ce siècle.
Tempête de 1999, événements El Niño particulièrement intenses, dévastation de la Nouvelle-Orléans par l'ouragan Katrina : voici certainement les signes les plus frappants d'un éventuel changement climatique en cours. D'ailleurs, pour l'opinion publique, ces phénomènes extrêmes sont souvent des preuves que le dérèglement du climat nous frappe déjà. Aux scientifiques de nuancer ce propos. Et grâce à la batterie de campagnes d'observation qu'ils ont mises en place, grâce aux données recueillies in situ qui alimentent ensuite leurs modèles, les océans leur sont pour cela d'une grande aide.
Prenons le cas d'El Niño, une anomalie du climat qui survient tous les trois à sept ans et qui entraîne un renversement des vents et des courants de surface dans le Pacifique. Son apparition de 1997, l'une des plus fortes jamais enregistrées, a été un désastre : feux de forêt incontrôlables en Indonésie, pluies meurtrières en Amérique centrale et du Sud, sécheresse sur le Nordeste au Brésil, etc. Pourtant, pour Pascale Delecluse, chercheuse au LSCE, « il n'est pas du tout évident que le réchauffement climatique ait un effet sur El Niño. On ne peut pas dire si la force des événements de 1982-83 et de 1997 se superpose au réchauffement global ou si celui-ci en est le responsable ». Du côté des modélisations, qui prennent en compte de nombreuses données océaniques, aucune tendance réelle ne se dégage des différentes simulations. Les mécanismes qui déclenchent El Niño sont trop mal connus et échappent encore à notre capacité de modélisation.
En revanche, du côté de l'Atlantique tropical et des Caraïbes, un résultat récent vient contrer l'idée d'une multiplication des cyclones. « Nous avons fait des simulations en prenant en compte le réchauffement global prévu pour le xxie siècle, et nous ne voyons pas d'augmentation de leur fréquence, affirme Jean-François Royer, chercheur à Météo France. La naissance des cyclones dépend de la différence de températures entre la basse et la haute atmosphère. Le réchauffement futur ne devrait pas beaucoup changer le gradient vertical de températures. » Toutefois, cette simulation prévoit que ces tourbillons dévastateurs pourraient être plus puissants 1. Les terribles Katrina, Emily et Rita de la dernière saison cyclonique sont-ils déjà des signes de ce renforcement ? Un article paru dans Science en septembre 2005 affirmait que le nombre de cyclones de catégorie 4 et 5 avait augmenté de 57 % entre 1970 et 2004. « Pour ma part, je pense que les séries prises en compte par cette étude sont encore trop courtes pour en tirer des conclusions définitives », nuance Jean-François Royer.
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L'inexorable montée des eaux[/center]
Les océans nous envoient aussi des signaux peut-être moins spectaculaires, mais plus évidents, du changement climatique actuel. Parmi eux, la montée des eaux. Ainsi, les habitants des îles Tuvalu sont inquiets : ils pensent que leur archipel ne va pas tarder à être englouti. Pour Anny Cazenave, directrice adjointe du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Legos) 2, la réalité est plus complexe, mais pas moins préoccupante, pour ces atolls à fleur d'eau. « La montée du niveau moyen de l'océan autour de cet archipel n'est que de quelques millimètres par an. En revanche, certains phénomènes comme El Niño peuvent faire varier brusquement le niveau de 20 centimètres. Je pense qu'à terme, ces îles ne pourront plus être habitées. »
Depuis cinquante ans, le niveau moyen de la mer monte de 1,8 mm par an, mais cette élévation s'est accélérée pour atteindre 3 mm par an depuis une douzaine d'années. D'après les chercheurs, environ 60 % de cette élévation est due à la dilatation thermique de l'océan qui, comme l'atmosphère, se réchauffe. Le reste s'explique par la fonte des glaciers de montagne (0,8 mm par an) et la fonte des glaces du Groenland et, dans une moindre mesure, de l'Antarctique (0,2 à 0,4 mm par an). « Cette élévation n'est pas homogène à travers le globe car le réchauffement n'est pas uniforme. Celui-ci est fonction des transports de chaleur effectués par la circulation océanique », explique Anny Cazenave. Les données qui ont permis d'arriver à ces résultats sont d'abord les mesures par satellite (dont Jason-1, Envisat et bientôt Jason-2), une vraie révolution pour l'étude des océans et des climats.
Leurs altimètres permettent des cartographies très précises du niveau des océans. Les chercheurs disposent aussi de mesures marégraphiques (hauteur des marées) fiables sur les cinquante dernières années, mais elles se limitent aux ports et à quelques zones littorales.
S'il ne fait aucun doute que l'augmentation de l'effet de serre contribue à cette accélération de la montée des eaux, il est toujours très difficile de savoir quelle est la part de la variabilité naturelle. Et le recul qu'offrent les mesures altimétriques n'est pas encore suffisant pour bien apprécier des évolutions sur le long terme.
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L'eau douce à l'assaut de l'eau salée[/center]
Autre signe du réchauffement climatique visible dans les océans : la fonte des glaces polaires. Si, du côté antarctique, la calotte et les glaces de mer semblent bien résister, le recul des glaces de mer arctiques (voir p. 19) est déjà clairement perceptible. « Nous sommes aussi assez inquiets pour les glaces du Groenland, alerte Frédérique Rémy, chercheuse au Legos. Alors que la couche de glace s'amenuise sur les bords de cette île, elle s'épaissit dans les régions centrales à cause d'une augmentation des précipitations. Or si la pente augmente, les vitesses d'écoulement augmentent aussi. Beaucoup de chercheurs pensent que le recul de ces glaces pourrait s'emballer. »
Une déstabilisation du système arctique aurait de fortes conséquences sur la salinité des eaux de surface de l'Atlantique nord. « Pour l'instant, la fonte des glaces du Groenland ne représente pas un gros apport d'eau douce par rapport aux fleuves sibériens », nuance Gilles Reverdin, chercheur au Locean. La salinité des eaux de surface est un paramètre très étudié par les océanographes. Celle-ci dépend des précipitations, des courants de surface et des échanges avec les couches d'eau profondes. Or, « sur le long terme, une variation importante de la salinité dans l'Atlantique nord pourrait avoir un impact négatif sur l'ensemble de la circulation thermohaline, comme le ralentissement du Gulf Stream », poursuit le chercheur. En effet, qui dit baisse de salinité dit perte de densité. Or, c'est justement un gain de densité qui permet aux eaux du Gulf Stream de plonger aux hautes latitudes.
Depuis les années soixante-dix, les chercheurs ont mesuré une réduction de la salinité dans l'Atlantique au-dessus des 45 degrés de latitude nord. Néanmoins, celle-ci semble remonter depuis cinq ou dix ans. Variabilité naturelle ou premières observations d'un dérèglement climatique ? Dans un système qui fluctue tout le temps, difficile de trancher. Le point positif est que, grâce à un immense effort international, les outils de mesure sont désormais au point. Des réseaux de bouées comme Pirata au large du Brésil ont permis d'accumuler des séries de relevés de températures et de salinité depuis 1997. Dès 2001, le réseau Argo s'est déployé avec des instruments encore plus sophistiqués : des profileurs flottant à 1 000 ou 2 000 mètres de profondeur et qui remontent tous les dix jours à la surface pour mesurer divers paramètres physiques tout au long de la colonne d'eau. Un vrai bonheur pour les océanographes et les modélisateurs ! Ils n'ont plus qu'à attendre que les séries de données soient assez longues pour mesurer les conséquences des activités humaines.
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un océan de plus en plus corrosif[/center]
Autre phénomène observé par les chercheurs dans l'océan : l'acidification, conséquence directe de l'émission de CO2 due à la frénétique activité humaine. Si l'influence de ce gaz sur le climat est encore difficile à estimer, l'acidification de la mer ne laisse guère de place au doute. Elle obéit en effet à des équations chimiques de base. En 2005, une équipe internationale a simulé la baisse de pH de l'océan au cours de ce siècle en fonction des scénarios d'émission de gaz carbonique. Les résultats sont accablants : d'ici cinquante à cent ans, l'océan sera devenu corrosif pour de nombreux organismes. L'aragonite, une forme de calcaire, sera soluble dans l'eau de mer, entraînant la disparition d'animaux comme les ptéropodes, un groupe de mollusques planctoniques dont l'enveloppe est faite de ce matériau. « L'augmentation de la teneur atmosphérique en CO2 a déjà provoqué une baisse de 0,1 point de pH. En 2100, il aura baissé de 0,4 point », affirme James Orr, chercheur au LSCE.
Pour la biodiversité, les conséquences sont incalculables. Ainsi, les ptéropodes sont un élément fondamental de nombreuses chaînes alimentaires dans les hautes latitudes. Les baleines, les morues et les jeunes saumons en ingèrent d'énormes quantités. « Avec l'augmentation du CO2 dans l'eau, les carbonates qui servent à la formation du calcaire seront moins disponibles. Même si l'on n'atteint pas le seuil de dissolution du calcaire, les organismes devront investir beaucoup plus d'énergie pour fabriquer leur exosquelette et seront plus fragiles. Les coraux tropicaux sont très menacés, et avec eux, une biodiversité comparable à celle des forêts équatoriales. Pour les coraux des eaux froides, la situation est encore plus grave : dans moins de cent ans, les deux tiers de ces récifs baigneront dans des eaux corrosives », déplore James Orr. Les dommages sont-ils déjà perceptibles ? « On n'en est pas sûr. On n'a que très peu de données et elles sont surtout qualitatives, mais quelques chercheurs pensent que les coraux sont déjà plus fragiles qu'avant. »
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Les témoins du passé[/center]
Ouragans, montée des eaux, fonte des glaces, acidification : si l'océan nous informe directement sur les changements climatiques en cours, il est aussi un excellent outil pour connaître ce qui s'est passé avant. « Or, dans la controverse pour savoir quelle est la part de l'homme dans le réchauffement climatique et quelles en seront les conséquences, on a absolument besoin de connaître le passé », affirme Édouard Bard, paléoclimatologue au Centre européen de recherche et d'enseignement de géosciences de l'environnement (Cerege) 3. Témoins de ces époques révolues, les coraux, coquillages, diatomées et coccolithophoridés racontent les grands chamboulements climatiques du passé. Mais l'interprétation n'est pas simple : les informations qu'ils donnent sont souvent parcellaires, parfois ambiguës et toujours extrêmement coûteuses à extraire. Mais ils sont la seule mémoire à long terme de l'océan. Les reconstructions des paléoclimats qu'ils permettent servent ensuite à tester des modèles climatiques, grâce auxquels on essaie de reproduire de façon réaliste les bouleversements que le monde a connus. Une technique qui a le vent en poupe est l'extraction de carottes dans les sédiments marins. Grâce à des carottes prélevées dans l'océan Indien et du Pacifique est, Édouard Bard et son équipe ont ainsi pu montrer que lorsque la circulation atlantique profonde était faible, il se produisait des changements majeurs de la salinité des eaux de surface et du taux d'oxygénation à moyenne profondeur dans les océans tropicaux. Durant ces périodes, des perturbations majeures de la pluviosité se faisaient sentir en Amérique centrale et au sud de l'Asie, avec notamment un assèchement total du sous-continent indien.
Avec une autre carotte de 40 mètres, récoltée en 2003 lors d'une campagne dans les mers australes, Xavier Crosta, chercheur du laboratoire bordelais « Environnements et paléoenvironnements océaniques » (Epoc) 4, étudie en particulier les squelettes siliceux des diatomées, algues unicellulaires très abondantes dans les mers froides. « Les différentes espèces de diatomées ont des préférences écologiques marquées, ce qui en fait de très bons indicateurs pour les températures, l'étendue de la banquise et la teneur en nutriments des eaux de surface. »
Les analyses isotopiques de la matière organique préservée dans les sédiments fournissent d'autres informations : par exemple, le rapport entre carbone 13 et carbone 12 nous informe sur la teneur de l'eau en CO2 dissous et sur la production primaire. « À terme, avec cette carotte, nous obtiendrons le climat sur dix mille ans avec une précision inférieure à la décennie. Pour les périodes les plus importantes et les mieux préservées, nous arriverons même à une échelle quasiment saisonnière », affirme Xavier Crosta.
Parmi les autres organismes étudiés, les coraux sont un fabuleux outil pour les chercheurs : ils peuvent indiquer l'évolution du niveau marin et leurs bandes de croissance fournissent des données sur les températures à l'échelle annuelle. Les coccolithophoridés, un autre groupe d'algues unicellulaires, sont de mauvais marqueurs de température, mais indiquent très bien l'intensité de la production primaire dans l'océan. « Ce groupe nous intéresse par rapport au cycle du carbone. S'il y a plus de production primaire, l'océan devient un puits de carbone et fait baisser le taux de CO2 de l'atmosphère », explique Luc Beaufort, chercheur au Cerege.
Les coccolithophoridés du Pacifique ont montré que la production primaire était forte lors des périodes glaciaires, lorsque la teneur en CO2 de l'atmosphère était faible.
Afin de compléter le tableau des climats passés, les scientifiques sont constamment à la recherche de nouveaux marqueurs paléoclimatiques. Ils sont aussi en quête de modèles permettant de comprendre comment les caractéristiques de l'environnement s'enregistrent dans le calcaire produit par les organismes. Au Laboratoire des sciences de l'environnement marin (Lemar) 5 de Brest, les chercheurs ont ainsi réussi à décrypter le message contenu dans des coquilles de bivalves comme la célèbre coquille Saint-Jacques. « C'est un outil extraordinaire : ce bivalve marque des stries de croissance tous les jours. Grâce au rapport entre la concentration de l'oxygène 18 et de l'oxygène 16 de sa coquille, on peut obtenir plus de 300 mesures de température par an, au demi-degré près, s'enthousiasme Yves-Marie Paulet, enseignant-chercheur au Lemar. Grâce à des coquilles Saint-Jacques découvertes dans des “poubelles” préhistoriques, nous avons pu reconstruire les courbes de température jour après jour d'une période distante de plusieurs millénaires ! » Bref, avec encore bien d'autres espèces dans leurs épuisettes, comme le pétoncle austral, qui vit sur le littoral antarctique, nos chercheurs ne manquent pas de ressources marines pour comprendre les soubresauts de notre climat.
Sebastián Escalón
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Vague de campagnes[/center]
Pour étudier les océans sous tous les angles, les programmes océanographiques se multiplient dans le monde. Coordonnés en France par l'Institut national des sciences de l'Univers (Insu), ils nécessitent des séries de campagnes en haute mer dont la mise en œuvre revient à l'Ifremer ou à l'Institut Paul-Émile Victor. C'était le cas du Programme océan multidisciplinaire méso-échelle (Pomme), dont les campagnes se sont déroulées entre 2000 et 2001. Il a permis de mieux comprendre comment les eaux océaniques de surface hivernales s'enfouissent à des profondeurs intermédiaires et d'étudier les mécanismes du stockage du carbone dans l'océan. À présent, c'est le programme Egee, volet océanographique d'Analyses multiéchelles de la mousson africaine (Amma) qui rassemble une part importante de la communauté océanographique. Egee, dont la troisième campagne s'achève ces jours-ci, permettra de mieux connaître la circulation océanique dans le golfe de Guinée, ainsi que ses relations avec le climat et avec la mousson africaine. Citons aussi Damocles, pour l'étude des glaces de mer en Arctique ainsi que le grand programme international Integrated Ocean Drilling Program (IODP), auquel participe le CNRS, qui, grâce à des forages dans les sédiments marins, permet notamment d'étudier les hydrates de gaz, à l'image de la campagne achevée en octobre 2005 1.
Une chose est sûre : les campagnes ponctuelles ne suffisent pas. « Nous avons besoin de longues séries de mesures » : voilà le refrain de tous les chercheurs qui étudient océans et climat. C'est pour cela que des services d'observation en océan, atmosphère et climat ont été mis en place. Dépendant de plusieurs établissements de recherche, ils sont la contribution française à de grands réseaux d'instrumentation internationaux. Parmi eux, citons Ovide, qui permet de disposer de mesures précises et répétées (températures, salinité, etc.) dans l'Atlantique nord, Oiso/Caraus pour le taux de CO2 dans l'océan Indien, Dyfamed pour différentes mesures en Méditerranée ou encore Somlit pour l'observation des paramètres hydroclimatiques, chimiques et biologiques sur le littoral français.
S. E.
> À voir
www.insu.cnrs.fr
1. Voir
http://iodp.tamu.edu/scienceops/expeditions/exp311.html Contact :
Nicole Papineau,
nicole.papineau@cnrs-dir.fr Pour en savoir plus
En ligne
> « Interactions océan-atmosphère : un rôle majeur pour le climat », dossier réalisé par Laurence Eymard, 2006
www.futura-sciences.com/ comprendre/d/dossier607-1.php
> « Climat », un dossier de la collection Sagascience
www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/
À lire
> L'homme face au climat, É. Bard (dir.), éd. Odile Jacob, 2006
> La mer et les océans, P. Geistdoerfer, éd. Ellipses, 2005
> Le climat : jeu dangereux, J. Jouzel et A. Debroise, éd. Dunod, 2004
> Avis de tempêtes, La nouvelle donne climatique, J.-L. Fellous, éd. Odile Jacob, 2003
> « Les humeurs de l'océan », dossier Pour la Science, hors série, n° 21, 1998
À voir
> Dans les profondeurs du climat, de Claude Delhaye et Luc Ronat (2006, 26 minutes)
> Claire Waelbroeck, paléoclimatologue, de Jean-Jacques Henry (2005, 12 min)
> Pomme, la mission, de Claude Delhaye (2002, 54 min)
> Climat, d'hier à demain, de Jean-François Ternay (2000, 5 min)
1. Ce que semble confirmer une étude récente publiée dans Geophysical Research Letters, vol. 33, n°. 11, L. 11705.
2. Laboratoire CNRS / Université Toulouse-III / Cnes / IRD.
3. Laboratoire CNRS / Université Aix-Marseille-I et III / IRD.
4. Laboratoire CNRS / Université Bordeaux-I.
5. Laboratoire CNRS / Université Brest.