ocean et climat

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 17 Nov 2006, 18:42

ben j'avais mal compris alors...

j'avais compris que tu pensais les climatologue avaient fixé une fourchette pour le réchauffement allant de 1,5 à 5°, alors que la plus grande partie de cette marge est la conséquence de scénarios économique differents et ne résulte pas de l'imprécision pourtant tres importante des modèles climatiques...
canardos
 
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Message par canardos » 20 Nov 2006, 11:53

attendons la fin janvier 2007 oour voir les chiffres du nouveau rapport du GIEC.

ce sera peut-etre plus difficile à lire car certains gouvernements, notamment le gouvernement américain, s'opposent à la publication d'une synthese qui pourrait selon eux etre exploitée...

mais tous les climatologues évoquent deja des scenarios tournant autour de 4%...

meme avec une marge d'incertitude avec +1° -1°, ce sont toutes les hypotheses hautes du précédent rapports qui seraient confirmées par les nouvelles observations de la derniere décennie et l'affinement des modèles...

et pour en revnir au sujet du fil, n'oublions pas l'effet d'inertie thermique lié aux océans.

l'exitence des océans freine considérablement l'augmentation des températures liée aux gaz à effet de serre, mais à l'inverse, meme si ces émissions étaient maitrisées, le réchauffement des océans continuerait longtamps encore à poursuivre le réchauffement climatique...

l'effet titanic...


canardos
 
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Message par canardos » 24 Nov 2006, 15:55

a écrit :

[center]Réchauffement climatique : l'impact des courants marins[/center]

LE MONDE | 24.11.06 |

Tous les manuels scolaires le proclament : la douceur du climat européen est due au Gulf Stream. Sans lui, comment expliquer que le Royaume-Uni bénéficie d'hivers plus cléments que le Labrador canadien, situé à la même latitude ? En janvier et en février, l'écart des températures entre les deux rives de l'Atlantique peut en effet excéder 15 °C.


Depuis quelques années, les chercheurs s'interrogent sur l'importance réelle de ce phénomène. Certains estiment d'ailleurs que les courants marins de l'Atlantique nord ne joueraient qu'un rôle mineur dans la régulation du climat. Qu'en est-il vraiment ? Les discussions des spécialistes sur ce thème vont bon train, car les modèles des climatologues semblent montrer qu'un réchauffement de la planète va de pair avec un ralentissement de ces courants qui baignent les six continents. Cette hypothèse serait anodine si elle n'avait pour conséquence une possible chute, demain, des températures sur l'Europe. Sans Gulf Stream, finie la douceur des côtes anglaises et bretonnes.

C'est en 1855 que le rôle climatique de ce courant chaud a été décrit par un scientifique de la marine américaine, Matthew Fontaine Maury. Mais ce n'est que plus tard que la vraie nature et la trajectoire de ce courant de surface ont été précisées. Il prend naissance dans les eaux du golfe du Mexique, puis remonte le long des côtes nord-américaines avant de se séparer en deux branches.

La première, la "dérive nord-Atlantique", monte vers le nord-est et charrie des eaux qui, après un voyage de plusieurs milliers de kilomètres durant lequel elles se refroidissent progressivement, plongent entre la Norvège et le Groenland, contribuant ainsi à des échanges de chaleur avec l'atmosphère. La seconde, la "gyre subtropicale", tourne dans le sens des aiguilles d'une montre et pique vers les côtes de l'Afrique de l'Ouest

Stricto sensu, c'est la dérive nord-Atlantique, et non le Gulf Stream, qui tempère l'Europe occidentale. Mais, avec le réchauffement climatique, les glaciers fondent et de l'eau douce s'accumule dans l'océan. A cela s'ajoute un régime de précipitations renforcé dans l'hémisphère Nord. Résultat : les eaux de surface de l'Atlantique nord sont moins salées. Moins lourdes, elles "plongent" donc moins facilement entravant ainsi les transferts de chaleur vers l'atmosphère.

Pour certains océanographes, en particulier Richard Seager (université Columbia), la douceur hivernale de l'Europe ne tient que marginalement aux apports de chaleur de l'océan. Les causes de cette situation seraient ailleurs. "M. Seager estime en effet, sur la foi de calculs, que l'écart de température, en hiver, entre les deux rives de l'Atlantique aux latitudes de la France et du Royaume-Uni est essentiellement lié à deux phénomènes. D'une part, les vents d'ouest qui apportent un air maritime sur l'Europe, restituant la chaleur stockée par l'océan en été. De l'autre, les méandres de la circulation atmosphérique entravée par les reliefs américains, en particulier les Rocheuses", explique le climatologue Edouard Bard (Collège de France).

Réputés grands régulateurs climatiques, les courants marins ne seraient-ils que des illusionnistes ? Non, assure M. Bard, "car en cas d'un arrêt du transport de chaleur océanique, les modèles atmosphériques de Richard Seager suggèrent une baisse des températures d'environ 4 °C aux latitudes moyennes, de chaque côté de l'Atlantique". Toutefois, l'hiver serait toujours moins rigoureux à Paris qu'à Montréal.

NIVEAU DE LA MER

M. Bard ajoute que "les données paléoclimatiques démontrent de façon indubitable l'existence d'un couplage fort entre la température et l'intensité de la circulation de l'Atlantique. Avec des baisses de température moyennes de l'ordre de 5 °C en Atlantique, 10 °C en Europe et 15 °C au Groenland". Ces phénomènes, très rapides, sont apparus en quelques décennies seulement. Le dernier aurait eu lieu il y a environ 8 200 ans. L'analyse de sédiments marins suggère qu'il a été provoqué par un apport massif d'eau douce dans l'Atlantique nord, ce qui aurait interrompu, ou fortement ralenti, la circulation océanique.

Un tel refroidissement est-il à redouter d'ici à la fin de ce siècle ? Martin Visbeck, directeur du département d'océanographie physique de l'Institut Leibniz des sciences de la mer (Kiel, Allemagne), estime que "le ralentissement des courants de l'Atlantique nord, qui pourrait être de l'ordre de 30 % à la fin de ce siècle, ne supplantera pas le réchauffement en cours en Europe occidentale. Tout au plus, explique-t-il, pourrait-on assister à une légère avancée des glaces de mer tout au nord de l'Europe". On est très loin du scénario catastrophe du film Le Jour d'après, de Roland Emmerich, qui mettait en scène l'émergence brutale d'un âge glaciaire dans l'hémisphère Nord après l'arrêt du Gulf Stream.

Quoi qu'il en soit, le ralentissement des courants atlantiques pourrait aussi avoir des conséquences sur le niveau de la mer. "A New York, il est supérieur d'environ un mètre à celui mesuré sur les côtes européennes, explique M. Visbeck. Une réduction de 30 % des courants de l'Atlantique entraînerait, par rééquilibrage, une augmentation du niveau de la mer en Europe de 10 cm. Et ce, sans tenir compte de l'effet dû au réchauffement proprement dit."

Autre souci, la plongée des eaux de la dérive nord-Atlantique. Chaque année, elles "épongent" 1 milliard de tonnes environ de dioxyde de carbone atmosphérique. Ce CO2, dissous dans les eaux de surface, est précipité et durablement stocké au fond des océans. Mais un ralentissement des courants marins pourrait freiner ce phénomène et accroître ainsi la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Avec pour conséquence une augmentation des températures, suivie d'une fonte des glaciers et de l'apport d'eaux douces dans l'océan. Situation qui à son tour, contribuerait à ralentir les courants, et ainsi de suite.


Stéphane Foucart

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Message par canardos » 24 Nov 2006, 16:11

un autre article du Monde:

a écrit :

[center]Un phénomène variable et mal connu[/center]

LE MONDE | 24.11.06 |


La circulation des courants de l'Atlantique nord peut-elle s'interrompre dans un très proche avenir ? Voilà un an, une étude publiée dans la revue Nature posait très sérieusement la question.

Largement cités et commentés dans les médias, les travaux d'Harry Bryden, du Centre océanographique national britannique, suggéraient que le courant nord-atlantique avait perdu environ un tiers de son intensité depuis le milieu des années 1950. Cette estimation avait soulevé des interrogations : seules cinq mesures avaient été faites (une par décennie environ), les premières par des bateaux transitant entre les deux rives de l'Atlantique.

Depuis le printemps 2004, une ligne de bouées installée le long du 26e parallèle, entre l'Afrique de l'Ouest et les Bahamas, permet de mesurer en continu les variations de la circulation océanique dans l'Atlantique nord. Les résultats des deux premières années d'exploitation de cet observatoire ont été rendus publics lors d'un colloque, fin octobre à Birmingham (Royaume-Uni). Ils relativisent les précédentes estimations de M. Bryden.

"Pour l'heure, le principal enseignement est que le phénomène est très variable, explique Martin Visbeck (Institut Leibniz de Kiel, Allemagne). Mais rien ne permet pour l'instant de conclure qu'un ralentissement de plus de 10 % est intervenu au cours des dernières décennies." La variabilité du phénomène est telle qu'en novembre 2004 la circulation des courants en Atlantique a très fortement ralenti... avant de reprendre.

"Ces oscillations ont pu fausser les premières estimations", estime Paul Tréguer, directeur du réseau d'excellence européen EUR-Océans. Mais rien n'est simple. "Certains modèles prédisent l'existence de phénomènes de seuil, explique Edouard Bard, titulaire de la chaire Evo-lution du climat et des océans au Collège de France. Passé un certain cap, la circulation océanique pourrait ainsi brusquement s'interrompre. Pour certains, nous pourrions être proches de ce seuil, pour d'autres, nous en sommes encore très éloignés."

La variabilité et le comportement des courants marins sont encore très mal connus. Des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont ainsi observé, entre 1999 et 2000, un renversement de courants équatoriaux circulant entre l'Australie et l'Amérique du Sud. "Ce renversement a été observé au cours d'une seule campagne, mais nous n'avons aucune explication concernant ce phénomène", note Thierry Delcroix, coauteur de ces travaux. Les répercussions climatiques de cette renverse ne sont pas plus connues.

Stéphane Foucart

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Message par canardos » 15 Déc 2006, 09:33

a écrit :

Le jeudi 14 décembre 2006

[center]La hausse du niveau de la mer pourrait être plus rapide que prévu[/center]

Agence France-Presse
Chicago


Le réchauffement climatique pourrait entraîner une hausse du niveau de la mer plus rapide que prévu au cours du siècle, selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Cette hausse pourrait atteindre jusqu'à 1,40 mètre d'ici à 2100, soit le double de l'estimation établie jusqu'à présent, augmentant les risques d'inondations de régions basses et la menace de tempêtes violentes sur des villes comme New York et Londres.

Les climatologues tablaient jusqu'alors sur une augmentation entre 9 à 88 cm par rapport au niveau de 1990 d'ici à la fin du siècle. Dans l'étude publiée dans Science, un chercheur allemand parle d'une hausse qui pourrait être comprise entre 50 cm et 1,40 mètre.

Stefan Rahmstorf, spécialiste des océans à l'Université de Potsdam, juge les estimations actuelles non fiables parce que les modèles de simulation ont largement sous-estimé la hausse du niveau de la mer déjà survenue.

«Au cours des 40 dernières années, le niveau de la mer a augmenté d'environ 50 % de plus que ce que les modèles climatiques prévoyaient. Ceci nous révèle que nous n'avons pas encore compris le problème de la hausse du niveau de la mer», indique M. Rahmstorf.

M. Rahmstorf a étudié le lien entre la hausse du niveau de la mer et les hausses des températures moyennes de l'air à la surface du globe. Il en a conclu que l'augmentation du niveau de la mer était proportionnelle à la hausse des températures et avait un impact sur les changements enregistrés au XXe siècle.

La hausse du niveau de la mer plus importante que prévu a de lourdes conséquences non seulement sur les basses régions menacées d'inondations mais aussi sur quelques grandes villes occidentales.

Dans une étude publiée l'année dernière, M. Rahmstorf et son équipe de l'Institut pour la recherche sur l'impact du changement climatique de Postdam avaient estimé que le réchauffement de la planète pouvait entraîner une hausse du niveau de la mer dans l'Atlantique Nord en fermant ou affaiblissant un courant océanique, appelé tapis roulant (Conveyor Belt).

Selon ce scénario, le niveau de la mer de la région pourrait augmenter jusqu'à un mètre et si on ajoute les gaz à effet de serre, la hausse pourrait atteindre deux mètres, exposant Londres et New York à des tempêtes violentes dévastatrices.

À tout le moins, écrit M. Rahmstorf, l'étude démontre combien la marge d'erreur est importante quand il s'agit d'estimer le niveau de la mer sous l'influence du changement climatique.

«Le fait que nous ayons des estimations différentes utilisant diverses méthodes montre combien nos prévisions sur le niveau de la mer sont peu sûres», écrit-il.

canardos
 
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Message par canardos » 18 Déc 2006, 20:33

a écrit :

[center]Le réchauffement ralentit l'activité biologique de l'océan[/center]

LE MONDE | 18.12.06 |

Comment la biologie des océans va-t-elle globalement répondre au réchauffement ? Des chercheurs américains viennent d'apporter d'inquiétants éléments de réponse à cette question, en parvenant à corréler la productivité du phytoplancton avec la température des eaux de surface. Plus celle-ci est élevée, moins le plancton végétal prospère.


Or non seulement la production de cette biomasse est le socle de la chaîne alimentaire océanique, mais son rôle dans la régulation du climat est considérable. Cette biomasse pompe de grandes quantités - environ un tiers - du dioxyde de carbone (CO2) émis par l'homme. Un deuxième tiers est absorbé par les végétaux terrestres. Le dernier s'accumule dans l'atmosphère.

Publiés le 7 décembre dans la revue Nature, ces travaux de Michael Behrenfeld (université de l'Oregon) et ses coauteurs exploitent les observations par satellite d'environ 60 % des océans de la planète.

Le début de ces mesures, en 1998, indique un niveau d'activité planctonique très bas, causé par le phénomène El Niño - exceptionnel cette année-là -, dont une conséquence est l'augmentation des températures de surface dans certaines zones des océans. Entre 1998 et 1999, l'activité planctonique est perturbée par le processus inverse, dit La Niña, et remonte en flèche.

Ensuite, entre 1999 et 2005, une fois achevées ces perturbations, l'activité planctonique suit une tendance globale à la baisse. Cette décrue est importante. Chaque année, l'océan a en moyenne absorbé 190 millions de tonnes (Mt) de carbone de moins que l'année précédente, soit environ 695 Mt de CO2 ; soit plus que les émissions annuelles de la France.

Pourquoi mettre en cause le réchauffement ? "L'augmentation des températures de surface de l'océan favorise un phénomène appelé "stratification" des eaux, explique Grégory Beaugrand (laboratoire écosystèmes littoraux et côtiers, CNRS). Ce phénomène entrave la remontée des sels nutritifs, nécessaires au développement du phytoplancton."

"C'est la première fois qu'une réponse globale de la biologie de l'océan est ainsi mesurée et corrélée à des indicateurs physiques, relève Hervé Claustre (laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer, CNRS). Cependant la tendance, mesurée sur six ans, ne peut pas être extrapolée avec certitude aux prochaines décennies."

La productivité phytoplanctonique sera régulièrement perturbée par de futurs phénomènes El Niño et La Niña, impossibles à prévoir sur le long terme. Même si, comme le dit M. Beaugrand, "certains modèles climatiques prévoient qu'ils pourraient être plus nombreux et plus intenses à cause du réchauffement".

Les travaux de M. Behrenfeld ne concernent que l'océan des latitudes moyennes et équatoriales. Selon certaines simulations, explique Scott Doney (Woods Hole Oceanographic Institution), dans un commentaire publié par Nature, "la productivité croît aux hautes latitudes en raison du réchauffement des eaux de surface".

L'étendue de ces zones est cependant limitée, et le gain de productivité qu'elles devraient connaître à l'avenir ne compensera sans doute pas les pertes à déplorer ailleurs. "Il semble que le puits de carbone océanique (la capacité des océans à absorber du CO2) aille en se réduisant", juge ainsi M. Beaugrand.

Pour les écosystèmes marins, l'effet de ces bouleversements sera considérable. D'autant que le phytoplancton subit d'autres stress dus au changement climatique. En particulier, l'acidification des océans (Le Monde du 19 juin), qui, d'ici à 2030, affectera la survie même de nombreuses espèces planctoniques dans certains bassins comme l'océan Austral.



Stéphane Foucart

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Lexique

Phytoplancton. Le plancton végétal, différent de son pendant animal, le zooplancton, est constitué de nombreuses espèces microscopiques qui vivent en suspension dans l'eau.



Cycle du carbone. Par activité chlorophyllienne, ces organismes transforment, chaque jour, une centaine de millions de tonnes de carbone inorganique en matière vivante. Soit environ la moitié de la production primaire de biomasse.



Extinctions. Des disparitions massives de phytoplancton se sont produites il y a 55 millions d'années. Cette période a connu une accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère dont on ignore les causes.

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Message par canardos » 20 Déc 2006, 15:45

a écrit :

[center]Les glaces en Antarctique sensibles aux marées océaniques[/center]

Agence France-Presse
Paris Le mercredi 20 décembre 2006

Le glissement des glaces à la surface du continent Antarctique est plus variable que l'on ne pensait, selon une étude à paraître jeudi dans la revue Nature qui remet en question les prévisions d'évolution du niveau des mers dû à la désagrégation des glaciers.

Les chercheurs ont découvert, en suivant pendant deux mois un courant glaciaire, le Rutford, que sa vitesse à la surface oscille dans une amplitude de 20 % toutes les deux semaines (13,66 jours), une variation liée au cycle des marées, qui l'influenceraient.

Ces courants se forment dans les glaces du Groenland ou de l'Antarctique et s'écoulent vers les océans dans lesquels ils se déversent. Ils sont vraisemblablement responsables, estime-t-on généralement, de changements dans le niveau des mers.

Les observations réalisées sur le courant Rutford, qui couvre 52 000 km2, soit une surface supérieure à celle des Pays-Bas, et qui est situé dans la partie occidentale du continent antarctique montre qu'il avance en moyenne d'un mètre par jour, une progression qui peut nettement varier.

Le principal auteur de l'étude, le glaciologue Hilmar Gudmundsson, du British Antarctic Survey (BAS), manifeste sa surprise totale de découvrir que le cycle des marées de mortes-eaux (celles de plus faible amplitude) exercent une telle influence sur un courant glaciaire éloigné de dizaines de kilomètres.

«Le fait qu'une telle masse de glace réponde comme cela à l'influence des marées de l'océan illustre avec quelle sensibilité la calotte glaciaire antarctique réagit aux changements de l'environnement», souligne-t-il. «Les glaciologues, selon lui, doivent maintenant repenser leurs idées sur la manière dont ces masses glaciaires réagissent aux forces externes».

Les variations dans le cours du courant glaciaire Rutford - long de 150 km, large de 25 km et épais de 2 à 3 m -, sont liées au mouvement vertical de l'océan, causés par les effets gravitationnels du soleil et de la Lune. Les scientifiques s'attendaient à ce que les marées aient un effet sur la banquise, les glaces formées sur l'océan lui-même, mais pas sur l'inlandsis, la glace qui se trouve sur le continent.


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Message par canardos » 22 Fév 2007, 08:07

a écrit :

Le mercredi 21 février 2007

[center]Le rôle de l'évaporation des zones tropicales de l'Atlantique sous-estimé[/center]

Agence France-Presse Paris

L'évaporation dans les zones tropicales de l'océan Atlantique joue un rôle jusqu'ici sous-estimé sur le climat d'une grande partie de la planète, notamment de l'Europe, montre une étude française à paraître jeudi dans la revue scientifique britannique Nature.

«Il existe un lien étroit entre l'hydrologie tropicale et la circulation océanique de l'Atlantique Nord», qui garantit au Vieux continent ses températures douces, souligne Guillaume Leduc, paléoclimatologue au CEREGE (CNRS, Université d'Aix-Marseille III et Collège de France).

M. Leduc et ses collègues expliquent avoir étudié des échantillons de sédiments prélevés de part et d'autre de l'isthme de Panama, qui leur ont permis de retracer l'évolution de la salinité des eaux de surface dans ces deux régions océaniques au cours des 90 000 dernières années.

L'évaporation est intense en zone caraïbe et la teneur en sel de l'eau de mer s'y accroît. Transportée par les alizés, cette vapeur d'eau retombe sous forme de pluies dans le Pacifique oriental, diluant ainsi sa salinité. Cet échange d'eau entre les deux océans porte sur des volumes tout à fait considérables: plusieurs centaines de milliers de mètres cubes par seconde.

Plus une eau est chargée en sel, plus elle tend à s'enfoncer dans les couches profondes de l'océan. Les courants marins ne peuvent donc plus évacuer vers le nord l'excès de chaleur accumulé dans les régions équatoriales, ce qui entraîne un refroidissement du climat des zones tempérées.

Les travaux de M. Leduc ont mis en évidence que les périodes d'atténuation du transfert de vapeur d'eau de l'Atlantique vers le Pacifique correspondaient à des phases de refroidissement intenses de la planète.

De surcroît, explique le scientifique à l'AFP, dès que l'on perturbe la circulation océanique en Atlantique Nord, on voit les moussons migrer vers le sud. Avec pour corollaire une augmentation des pluies dans la zone équatoriale et une réduction dans la zone tropicale. Mais aussi une accumulation d'eau douce et légère à l'embouchure de l'Amazone, qui réduit le débit du système de courants qui remonte normalement vers le nord-ouest de l'Europe.

Ces travaux devraient conduire les climatologues à revoir leurs modèles qui expliquent les ralentissements du Gulf Stream constatés dans le passé exclusivement par l'arrivée d'un excès d'eau douce aux hautes latitudes, liée à la fonte des calottes glaciaires.

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Message par canardos » 23 Fév 2007, 05:44

un article plus détaillé à ce sujet sur le site du CNRS:

a écrit :

Paris, 22 février 2007

[center]Un mécanisme d'amplification du changement climatique[/center]


Lors des derniers 90 000 ans, des périodes chaudes et froides de quelques milliers d'année ont alterné, entraînant une modification de la circulation océanique globale. A l'aide d'indicateurs paléoclimatiques et paléo-océanographiques, des chercheurs du CEREGE (1) ont mis en évidence un mécanisme de rétroaction de la circulation océanique sur le climat, qui renforce le réchauffement ou le refroidissement. Ce mécanisme repose sur un lien étroit entre la circulation Atlantique Nord et l'hydrologie tropicale de l'Amérique centrale. Ces travaux, publiés dans la revue Nature du 22 févier 2007, doivent permettre de mieux comprendre, et donc de mieux prévoir, les effets du changement climatique sur la circulation océanique.

Dans le passé, les variations climatiques rapides et de grande ampleur qui ont eu lieu notamment pendant la dernière glaciation (périodes de Heinrich) ont perturbé la circulation océanique. Les archives climatiques (sédiments marins et lacustres, glaces polaires, stalagmites), montrent la relation étroite existant entre variations climatiques et circulation océanique. Or, les changements de circulation océanique dans l'Atlantique Nord ont une influence à l'échelle planétaire, en affectant en particulier le cycle de l'eau : ils s'accompagneraient d'un déplacement de l'équateur climatique séparant les systèmes d'alizés des deux hémisphères, vers le sud lors d'événements froids et vers le nord lors d'événements chauds.

L'Amérique centrale, bande continentale étroite séparant l'océan Atlantique de l'océan Pacifique, joue un rôle clé dans ce système. Du côté de l'Atlantique, les eaux de surface s'évaporent, ce qui augmente leur salinité. La vapeur d'eau est transférée par les alizés vers le Pacifique, où elle retombe sous forme de pluie, diminuant la salinité. Cet énorme transfert d'eau (plusieurs centaines de milliers de mètres cube par seconde) maintient un contraste de salinité entre les deux océans. Les eaux de surface de l'Atlantique tropical sont ensuite transportées, via le Gulf Stream, vers les hautes latitudes, où elles réchauffent l'atmosphère, avant de plonger vers les abysses dans des zones de convection situées dans les mers de Norvège, du Groenland et du Labrador. Les eaux profondes ainsi formées vont ensuite se propager dans l'océan mondial, purgeant l'Atlantique Nord d'une partie de son excès en sel.

Les chercheurs du CEREGE(1) ont reconstitué les variations de salinité des eaux de surface, dans la zone de dépôt de la vapeur d'eau provenant de l'Atlantique. Pour cela, ils ont travaillé sur les mesures réalisées dans les sédiments marins prélevés en 2002 à l'ouest de l'Isthme de Panama, par le navire océanographique français Marion Dufresne. Cette étude montre que les périodes froides de Heinrich correspondent à des augmentations de salinité dans la zone Est Pacifique, synonyme d'une réduction du transfert de vapeur d'eau. En comparant leurs résultats à d'autres études réalisées dans le secteur Atlantique et en Amérique du sud, les chercheurs ont mis en évidence un mécanisme de rétroaction qui a amplifié la perturbation climatique. Lors des épisodes froids, les alizés chargés d'humidité ont migré vers le sud ; ne pouvant pas franchir la Cordillère des Andes, une partie des pluies qui normalement adoucissaient le Pacifique Est s'est déposée sur le bassin versant de l'Amazone. Cette rétroaction a eu pour effet de réinjecter les eaux de pluie dans l'Atlantique et de diminuer ainsi la salinité des eaux de cet océan.Ces eaux transportées ensuite vers les hautes latitudes ont donc contribué à l'affaiblissement de la circulation océanique profonde, renforçant encore le refroidissement au-dessus et autour de l'Atlantique Nord.

Aujourd'hui, le fait que le réchauffement climatique pourrait perturber le cycle de l'eau et induire un ralentissement de la circulation Atlantique Nord est un réel sujet d'inquiétude. Les données océanographiques des 50 dernières années suggèrent que des changements hydrographiques (température et salinité) ainsi qu'une diminution du flux d'eau transporté par certains courants marins, en surface et en profondeur, se sont déjà produits en Atlantique Nord. Le risque d'une variation encore plus importante de la circulation océanique à l'échelle de la fin du siècle, ou du début du siècle prochain, doit être pris au sérieux et étudié activement.


(1) Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (CNRS, Universités Aix-Marseille 3 et 1, IRD et Collège de France).



user posted image
Anomalie moyenne des pluies simulée par les modèles après un effondrement de la circulation océanique profonde (augmentation en bleu, diminution en rouge). La flèche en pointillés représente le transport actuel de la vapeur d'eau. Les flèches pleines indiquent le transport multiple (alizés -> fleuves -> courants marins) durant l'anomalie climatique. Les croix localisent les sites d'études paléoclimatiques.
© G. Leduc - CNRS 2007 (cette image est disponible auprès de la photothèque du CNRS, 01 45 07 57 90, phototheque@cnrs-bellevue.fr)




Références :
Moisture transport across Central America as a positive feedback on abrupt climatic changes, Leduc G., Vidal L., Tachikawa K., Rostek F., Sonzogni C., Beaufort L., Bard E., Nature, 22 février 2007.

canardos
 
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