la poussée de l'EG aux pays bas

Dans le monde...

Message par zeanticpe » 24 Nov 2006, 21:30

Bonjour, aujourd'hui dans 20 minutes, cet article

a écrit :L'extrême gauche néerlandaise a réussi une vraie percée aux législatives de mercredi. En emportant pas moins de 26 des 150 sièges du Parlement, le Parti socialiste néerlandais (d'inspiration maoïste) a confirmé son assise, acquise notamment lors du référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen, où il avait défendu le « non ». Arrivé en tête avec 41 sièges, les chrétiens-démocrates (droite) du Premier ministre sortant, Jan Peter Balkenende, restent la première formation du pays. Celui que les Néerlandais surnomment « Harry Potter », en raison de son visage sage et ses lunettes rondes, va donc pouvoir diriger pour la quatrième fois la coalition au pouvoir.


bon, c'est des mao (excuse-moi Convive :smile: ), mais 26/150 = 17.33%
C'est sympa, mais je sais pas comment comprendre cet article?
zeanticpe
 
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Message par meichler » 24 Nov 2006, 21:35

L'article paru dans Le Monde daté du 24/11/2006 sur les élections aux Pays-Bas :

a écrit :
Aux Pays-Bas, percée des antilibéraux et d'un parti anti-immigrés

Durement sanctionnés lors des législatives du 22 novembre - les premières depuis le non à la Constitution de l'UE -, les partis traditionnels néerlandais font face à un pays en perte de repères

BRUXELLES CORRESPONDANT



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LA NOUVELLE CHAMBRE

DIX PARTIS

seront représentés dans la nouvelle chambre des députés néerlandaise, qui réunit 150 députés élus à la proportionnelle.


COMPOSITION :

41 élus chrétiens démocrates (le parti du premier ministre sortant Jan Peter Balkenende), 32 travaillistes (PVDA, social-démocrate), 26 socialistes (Socialistiche Partij, gauche antilibérale), 22 libéraux (VVD), 9 élus du Parti pour la liberté (PVV, populiste), 7 écologistes, 6 élus de l'Union chrétienne (calvinistes), 3 libéraux réformateurs (D 66), 2 élus du Parti social réformé (parti protestant fondamentaliste) et 2 élus du Parti pour les animaux (PvdD).
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Les électeurs néerlandais, appelés mercredi 22 novembre à renouveler leur chambre des députés, ont rendu leur pays difficilement gouvernable. La formation chrétienne démocrate du premier ministre sortant, l'austère Jan Peter Balkenende, que l'on disait en mauvaise posture en début de campagne, sauve sa mise en ne perdant que trois sièges pour en conserver 41 sur les 150 de l'assemblée. Mais ses alliés potentiels, aussi bien à droite qu'à gauche, sont étrillés.

Le Parti libéral (VVD), avec lequel il gouvernait jusque-là, perd 6 sièges et n'en conserve que 22. Les électeurs ont également pénalisé le Parti travailliste, première formation d'opposition, dont le leader, Wouter Bos, subit une lourde défaite personnelle. Son parti ne conserve que 32 de ses 42 sièges alors qu'il était promis, il y a peu encore, à une victoire éclatante.

Les gagnants d'une élection qui a confirmé le grand fractionnement du paysage politique sont deux formations situées aux extrêmes. Le Socialistische Partij (SP), formation antilibérale de gauche, triple sa représentation en passant de 9 à 26 sièges et devient le troisième parti du royaume. Issue de la gauche maoïste des années 1970, cette formation, qui a joué un rôle important dans la victoire du non à la Constitution européenne lors du référendum de 2005, plaide pour un pays " plus humain, plus social, plus solidaire ". Elle a basé une partie de son succès sur son opposition à " l'Europe de Bruxelles ", qui incarne à ses yeux l'ultralibéralisme et une menace pour les conquêtes sociales néerlandaises.

Jan Marijnissen, le leader du parti, a fait preuve d'un indéniable charisme qui lui a permis de débaucher de nombreux électeurs traditionnels du Parti travailliste et des déçus du parti populiste de l'ex-Liste Pim Fortuyn (LPF) : 25 % des nouveaux électeurs du SP viennent de la gauche traditionnelle, 15 % du camp populiste.

Un phénomène semblable s'est produit à droite. Fondateur du nouveau Parti pour la liberté, le député Geert Wilders, qui a remis en avant des thèmes agités par Pim Fortuyn avant son assassinat, en 2002, a également su capter les voix d'anciens électeurs de la LPF. Cette dernière, qui avait encore 8 sièges dans l'assemblée sortante, n'en a plus. Le parti de M. Wilders en glane, lui, 9. Il a aussi récupéré des électeurs sur le Parti libéral. Associé à M. Balkenende dans la coalition sortante, celui-ci s'était divisé sur la figure controversée mais populaire de sa ministre de l'immigration, Rita Verdonk, qui a imposé au gouvernement sortant une politique très dure sur l'immigration.

Avec ses slogans (" moins d'impôts, moins d'islam, plus de respect "), M. Wilders a séduit 600 000 Néerlandais pour lesquels l'immigration musulmane est un problème. La focalisation sur ce thème traduit cependant, pour beaucoup, un malaise plus profond et une condamnation des options multiculturalistes qui furent l'orthodoxie des gouvernements à la fin des années 1990.

Deux autres formations, très différentes, l'Union chrétienne, un parti calviniste soucieux des questions sociales, et le Parti pour les animaux, bénéficient de l'émiettement de l'électorat : le premier remporte 6 sièges, l'autre 2.

A l'annonce des résultats, le vice-premier ministre, le libéral Gerrit Zalm, a décrit " une droite éclatée, une gauche extraordinairement éclatée ".

Tom de Graaf, ancien responsable du parti réformateur D 66, qui ne conserve que 3 sièges, a déploré la qualité d'une campagne qui n'a que rarement mis en avant les questions de fond et s'est limitée à " l'émotion, l'amusement et l'infantilisation ".

La formation d'une majorité s'annonce comme une épreuve redoutable pour M. Balkenende. Il n'aura, a priori, pas d'autre issue que de gouverner avec les travaillistes et un troisième parti. Mais le rapprochement entre les chrétiens démocrates et M. Bos n'a rien d'évident.

Jean-Pierre Stroobants

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Message par yannalan » 24 Nov 2006, 21:36

Je pense qu'ils veulent dire que pour un mouvement plus à gauche que les soc-dem traditionnels, ça fait beaucoup.
Ils ont peut être été maos pour certains des dirigeants, mais je ne pesne pas que ce soit encore une référence pour eux. Ca a plutôt l'air du rêve de Bové et autres.
Je vais quand même aller voir leur site...
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Message par meichler » 24 Nov 2006, 21:40

Le site du SP des Pays-Bas est . Malheureusement ce n'est qu'en néerlandais, et on n'y comprend goutte. On ne peut que regarder les images...

Appremment ils ont l'air bien loin d'être des révolutionnaires, et le "maoïsme" ne semble être qu'un lointain souvenir oublié.
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Message par Barikad » 24 Nov 2006, 22:09

C'est un parti "reformiste de gauche" qui ressembla dans le temps au PSU...
Par contre, dans l'article suivant de liberation, on se rend compte que les politologue néerlandais sont autants crapuleux que leurs confrères francais.

("En faillite.fr" a écrit : Dick Pels, sociologue, analyse la montée des extrêmes aux Pays-Bas
«Les gagnants sont les deux partis du non à l'Europe»
Par Sabine CESSOU
QUOTIDIEN : vendredi 24 novembre 2006
Amsterdam de notre correspondante


Dick Pels, sociologue à Amsterdam, a écrit en 2003 un livre sur Pim Fortuyn, le leader de la droite populiste assassiné, et a publié, l'an dernier, un essai sur les failles de l'identité néerlandaise.

Pourquoi l'immigration n'a-t-elle pas été, cette fois, un thème de campagne ?
Les trois quarts du programme de Pim Fortuyn sur l'immigration et l'intégration ont été appliqués par le gouvernement sortant. Est-il allé trop loin, c'est la seule chose dont on discute encore. Du coup, l'intérêt s'est concentré sur les thèmes sociaux et économiques. Le débat entre social-démocratie et néolibéralisme est revenu au premier plan, pour le plus grand profit du Parti socialiste (SP) antilibéral.

Est-ce un signe de normalisation ?


Oui, bien que la fracassante entrée en scène de Fortuyn, en 2002, ait aussi été analysée comme une normalisation. Aux Pays-Bas, nous nous considérions comme une exception. Un îlot de paix dans un monde mauvais. Nous étions des moralistes, sans extrême droite, sans violence politique, un peu trop parfaits. Avec Fortuyn, nous nous sommes réveillés. Son meurtre, en mai 2002, et celui de Theo Van Gogh [le cinéaste assassiné fin 2004 par un jeune islamiste maroco-néerlandais, ndlr] ont écorné l'image que nous avions de nous-mêmes. La normalisation, aujourd'hui, tient au retour du classique clivage gauche-droite sur des enjeux sociaux, comme l'avenir de l'Etat-providence et le creusement des inégalités entre riches et pauvres.

Comment expliquez-vous le bon score de l'ultraconservateur Geert Wilders, alors que la droite populiste paraissait moribonde ?


Personne ne s'y attendait. Quelque 600 000 électeurs soutiennent les vues anti-islam de Geert Wilders. Manifestement, les Néerlandais ont toujours peur de l'immigration, comme de la mondialisation. L'identité nationale, la sécurité économique priment, de même qu'un certain provincialisme. Fait marquant, les grands gagnants du scrutin sont les deux seuls partis ayant fait campagne pour le non lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne.

Est-ce la seule raison à l'essor du Parti socialiste ?

Cette gauche conservatrice incorpore beaucoup d'éléments de la droite populiste. Le SP est antieuropéen, il défend le nationalisme culturel et se montre protectionniste à l'encontre du «plombier polonais». Son chef, Jan Marijnissen, comble aussi un désir de leadership fort et de clarté. Le modèle politique néerlandais ressemble de plus en plus à un fer à cheval. Au lieu d'avoir une ligne continue entre la droite et la gauche, les deux extrêmes se rejoignent. Comme en France, les voix circulent entre le populisme de droite et celui de gauche.


http://www.liberation.fr/actualite/monde/219085.FR.php
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Message par Puig Antich » 25 Nov 2006, 01:37

Oui, c'est un parti particulièrement réactionnaire et anti-immigrés.
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Message par gerard_wegan » 25 Nov 2006, 01:40

(Puig Antich @ samedi 25 novembre 2006 à 02:37 a écrit : Oui, c'est un parti particulièrement réactionnaire et anti-immigrés.
:33:
Tu parles de qui, là ? Quand même pas du SP, je suppose !
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Message par Puig Antich » 25 Nov 2006, 01:43

Ben si, si mes souvenirs sont bons j'ai lu quelques articles sur ce parti, qui défend la régulation des flux migratoires, qui pèsent trop sur les salaires pour ces soi-disant défenseurs de l'artistocratie salariée nationale. Mais bon, ce n'est pas un cas isolé, sur un autre fil nous parlions d'une campagne de la version suisse du PT, intitulé "contre la libre circulation", imposée par l'union européenne.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 25 Nov 2006, 01:48

On aurait tort de se réjouir, donc, de la montée de ce parti nationaliste de gauche, qui est plus un élément de confusion dans la conscience de la classe plutôt qu'un outil pour montrer son rejet de la classe politique bourgeoise.
Puig Antich
 
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Message par zeanticpe » 25 Nov 2006, 06:32

(Barikad % article de Liberation % Reponse de Dick Pels a écrit :Cette gauche conservatrice incorpore beaucoup d'éléments de la droite populiste. Le SP est antieuropéen, il défend le nationalisme culturel et se montre protectionniste à l'encontre du «plombier polonais». Son chef, Jan Marijnissen, comble aussi un désir de leadership fort et de clarté. Le modèle politique néerlandais ressemble de plus en plus à un fer à cheval. Au lieu d'avoir une ligne continue entre la droite et la gauche, les deux extrêmes se rejoignent. Comme en France, les voix circulent entre le populisme de droite et celui de gauche.

Sans preter des vertues revolutionnaires au PS des Pays-Bas, je n'adhère pas à cette façon de présenter les choses. Quand Dick Pels dit "Comme en France les voix circulent entre le populisme de droite et celui de gauche".
Plus haut l'article du monde semble plutôt dire que l'opposition à l'europe de Bruxelle est plus basée sur l'ultralilibéraliseme de cette europe plutôt que sur la crainte du plombier polonais.
(Meichler % Le Monde a écrit :Elle a basé une partie de son succès sur son opposition à " l'Europe de Bruxelles ", qui incarne à ses yeux l'ultralibéralisme et une menace pour les conquêtes sociales néerlandaises.
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