moins de sommeil moins de neurones

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 28 Nov 2006, 20:43

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Moins de sommeil, moins de neurones [/center]
 
Priver son organisme de sommeil revient à lui imposer un stress considérable. Ainsi, au niveau cérébral, la cascade chimique déclenchée par ce stress bloque la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe, une région du cerveau très importante pour l’apprentissage et la mémoire. C’est ce que démontre une étude publiée cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

L’équipe d’Elizabeth Gould (Princeton University, USA) a privé des rats de sommeil pendant plusieurs jours. Au bout de 24 heures, la prolifération cellulaire n’était pas affectée. Au bout de 72 heures d’éveil, en revanche, la neurogénèse, la création de nouveaux neurones à partir de la division de cellules souches neuronales, a chuté. Dans le même temps, les taux de glucocorticoïdes avaient augmenté.

Ces hormones, comme le cortisol ou la corticostérone, sont libérées en grande quantité en cas de stress : elles permettent à l’organisme de s’adapter à une situation extrême en facilitant l’alimentation des muscles en sucres ou en accélérant le rythme cardiaque.

De nombres études ont montré qu’en cas de stress prolongé cette cascade hormonale a des effets négatifs sur la santé. On sait par exemple qu’un taux trop élevé de glucocorticoïdes fragilise les neurones de l’hippocampe et freine la création de synapses, indispensables à la communication entre neurones.

Elizabeth Gould et ses collègues confirment que le manque de sommeil agit de la même façon. Chez les rats privés des glandes qui fabriquent les glucocorticoïdes, le manque de sommeil n’a pas ralentit la neurogénèse. Le fait de ne pas dormir ne suffit donc pas à stopper la production de neurones : le taux de glucocorticoïdes est déterminant, comme dans les autres cas de stress.

Cécile Dumas
(28/11/06)

canardos
 
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Message par canardos » 29 Nov 2006, 07:06

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Les souvenirs se fixent pendant la nuit[/center]

PIERRE KALDY. Publié le 28 novembre 2006

Une expérience confirme les processus de mémorisation actifs pendant les phases de sommeil profond.

POURQUOI dormons-nous ? La principale raison évoquée, nous permettre de consolider nos souvenirs de la journée passée, vient d'être directement confirmée par des chercheurs de l'université de Lübeck en Allemagne qui ont identifié la phase du sommeil où notre apprentissage intellectuel est mémorisé. « Mieux encore, indique Philippe Peigneux, professeur en neuropsychologie à l'université libre de Belgique à Bruxelles, Jan Born et son équipe montrent pour la première fois dans la revue Nature que les ondes lentes caractéristiques du sommeil profond interviennent activement dans cette mémorisation. »

Le sommeil se divise en cycles d'activité électrique d'environ 90 minutes où une phase à ondes lentes et amples qui culminent dans le sommeil profond est suivie du sommeil paradoxal où l'activité du cerveau paraît semblable à celle de la phase éveillée. Les chercheurs allemands soupçonnaient le cerveau de profiter de la phase de sommeil profond pour consolider la mémoire explicite, celle des souvenirs que nous pouvons décrire verbalement.

Des circuits plus disponibles

Pour le prouver, ils ont fait apprendre à une dizaine de volontaires une liste de mots avant qu'ils ne s'endorment. Puis ils ont stimulé leur phase de sommeil profond en appliquant à leur crâne des oscillations électriques mimant et renforçant les ondes lentes, dites delta, qui le caractérisent. Après une bonne nuit de sommeil, les sujets se rappelaient de 5 % de mots de plus que la veille, mais ce chiffre était doublé pour ceux qui avaient reçu la stimulation de leurs ondes delta. « C'est bien la preuve, ajoute Philippe Peigneux, que les ondes delta qui apparaissent avec l'entrée en oscillation de l'ensemble des neurones du néocortex jouent un rôle important dans la mémorisation. Si nous disons couramment que les heures de sommeil avant minuit comptent double, c'est qu'elles sont la période de notre cycle circadien la plus propice à l'apparition de ces ondes que nous savons maintenant utiles pour consolider une partie de nos souvenirs. »

Jusqu'à présent, cette consolidation était suggérée par le fait que les zones cérébrales mobilisées durant la journée se trouvent réactivées lors du sommeil. Pour les chercheurs, cette répétition nocturne permet d'engranger nos souvenirs dans des circuits corticaux devenus alors plus disponibles, non sollicités par les stimulations de l'état éveillé. « Nous pensons maintenant que l'une des principales fonctions du sommeil est de consolider les souvenirs, précise Jan Born. La phase à ondes lentes sert principalement pour la mémoire explicite où une structure de stockage intermédiaire, l'hippocampe, est impliquée, tandis que la phase du sommeil paradoxal est surtout dévolue à la consolidation de la mémoire implicite, celle par exemple des souvenirs émotionnels ou des automatismes moteurs. » Loin d'être des épiphé­nomènes, les ondes cérébrales joueraient donc un rôle actif dans cette consolidation. Si tel est le cas, une perturbation des ondes ­delta au cours du sommeil profond ­devrait entraver le processus de ­mémorisation.

canardos
 
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