Dispersion d'une conférence du MEDEF.

Message par Gaby » 30 Nov 2006, 19:38

:blink:
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Message par Ottokar » 30 Nov 2006, 22:30

certes moins par moins égale plus, mais ce n'est pas parce qu'on ferait aujourd'hui l'inverse de ce que feraient nos ennemis demain que nous avons forcément raison. Sous prétexte que des fascistes, des vrais, disperseraient les réunions syndicales, disperser des réunions pro-patronales aujourd'hui serait faire la révolution ? je ne veux pas être méchant, disons que ce sont des enfantillages et restons-en là.
Ottokar
 
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Message par azadi » 30 Nov 2006, 22:49

Vous avez l'impression d'avoir fait avancer la lutte des classes avec ça ?

Je ne pense pas. C'est de l'activisme pur, lorsque la lutte des classes n'est pas là on se donne les paliatifs qu'on veut, on tourne en rond dans l'occupationnel ronronnant de la militance pour se tenir chaud en dehors des périodes de lutte, on appelle ça des "actions" et on pose en guerrier rouge devant les mines déconfites des encravatés du corporatisme patronal. Allez au moins vous en prendre aux énergumènes de la Cgpme au moins il y aura du répondant et puis ça leur rappelera leurs propres actions contre les piquets de grève des postiers jadis ...


Non la lutte des classes ce n'est pas le grand-guignol militant à coup de trompettes mais c'est toujours développer la conscience de classe dans la grisaille de son atelier ou de son bureau. C'est moins glamour c'est sûr, mais quand viennent les heures d'un mouvement social généralisé on en récolte les fruits en mobilisant plus facilment tous les collègues. Maintenant à chacun de faire son expérience ...
azadi
 
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Message par DocStarrduck » 01 Déc 2006, 00:03

a écrit :Supposons au contraire que ce soient les fascistes qui empêchent les réunions syndicales. Ils arrivent en masses pour bloquer nos locaux, crient des slogans et hurlent des chants fascistes et nous dispersent sans toutefois user de violence (cas improbable, il faut l'admettre). Supposons qu'ils empêchent la venue de nos leaders et des personnes en général susceptibles de faire des interventions pertinentes.

Puis, après nous avoir ainsi délogés, ils convoquent leur propre conférence qu'ils tiennent immédiatement là pour appeler à la dissolution des syndicats et au harcèlement de leurs membres.

Ne serait-ce pas pour eux une immense victoire ? Ne serait-ce pas pour nous une défaite retentissante ?


C'est vrai que ce serait trés grave, et ça m'inquieterai beaucoups.
Donc dans le cas présent, c'est trés bien, et il faut continuer ainsi a les harceller =D>

Ce n'est pas de la "lutte de classe" mais c'est un combat d'idée et de propagande,
un moyen de calculer le rapport de force

DocStarrduck
 
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Message par regivanx » 01 Déc 2006, 00:44

Je pense qu'il est tout à fait exact de parler d'enfantillage au sujet de la première partie de mon argumentation. Je le reconnais tout à fait et vraiment sincèrement. Nous y reviendrons plus tard car il y a d'autres choses à dire sur la question.

Mais cela ne vous autorise pas à prétendre que notre action ne fait pas partie de la lutte des classes. Si les syndicats étudiants empêchent la tenue d'une conférence du syndicat du patronat dans leur université cela fait forcément partie de la lutte des classes ; quelle que soit la forme, quelle que soit la manière avec lesquelles les syndicats étudiants ont agit.

En niant le caractère de classe de cette lutte des représentants étudiants contre les représentants de la bourgeoisie, vous vous économisez l'analyse de cette lutte.

Pour quelles raisons la lutte des classes a-t-elle ici un caractère si primitif ? Comment, à partir de la réalité primitive de cette lutte, l'amener à un niveau plus élevé ? Voilà quelles sont les questions vraiment essentielles.
regivanx
 
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Message par yannalan » 01 Déc 2006, 07:55

Il ne faut ni diaboliser ce genre d'action, ni lui donner une importance que meêm Regivanx ne lui donne pas. Les étudiants réagissent dans leur milieu, et c'est bien qu'ils réagissent. Evidemment ça ne conduit pas à la révolution direct, mais bon, on fait un tas de trucs genre journée de grève sans suite qui ny mènent pas tellement plus vite, même si il faut les faire.
yannalan
 
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Message par Wapi » 01 Déc 2006, 14:51

(Ottokar @ jeudi 30 novembre 2006 à 22:30 a écrit : certes moins par moins égale plus, mais ce n'est pas parce qu'on ferait aujourd'hui l'inverse de ce que feraient nos ennemis demain que nous avons forcément raison. Sous prétexte que des fascistes, des vrais, disperseraient les réunions syndicales, disperser des réunions pro-patronales aujourd'hui serait faire la révolution ? je ne veux pas être méchant, disons que ce sont des enfantillages et restons-en là.

A la lecture du post d'Ottokar, je me rends compte que je me suis sans doute mal exprimé.

Dans ce paragraphe, je parlais des connaissances de Gaby qui cherchent à empêcher les activités de l'UNI.

a écrit :Alors, et même si on n'est pas dans une période où cela compte tant, ces étudiants ont plutôt raison de réagir comme cela, car ils maintiennent une tradition importante, peut-être pas très consciemment, certes, mais qui mérite d'être transmise.. C'est en cela que ça ne sert pas forcément "à rien".


Je pense que le fait de vouloir virer "les fachos" (étudiants, eux aussi) des facs est une décision qui a plus de sens, et qui est plus politique, que d'aller faire les pitres dans une réunion où il y a des membres du MEDEF, surtout pour y gueuler des idioties sur les Khmers rouges.
Wapi
 
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Message par Gertrude » 03 Déc 2006, 09:43

8)
Il y a quelques années, les militants du SCALP ont viré une table tenue dans le hall de la fact de droit(e) par des militants de l'UNI ou de "Renouveau Etudiant" (le FN). Ce que l'on m'a raconté (et ce que les militants du SCALP en question interrogés reconnaissent) c'est que sur le coup, les étudiants présents dans le hall ont pris la défense des fachos... 8) :rtfm:

Virer le MEDEF ou autres initiatives bourgeoises, oui, mais avec des dizaines, des centaines, et pourquoi pas des miliers de participants : il aurait fallu prendre la parole dans les amphis environnants, dans les restaurants universitaires, et que ce soit les étudiants eux-même qui nettoient l'université de celles et ceux qui veulent la privatiser :rocketwhore:
Gertrude
 
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Message par Sterd » 03 Déc 2006, 12:38

(Gertrude @ dimanche 3 décembre 2006 à 09:43 a écrit : c'est que sur le coup, les étudiants présents dans le hall ont pris la défense des fachos... :wacko: tout simplement parce que tout cela a eu lieu à froid, à la façon "commando". :ph34r:

Il faut dire aussi, que l'ensemble des étudiants est assez loin d'être "de gauche". Que ce soit de mon temps, par certaines expériences récentes ou par les petit nouveaux, tous frais sortis de faculté que j'ai pu accueillir de par mon boulot depuis des années. Dans l'ensemble ces jeunes gens sont à l'image de leur milieu social, plutôt indifférents avec une bonne tendance vers le conservatisme social.
Quoi d'étonnant d'ailleurs ? Pour la plupart, ils sont destinés au petit encadrement (middle range management, comme disent les américains) rien qui prédispose à une quelconque radicalité sociale.
Le fait est que en fac, sur les panneaux d'affichage, ce sont plutôt les gauchos qui semblent hégémoniques, en revanche. la grande masse des étudiants ne s'en préoccupe pas et quand ils en sortent, prennent à leur compte les idées de leur classe sociale, qui ne sont pas loin s'en faut les idées du prolétariat.
Sterd
 
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Message par Puig Antich » 03 Déc 2006, 14:20

a écrit :la grande masse des étudiants ne s'en préoccupe pas et quand ils en sortent, prennent à leur compte les idées de leur classe sociale, qui ne sont pas loin s'en faut les idées du prolétariat.


Etudie un peu la condition étudiante Sterd, statistiques en main. Tu verras qu'un milieu dont une part connaît la prostitution, une part plus grosse l'insalubrité du logement, et une part encore plus grosse n'a pas forcément de quoi manger bien trois fois par jour, ne mérite pas d'être rangé d'un revers de main comme tu le fais dans le camp du "conservatisme social". Alors, certes, il y a une part des étudiants qui sont destinés à l'encadrement capitaliste ; mais cette part est assez réduite, sur le total de ceux qui passent à l'université, et n'en ressortent pas forcément diplômés, ou du moins diplômés dans des fillières dont ils peuvent tirer partie sur le marché du travail. L'appartenance de classe ne se définie pas par l' "origine de classe", et effectivement les enfants d'ouvriers industriels au sens strict sont assez peu nombreux comparé à ceux de professions plus tertiaires, employés ou fonctionnaires, mais plutôt par le devenir et le présent : et là, c'est petit boulot sur petit boulot, souvent sans grande perspective.
Puig Antich
 
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