un enfoiré de moins

[Ottokar]

Pinochet reste d'ailleurs populaire au sein de la bourgeoisie, contrairement aux généraux argentins qui sont méprisés par 90 % de la population... Cette différence s'explique par la peur de la bourgeoisie face aux grandes mobilisations sociales des années 70
Oui, mais j'ai aussi entendu des camarades qui avaient été en Argentine l'expliquer par l'ampleur différente de la répression. Au Chili, on parle de 3000 morts, ce qui veut dire qu'elle a touché principalement les militants. En Argentine, on parle de 30 000 morts, ce qui signifie que la répression a tapé bien au-delà, et donc touché bien des familles, même des classes moyennes, dont un fils ou une fille fréquentait des cercles contestataires (un peu comme les jeunes de l'après 68) et ont "disparu" = été tués par les généraux. Même les bourgeois, qui contribuent à faire l'opinion, sont émus lorsqu'on touche à leurs enfants... et le sont moins quand ce sont de "simples" militants ouvriers ou des cadres politiques qui sont éliminés.

(Que ceux qui connaissent ces pays mieux que moi rectifient si mon interprétation est erronée.)

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Bien que je sois nés sur ce continent, je me suis plus penché sur la révolution Russe, ses causes et ses conséquences ... que sur l'Amérique dans tout ses détails ... heu, j'ai quand même lu "Les veines ouvertes de l'amérique latine" d'Eduardo Galeano et "Histoire populaire des Etats Unis" d'Howard Zinn, 2 "tueries", et quelques petits bouquins ... mais sur le Chili pas grand chose, et je devrais !!!

En fin, je sais de manière anecdotique que j'étais pas nés ... que ce 11 septembre 1973 ... a choqué "mes parents" amoureux ... jeunes étudiants d'une 20aine d'années ... mère plutôt croyante, père marxisant, si ça se dit ... Le coup d'état de Pinochet a fait froid dans le dos sur la population laborieuse du continent ...

Et puis ça me plait de savoir que j'ai été concus dans cette ambiance, dans ces contradictions ... la terreur d'un coup d'état qui pousse un jeune homme et une jeune femme dans les bras l'un de l'autre, un réconfort, un cocon pour faire face à ce rouleaux compresseur réactionnaires ... en fin une croyante et un pro-marxiste, ça pouvait pas durer ... "l'union 'libre" n'a pas durée ... il y eu scission nécessaire ...

Alors voilà, la mort de Pinochet me rappelle ma conception, ma naissance ...et puis ça fait plus de 30 ans qu'on s'enfonce dans "la crise" ... en fin la crise permanente pour les travaileurs, j'ai grandis là dedans ... autour de moi, "ma famille"au "bled" croyait que j'allais y échapper en venant ici, sur le continent Europpéen ... et je vous dis pas gamin j'y croyais encore plus ... ça m'a bien foutus la haine ... ce mensonge planétaire ... j'ai mis du temps avant de passer de la haine à la compréhension ...

Comprendre que je vais devenir un de ces nombreux fossoyeurs de la bourgeoisie mondiale ... Qui a creusé les trous pour Hitler ... pour Mao ... etc, etc, et pour Pinochet ? ... certainement pas la bourgeoisie !!!

Je suis content que leur mort et ma vie prennent ce sens là, je suis dégouté ... qu'ils ne soient pas 6 pieds sous terres ... ou incinérés ... pulvérisés ... ou surveillé étroitement, d'une main de fer sous la dictature du prolétariat international ... heu ... mondiale ...


voilà, voilà ...

A+