Lilya 4-ever

Message par faupatronim » 18 Avr 2003, 19:22

A voir à mon avis, bien que très très dur. C'est du réalisateur de Fucking Åmål. Je vous met une critique qui ne vous découragera pas de vous y frotter :

a écrit :In Lukas Moodyssons (Fucking Åmål, Together) meest donkere drama tot nu toe belandt een naïef Russisch meisje in de wereld van loverboys en prostitutie. Een botsing van onschuld en harde realiteit.



Met zijn verreweg meest dramatische en duistere film tot nu toe bevestigt Moodysson zijn status als belangrijkste regisseur in Zweden. Lilya 4-Ever werd voor het grootste deel gedraaid in Rusland, waar Moodysson de acteurs, onder wie de jonge Russische hoofdrolspeelster Oksana Akinsjina (bekend uit Sisters, van de vorig jaar tragisch om het leven gekomen Sergej Bodrov jr.), regisseerde met behulp van een tolk. In de openingsscènes zien we Lilya, onder de klanken van Rammsteins 'Mein Herz brennt', overwegen om ergens in Zweden van een brug te springen. Ze komt uit een troosteloze wijk in de vroegere Sovjet-Unie. Daar droomde ze van een spannende toekomst in Amerika, die beginnen zou zodra haar moeder - die met haar nieuwe liefde geëmigreerd is - haar zou laten overkomen. Haar moeder heeft Lilya echter laten stikken en haar enige vriend is nu buurjongen Volodya, met wie ze lijm snuift en een fantasiewereld creëert. Wanneer ze van de veel oudere Andrej, op wie ze verliefd wordt, het aanbod krijgt om in Zweden een nieuw leven te beginnen, hapt ze toe. In Zweden is het echter niet veel beter. Moodysson ziet de wereld graag door de ogen van jongeren. In Lilya 4-Ever levert het perspectief van de naïeve Lilya een hartverscheurende film op over een wrede wereld waarin betaalde seks, loverboys en koud neonlicht het winnen van de sprookjeswereld en de onschuld.
faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par magdalene » 18 Avr 2003, 19:29

A voir (et surtout à digérer....) à mon avis aussi.

Un fim suédois qui se passe en Russie.

Bonne mise en condition avant le CLT de vendredi sur la Russie... ;)
magdalene
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Fév 2003, 12:29

Message par faupatronim » 18 Avr 2003, 20:24

C'est pas du suédois c'est du néerlandais. Ca me semblais évident... :ph34r:
faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par faupatronim » 18 Avr 2003, 20:32

(rojo @ vendredi 18 avril 2003 à 22:25 a écrit :C'est les Å qui m'ont fait tromper. Mais encore, c'est visible ?

Ben oui, les Å c'est du suédois, mais pas le reste. Va le voir pour ton anniversaire, ça te fera une sorte de cadeau... 8)
faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par boispikeur » 19 Avr 2003, 22:42

Lilya a 16 ans. Elle vit dans une banlieue triste quelque part en ex-Union Soviétique. Elle rêve d'une vie meilleure. Sa mère vient de partir pour les Etats-Unis avec son compagnon. Lilya espère les rejoindre, mais ne reçoit ni nouvelles, ni argent. Son seul ami est un garçon de 11 ans, Volodya. Ils traînent ensemble dans les rues et s'inventent des histoires pour que la vie soit plus belle. Mais un jour, Lilya tombe amoureuse d'Andrei, qui lui demande de le suivre en Suède pour commencer une nouvelle vie à deux.

Soudain elle se retrouve dans un avion pour la Suède - sans savoir ce qui l'attend ....

Ce film a été présenté en avant première au cours du séminaire, organisé par l'Ambassade de Suède à Paris, du 11 mars 2003 sur "La traite des êtres humains et la prostitution : la politique suédoise"

Article du Monde
a écrit :On prend une enfant pauvre dans un pays. On la vend dans un autre à des hommes riches.

Il y a là un objet de scandale, un défi aux membres des deux sociétés, mais y a-t-il la matière d'un film ? Lukas Moodyson, jeune cinéaste suédois, n'a pas peur de répondre oui.
 
Plus audacieux encore, il croit que cette histoire – la déportation d'une jeune Russe d'un pays balte vers la Suède – peut se dire sur le mode de la fiction.

Dès les premières séquences, le malheur de Lilya emplit l'écran. Sa mère l'abandonne sans scrupule. Plus tard, chaque moment de sa vie, chaque rencontre se métamorphose en catastrophe, comme des portes qui se referment une à une pour ne laisser qu'une issue forcément mortifère.

Le malheur n'est pas d'un maniement facile. C'est même un puissant ressort comique que d'accumuler sur une tête une série de désastres. Mais Lukas Moodyson est un cinéaste intelligent. Sa manière, telle qu'elle s'est formée en deux films (Fucking Amal et Together) le rapproche en apparence du dogme de ses voisins danois : caméra fluide qui préfère passer dans le même plan d'un personnage à l'autre plutôt que de changer de champ, souci de naturalisme dans le décor et – naguère – dans la lumière, recours à des acteurs peu connus.

Cette espèce de vérisme, que l'on croit retrouver le temps des premières séquences, consacrées à l'abandon de Lilya par sa mère, est ici modifiée par une curieuse veine narrative qui ramène plus à des traditions littéraires que cinématographiques. La petite Lilya a beau fumer des cigarettes américaines et rêver sur la coïncidence qui l'a fait naître le même jour que Britney Spears, elle vient de très loin, du monde des contes cruels qui livrent les enfants à la cruauté du monde.

Au lieu de vendre des allumettes, elle finira par vendre son corps, et, comme Andersen pour sa petite marchande, Moodyson ne lui trouvera de consolation que dans un ailleurs né de la conjonction de la féerie et de la théologie. On ne dévoilera pas la panoplie narrative et plastique qu'assemble le réalisateur : elle vaut au moins autant par l'effet de surprise qu'elle provoque que par sa cohérence.

Par ce biais d'une fiction pleinement assumée, du dessin appuyé d'un motif presque impossible à voir au naturel, Lukas Moodyson offre au regard ce que l'on ne veut pas voir, servi par une interprète d'une telle justesse qu'on pourrait presque croire qu'elle est ce personnage, enfant au beau visage buté aspirée par l'argent de l'autre côté d'un mur nouveau qui s'est élevé sur le tracé de l'ancien.


C'était ma contribution à l'anniversaire de Rojo! :wavey:
boispikeur
 
Message(s) : 0
Inscription : 13 Mars 2003, 21:56

Message par faupatronim » 20 Avr 2003, 12:25

(Le Monde @ 20.04.03 a écrit :Lukas Moodysson, cinéaste citoyen


Avec le sombre "Lylia 4-Ever", le réalisateur suédois poursuit l'½uvre esthétique inaugurée avec "Fucking Amal" et appelle à la mobilisation contre les réseaux de prostitution.

Il arrive à pied, silhouette un peu floue, jeans larges, un bonnet bleu nuit enfoncé sur la tête. Lukas Moodysson a préféré donner rendez-vous dans un café plutôt que chez lui, dans un appartement que l'on devine proche, dans une rue tranquille du port de Malmö, au sud de la Suède.  En dépit du succès rencontré par ses premiers films et des tentations de Stockholm, le réalisateur, âgé de 34 ans, est resté fidèle à cette ville sur le déclin, à l'image des chantiers navals qui ont fermé leurs portes. C'est dans ce climat de déchéance industrielle, amortie par les filets de l'Etat-providence, qu'a éclos l'un des grands talents du cinéma scandinave d'aujourd'hui.

Le sujet de son dernier film en date, Lilya 4-Ever, "s'est imposé" à lui ici, sur les trottoirs de la ville et dans les colonnes du journal local. Une histoire d'esclavagisme des temps modernes, celle d'une adolescente russe qui, attirée par le miroir aux alouettes occidental, est condamnée à se prostituer sous la contrainte, dans l'anonymat d'une banlieue indifférente. Lukas Moodysson avait lu des articles sur le parcours à peu près similaire d'une jeune femme est-européenne, qui avait fini sous un pont de Malmö, du haut duquel elle s'était jetée. "Et puis, explique-t-il, quand je vais chercher en vélo mon fils de 7 ans à l'école, il nous arrive de passer par des rues où se trouvent des prostituées. Elles sont là, debout dans le froid et l'obscurité, alors que je ramène mon fils à la maison et qu'on va préparer le dîner. Le contraste est grand. C'est dans ces moments-là qu'on se sent une sorte de responsabilité." Combien de fois répétera-t-il le mot "responsabilité" durant l'entretien ?

Assis le dos à la fenêtre dans ce café fréquenté par une clientèle qui le ferait presque passer pour un vieux sage, il parle de son film, de politique, des médias et du monde avec gravité. La fine barbe châtain qu'il a laissé pousser accentue sans doute cette impression. A vrai dire, on a du mal à reconnaître l'artiste qui, lors d'une cérémonie de remise de prix suédois il y a quelques années, était monté sur le podium avec de grandes oreilles de lapin sur la tête et avait dressé un doigt, le majeur, en direction de l'assistance... Cette provocation gratuite lui colle encore à la peau. Mais pour ceux qui le connaissent bien, comme Rasmus Tord, de Memfis Film, la société de production des films de Lukas Moodysson, celui-ci "a avant tout un grand besoin d'être pris au sérieux".

On avait déjà pu déceler cette caractéristique dans ses deux premiers films. Chronique de l'adolescence, Fucking Amal (1998) narrait la découverte d'une amitié amoureuse entre deux jeunes filles, malgré les préjugés pesant sur un bled ennuyeux de la campagne suédoise. Plus enjoué, Together (2000) évoquait les habitations collectives des années 1970 où se côtoyaient parents hippies et enfants en quête de normalité, sur fond de discussions sur l'amour libre ou la mort de Franco. Le succès fut immédiat, surtout pour le premier film, vu par un million de Suédois, soit plus d'un habitant du royaume sur neuf ! La transition vers Lilya 4-Ever, plus sombre et tourné essentiellement en russe, n'était pas évidente. Mais l'accueil a été positif : près de 300 000 entrées en Suède, et une foule de "réactions fortes".

Lukas Moodysson n'est visiblement pas mécontent d'avoir attiré un tel public vers un thème noir et dérangeant. "Je sentais que c'était un sujet auquel nous devons, dans tous les pays riches, être confrontés. C'est le revers de notre société." D'une voix neutre et linéaire, le Suédois dresse alors un réquisitoire contre les travers du "monde capitaliste". "Nous achetons des chaussures faites par des enfants au Pakistan. Nous transférons la production de biens de consommation dans des pays où les gens sont payés trois fois rien, où les droits de l'homme n'ont pas besoin d'être respectés. Autant de conditions qu'on n'accepterait pas dans nos pays "libres"", dit-il en insistant bien sur les guillemets. "Notre liberté, nos richesses, notre bien-être sont basés sur l'exploitation d'autrui." La tirade n'est pas nouvelle, mais l'homme qui la formule a l'air sincère. Quelques mois plus tôt, il avait eu la franchise d'admettre, au détour d'un entretien au magazine littéraire BLM, qu'il ne se sentait pas l'âme d'un Che Guevara : "Je ne peux pas aller en Afrique y faire la révolution. La seule chose que je puisse faire, c'est de continuer à travailler sur différents projets. Si l'on devait vivre de manière 100 % éthique, on finirait à l'asile."

APPEL À LA MOBILISATION

Une fois son film sorti en Suède, en août 2002, le réalisateur ne l'a pas abandonné. Il l'a "accompagné dans le monde réel". En le montrant à des ONG qui cherchent à sensibiliser la jeunesse des anciennes républiques soviétiques contre les réseaux de prostitution de l'Ouest. En lançant un appel à la mobilisation contre ce fléau, lors de la remise des cinq prix décernés à son film en février à Stockholm. S'il a réalisé une ½uvre qui laisse peu d'espoir, Moodysson le militant se veut "assez optimiste".

"Je crois en ces mouvements qui résistent contre le système de société dans lequel nous vivons." La politique américaine en Irak, la concentration dans les médias, l'Union européenne, l'image de la femme... la liste des luttes à mener est longue. Idéaliste incurable pour certains, Lukas Moodysson, qui a commencé par publier de la poésie dès l'âge de 17 ans, passe pour un grand naïf auprès d'autres. "C'est précisément sa force", plaide Rasmus Tord. L'intéressé croit en Dieu et le revendique. Il a posé récemment pour un photographe avec un imposant Jésus en croix suspendu à une chaîne autour du cou. "Je ne vois aucune contradiction entre l'anticapitalisme et la foi en Dieu. Je crois que Dieu est assez attristé par la façon dont le monde a évolué."

Le cinéma suédois n'avait pas connu depuis longtemps de réalisateur à la fibre aussi sociale, note Stig Bjorkman, lui-même cinéaste et critique. Certains voient en Moodysson la plus sûre relève d'Ingmar Bergman, malgré leurs registres différents. Inévitable, la référence au vieux maître devrait être intimidante. Pas pour son cadet. "J'appartiens à la première génération de réalisateurs suédois qui peuvent se sentir assez libres et distants vis- à-vis de lui." A l'entendre, il n'a pas d'idole dans le cinéma. Certes, le côté documentaire réaliste de Lilya 4-Ever rappelle les ½uvres danoises empreintes du Dogme de Lars Von Trier. Mais Lukas Moodysson dit puiser plutôt son inspiration au fil des lectures et de la musique qu'il écoute. "Ça va par vagues. Il y a une semaine, mon idole, c'était Eminem..."

Antoine Jacob


--------------------------------------------------------------------------------

Biographie

1969
Naissance à Malmö (Suède).

1998
"Fucking Amal".

2000
"Together".

2002
"Lilya 4-Ever". Sorti en France le 16 avril.

faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00


Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)