des plantes GM résistantes à la sécheresse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 06 Jan 2007, 18:36

a écrit :

[center]Quand les plantes résisteront à la sécheresse[/center]

LE MONDE | 06.01.07 |

Les céréaliers des pays riches comme ceux des pays en voie de développement n'auront peut-être plus, d'ici quelques années, à vivre le cauchemar du manque d'eau qui détruit les cultures à grande échelle. Depuis le début de l'année 2006, des sécheresses persistantes ont déjà touché l'Australie, les Etats-Unis, le Brésil, la Chine, entre autres, et ces phénomènes devraient s'amplifier avec le réchauffement climatique.

Dans la ville de Kingston, en Ontario au Canada, la société de biotechnologie Performance Plants teste actuellement un procédé pour que des plantes, génétiquement modifiées, résistent à la pénurie d'eau. L'idée a "germé" il y a huit ans dans un laboratoire de l'université de Toronto après qu'un étudiant eut oublié d'arroser les plantes avant un long week-end ! A leur retour, les chercheurs ont constaté qu'une seule plante avait survécu et ont cherché à comprendre ce qui la distinguait des autres. Peter McCourt, professeur de botanique et spécialiste en phytogénétique, a alors découvert qu'en éliminant un gène particulier (appelé ERA1) d'une plante, celle-ci devenait très vulnérable à l'acide abscisique (ABA), une hormone végétale produite en conditions de sécheresse. Les plantes ne possédant pas ce gène détectent ainsi plus tôt les signes d'un manque d'eau et réagissent en fermant les pores minuscules (stomates) qui se trouvent à la surface des feuilles. Le végétal déclenche donc une sorte d'"interrupteur moléculaire" lui permettant de garder son humidité plus longtemps.

Sur la base de ces travaux universitaires, la société Performance Plants a mis au point une technologie baptisée YPT (Yield Protection Technology) "afin que la plante soit ultrasensible à un manque d'eau, même léger, et puisse rapidement arrêter sa transpiration", note le vice-président de la recherche Yafan Huang. Ces plantes tolérantes à la sécheresse contiennent un gène appelé "promoteur conditionnel", actif lors de sécheresse, mais qui se désactive s'il y a assez d'eau dans le sol.

Des champs de colza testés pendant trois ans dans l'Ouest canadien ont, selon l'entreprise, donné des rendements supérieurs de 26 % à ceux de cultures témoins. Performance Plants poursuit ses recherches en voulant adapter sa technologie à d'autres cultures comme le maïs, le soja, le coton, les plantes ornementales et le gazon. D'après M. Huang, la première version commerciale de maïs résistant aux sécheresses devrait pousser dès 2010.

Anne Pélouas (au Canada)

canardos
 
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Message par roudoudou » 07 Jan 2007, 15:36

a écrit :L'idée a "germé" il y a huit ans dans un laboratoire de l'université de Toronto après qu'un étudiant eut oublié d'arroser les plantes avant un long week-end ! A leur retour, les chercheurs ont constaté qu'une seule plante avait survécu et ont cherché à comprendre ce qui la distinguait des autres.


Se qui faut pas écrire comme connerie quand on est journaliste hein pas vrai Anne Pélouas. 8)
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Message par Louis » 07 Jan 2007, 16:00

Donc il existe maintenant deux procédés pour résoudre le probléme de la sécheresse : soit le procédé scientifique (les ogm) couplé au capitalisme pour permettre audit capitalistes de faire pousser des haricots verts en cote d'ivoire, soit la solution politique, qui passe par une réapropriation des paysans de leur sol, et le choix de plantes bien moins gourmande en eau ! Donc soit la science, soi le socialisme Et ce n'est pas en rubrique science que l'on tranchera ce dilemme...
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Message par canardos » 07 Jan 2007, 17:58

dans les deux cas, choix de plantes existantes mieux adaptées ou de plantes géntiquement modifées, le choix est scientifique, mais aussi politique, car il passe par la réappropriation des semences par les paysans, et donc la fin des monopoles et brevets des semenciers
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Message par Louis » 07 Jan 2007, 18:50

sauf que sans droit de brevet, plus d'ogm ! :17: Puisque c'est la dessus que s'est fait le développement de cette technique (scientifique) : on peut breveter des ogm (donc gagner un max de pognon) alors que l'autre technique (selection "naturelle" et travail avec les paysans) ne rapportera pas un centime dans les bas de laine des gros semenciers...

Et que dans les deux cas, de toute façon, la question politique ne peut etre résolue par la science, puisque la science est "apolitique"
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Message par canardos » 07 Jan 2007, 18:56

ben, effectivement, si on peut obtenir le meme résultat sans payer de semences à un semencier, tant mieux...

mais ne te fais pas d'illusion, sauf pour le riz, les banques de semences avec l'ensemble des variétés d'une meme plante sont presque toutes constituées et possédées par les semenciers, ce qui fait que la possibilité d'utiliser des variétés libres de droits se restreignent sans cesse.

dans le Monde:

a écrit :

[center]Des défenseurs de légumes oubliés condamnés pour vente illicite[/center]

LE MONDE | 02.01.07 |

Le drôle de nom de Kokopelli est bien connu des amateurs de plantes rares, qu'ils soient jardiniers ou paysans. Ce personnage, issu d'une légende amérindienne, symbolise "la fertilité et la germination", explique Jean-Marc Guillet, membre de l'association Kokopelli. Fondée en 1999, celle-ci a pour objectif de "libérer la semence et l'humus". En clair, elle tente d'assurer la survie d'un maximum de variétés potagères et florales anciennes.


"Nous sommes toujours à la recherche de variétés, explique M. Guillet. Nous récupérons les souches, les remettons en production et les commercialisons." Au catalogue de Kokopelli, on trouve 550 types de tomates rouges, blanches, vertes ou noires, 300 déclinaisons de piments doux et forts, 130 laitues différentes, 150 variétés de courges, 50 d'aubergines...

Rien de répréhensible, a priori, dans cet inoffensif commerce de graines potagères. Pourtant, le président de l'association, Dominique Guillet, a été condamné, vendredi 22 décembre, par la cour d'appel de Nîmes à une amende de 17 130 euros pour la commercialisation de semences de variétés non autorisées. Car Kokopelli, dont le magasin d'Alès (Gard) a reçu la visite des inspecteurs de la répression des fraudes, en mai et juillet 2004, est hors la loi.

Ne s'improvise pas semencier qui veut. La profession est très surveillée. Le fenouil Mantovano ou le haricot Christmas Lima auraient dû subir des tests DHS - pour distinction, homogénéité, stabilité - avant d'être inscrits sur un catalogue officiel.

Ce règlement est fait "pour protéger l'acheteur, pour que derrière un nom de variété, il y ait toujours la même chose", explique Philippe Gracien, directeur du Groupement national interprofessionnel des semences, graines et plantes (GNIS), l'organisme qui gère le catalogue officiel. L'obtenteur, c'est-à-dire celui qui a déposé une nouvelle variété, à l'issue d'un travail de sélection parfois long et coûteux, protège aussi de cette façon sa production des contrefaçons.

Le GNIS et la Fédération nationale des professionnels de semences potagères et florales (FNPSP), qui représente les entreprises françaises du secteur, se sont constitués parties civiles. Selon Philippe Gracien, Kokopelli exerce "une concurrence déloyale par rapport à ceux qui respectent la réglementation". De plus, insiste-t-il, il existe un catalogue simplifié pour les variétés destinées aux jardiniers amateurs, qui pourrait convenir aux activités de Kokopelli si l'association se limitait à ce périmètre.

Mais ses membres n'ont que faire de toutes ces règles, qu'ils jugent à la fois coûteuses et dangereuses. "D'après mes estimations, faire enregistrer une variété revient à 1 500 euros. Nous n'avons pas les moyens de payer", affirme Raoul Jacquin-Porretaz, agriculteur chargé du suivi des affaires juridiques au sein de l'association.

" La semence est devenue un produit marchand, les catalogues ne sont qu'une technique pour inféoder les paysans", ajoute-t-il. Kokopelli vend ses sachets de graines à des dizaines de milliers de personnes sans leur demander s'ils sont simples jardiniers ou maraîchers professionnels. En outre, l'association compte parmi ses clients des mairies, conseils généraux et autres conservatoires botaniques.


POURVOI EN CASSATION


Kokopelli se place sur un autre terrain que celui de la querelle réglementaire. Sauver les variétés anciennes, c'est "préserver la biodiversité et notre avenir alimentaire", résume M. Jacquin-Porretaz. Car, à mesure que les variétés de plus en plus productives utilisées par l'agriculture moderne progressent, champs et jardins s'uniformisent.

Cette perte de biodiversité fait partie des motifs d'inquiétude de l'Organisation mondiale de l'alimentation (FAO). Elle aboutit à une "érosion du matériel génétique disponible pour les générations actuelles et futures", écrit la FAO. Ce matériel constitue "un réservoir d'adaptabilité génétique qui sert à atténuer les effets potentiellement nuisibles des changements économiques et environnementaux", ajoute l'organisation, qui prévient : "L'érosion de ces ressources menace gravement la sécurité alimentaire mondiale sur le long terme."

Kokopelli milite pour la création d'un fichier de variétés que chacun pourrait enrichir et utiliser à sa guise, quel que soit son objectif. Une perspective rendue possible, selon l'association, par la directive européenne 98-95, qui pose le principe de conditions particulières pour les "semences de conservation", variétés anciennes menacées d'érosion génétique. Mais cette disposition n'a pas été transposée en droit français.

Après l'arrêt de la cour d'appel, l'association s'est pourvue en cassation.



Gaëlle Dupont

--------------------------------------------------------------------------------
L'utilisation du purin d'orties n'est plus hors la loi

L'affaire du purin d'orties est close. La visite des inspecteurs de la répression des fraudes chez Eric Petiot, un horticulteur qui faisait la promotion de cette technique ancestrale de jardinage sans avoir sollicité une autorisation de mise sur le marché, avait provoqué un vif émoi (Le Monde du 19 septembre). Les parlementaires ont adopté, à l'unanimité, un amendement à la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 20 décembre, qui permet aux utilisateurs de cet engrais et antiparasite d'échapper à d'éventuelles poursuites. L'amendement autorise l'usage de "préparations naturelles" sans autorisation préalable de mise sur le marché.


canardos
 
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Message par Louis » 07 Jan 2007, 19:05

Bien entendu ! Le rêve des semenciers, c'est d'avoir des plantes "scientifiques" (ce qui leur donne le monopole, tout le monde ne peut pas investir la dedans) de préférence non reproductibles (c'est a dire qu'on ne peut plus réencemencer) et que les savoirs populaires sur les cultures soient oubliés...
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Message par canardos » 07 Jan 2007, 20:46

c'est marrant louis, ce rejet de tout ce qui est "scientifique" de ta part....

apres avoir opposé le "procédé scientifique" à la "solution politique" comme si les choix en matiere d'utilisation des techniques n'étaient pas politiques et économiques, à savoir la recherche du profit, tu nous parle maintenant de plantes "scientifiques"....

en réalité si les semenciers preferent mettre la main sur l'ensemble des variétés végétales existantes et constituer des banques de semences monopolistiques, car en dehors de leurs banques de semences ces variétés ont presque partout disparu, que de développer à grand frais des variétés gm dont la commercialsation peut en plus poser problème....

ils ne developpent donc des variétés gm que quand ils n'ont pas la variété non gm dans leur besace....

quand aux savoirs populaires sur les cultures, ils sont du moins dans les pays industrialisés, soit completement obsoletes et inadaptés, voire faux, soit completement oubliés.

en fait, c'est la recherche scientifique, notamment celle de l'INRA, qui permet de les retrouver, de voir ce qui est encore exploitable, et pour quelles raisons....



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Message par Louis » 07 Jan 2007, 21:10

ce qui est clair, c'est que les choix en question ne sont pas "scientifiques", mais politiques (meme si par ailleurs on doit s'appuyer sur les résultats desdits scientifiques)

Je n'opose pas une "solution scientifique" a une "solution politique", je constate juste que le caractére "scientifique" des OGM est aussi une arnaque, quelque chose qui est déstiné surtout (et ici) a faire paraitre les ogm comme "la seule solution" puisque "scientifique"... Comme si c'était la seule possible. Et ça marche ! La preuve, tu défend quasi inconditionnelement les ogm alors que par ailleurs tu n'est certainement pas un partisan de l'industrie semanciére...

Quand aux savoirs "populaires", ils ont en effet été détruits ici par les capitalistes de l'agro alimentaires Mais tous ceux qui existent encore, sont a découvrir, a utiliser et a faire prospérer Et la dessus, on a besoin de scientifiques. Par exemple, pour enlever la gangue de superstitions qui s'attache souvent a ce genre de savoirs. Pour permettre d'en généraliser, en faisant attention, les résultats (ce qui marche dans le matto grosso, marche t il ailleurs)
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Message par roudoudou » 07 Jan 2007, 21:29

:altharion:
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