Appel unitaire intersyndical

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par tristana » 25 Avr 2003, 11:03

CITATION (discufred @ vendredi 25 avril 2003, 12:42)Pour ma part, je peux seulement dire qu'en décembre 1995 l'armée n'était pas en grève. Je le sais parce que je faisais mon service militaire à ce moment là et que les permissions ont été suspendues pendant trois semaines faute de transports en commun. Ceux qui partaient en permission oubliaient de revenir... en invoquant la grève à la SNCF !

Bref, je suis passé à côté du plus important mouvement social de la décennie.

Quelqu'un peut me raconter comment ça c'est déroulé ?[/quote]
Sur la Seyne, et partout en France (sauf dans un patelin, voir ci-dessus), tous les jours, assemblées interprofessionnelles des grévistes, c'est à dire, toute la fonction publique.
C'était magnifique, on voyait cohabiter les instits, les pompiers, les infirmières, l'EDT, les cheminots, les PTT, et tous les autres secteurs...
On partait en manif, il y en avait partout, à n'importe quelle heure.
Des fois, on faisait des péages d'autoroute.
Tous les deux ou trois jours, immense manif de plus de 30 000 personnes dans les rues de Toulon, ça pouvait même parfois dépasser les 50 000.
C'était le Jupéthon: battre le record de participation aux manifs.
C'était monstrueux.
Il n'y a qu'à Paris où la mobilisation était moindre, du fait de la grêve de la SNCF et de la RATP, mais ailleurs, partout en France, dans le moindre recoin (sauf...) les mobilisations étaient gigantesques, colorées, combatives.
Un vrai moment de bonheur!
Et on a gagné!
tristana
 
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Message par tristana » 25 Avr 2003, 12:07

CITATION (wolf @ vendredi 25 avril 2003, 13:35) CITATION Il n'y a qu'à Paris [/quote]

bingo!

un petit village...[/quote]
Si à Paris, les manifs étaient moins massives qu'en France, ça ne veut pas dire que les travaileurs n'ont pas participé à cette grande grêve générale du secteur public.
D'après ce qu'on m'a rapporté, beaucoup de travailleurs habitent dans la banlieue, et ils passent parfois presqu'une heure dans les transports.
Ceci explique celà!
tristana
 
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Message par tristana » 25 Avr 2003, 16:26

CITATION (wolf @ vendredi 25 avril 2003, 14:37)Trève de plaisanterie. La réalité c'est que la grève générale de la fonction publique a affleuré mais ne s'est pas réalisée. Ni à EDF, ni à la Poste ni dans l'enseignement ni aux finances ça n'a été total. c'est un fait. c'est la conséquence de la grève "reconductible" localement, une politique d'émiettement des grèves.

maintenant, la conclusion de l'article de G.Trépère dans Rouge, article titré: "retrait du plan fillon-delevoye", pose les problèmes plus correctement que tu ne le fais:

"Oui, c'est bien la grève générale qui est à l'ordre du jour. Cela veut dire que les salariés se donnent les moyens d'exercer leur pression sur leurs organisations syndicales, prennent en main leurs luttes, les organisent démocratiquement afin de pouvoir les coordonner et les faire converger en un seul mouvement du public et du privé."

Je préfère déjà ça.[/quote]
Oui, on met toujours du bla bla pour expliquer qu'il faut lutter.
Mais entre nous, on s'en fout un peu !
Ce qui compte, c'est de réussir la grêve!
tristana
 
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Message par tk2003 » 25 Avr 2003, 17:14

CITATION Oui, on met toujours du bla bla pour expliquer qu'il faut lutter.
Mais entre nous, on s'en fout un peu !
Ce qui compte, c'est de réussir la grêve! [/quote]

Moi je suis entièrement d'accord avec tristana : il faut réussir la grève et arrêter de se prendre la tête.
Pour réussir cette grève arrêtons le bla-bla et la dispersion à travers les grèves éparpillées : imposons l'unité aux directions syndicales pour réaliser l'unité et réussir la grève public-privé contre le gouvernement CRS.
Voilà ce qui compte.
tk2003
 
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Message par Louis » 25 Avr 2003, 17:39

Rouge 2014 24/04/2003
Retraites
Ralliement aux vainqueurs


Fillon a finalement remis un document écrit aux syndicats, lors d'une nouvelle série de réunions. Les orientations de sa "réforme" y apparaissent clairement : c'est un projet à 100 % régressif, où rien n'est à négocier et tout à combattre.

La mesure la plus significative de la "réforme" de Fillon est le passage aux 40 annuités pour les fonctionnaires, d'ici à 2008. Elle est assortie d'une décote de 3 % par annuité manquante. Un fonctionnaire qui partirait malgré tout au bout de 37 ans et demi verrait sa retraite diminuée de 16,25 %. Et les femmes aux carrières incomplètes seraient particulièrement touchées. Le lien avec la progression du point d'indice est maintenu pour l'instant, mais les revalorisations indiciaires ne seront plus répercutées. Enfin, le gouvernement caresse toujours l'idée de calculer la pension sur le traitement des trois dernières années et non plus des six derniers mois.
Il s'agit au fond de faire des économies budgétaires par les deux bouts : moins payer les retraités et ne pas les remplacer par de nouvelles embauches. C'est le programme libéral qui se déploie avec toute sa logique inégalitaire : ce que l'on économisera sur les fonctionnaires servira à payer les baisses d'impôts des riches et une partie des intérêts qu'on leur verse ensuite à travers la dette publique.
Faire sauter le verrou du public est une étape nécessaire vers une nouvelle "réforme" des régimes spéciaux (EDF, GDF, SNCF, RATP, etc.). L'une des raisons pour lesquelles l'accord EDF a été majoritairement refusé par le personnel est qu'il contenait une "clause de revoyure" en cas de modification générale des systèmes de retraite, ce qui serait donc le cas avec les mesures Fillon. Le gouvernement prépare ainsi un terrain qu'il sait miné depuis 1995.
Du côté du privé, la "réforme" "répare" un oubli de Balladur : elle calcule la pension sur la base de 160 trimestres et non plus 150, soit une baisse supplémentaire de 6,66 % (10/150e) : excusez du peu ! Elle remet en cause de manière insidieuse les principes de base du système. Ainsi, la durée de la cotisation est indexée sur l'espérance de vie. La référence des 60 ans est diluée par un mécanisme de décote/surcote qui introduit une forme de "retraite à la carte". Compte tenu de l'état du marché du travail, cela ne peut signifier qu'un nouveau recul du montant de la retraite, ou un blocage du recrutement de jeunes. En même temps disparaît en pratique la garantie d'un taux de remplacement minimum. C'est donc le triptyque de base (durée de cotisation, âge de départ, taux de remplacement) qui est attaqué.
Cette offensive gouvernementale de grande ampleur n'est pas dénuée de contradictions. Sa grande faiblesse est de ne proposer aucun "grain à moudre" et de vider ainsi la "concertation" de tout contenu. Trois grandes contreparties étaient mises en avant par les syndicats invités. Les "droits nouveaux", autrement dit la prise en compte de périodes de formation ou d'emploi précaire, n'ont inspiré aucune proposition significative du gouvernement. L'idée d'une retraite minimum égale au Smic a été repoussée, et le chiffre de 75 % du Smic a même été avancé : c'est un véritable aveu, puisque ce taux de remplacement, qui devrait être un taux-plancher, devient un taux-plafond. Reste le droit à retraite anticipée pour les salariés ayant 40 annuités de cotisation avant l'âge de 60 ans : le texte de Fillon propose de prendre en compte "progressivement" ces situations, mais ses experts avaient bien expliqué, lors d'une précédente réunion, que cela coûtait beaucoup trop cher (onze milliards d'euros).
Bref, cette "réforme" n'est décidément rien d'autre qu'une contre-réforme. Sous prétexte d'adaptation inéluctable au "choc démographique", il s'agit de maintenir le statu quo dans la répartition des revenus au détriment des salariés. L'absence de légitimité d'un tel projet fonde l'absolue légitimité du combat social qui doit s'y opposer.

Michel Husson.
Louis
 
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Message par tristana » 25 Avr 2003, 17:44

CITATION (tk2003 @ vendredi 25 avril 2003, 19:14) CITATION Oui, on met toujours du bla bla pour expliquer qu'il faut lutter.
Mais entre nous, on s'en fout un peu !
Ce qui compte, c'est de réussir la grêve! [/quote]

Moi je suis entièrement d'accord avec tristana : il faut réussir la grève et arrêter de se prendre la tête.
Pour réussir cette grève arrêtons le bla-bla et la dispersion à travers les grèves éparpillées : imposons l'unité aux directions syndicales pour réaliser l'unité et réussir la grève public-privé contre le gouvernement CRS.
Voilà ce qui compte.[/quote]
Oui, et même si les directions syndicales ne nous suivent pas, vive l'autoorganisation!
tristana
 
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Message par Louis » 25 Avr 2003, 17:51

la, je pense qu'il faut réfléchir soigneusement : de toute façon, il ne faut pas attendre que les centrales syndicales soient décidées avant de faire qq chose Dans ce cadre, l'interpellation a d'autant de chance de percer qu'elle est lancée par des milliers de travailleurs en lutte
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