en fait cette affaire avait deja été evoquée dans le fil OGM et santé et dans le gros fil OGM.
en fait le MON 863 est un mais génétiquement modifié pour secreter la toxine insecticide Bt produite normalement par un microbe, le bacillum thuringiensis.
je cite Seralini qui est l'auteur de cette étude faisant apparaitre une certaine toxicité à long terme du MON 863:
a écrit :
Le MON 863 est un maïs OGM de première génération, seconde catégorie c'est-à-dire génétiquement modifié pour produire un pesticide. La première génération d'OGM cultivée en plein champ depuis 1995, soit tolère un pesticide pour la première catégorie (72% d'OGM tolèrent par exemple principalement l'herbicide Roundup, comme le maïs NK 603 de Monsanto) ou produit un pesticide pour la seconde catégorie (généralement aux environs du kg/ha, comme la toxine artificielle Bt que l'on trouve dans le maïs MON 863 ou le MON 810 ; ces différents insecticides sont produits par 20% des OGM).
le probleme était donc de savoir si la toxine Bt, toxique pour les insectes l'était également pour l'homme qui mange ce mais
je cite toujours Seralini:
a écrit :
Produire une variante d'un insecticide artificiel appelé Cry3Bb1 par le plant de maïs (49-96.5 µg/g) tout au long de son développement, et dans tous ses organes (le promoteur ubiquiste adapté 35S est utilisé dans la construction génétique). La toxine est mesurée dans les grains par Monsanto. Cette toxine est créée contre les insectes coléoptères comme Diabrotica. Diabrotica vient d'une famille d'insectes très dangereuse pour une grande partie des cultures, et était absent des pays européens jusqu'en 1990, interdit même dans les laboratoires (Diabrotica virgifera virgifera) car il est très difficile de l'éliminer par des insecticides chimiques connus. Il semblerait qu'il soit apparu pendant la guerre des Balkans en provenance des Etats Unis : depuis il a atteint les pays de l'Europe de l'Ouest comme la France et l'Italie (en 2000), probablement par avion (aux alentours des aéroports militaires). Monsanto semble avoir anticipé ce problème : en effet la compagnie a développé, il y a quelques années, en essai en plein champ, un maïs transgénique tentant de contrôler cet insecte avant son arrivée en France. Cette étape d'expérimentation est nécessaire pendant plusieurs années avant la commercialisation dans un pays. Le mécanisme moléculaire d'action de la toxine n'est pas précisément connu, ni le récepteur liant la toxine dans l'intestin de l'insecte. La spécificité de l'action est généralement hypothétique ; mais aucun article n'a été publié sur l'action de cette toxine sur les cellules humaines et des controverses existent à ce niveau. Monsanto n'est pas capable de produire des tests de toxicité avec la toxine extraite du maïs qui a été mise en contact avec l'épithélium digestif humain. Il apparaît, suivant les considérations théoriques et les données préliminaires des expériences de toxicité aiguë pendant plusieurs jours, chez un très petit nombre de rongeurs, que la toxine ait été exemptée d'analyse de toxicité sérieuse. Dans ce contexte, le résultat de cette étude confidentielle de 90 jours sur rats est d'une extrême importance car c'est la meilleure façon d'avoir une idée de l'activité de la toxine chez le mammifère, ou de connaître d'autres effets inattendus de la modification génétique.
il faut noter que pour Seralini lui meme les tests de toxicité pour un OGM donné ne sont pas transposables à un autreOGM:
a écrit :
Le MON 863 est aussi un parent transgénique pour d'autres OGM car plusieurs applications peuvent concerner des hybrides avec le MON 863, voir d'autres caractères GM comme le MON 863 X MON 810 produisant deux insecticides différents (nouvelle génération). Bien que le MON 863 donne sa toxine CryBb1 aux plants MON 863 X MON 810, les deux plants sont génétiquement différents et ne sont pas, a priori, directement comparables pour leur toxicité.
que préconise Séralini dans sons rapport?
de faire préalablement pour chaque OGM des test de toxicité de 90 jours et des tests de toxicité de 1 ou 2 ans sur des mammiferes avant de les autoriser et de les faire faire par des laboratoires indépendants du fabricant d'OGM:
a écrit :
CONCLUSION
Il peut donc être conclu qu'aucune étude de toxicité indépendante n'a été faîte en parallèle de celle dirigée et interprétée par la compagnie Monsanto. De plus, l'interprétation des données peut être controversée. Il n'y a aucun accès aux organes des rats traités ou de coupe histologique de ces organes. Il n'y a jamais eu aucune autre expérimentation après discussion. Seulement de nouvelles analyses et interprétations sur les mêmes données du MON 863 par des experts désignés par Monsanto.
De plus, par exemple jusqu'à des années récentes et pour tous les OGM, le soit disant expert extérieur indépendant qui a été le seul payé par le gouvernement français pour être rapporteur à la CGB était choisi, selon une règle écrite et pendant de nombreuses années, par la compagnie elle-même dans les propositions qui lui étaient faîtes. Même si cela n'est pas toujours le cas aujourd'hui, il devrait être vérifié si cette pratique est courante pour les autres états membres ou l'Union Européenne. Toutes ces pratiques évitent une expertise contradictoire similaire aux procédures judiciaires, alors que cela pourrait être organisé facilement. Le secret sur les données brutes demandé par Monsanto n'a pas de base scientifique ; toutes les données scientifiques doivent être publiées ou transparentes telle qu'elles sont dans les dossiers de demandes de mises sur le marché aux états membres, ainsi qu'il est fait pour les résultats de la recherche publique, quand les OGM sont destinés à la consommation humaine.
La Directive CEE/2001/18 indique que l'évaluation des risques sur la santé et l'environnement pour les OGM devrait être publique. Quels que soient les résultats, dans un tel cas de controverse, le minimum pourrait être comme dans la recherche publique, de refaire les expériences puisque aucune conclusion claire ne peut être réalisée à partir de ces données. Le CRII GEN propose de refaire de nouvelles études, aussi plus longues et sur deux générations de rats. Pour cela un support financier est demandé ; le protocole est rédigé selon les standards de l'OCDE.
Si nous comparons les OGM avec d'autres produits testés pour leur sécurité, le meilleur exemple serait pour les pesticides, puisque le MON 863 a été génétiquement modifié pour produire un pesticide. La législation européenne concernant les pesticides a longtemps été dirigée par la Directive CEE/91/414, et toutes ses nouvelles adaptions. La législation précise que, concernant les études de toxicité des pesticides dans la nourriture humaine et animale, trois mois de tests devraient être faits sur trois espèces différentes (généralement rats, souris et chien), et que les pesticides doivent être donnés au moins un an à une espèce (généralement le chien) et durant deux ans à une autre espèce (généralement le rat, ce qui correspond à peu près à sa durée de vie).
Il n'y a aucune raison scientifique d'éviter de faire des tests comparables pour les OGM actuels. Les tests in vivo constituent une étape de sécurité finale qui devrait être réalisée pour des produits inconnus qui ne présentent aucun effet négatif in vitro. Cependant, les tests spécifiques in vitro devraient être stimulés auparavant, et tout le monde sait qu'il y a encore beaucoup à faire dans l'amélioration des dossiers OGM à ce niveau, c'est-à-dire plus de tests avec la toxine Bt artificielle Cry3Bb1 extraite du maïs incubée avec des cellules humaines, dans ce cas-ci, par exemple.
Dans l'exemple du maïs MON 863, il est intéressant de noter que l'étude de toxicité de 90 jours sur rats est la meilleure et la plus longue qui n'ait jamais été réalisée sur des mammifères. On découvre des effets significatifs en comparaison aux animaux de contrôles de laboratoire, et dans certains cas en comparaison avec le " groupe de référence ", qui recouvre une notion très large et dont la validité peut être questionnée.
Dans tous les exemples il est recommandé que :
1. Les analyses statistiques soient refaites par des experts indépendants et les tests soient visibles sur Internet pour toute la communauté scientifique,
2. Les expérimentations soient recommencées si des effets significatifs apparaissent et comparées avec le bon groupe de contrôles,
3. D'autres expérimentations soient pratiquées pendant un an ou deux sur rats, et avec deux autres espèces de mammifères, de façon à pouvoir étudier les effets potentiels nuisibles de la modification génétique. Mais aussi pour savoir s'il y a un lien avec la présence de la toxine Cry3Bb1, comme il est souvent pratiqué avec d'autres pesticides. Les OGM ne devraient pas être exemptés de toute évaluation comparable aux pesticides chimiques s'ils contiennent des pesticides ou des métabolites spécifiques de pesticides. Ce qui est à l'évidence le cas pour le MON 863.
4. Les études in vitro doivent être faites avec la toxine Cry3Bb1 extraite du maïs et testées sur de nombreuses cellules de mammifères incluant l'épithélium digestif humain et les hépatocytes.
En l'absence de tels résultats, l'accord donné pour cultiver ce maïs en champ ouvert, pour l'alimentation humaine ou animale, peut présenter des risques sérieux pour la santé, et a commercialisation de ce maïs devrait être interdite. On doit aussi souligner qu'aujourd'hui aucune compagnie n'est légalement obligée d'accomplir un nombre et une durée précise d'études sur des mammifères nourris aux OGM. Ce manque de précision (souligné encore dans les résultats du projet Entransfood Européen) est difficile pour les autorités publiques et les compagnies. Pour le public, il est tout à fait normal de donner des OGM à manger au moins deux ans à des rats avant de nourrir toute la population durant toute leur vie, incluant les enfants, les personnes âgées et les malades. Standardiser les tests des OGM en Europe sur trois espèces de mammifères, pendant trois mois à deux ans, pourrait finalement aider les compagnies à avoir des standards homogénéisés et pour commercialiser de la nourriture de bonne qualité. Les biotechnologies seraient plus acceptables dans de telles conditions.
rien de plus normal des lors que l'OGM a été génétiquement modifié pour produire une toxine que de faire mesurer sur le long terme que cette toxine désormais produite par la plante n'a pas d'autres effets que sur les insectes.
qu'on réclame le maximum de précautions sanitaires et de tests avant d'autoriser un nouveau produit alimentaire et qu'on ne les fasse pas faire par le fabricant qui est à la fois juge et partie, cela parait parfaitement justifié.
danc le documentaire Canal + soulève un vrai probleme celui de l'absence de test ou de la dissimulation des tests avant l'autorisation de certains OGM mais il ne souleve d'une façon totalement fausse et meme parfaitement malhonnete et sensationnaliste pour faire de l'audience en disant que "les OGM modifient les organes"....parler de modification des organes alors que les souris ne sont meme pas malades et que il y a seulement une diminution de la quantité d'enzymes digestives, c'est à peine exagéré!
sans compter que Canal + parle les OGM en général qui modifieraient les organes....! pas seulement le MON 863...tous les OGM
comme si on avait le droit d'extrapoler à tous les OGM une toxicité somme toute relative (pas d'effets mesurés sur la santé publique malgré des années de commercialisation) d'une variante de la toxine BT produite par le geneCry3Bb1 , alors que Seralini lui meme reconnait que le fait que la variante introduite dans la mais MON 863 peut avoir des effets allergisants et toxiques à long termes ne signifie pas que les variantes de la toxine BT introduite dans d'autres plantes GM en ont.
Donc, il faut en rester aux conclusions de Séralini et réclamer des tests prolongés sur les mammiferes, mais éviter ce genre d'amalgames qui n'a pour but que de faire peur.....pour faire de l'audience