(wolf @ Wednesday 16 October 2002, 13:10 a écrit :
Est-ce que la paticipation au "dialogue social" mis en place par le gouvernement C-R-S est une question "tactique"? Non, à la différence de la participation ou pas à telle ou telle manifestation dont on ne partage pas les mots d'ordres.
Le gouvernement C-R-S a mis en avant le "dialogue social". Il le fait car il a besoin de la collaboration des organisations ouvrières pour mettre en oeuvre sa politique sans trop de casse de son point de vue, type novembre-décembre 1995.
Alors, le refus des dirigeants syndicaux de partiper à la commission "Le vert" mise en place pour rediscuter de la question des retraites avait signé l'enterrement de ce volet du plan Juppé.
c'est une question de fond je crois: qu'est-ce qu'on indique par nos actes aux travailleurs: qu'il faut discuter avec le gouvernement de l'application de sa politique ou le traiter en ennemi à combattre et vaincre. Elle est même la plus importante aujourd'hui - pas tant au niveau de LO, c'est vrai, qu'au niveau des confédérations syndicales ouvrières.
Exemple: le rôle des syndicats n'est pas de "détricoter" (Blondel dixit) les acquis sociaux, donc de participer aux négociations de branches prévues dans le cadre de l'application de la loi Fillon.
C'est sur cette ligne qu'il faut intervenir dans les syndicats concernés, et certains de nos camarades l'ont d'ailleurs fait avec succès.
1)Il ne s'agit pas de participer au dialogue social, dans le cas présent il faudrait dire politique, mais de se saisir d'une tribune éventuelle. Si c'est raté, et il y a des choses qui ne dépendent pas de nous, je le reconnaitrai mais encore une fois il ne s'agit que d'une question tactique. Si la presse en déduit que nous sommes en voie de social-démocratisation, grand bien lui fasse.
2) Je ne suis pas sûr, contrairement à ce que tu dis, que le gouvernement ait besoin des organisations ouvrières (et j'ai bien peur que tu inclus le PS parmi elles). Il a besoin des syndicats pour freiner et arrêter les luttes...quand il y en a. En attendant, qu'il veuille garder des bonnes relations avec elles, cela fait partie de son jeu. Mais ce qui est en cause, ce n'est pas qu'elles se rendent à telle ou telle réunion, c'est ce qu'elles représentent dans le fond : un rempart du système capitaliste. Qu'elles boudent telle ou telle réunion ne change pas grand chose. Pour organiser une lutte d'ensemble, elles sont aux abonnés absents. En 1995, il y avait des luttes (ou en 68, si tu veux) et aller s'assoir à une table de négociation signifie tout autre chose. Tu fais la part belle aux bureaucraties syndicales quand tu dis "le refus des dirigeants syndicaux de partiper à la commission "Le vert" mise en place pour rediscuter de la question des retraites avait signé l'enterrement de ce volet du plan Juppé,"
En fait c'est la grève des cheminots et des autres agents de la fonction publique qui a enterré le plan Juppé.
D'autre part, tu devrais distinguer quand il y a mouvement ou pas. Je suis capable d'empêcher un camion de 50 T d'avancer...quand il est à l'arrêt. Mais qu'est ce que cela change ?
3) Ton coup de chapeau à Blondel m'a amusé. Car il n'y a pas plus grand défenseur du dialogue social -pardon la négociation, le contrat- que Blondel même si c'est la CFDT qui est devenu le chouchou des patrons, contrairement aux années antérieures.
Quand tu parles de tes camarades, s'agit-il du PT ?