ça vaut quand même largement le coup, car c'est assez rare de voir l'Afrique d'aujourd'hui au ciinéma.
La barbarie à laquelle certains sont prêts pour leur profit est filmée sans exagération, ni voyeurisme je trouve. Le dressage des enfants soldats, ces assassins de huit ans à douze ans, volés à leurs familles par les chefs de guerre est bien montré. C'est aussi, de ce point de vue, un peu une métaphore de la montée de la violence juvénile dans nos sociétés.
Ce qui est décevant, c'est que toute la description de cette barbarie, du rôle des trusts du diamant, des mercenaires etc... n'a pour but que d'aboutir au processus de Kimberley (tous les diamants destinés à la joaillerie doivent être accompagnés d'un bout de papier précisant qu'ils ne viennent pas de région en guerre ...), ce qui est une sinistre plaisanterie.
D'abord parce que les papiers, ça se trafique, contre de l'argent provenant de la vente des diamants, ensuite parce que nul n'a aucun moyen de contrôler cela, et enfin parce qu'il y a des pays frontaliers des zones diamantifères qui ne l'ont pas signé... et qui donc commercialisent ce qu'ils veulent.
C'est le cas du Congo, frontalier de la RDC, et qui récupère ainsi les diamants pillés dans les mines de RDC qui ne sont pas sous la surveillance des casques bleus ...
En revanche, je suis toujours surpris (et même de plus en plus) par le fait que l'industrie hollywoodienne n'hésite pas à mettre le doigt là où ça fait (un peu) mal pour l'impérialisme. Y aurait-il un marché pour la contestation ?

hmy: