Tensions sociales en Guinee-Conakry

Dans le monde...

Message par Combat » 28 Fév 2007, 04:11

Depeche AFP d'aujourd'hui

Le travail a repris mardi en Guinée, au lendemain de la nomination comme Premier ministre du diplomate Lansana Kouyaté, qui a d'emblée promis la "paix" et le "changement" dans ce pays qui tente de sortir d'un mois et demi de crise politico-sociale."Je crois que nous pourrons relever les défis de la paix, de la réconciliation et du changement", a affirmé mardi cet ancien secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) peu après son arrivée à Conakry en provenance d'Abidjan.

"Il faut très rapidement que nous nous retroussions les manches et que nous puissions donner une chance à notre pays pour aller de l'avant", a ajouté Lansana Kouyaté.

"Je sais que la tâche n'est pas facile", a-t-il poursuivi, saluant la mémoire de "tous ceux et toutes celles qui ont perdu leur vie" pendant la crise, accompagnée d'une vague de contestation durement réprimée, qui a fait au moins 113 morts depuis janvier.

Principale cible de la contestation, le président Lansana Conté, au pouvoir depuis 23 ans, a nommé lundi ce négociateur expérimenté à la tête du gouvernement conformément à la promesse faite la veille aux syndicats et à la société civile.

De leur côté, les syndicats ont suspendu dès ce mardi la grève générale illimitée lancée le 10 janvier et réactivée le 12 février après une pause de deux semaines.

M. Kouyaté assumera la fonction de chef du gouvernement, rôle rempli par le chef de l'Etat depuis l'indépendance de l'ancienne colonie française en 1958.

Doté de ces pouvoirs élargis, le Premier ministre aura pour lourde tâche de relever un pays de 9,4 millions d'habitants riche en ressources naturelles mais au plus mal économiquement, situation encore aggravée par la crise qui a paralysé l'activité pendant plusieurs semaines.

Répondant à l'appel des syndicats, la plupart des employés des commerces, banques et administrations de Conakry ont repris le travail mardi matin, et les principaux marchés faisaient de nouveau le plein autant en banlieue que dans le centre, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Piétons, taxis et minibus de transport en commun circulaient en masse dans le centre de la capitale, où le trafic était de nouveau encombré sur certains axes.

"On est vraiment soulagé, ça fait du bien de travailler", s'est réjoui Abdoulaye Djouma, vendeur de journaux du centre-ville, qui suivait le mouvement de grève depuis janvier.

Marie-Adeline Salama, employée d'une agence de voyages, a assuré : "c'est bien mieux que de rester à la maison et de vivre au jour le jour".

"J'ai vécu à crédit pendant la grève, et le prix du pain et du riz avaient doublé, ce n'était plus possible", a-t-elle poursuivi, souhaitant que le nouveau Premier ministre puisse "au moins rétablir l'eau et l'électricité".

"Le peuple est maintenant le vrai dépositaire du pouvoir", a plaidé un fonctionnaire du ministère du Plan de retour à son bureau du centre-ville.

"M. Kouyaté devra prendre en compte cette nouvelle situation en Guinée. Il a la confiance du peuple car c'est un bon professionnel", a-t-il estimé sous couvert de l'anonymat.

Dans les principales villes de province, l'activité a repris plus timidement mais de nombreux commerces ont rouvert leurs portes, selon des habitants joints au téléphone par l'AFP.

A l'issue d'une réunion de "conciliation" convoquée dimanche par des médiateurs de la Cédéao, le chef de l'Etat, 72 ans, avait accepté de remplacer son Premier ministre Eugène Camara, dont la nomination le 9 février avait déclenché la colère des syndicats.

Le jugeant trop proche du président, alors qu'un premier accord conclu le 27 janvier avec les autorités prévoyait la nomination d'un Premier ministre "de consensus", les syndicats avaient alors réactivé leur grève.


Sans parti revolutionnaire, impossible de mener le processus de la realisation des taches democratiques jusqu'au bout, donc a sa phase socialiste. Tel est l'enseignement malheureux des derniers evenements en Guinee. Esperons que des travailleurs et jeunes sauront tirer les consequences de la trahison des bureaucrates syndicaux, alors que le gouvernement etait a genoux, pour etudier le marxisme et mettre sur pied un parti communiste.
Combat
 
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Message par Combat » 15 Mai 2007, 04:19

Encore une tres courte video de la repression du debut de cette annee:

http://www.dailymotion.com/relevance/searc...-a-conakry-cosa
Combat
 
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Message par Combat » 15 Mai 2007, 04:36

[quote=" (Combat @ lundi 12 février 2007 à 01:46"]
Des images beaucoup plus graves cette fois ci, de l'armee tirant sur la foule a Conakry. Ce qui est revoltant c'est que c'est le silence quasi total dans les medias francais et occidentaux(mais normal il faut bien defendre son poulain).

http://www.youtube.com/watch?v=1YaFhFUCfm8
Le lien video a ete change. C'est des images qui ne doivent pas disparaitre:

http://www.youtube.com/watch?v=QmkGQG1K6qM
Combat
 
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Message par Wapi » 07 Jan 2008, 15:40

En Guinée Conakry, le limogeage du ministre de l'information, qui faisait parti de la nouvelle équipe gouvernementale imposée plus ou moins par la rue suite aux révoltes populaires de février 2007 a provoqué des débuts de soulèvement et un nouvel appel à une grève générale illimitée.
Selon certaines informations, il lui serait reproché par le président d'avoir donné son accord pour la publication d'articles dans des journaux à peu près "indépendants" révélant des scandales de corruption autour de la famille présidentielle.
Au moins, les luttes ici ne sont pas ethniques, mais politiques. C'est bon signe.
Bravo aux travailleurs guinéens, et à la population pauvre, qui se mobilise au risque de sa vie, pour faire valoir ses droits démocratiques.

a écrit : Un ministre limogé, appel à la grève générale en Guinée

CONAKRY (Reuters) -


Le limogeage du ministre de l'Information guinéen par le président Lansana Conté a provoqué des manifestations et la puissante Confédération nationale des travailleurs guinéens (CNTG) a lancé un appel à une grève générale illimitée à compter du 10 janvier.

Manifestants et syndicats accusent le chef de l'Etat de violer les accords de partage du pouvoir qui ont mis fin à de sanglantes manifestations l'an dernier dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, premier exportateur mondial de bauxite.

"Nous envoyons maintenant un avis de grève pour le 10 janvier (...) Nous allons déclencher une grève générale illimitée pour amener le gouvernement à respecter les accords", a déclaré Rabiatou Serah Dialo, secrétaire général de la CNTG, lors d'une conférence de presse. "On dirait qu'il y a des gens qui veulent encore que du sang guinéen soit versé", a-t-il ajouté.

Les syndicats jugent que le limogeage du ministre de l'Information par le président est un véritable affront fait à l'autorité du Premier ministre Lansana Kouyate, nommé après des émeutes antigouvernementales qui ont plus de 130 morts en janvier 2007.

Des manifestants ont brûlé des pneus et dressé des barricades dans les rues de la capitale Conakry, pour dénoncer le limogeage du ministre. "Nous n'allons pas accepter ce décret", a déclaré un manifestant. "Le président n'a pas le droit de limoger un ministre sans consulter le Premier ministre."

Selon des témoins, de la fumée noire s'élevait au-dessus d'un quartier de Conakry et certains commerces ont fermé. Des jeunes arpentaient les rues en brandissant des pierres et des bâtons. Des soldats ont pris position aux principaux carrefours.

A Kankan, un fief de l'opposition à 600 km à l'est de Conakry, des manifestants ont forcé des magasins à fermer. A Nzerekore, dans le sud-est du pays, les rues étaient désertes et les banques et les bureaux sont restés fermés.

Après une réunion d'urgence vendredi, le gouvernement de Kouyaté a proposé que le Premier ministre négocie avec les syndicats et le président, qui dirige le pays d'une main de fer depuis le coup d'Etat militaire qui l'a porté au pouvoir en 1984.

OFFRE DE MEDIATION

"Le gouvernement recommande que le Premier ministre rencontre (les représentants de) la société civile, les institutions de la République et le chef de l'Etat afin que les meilleures décisions soient prises pour apaiser les troubles causés par le limogeage du ministre de la Communication", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Saidou Diallo, à la télévision.

Un décret présidentiel publié jeudi soir a fait état du remplacement du porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information Justin Morel Junior.

Ce dernier avait lu la veille à la télévision nationale une déclaration du Premier ministre, Lansana Kouyaté, dans laquelle il qualifiait de "faux" le discours de voeux du président Conté.

Dans ce discours diffusé par l'agence de presse officielle guinéenne, Conté critiquait le bilan de Kouyaté concernant la lutte contre la corruption et l'inflation depuis son entrée en fonctions.

Le Premier ministre a affirmé dans sa déclaration que le discours présidentiel était l'oeuvre de "certains éléments opposés au changement". Il a précisé avoir évoqué cette affaire avec le président Conté, qui lui a réaffirmé sa totale confiance.

Le directeur de l'agence de presse officielle a cependant déclaré à Reuters avoir reçu directement le discours de voeux du service de presse de la présidence.

Selon une source policière, Kouyaté a été convoqué en urgence au palais présidentiel après la diffusion de sa déclaration.

"M. Issa Conde, précédemment directeur de l'Agence de presse guinéenne, est nommé ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies", indique le décret présidentiel publié jeudi soir.

Le limogeage de Justin Morel Junior peut être considéré comme une nouvelle remise en cause de l'autorité de Kouyaté, qui a le droit de nommer et de révoquer les membres de son gouvernement aux termes de l'accord conclu l'an dernier.

"Si Kouyaté n'a pas donné son accord au limogeage de Junior, il se retrouve dos au mur", estime l'analyste politique Madani Dia. "Cela marquerait un précédent dans ses relations avec Conté et sa seule option serait de démissionner", ajoute-t-il.

Rognant déjà sur les prérogatives de son Premier ministre, Conté avait signé le 5 décembre un décret réattribuant le contrôle du gouvernement au secrétaire général de la présidence, Sam Mamadi Soumah, un fidèle du président.


Mais encore une fois, même si les centrales syndicales mettent la pression sur le chef de l'Etat, il est bien clair que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces, et sûrement pas sur celles des partis dits "d'opposition".

a écrit :Guinée: les partis s'opposent à l'appel à la grève générale

Il y a 16 heures

CONAKRY (AFP) — Le parti du président guinéen Lansana Conté et plusieurs formations de l'opposition se sont déclarés opposés à l'appel des syndicats à une grève générale à compter du 10 janvier, dans des déclarations distinctes dimanche soir à Conakry.

Le parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir) s'est élevé contre le mot d'ordre de grève dans une déclaration lue devant la presse par son secrétaire général, Sékou Konaté.

M. Konaté a dénoncé un "comportement irresponsable de certains individus", qu'il n'a pas nommés, en les accusant de "manoeuvres dilatoires pour chercher à mettre la Guinée à genoux".

Une vingtaine de partis politiques de l'opposition ont de leur côté annoncé leur position sur la question dans un communiqué commun publié à l'issue d'une rencontre dimanche après-midi avec l'archevêque de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly.

Ces partis "désapprouvent le mot d'ordre de grève lancé par l'inter-centrale syndicale", déclare ce texte, signé notamment par l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, de l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo), l'Union des forces républicaines (UFR, de l'ex-PM Sidya Touré), l'Union pour le progrès et le renouveau (UPR, d'Ousmane Ba) et l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG, de Jean-Marie Doré).

Ils estiment que l'appel à la grève a été lancé "sur des bases qui sont d'ordre purement politique et non syndical", et ajoutent qu'ils "n'entendent pas demander à (leurs) militants de descendre dans la rue".

L'archevêque de Conakry a pour sa part exhorté les différentes parties "à réfléchir avant de poser les actes".

Dans leur avis de grève, publié le 4 janvier, les centrales expliquent avoir décidé de déclencher ce mouvement à compter du 10 janvier pour protester contre la violation d'accords signés avec le gouvernement et exiger le retour au gouvernement d'un ministre limogé.

Justin Morel Junior, qui était ministre de la Communication, a été démis de ses fonctions le 3 janvier par le président Conté, sans explication, et remplacé par un proche du chef de l'Etat. L'annonce de son limogeage a donné lieu à des manifestations anti-Conté, qui ont été marquées par un mort.

M. Morel était un membre important du gouvernement de consensus mis en place après des violences survenues en marge de grèves générales lancées par les syndicats en janvier et en février 2007. La répression des manifestations a fait 186 morts et près de 1.200 blessés selon une coalition d'ONG, de médecins légistes et d'avocats.


D'autres informations (à prendre avec des pincettes) ICI
Wapi
 
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Message par Wapi » 08 Jan 2008, 23:04

Les multinationales à l'oeuvre :

a écrit :  GUINÉE : LE PORT DE CONAKRY SERA-T-IL CÉDÉ À BOLLORÉ ET LE PÉTROLE À TOTAL ?

22.12.07
   

Le gouvernement multiplie les rencontres pour susciter l’intérêt des investisseurs pour la Guinée. Ainsi, après le forum récemment organisé à Bahrein dans le golfe persique, celui de Paris (en France) vient de prendre fin. Durant deux jours, du 10 au 12 décembre, le Premier ministre, accompagné d’une importante délégation gouvernementale, a essayé de ‘’vendre’’ l’image de la Guinée.





A propos des retombées du forum de Paris, les avis sont partagés. Officiellement, l’on parle bien sûr de succès. Même si le ministre de l’Economie et des finances, qui mise sur une participation record des investisseurs, a néanmoins précisé qu’il n’y a pas eu de contrats à proprement parler. Il n’y a eu pour le moment que des discussions qui pourraient être finalisées à Conakry dans un avenir plus ou moins proche.



D’autres sources estiment tout simplement que l’offensive parisienne a accouché d’une souris, dans la mesure où il n’y a eu, dans l’ensemble, que des promesses d’investissement. Par ailleurs, il n’y a pas eu de ‘’nouveaux investisseurs potentiels’’, mais plutôt quelques ‘’habitués’’ qui ont fait le déplacement, en particulier ceux du secteur minier. Dans tous les cas, tout le monde est unanime qu’il faut plus que des forums et des contacts directs avec les investisseurs pour suffisamment mobiliser des capitaux. En effet, la seule volonté politique est insuffisante.



Il faut des garanties : stabilité politique, code des investissements attractif, indépendance de la justice, bonne gouvernance économique. Sur ce dernier point, le discours de clôture de la session budgétaire du président de l’Assemblée Nationale sonne comme un blâme et constitue un sujet de préoccupation.



El hadj Aboubacar Somparé a soulevé des points de gestion (délocalisation des revenus miniers des banques suisses pour la BNP-Paribas, la subvention de 15 milliards gnf dans des conditions obscures pour relancer, dit-on, la filière coton…), qui interpellent le Premier ministre Lansana Kouyaté et entament sérieusement la réputation et la crédibilité de son gouvernement dit de consensus ou de changement. Un mauvais signal en soi en direction des partenaires au développement et aussi d’éventuels investisseurs.

Bolloré et Total annoncés

Le forum de Paris, selon de nombreuses indiscrétions, a servi à faire les yeux doux à la France dont les patrons auraient reçu des assurances quant à leur retour en force en Guinée. Dans cette optique, l’on confie que le groupe Bolloré pourrait bénéficier d’un contrat d’exploitation du port autonome de Conakry. Le groupe était présent à Dakar avant qu’on ne lui préfère des opérateurs venus de Dubai.

A Abidjan, Bolloré, contre vents et marées, est toujours présent dans le trafic portuaire. S’agissant de la Guinée, pour l’instant, on n’est pas tout a fait situé, même si des sources proches du ministère des Transports assurent que la cession du port autonome de Conakry au groupe Bolloré est une option sérieusement envisagée par l’actuel gouvernement.

Par ailleurs, le groupe Total serait également pressenti pour l’exploitation du pétrole guinéen. On sait que le groupe Hyperdynamics a maille à partir avec les nouvelles autorités gouvernementales. Bénéficiant au départ de tout l’offshore guinéen, une partie seulement a été concédée après moult tractations. Là aussi des différends persistent.

Car si Hyperdynamics entretient des relations difficiles avec un gouvernement qui a des doutes sur ses capacités techniques et financières, voire la moralité de son contrat, la société semble bénéficier de solides soutiens du côté du palais présidentiel qui, après une mission exploratoire au Texas où se situe son siège social, ont conclu au sérieux du partenaire américain.

L’entrée en scène probable de Total compliquerait donc davantage l’équation gouvernementale et rendrait la lutte encore plus âpre dans le domaine de l’exploitation du pétrole guinéen. Tout cela se ferait sur fond d’un retour en force de l’ancienne puissance colonisatrice et s’inscrirait globalement dans le marketing entrepris par le président français Nicolas Sarkozy en faveur des hommes d’affaires de son pays.

Wapi
 
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Message par Félix Edmundovitch » 09 Jan 2008, 17:09

"Nicolas Sarkozy en faveur des hommes d'affaires de son pays" ?????

:hinhin: il exagère le rédacteur de cet article, dites moi ! :17:
Félix Edmundovitch
 
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Message par Wapi » 09 Jan 2008, 20:02

La tension sociale et politique s'accentue jour après jour en Guinée.
On est là dans une situation paradoxale, quasiment de double-pouvoir, où la population en lutte, tout en exprimant son mécontentement, soutient contre le président un gouvernement qui n'applique pas les promesses qui l'ont porté au pouvoir au cours des luttes de février dernier, alors que lui même est en butte à l'hostilité du clan du président et des prédateurs impérialistes dont il est le valet.
Dans une telle situation objective, un parti ouvrier indépendant digne de ce nom, pourrait vraiment faire la différence. Ce n'est pas une vue de l'esprit, ni un pensum à l'usage des jeunes générations, c'est la réalité vivante et agissante de dizaines de milliers de travailleurs, de centaines de milliers de personnes qui entrent en lutte contre le pouvoir, au risque conscient de leur vie.
Ceux qui s'intéressent à la politique peuvent suivre de près ce qui se passe dans ce pays, car la situation y est peu commune du point de vue de la conscience de classe des travailleurs et de la population pauvre.

a écrit :
Conakry se vide de ses habitants à la veille de la grève

mercredi 9 janvier 2008

Des mouvements de populations ont commencé dans la capitale guinéenne vers les préfectures intérieures, notamment en Moyenne Guinée, en prélude au mouvement de grève générale illimitée que compte déclencher l’intercentrale CNTG-USTG, élargie à l’ONSLG et à l’UDTG, à partir de mercredi.

Cette grève vie à protester contre les violations du protocole d’accord signé en janvier 2007, entre le gouvernement, les syndicats et le Conseil National du Patronat Guinéen (CNPG), suite au limogeage du porte-parole du gouvernement, Justin Morel Junior, par Lansana Conté.

A la gare routière de Bambeto (banlieue de Conakry), les véhicules ne désemplissent pas depuis le lancement du préavis de grève par les syndicats, la semaine dernière.

Moussa Sow, cambiste de son état, est venu accompagner son épouse et ses deux enfants à la gare, pour leur embarquement en direction de Dalaba, à près de 350 kilomètres de la capitale guinéenne, en Moyenne Guinée.

« J’ai pris la décision de faire partir ma famille face à la menace de grève qui plane sur le pays », a-t-il souligné.

Notre interlocuteur garde encore en mémoire les violences qui s’étaient produites lors de la grève de janvier et février 2007.

Le quartier de Cosa où se trouve son domicile avait été l’un des points chauds de ce mouvement de grève qui s’était soldé par la mort de près de 180 personnes, toutes tuées par balles.

Il veut surtout épargner un tel scénario à sa famille, raison pour laquelle, il a décidé de les faire partir et pourrait éventuellement prendre le risque de rester lui-même, sans savoir ce que pourrait engendrer cette nouvelle grève.

Les populations en partance pour la Moyenne Guinée sont les plus nombreuses à la veille de cette grève, et cela s’expliquerait sans doute par le fait que les zones habitées par ces populations, sont souvent celles où les choses dégénèrent vite, en cas de grève, avec des interventions musclées des forces de l’ordre.

Il s’agit notamment de Bambeto, Cosa, Hamdallaye, Koloma et Dares Salam.

Pour le moment les frais des transports n’ont pas grimpé contrairement à cette même période l’année dernière même si sur les marchés des biens et services, les prix des denrées de base surtout ont augmenté.

Ainsi le sac de riz asiatique de 50 kg est passé de 120 mille francs guinéens (12 mille FCFA), à 145 mille francs guinéens, et le bidon de 20 litres d’huile végétale qui se vendait la semaine dernière à 100 mille francs guinéens a atteint la barre des 120 mille francs.

Cette anarchie sur les marchés de la capitale guinéenne est née de la psychose qui s’est emparée des populations qui ne font que s’approvisionner, craignant une rupture de vivres, en cas de grève.


De son côté, le gouvernement joue ses dernières cartes pour tenter d'endiguer la grève générale illimitée décrétée par les syndicats, qui seront peut-être débordés.

a écrit :Guinée: le gouvernement demande la suspension du mot d'ordre de grève

Il y a 3 heures

CONAKRY (AFP) — Le gouvernement guinéen a demandé mercredi aux syndicats de suspendre leur mot d'ordre de grève générale illimitée à la veille du déclenchement du mouvement, a annoncé à l'AFP un porte-parole des centrales syndicales qui n'ont pas fait connaître leur réponse.

La demande a été formulée au nom du Premier ministre Lansana Kouyaté par une délégation de cinq ministres ayant rencontré des responsables des principales centrales syndicales qui ont appelé à la grève générale illimitée à compter de jeudi, a affirmé à l'AFP Mamadou Alpha Diallo, membre de la commission Communication de la coalition de "l'intercentrale syndicale".

La délégation ministérielle comprenait Saïdou Diallo (Contrôle économique et financier), Ousmane Souaré (Education nationale et Recherche scientifique), Ahmadou Diallo (Fonction publique et Réforme de l'administration), Mme Hadja Tété Nabé (Affaires sociales et Promotion féminine) ainsi que Baïdy Aribot (Sports, Culture et Jeunesse), a-t-il précisé.

"Saïdou Diallo nous a déclaré au nom du Premier ministre: +Nous vous demandons de suspendre le mot d'ordre de grève pour éviter le chaos et pour une sortie honorable de la crise+", a affirmé le responsable syndical.

Selon lui, les syndicats n'ont pas fait connaître leur réponse et doivent se prononcer mercredi soir à l'issue d'une rencontre à l'assemblée nationale avec des représentants des institutions républicaines, de la société civile, du patronat et du conseil religieux.

Des dirigeants de la centrale ont rencontré mercredi les ambassadeurs d'Allemagne et des Etats-Unis. Des discussions étaient parallèlement en cours entre leurs représentants et des membres de leurs coordinations régionales.

Des rencontres tous azimuts ont été organisées depuis la publication, le 4 janvier, de l'avis de grève générale illimitée par les centrales syndicales.

Les partis politiques, pouvoir et opposition confondus, se sont déclarés contre ce mouvement, en exprimant des craintes de voir la situation tourner en crise avec violences comme ce fut le cas en janvier et février 2006.

La répression de manifestations hostiles au pouvoir avait fait 186 morts.

En appelant à la grève, les syndicats ont indiqué qu'ils entendaient protester contre la violation par le président Lansana Conté d'accords de partage du pouvoir et exiger le retour au gouvernement d'un ministre limogé.

Justin Morel Junior, qui était ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a été démis de ses fonctions le 3 janvier par le président Conté, sans explication, et remplacé par un proche du chef de l'Etat.
Wapi
 
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Message par Wapi » 11 Jan 2008, 13:59

Les centrales syndicales sont, là-bas comme ailleurs, des vrais chiens de garde de la bourgeoisie auprès des classes populaires. Elles ont annoncé avoir différé l'affrontement, ce qui risque fort d'entamer leur crédit. Les travailleurs trouveront-ils la force de s'organiser sans elles ?

a écrit :        Guinée: la grève générale est suspendue jusqu'au 31 mars

Il y a 1 jour

CONAKRY (AFP) — Les quatre principales centrales syndicales de Guinée ont décidé mercredi de suspendre jusqu'au 31 mars leur mot d'ordre de grève générale illimitée qui devait débuter jeudi dans ce pays d'Afrique de l'ouest, premier producteur mondial de bauxite.

Dans un communiqué transmis à la presse, elles "décident de la suspension du mot d'ordre de grève", détaillent une série de mesures à prendre pour que le partage du pouvoir entre le président Lansana Conté et son chef de gouvernement soit respecté et fixent "la date butoir de mise en oeuvre au 31 mars 2008".

Les syndicats veulent "oeuvrer sans délai avec le gouvernement à l'amendement du décret" du 5 décembre, qui attribue l'essentiel des pouvoirs au secrétaire général du gouvernement au détriment du Premier ministre nommé par consensus début 2007.

Ils demandent aussi la "mise en place d'un cadre permanent de concertation et de dialogue pour permettre l'évaluation et le suivi de l'application des accords" de partage du pouvoir. Un "comité de suivi" sera en conséquence mis en place "avec des représentants du gouvernement, des institutions républicaines, de l'intercentrale, du patronat, de la société civile et du conseil des sages".

Les syndicats souhaitent "rendre plus opérationnelle la structure de veille constituée par les autorités religieuses", demandent la "publication immédiate des résultats d'audit des départements ministériels" et exigent des enquêtes sur les dernières violences, notamment celles de début 2007.

La suspension de la grève intervient après plusieurs jours de discussions avec les institutions républicaines, le patronat, les dignitaires religieux et la société civile. Le gouvernement avait demandé un peu plus tôt dans la journée aux syndicats de suspendre leur mot d'ordre de grève.

Les quatre principales centrales syndicales avaient menacé d'"une grève générale et illimitée" à compter du 10 janvier pour protester contre la violation, par le général Conté au pouvoir depuis 1984, d'accords de partage du pouvoir et exiger le retour au gouvernement d'un ministre limogé. Justin Morel Junior, qui était ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, avait été brutalement et sans explication limogé le 3 janvier par le président Conté et remplacé par un proche du chef de l'Etat.

Il était un membre important du gouvernement de consensus mis en place après les violences de janvier-février 2007. Son limogeage a été perçu par les syndicats comme une tentative de l'entourage du président Conté de regagner de l'influence après les concessions faites début 2007 pour sortir de la crise.

Mais le cas du ministre limogé n'apparaît pas dans le communiqué des syndicats, alors que son retour au gouvernement était une des principales revendication de l'intersyndicale.

Ces discussions étaient cruciales pour la stabilité de ce pays, où un mouvement de protestation contre le général Conté avait fait 186 morts en janvier-février 2007 à la suite d'une violente répression.
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Message par Wapi » 29 Mai 2008, 10:03

a écrit :GUINEE - Les trois principales villes sous contrôle des millitaires insurgés : Le nouveau Premier ministre s’engage à payer les arriérés de salaires des mutins

Le Président Lansana Conté fait face, après avoir nommé Ahmed Tidiane Souaré au poste de Premier ministre de la Guinée à la place de Lansana Kouyaté, à une mutinerie de militaires. Les mutins ont exigé et obtenu le départ de leur ministre de tutelle. Ils contrôlent les trois principales villes du pays, malgré la promesse du nouveau chef du gouvernement de leur payer, graduellement, leurs arriérés de salaires.

Ça crève les yeux de tout le monde, de tout bord. Une situation économique et monétaire catastrophique : manque d’eau, d’électricité, téléphonie précaire et manque de route dans les villes, insécurité galopante et malnutrition. La liste est longue. A cela s’ajoute, la situation politique inquiétante. Jusqu’au 19 mai dernier, certains Guinéens gardaient espoir quant à une renaissance dans le pays. Mais le Fory de la capitale (président de la République) est encore sorti de sa réserve, pour limoger Lansana Kouyaté, Premier ministre de consensus, depuis février 2007. Nommant à sa place Dr Ahmed Tidiane Souaré, un ancien ministre, qui tarde à former son gouvernement.

En dépit de cet acte, les militaires sont mécontents. Ils exigent le paiement d’arriérés de solde au compte du «bulletin rouge», soit cinq millions de Francs guinéens. Ils réclament aussi le départ de certains officiers supérieurs. Pour se faire entendre, ces hommes en uniforme tiennent les principales villes de la Guinée, Kindia, N’Zérékoré et Conakry, depuis trois jours. Un «baptême de feu» pour le nouveau Premier ministre.

Bien qu’ils aient, mardi, obtenu le limogeage du ministre de la Défense, le général de brigade Baïlo Diallo les militaires ne démordent pas. La villa de ce dernier, sise à Dubréka (45 km de Conakry) a été rasée par les mutins.

Une panique totale règne dans la capitale à cause des coups de feu qui retentissent jour et nuit. Depuis vendredi dernier, les insurgés se livrent à des actes de violence. Vols, braquages, attaques à main armée dans les stations services. Conséquences : au moins, trois morts et une vingtaine de blessés, selon le dernier bilan annoncé, mardi matin, par les services de santé.

Le nouveau Premier ministre a tenté de calmer la situation en acceptant de répondre à certaines exigences des militaires révoltés. Dans un discours radio télévisé, mardi, Dr Ahmed Tidiane Souaré a promis le paiement des arriérés de salaires de 5 millions de Francs guinéens graduellement à partir de la fin de ce mois, à raison d’un million de Francs guinéens par mois. Autre mesure prise pour satisfaire les mutins, c’est le limogeage du ministre de la Défense, le Général Mamadou Baïlo Diallo par un décret présidentiel et la libération des militaires incarcérés à l’île de Kassa.

Pendant ce temps, les examens scolaires ont été reportés. Le lancement des épreuves est prévu le 16 juin au lieu du 9. Les 12 et 13 juin 2007 sont encore gravés dans la tête des Guinéens. Plusieurs élèves y avaient perdu la vie. Et le gouvernement de consensus dirigé par Kouyaté avait pour priorité l’arrestation des milliaires qui avaient tirés sur les élèves.

Par Monique CURTIS - Correspondante permanante -
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