réchauffement: Allègre ridiculisé à l'Académie

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 14 Mars 2007, 07:37

a écrit :

L'Académie des sciences s'échauffe sur le climat
Une séance opposait hier les pro et anti-Allègre sur l'action du Soleil et des gaz à effet de serre.



Par Sylvestre HUET
Libération : mercredi 14 mars 2007


[center]Rififi à l'Académie. [/center]

Hier, en séance publique dans la grande salle aux boiseries et bustes de savants, il y avait match. A droite, les Allègre boys. Les géophysiciens Vincent Courtillot et Jean-Louis Le Mouël, de l'Institut de physique du Globe. A gauche, les climatologues Hervé Le Treut (Laboratoire de météorologie dynamique) et Edouard Bard, professeur au Collège de France.

Objet du match : le climat qui change.

Score : dix à zéro en faveur des climatologues.

Tollé. A l'origine de cette séance, raconte un académicien, un pétage de plomb de Claude Allègre dans une réunion antérieure. Le géochimiste part alors dans une diatribe virulente sur les modèles des climatologues qui ne valent rien, les météorologues qui ne savent pas mesurer la température, le Soleil qui est le vrai responsable des changements climatiques récents. Du coup, concluait-il, c'est irresponsable de conseiller aux gouvernements des politiques anti-émissions de gaz à effet de serre. Tollé des climatologues présents. L'Académie décide donc d'une discussion sur le sujet... mais craint de s'y déconsidérer. D'où une séance à huis clos, lundi 5 mars, censée permettre un «défoulement» des humeurs, et la séance publique d'hier, prévue «plus soft», s'amuse un familier du lieu.

Hier, ce fut donc courtois. Mais un peu cruel pour les chevau-légers dépêchés par Claude Allègre, absent. Jean-Louis Le Mouël devait essayer de convaincre son auditoire que les variations d'activité du Soleil pouvaient expliquer les évolutions du climat depuis un siècle. Mais la théorie ne s'appuie que sur quelques corrélations confuses entre cycles solaires et températures, toutes antérieures aux années 80 ­ au moment même où, selon les climatologues, les gaz à effet de serre émis par l'homme prennent les manettes de l'évolution climatique. Surtout, fit remarquer Edouard Bard, même si l'hypothèse était bonne, elle n'interviendrait dans le bilan radiatif de la Terre que pour «quelques dixièmes de watt, un ordre de grandeur au moins en dessous de l'action des gaz à effet de serre émis par l'homme».

Décorticage.

Car, en face, Hervé Le Treut et Edouard Bard, professeur au Collège de France, ont brillamment «déroulé» leur jeu, avec des présentations percutantes sur la modélisation du climat et l'analyse des données d'observation. Fondées sur l'intense travail des climatologues depuis trente ans, elles ont produit, dit Le Treut, une «convergence telle des indices et des modèles éprouvés, un consensus sur un ensemble d'éléments factuels, que la charge de la preuve est renversée». Edouard Bard, de son côté, a tranquillement étourdi l'équipe adverse par la précision de ses frappes. Le démontage de l'hypothèse solaire, en particulier le décorticage assassin d'un article cité par Vincent Courtillot, se terminant par un penalty indiscutable. Du coup, la référence à l'incompris Alfred Wegener ­ le géologue qui proposa sans succès dès le début du siècle dernier l'idée de la dérive des continents ­ émise par Vincent Courtillot pour en endosser le rôle anticipateur, faisait irrésistiblement penser à l'adage des labos de physique : «N'est pas Einstein qui veut».

Le débat qui a suivi a permis d'illustrer un propos récent de Catherine Bréchignac, la présidente du CNRS, appelant les scientifiques à se limiter aux sujets de leur compétence dans leurs propos publics. Quelques académiciens ont posé des questions de cours aux conférenciers, se sont inquiétés des «prévisions apocalyptiques» des climatologues, se sont échappés vers la «pénurie d'énergie», ont limité les conséquences du réchauffement au drame «des stations de ski»... Une séance «pas très réussie», admettait en sortant un astrophysicien.

canardos
 
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Message par Crockette » 14 Mars 2007, 11:08

je crois qu'allegre a confirmé qu'il ne voterait pas pour Royal. Mais alors pour qui ? il faut certainement voir du coté de la droite, hein ?
Crockette
 

Message par canardos » 14 Mars 2007, 16:38

a écrit :

[center]Quand les académiciens débattent du réchauffement[/center]

LE MONDE | 14.03.07 |


L'Académie des sciences française est une institution singulière. C'est, au monde, un des derniers lieux de savoir où l'on doute encore de la cause principale du changement climatique. Un débat sur la question se tenait, mardi 13 mars à l'Institut, opposant la communauté des climatologues à des géophysiciens proches de Claude Allègre, principalement Vincent Courtillot et Jean-Louis Le Mouël. Pour ces derniers, d'autres causes que les émissions humaines de gaz à effet de serre doivent être examinées pour expliquer le réchauffement actuel.


Lesquelles ? Une multitude de paramètres externes peuvent être invoqués : variations de l'activité solaire, de l'intensité du rayonnement cosmique, des mouvements d'oscillation de la Terre sur le plan de son orbite, etc. Jean-Louis Le Mouël a ainsi tenté de corréler des indices d'activité de notre étoile - comme, par exemple, la surface des taches solaires - aux changements de température survenus au cours des XIXe et XXe siècles. Sans toutefois, à aucun moment, pouvoir mettre en lumière un lien entre le Soleil et le changement noté depuis la fin des années 1980... Le géophysicien de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP) a également argué du fait que les variations de l'éclairement du Soleil - au cours de son cycle de 11 ans - sont de l'ordre de 1 watt par mètre carré (W/m2). Et que, du coup, il n'est pas illégitime de comparer cette influence à celle des émissions humaines de gaz à effet de serre, estimée à 2,8 W/m2.

Ce faisant, M. Le Mouël commet une grossière erreur de calcul. La comparaison qu'il établit vaudrait si la Terre était plate, si, par surcroît, elle montrait toujours la même face au Soleil et si, pour finir, elle en absorbait tout le rayonnement incident. Hélas !, la Terre est ronde. Et elle réfléchit une part de la lumière qu'elle reçoit. Ces deux caractéristiques, notoires, rappelées dans son allocution par le climatologue Edouard Bard (Collège de France), font que la valeur de 1 W/m2 doit être réduite au moins d'un facteur cinq. Et qu'elle devient, du coup, négligeable face aux 2,8 W/m2 imputables aux activités humaines...

Dans son exposé, Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS) a pour sa part exhibé les courbes de croissance de la température moyenne mesurée sur les quinze dernières années. La concordance de ces mesures avec les prévisions des modèles numériques, tant décriés par les disciples de Claude Allègre, valait tous les discours. "La charge de la preuve est désormais inversée", a déclaré M. Le Treut à ses contradicteurs.
Ce que, d'ailleurs, n'a pas nié Vincent Courtillot, directeur de l'IPGP, admettant le caractère "ultra-minoritaire" de l'école qu'il représente.



Stéphane Foucart








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