a écrit :La justice interdit à Gérard Schivardi d'être "le candidat des maires" Par David ARRODE
PARIS (AFP) - Après la Commission de contrôle de la campagne, la justice a à son tour interdit à Gérard Schivardi de se présenter dans toutes ses déclarations comme "le candidat des maires", l'obligeant aussi à retoucher son site internet après avoir dû corriger ses affiches et sa profession de foi.
Saisi en urgence par l'Association des maires de France (AMF), le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a interdit au candidat soutenu par le Parti des travailleurs (PT, extrême-gauche) toute déclaration et toute mention en ce sens sur son site internet de campagne.
Le juge assortit ces interdictions, valables jusqu'au premier tour de la présidentielle, le 22 avril, d'astreintes financières de 500 euros par infraction ou par jour de retard.
Dès le milieu de l'après-midi, la page d'accueil du site
http://www.schivardi2007.com était barrée du message : "nous sommes contraints de modifier notre site suite à la censure..."
Le candidat "envisage sérieusement de faire appel", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Basile Ader. L'appel devrait être examiné dans les prochains jours. Selon lui, la décision rendue lundi "a tordu le droit et les grands principes".
Dans son ordonnance, le juge des référés a estimé que, "en revendiquant la qualité de +candidat des maires+, qui laisse supposer qu'il a reçu le soutien d'une majorité des maires de France, M. Schivardi, en réalité soutenu par un parti politique, le Parti des travailleurs, propage bien une information inexacte de nature à créer une confusion dans l'esprit du public".
"A l'égal des autres candidats à l'élection présidentielle, il ne peut se prévaloir que du nombre des parrainages de maires obtenus et nécessaires à la validation de sa candidature, soit 554 selon ses déclarations", a ajouté le magistrat.
M. Schivardi, 56 ans, maire de Mailhac et conseiller général de Ginestas dans l'Aude, avait été assigné par l'Association des maires de France (AMF) qui a accueilli la décision avec "un très grand soulagement parce que le caractère apolitique de l'AMF est indispensable au fonctionnement de l'association", qui revendique plus de 34.000 maires membres.
Cette décision judiciaire fait suite à un premier camouflet pour Gérard Schivardi dont l'affiche et la profession de foi avaient été invalidées jeudi soir par la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle. La CNCCEP a autorisé vendredi un nouveau matériel électoral présentant M. Schivardi comme "candidat de maires" ou "candidat présenté par des maires".
Selon Gérard Schivardi, l'invalidation de son matériel coûtera quelque 300.000 euros à sa campagne, compte tenu des documents déjà imprimés et désormais inutilisables. "Je ne suis pas un milliardaire, aidez-moi", a lancé le candidat à ses partisans dimanche lors d'un meeting à Paris.