pas si bêtes, les lamantins

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 17 Avr 2007, 07:01

a écrit :

Le lundi 16 avril 2007

[center] Les lamantins plus intelligents qu'ils en ont l'air[/center]

Jennifer Kay
Associated Press
Sarasota, Floride

Alors qu'en 1902, un scientifique étudiait de plus près le cerveau d'un lamantin, il écrivit que la surface lisse de leur cerveau, de la taille d'un pamplemousse, s'apparentait aux cerveaux des idiots. Les lamantins étaient alors considérés comme de bons gros mammifères marins incapables de faire autre chose que de passer leur temps à manger des plantes aquatiques.

Des expériences réalisées en laboratoire sur Hugh, un lamantin de Floride, montrent que l'animal semble en réalité loin d'être bête. Différents tests ont permis de démontrer ses facultés à repérer les bruits sous-marins. Reste à savoir jusqu'à quelle distance il peut entendre les hélices de bateaux à moteur, source d'accidents mortels chez ces paisibles animaux d'une demie tonne.

Hugh n'est pas un lamantin particulièrement brillant. Pourtant, les différentes expériences montrent que le fonctionnement de son cerveau est finalement complexe. Désormais, les chercheurs expliquent que les lamantins, surnommés péjorativement «vaches de mer», ont une activité cérébrale.

«Les lamantins n'ont aucune pression en matière de sélection naturelle les poussant à développer un comportement identique à celui des faucons, d'un prédateur ou encore d'une antilope. Ils ont l'air d'être des animaux heureux qui n'ont pas grand chose à faire dans la journée», explique Roger Reep, un neuroscientifique à l'université de médecine vétérinaire de Floride.

Les scientifiques ont longtemps avancé à tort que les cerveaux avec des sillons - comme ceux des dauphins et des humains - étaient un signe d'intelligence. Selon Reep, personne ne peut expliquer pourquoi ces sillons existent. Pour lui, la surface lisse du cerveau des lamantins ne semble pas constituer quelque chose de significatif.

«À l'intérieur, le cerveau du lamantin semble être aussi complexe que celui d'un autre mammifère. Il n'a pas l'air bizarre ou incomplet. Toutes les cellules semblent en place», ajoute le Dr Reep.

Hugh et son demi-frère Buffett, nés tous les deux en captivité, ont passé énormément de temps depuis 1998 à montrer aux chercheurs ce qu'ils étaient capable de comprendre. Ces lamantins ont été entraînés à réagir aux sifflements émis par des haut-parleurs sous-marins, arrivant à reconnaître lequel parmi les huit avait émis le son.

Les scientifiques cherchent à savoir comment les lamantins distinguent les couleurs et les objets, quel est le degré de sensibilité de leur ouïe et s'ils peuvent localiser la source d'un bruit. D'après les tests, les deux frères lamantins ne voient pas très bien, même s'ils semblent capables de distinguer les couleurs, ce qui est rare chez les mammifères marins.

Selon les scientifiques, les zones du cerveau des lamantins qui commandent la vue sont beaucoup plus petites que celles qui gèrent l'ouïe et le toucher. Leur museau est également recouvert de vibrisses (poils tactiles) dont on suppose qu'ils peuvent servir à détecter les mouvements sous l'eau.

Les récentes découvertes montrent que ces animaux entendent assez bien pour détecter et éviter les bateaux. Pourtant, rien que pour les 11 premiers mois de l'année, 82 lamantins ont été tués dans la seule Floride dans une collision avec un navire. Peut-être pendant leur sommeil remontent-ils à la surface pour respirer et sont alors percutés. À moins que ces mammifères marins ne se soient habitués aux bruits des bateaux.

Les tests sur leur cerveau montrent en tout cas qu'ils se souviennent des parcours de migration et de sources d'eau potable, explique Joe Gaspard, directeur des recherches sur les lamantins au laboratoire marin de Mote en Floride.

Mieux comprendre la manière dont les lamantins s'adaptent aux défis environnementaux pourrait permettre de les protéger plus facilement, selon Bob Bonde, un biologiste. Les lamantins sont des créatures d'habitude. Ils pourraient ajuster leur comportement s'ils apprenaient quelque chose de nouveau.

«Si nous créons un sanctuaire, les lamantins viendront. Ils choisiront d'aller là où les bateaux et les gens n'iront pas», pense Bob Bonde.

canardos
 
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Message par Sterd » 17 Avr 2007, 08:04

(canardos @ mardi 17 avril 2007 à 08:01 a écrit :
a écrit :
Les tests sur leur cerveau montrent en tout cas qu'ils se souviennent des parcours de migration et de sources d'eau potable, explique Joe Gaspard, directeur des recherches sur les lamantins au laboratoire marin de Mote en Floride.

Je ne m'étais jamais posé la question ... Ca boit comment les mammifères marins ? :huh: Ou est ce qu'on trouve de l'eau douce en pleine mer ?
Sterd
 
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Message par yannalan » 17 Avr 2007, 09:39

Tu crois que l'organisme ne peut pas s'habituer à l'eau de mer ? Les lamantins vivent près des côtes, peut-être ont-ils l"habitude d'aller dans les estuaires ou autre, mais les baleines par exemple sont tout le temps au large.
yannalan
 
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Message par canardos » 17 Avr 2007, 10:00

les reins des cétacés et de la plupart des mammiferes marins (otaries et phoques) peuvent filtrer l'eau de mer et éliminer le sel.

mais certains mammiferes marins comme le lamentin vivent en eau douce ou en estuaire et ne possèdent pas cette adaptation ou la possedent incompletement. ils continuent à dépendre partiellement de l'eau moins saumatre des estuaires ou de l'eau douce des fleuves.
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Message par canardos » 17 Avr 2007, 10:11

voila comment les cétacés procedent pour résoudre la question de l'eau de mer

Afin d'éviter la déshydratation, les cétacés épurent constamment leur organisme des sels excédentaires apportés par l'eau de mer. Ils ont également développé d'autres adaptations pour lutter contre ce problème : ils ne boivent pas et s'approvisionnent grâce aux chairs de leurs proies et ils ne transpirent pas. Mais l'adaptation majeure est la présence de reins très performants. Les reins jouent un rôle majeur dans l'élimination des déchets. Il sont énormes puisqu'ils représentent près de 1,1 % du poids total du corps (contre 0,37 % chez l'Homme). Ils sont constitués de très nombreux lobules, de 40 chez le béluga à 600 chez le grand dauphin et jusqu'à 6000 chez le rorqual commun. Chacun de ces lobules fonctionne comme un véritable rein indépendant qui va éliminer l'urée, les sels et les déchets en une urine hyper concentrée et récupérer l'eau douce.
canardos
 
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Message par yannalan » 17 Avr 2007, 10:49

pour les poissons, un site
ttp://www.lefigaro.fr/sciences/20060927.FIG000000036_les_poissons_boivent_ils_de_l_eau_.html

Oui, je sais,, c'est Le Figaro, bon, mais là-dessus, je ne pense pas avoir de divergences
En résumé, le poisson de mer boit, le poisson d'eau douce, non.
yannalan
 
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Message par canardos » 17 Avr 2007, 11:10

j'aime bien la chronique scientifique du figaro et certains de ses chroniqueurs. je les cites souvent.

comme ton lien n'est pas fonctionnel, l'article en question:

a écrit :

Histoires de savoir : les poissons boivent-ils de l'eau ?

La chronique de Jean-Luc Nothias. Publié le 27 septembre 2006

ILS Y SONT constamment immergés. Et pour cause, ce sont les poissons. Pour nager, respirer, manger, dormir... Sans rêver ni se noyer. On pourrait croire qu'avec toute cette eau omniprésente, les poissons n'ont pas besoin de boire. Pourtant, ils n'échappent pas aux lois de la biologie. S'ils ne pouvaient boire, ils ne pourraient vivre. Mais ce qui est valable pour certains poissons ne l'est pas pour d'autres. Car, si certains buvaient, ils se noieraient.

Il n'y a plus, en fait, que le grand public (nous) pour parler de «poisson». Pour les scientifiques du domaine, ce terme n'a plus de sens. Et il est facile de comprendre pourquoi. La diversité de la faune aquatique est aussi grande que celle qui vit sur terre. Certains poissons ont des comportements et des apparences d'insectes, d'autres d'éléphants, d'autres encore de tigres ou d'oiseaux. D'où, d'ailleurs, des noms évocateurs comme poisson-pingouin, chauve-souris, écureuil ou dindon... Sur les quelque 25 000 espèces connues, 40% vivent en eau douce et 58% dans les mers et océans. Certains pèsent des tonnes, d'autres seulement quelques grammes. Il y a des carnivores, des herbivores, des omnivores... Certains nagent près de la surface, d'autres hantent les profondeurs. Ils présentent une multitude de formes, se reproduisent de mille façons, mais certains mécanismes physiologiques assurant leur survie sont communs à tous.

Quels que soient sa forme ou son emplacement, la bouche des poissons, comme la nôtre, sert à la respiration et à l'alimentation. L'eau y entre et peut ressortir de deux manières.

Osmose totale

La première lui permet de respirer. L'eau entrée par la bouche est expulsée par les ouïes, située en arrière d'elle, qui communiquent avec le pharynx de l'animal. Dans ces ouïes se trouvent les branchies (le plus souvent 5 paires), recouvertes sur leur côté interne par des «couvercles», les opercules. La synchronisation des mouvements de la bouche et des opercules (ouverture, fermeture) assure la circulation de l'eau à travers des lamelles branchiales. Celles-ci possèdent un très important réseau de petits vaisseaux sanguins, d'où leur couleur rouge intense. Plus il y a de vaisseaux, meilleure est la récupération de l'oxygène présent dans l'eau. Et comme il n'y a qu'un pour cent d'oxygène dans l'eau, les branchies ont tout intérêt à être performantes. Certaines espèces réussissent à récupérer un record de 80% de l'oxygène présent.

La seconde façon pour l'eau – et les aliments qu'elle peut contenir – de sortir du poisson est de le parcourir de bout en bout et de regagner l'extérieur par la vessie. L'eau et le poisson sont en osmose totale. Il baigne dedans à l'intérieur comme à l'extérieur. Mais l'osmose, si l'on peut dire, va plus loin. Car l'osmose est, scientifiquement parlant, un phénomène physique concernant deux liquides de salinité différente séparés par une membrane laissant passer l'eau. Celle-ci va «spontanément» vouloir aller dans le liquide le plus concentré pour égaliser les choses. Si un réservoir d'eau douce et un d'eau salée sont ainsi accolés, un «courant» d'eau va se former depuis l'eau douce vers l'eau salée.

Tendance à se déshydrater

Conséquence, les poissons d'eau douce ne sont pas d'aussi grands buveurs que les poissons d'eau de mer, loin de là. L'eau de mer étant plus concentrée que le corps du poisson, il a tendance à perdre son eau et à se déshydrater. Il doit donc boire beaucoup et constamment. A l'inverse, son congénère d'eau douce est plus «salé» que le liquide dans lequel il baigne. Il ne doit donc pas retenir d'eau sous peine de gonfler jusqu'à éclater. Il lui est donc presque «interdit» de boire.

Mais la nature ne peut jamais s'empêcher de faire la maligne et de nous proposer des exceptions. Ainsi, les requins et les raies, magnifiques poissons au long cours, ne boivent pas. Ils réussissent à équilibrer leur pression osmotique en augmentant leur concentration interne en urée (ils possèdent une substance, l'oxyde de triméthylamine, qui les protège des effets toxiques de l'urée). Ils deviennent donc aussi «salés» que l'eau de mer et rejettent autant d'eau qu'ils en absorbent. Un autre cas particulier est celui des poissons qui vivent alternativement en mer et en rivière, comme les saumons et les anguilles. Leur organisme est adapté aux deux cas : ces espèces savent boire ou être sobre. Et ont également développé une maîtrise de leur teneur interne en urée : en eau douce, elles font baisser sa concentration tandis qu'en eau salée, elles l'augmentent. Ce n'est, après tout, pas la mer à boire.

canardos
 
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