Le Turquie laïque se mobilise

Dans le monde...

Message par Indesit » 17 Avr 2007, 11:12

Source Libération. Erdogan se réclame de la démocratie chrétienne allemande. Il faudra aller au forum sur la TUrquie organisé à la Fête de Lutte Ouvrière pour avoir des infos de terrain

Indesit

Issu de l'islamisme, Recep Tayyip Erdogan vise la présidence de la République.
La Turquie laïque mobilisée contre le Premier ministre
Par Marc SEMO
QUOTIDIEN : lundi 16 avril 2007


Il n'y avait ni pancartes ni banderoles de partis, mais des dizaines de milliers de drapeaux et de portraits de Mustafa Kemal Atatürk, brandis par une foule immense de près d'un demi-million de personnes ­ voire d'un million, selon les organisateurs ­, scandant «la Turquie est laïque et restera éternellement laïque» . Lancée par l'Association pour la pensée d'Atatürk et d'autres ONG «kémalistes» de gauche, «la marche pour la République», qui a parcouru samedi le centre d'Ankara jusqu'au mausolée célébrant la mémoire du père de la Turquie moderne, a encore accru la pression sur le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le leader de l'AKP (Parti de la Justice et du Développement), issu du mouvement islamiste. Aujourd'hui s'ouvre officiellement le dépôt des candidatures pour succéder à l'actuel chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer, juriste laïc et républicain, dont le mandat s'achève en mai. Erdogan, l'ancien maire du grand Istanbul, fut un islamiste fervent, mais il se proclame aujourd'hui «musulman-démocrate», comme on est chrétien-démocrate en Occident, voire même simplement «musulman conservateur». Il doit maintenant décider s'il entre en lice pour la présidence. Le résultat ne ferait guère de doute, car le chef de l'Etat est élu par l'Assemblée nationale et l'AKP y dispose depuis les législatives de novembre 2002 d'une très confortable majorité de 353 voix sur 550.

Verrou. Le président de la République dispose de pouvoirs surtout honorifiques, mais il peut bloquer certaines lois et surtout les nominations dans la haute fonction publique, proposées par le Premier ministre. Une prérogative dont avait largement usé Ahmet Necdet Sezer, dénonçant les tentatives d'infiltration des islamistes dans les rouages de l'Etat. L'installation au palais de Cankaya, l'Elysée turc, de Recep Tayyip Erdogan ou d'un autre poids lourd de l'AKP ferait sauter cet ultime verrou institutionnel. D'où la mobilisation du camp laïc. Le président Ahmet Necdet Sezer évoquait vendredi «une menace sans précédent» sur l'actuel système politique turc. La veille, le général Yasar Büyükanit, dans une conférence de presse exceptionnelle, affirmait «espérer que le prochain président sera une personne véritablement attachée aux valeurs fondamentales de la République, dont la laïcité, et pas seulement en parole». Il ne donnait aucun nom, mais le message était clair. Nombre de commentateurs ont relevé qu'il s'agissait moins d'un veto à Erdogan que d'un rappel des fondamentaux. L'éventualité que la République laïque puisse être représentée par un chef de l'Etat dont la femme porte le foulard hérisse les kémalistes et une bonne partie de l'opinion. Quelque 57,3 % des Turcs se déclaraient contre une présidence Erdogan, selon une large enquête d'opinion menée il y a deux mois par l'institut Metropoli.

Jacobin. La puissante armée turque, pilier du flanc sud-est de l'Otan, se considère, avec ses 600 000 hommes, comme la gardienne de la République, inspirée du modèle jacobin créé par Mustafa Kemal sur les décombres de l'Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale. Par trois fois ­ en 1960, 1971 et 1980 ­, elle sortit de ses casernes, jugeant la République en danger, avant de rendre le pouvoir aux civils. Mais le pays a depuis changé de catégorie. Les militaires le savent. Déjà, en février 1997, ils avaient agi plus subtilement en forçant la démission du Premier ministre Necmettin Erbakan ­ leader historique de l'islamisme politique turc et mentor d'Erdogan ­, sous la pression d'une mobilisation de la société civile laïque. On avait alors parlé de «coup d'Etat postmoderne».

Symbole. Le camp laïc semble tenté de réitérer la même opération, et notamment le CHP de Deniz Baykal (le Parti républicain du peuple), nationaliste et social-démocrate, qui reste la principale force d'opposition au Parlement. «La manifestation de samedi a dépassé par son ampleur tous les pronostics et elle montre un véritable sursaut républicain, d'autant qu'il y avait énormément de femmes et de jeunes qui sont les plus inquiets de voir remis en cause leur manière de vivre», explique Ali Sirmen, éditorialiste de renom de Cumhuriyet («la République») le quotidien de la gauche kémaliste. Mais nombre d'intellectuels de la gauche libérale s'inquiètent des relents nationalistes qui caractérisent cette nouvelle mobilisation kémaliste. «C'est une Turquie sur la défensive, laïcarde plus que vraiment laïque, qui dénonce pêle-mêle la menace extérieure et les pressions de l'Europe autant qu'elle craint cette autre partie de son peuple qui porte le foulard», analyse Ahmet Insel, professeur à Galatasaray et proeuropéen convaincu.

Pour le moment, Recep Tayyip Erdogan garde le silence sur ses intentions. La date limite de dépôt des candidatures est le 25 avril. Les cadres du parti multiplient les appels incitant leur leader charismatique à s'installer dans le fauteuil qui fut celui de Mustafa Kemal. Cette victoire serait un symbole. Mais une bonne partie des milieux industriels et des classes moyennes, qui avaient appuyé l'AKP parce qu'il faisait de l'Europe sa grande priorité, s'inquiètent maintenant de la montée des tensions et préféreraient un compromis pour la présidence.
Indesit
 
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Message par titi » 17 Avr 2007, 13:06

j'ai noté aussi parmi mes amis turcs des positions très tranchées (et anti-erdogan) sur ce sujet
j'en étais surpris ; qu'en est-il en turquie même ? est-ce que cela va miner la popularité d'erdogan ?

en tous cas, il y a un curieux mélange entre nationalistes, radicaux laics, soc-dems, gauchistes... pour combattre l'influence islamiste de l'akp
titi
 
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Message par com_71 » 19 Avr 2007, 13:48

(lutte ouvrière 20 avril a écrit :Turquie : la manifestation du 14 avril à Ankara, la laïcité de l'État en question ?

Plus de deux cent mille personnes, selon la presse, se sont rassemblées le samedi 14 avril dans les rues d'Ankara, à l'appel de l'Association pour la défense de la pensée d'Atatürk, dirigée par l'ex-général Sener Eruygur, une association liée aux milieux des cadres de l'armée. Selon les organisateurs, l'objectif était de « défendre l'État laïque » en s'opposant à l'accession de Recep Tayyip Erdogan, l'actuel Premier ministre, à la présidence de la République.

C'est en effet du 16 au 23 avril que doivent se déclarer les candidats à cette fonction essentiellement honorifique. En Turquie, le président de la République est élu, non au suffrage universel, mais par les parlementaires. Or le parti d'Erdogan, l'AKP (Parti de la justice et du développement), dispose d'une majorité absolue au Parlement depuis les élections de 2002, tout en ayant recueilli à peine plus de 34 % des voix. Son candidat sera donc assurément élu.

Erdogan et son parti l'AKP se présentent comme des « islamistes modérés », montrant un attachement discret à l'islam propre à séduire une partie de la population, y compris dans les couches populaires. Les opposants à sa candidature présentent celle-ci comme un danger pour l'« État laïque » qui existe en Turquie depuis Mustafa Kemal. Mais cet argument venant de la couche des officiers et de l'état-major de l'armée qui sont partie prenante de l'opposition à Erdogan, comporte une bonne dose d'hypocrisie. C'est l'armée elle-même qui a favorisé directement et indirectement le regain d'influence de la religion. À la suite du coup d'État de 1980, les généraux ont interdit toutes les organisations syndicales de gauche et d'extrême gauche et imposé dans les écoles des cours de religion musulmane pour combattre l'influence de leurs idées. D'autre part, les militaires et leurs alliés civils, à la tête d'un État gangrené, corrompu, divisé entre diverses mafias qui se partagent ses revenus, ont rejeté une partie de l'opinion vers ceux qui présentaient la religion comme un recours contre cette corruption.

Le parti d'Erdogan a bénéficié de l'énorme discrédit de ses prédécesseurs et du rejet, par une grande partie de la population, des scandales et crises financières qui leur étaient associés. De plus, depuis quelques années, l'inflation ne tourne plus à 100 % mais à 20 % et l'AKP ne semble pas avoir, pour l'instant, épuisé son capital de crédit auprès d'une partie des couches populaires.

L'enjeu réel de la situation est, derrière l'étendard de la « laïcité » dont se paraient les organisateurs de la manifestation du 14 avril, les nombreux postes et sinécures qu'occupent de plus en plus nombreux, depuis 2002, les politiciens et hommes de l'appareil AKP, au détriment de tous les autres partis bourgeois et... de l'armée.

Ceux qui veulent réellement défendre la laïcité de l'État turc et surtout les droits qui vont avec, en matière culturelle ou en matière des droits des femmes par exemple, ont intérêt à se méfier de tels défenseurs qui, eux, n'ont en vue que la défense de leurs places.

Julien SILVA
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par youri1968 » 23 Avr 2007, 15:54

On ne peut pas parler de laïcité de l'Etat turc pour la simple et bonne raison que dans ce pays religion et Etat ne sont pas séparés, la Dyanet est directement piloté par le gouvernement turc, ce même gouvernement pilote des organisation musulmane en Europe comme le DITIB.
Par contre il y a une dynamique laïque avec des organisations et un tissu associatif.

Personnelement je n'aurais aucun mal à manifester avec des sociaux démocrates ou nationalistes si ils partagent un idéal laïque et démocratique. Donc bravo à tous ces manifestants!
youri1968
 
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Message par Indesit » 27 Avr 2007, 09:43

(youri1968 @ lundi 23 avril 2007 à 15:54 a écrit : On ne peut pas parler de laïcité de l'Etat turc pour la simple et bonne raison que dans ce pays religion et Etat ne sont pas séparés, la Dyanet est directement piloté par le gouvernement turc, ce même gouvernement pilote des organisation musulmane en Europe comme le DITIB.
Par contre il y a une dynamique laïque avec des organisations et un tissu associatif.

Personnelement je n'aurais aucun mal à manifester avec des sociaux démocrates ou nationalistes si ils partagent un idéal laïque et démocratique. Donc bravo à tous ces manifestants!


Bonjour / Dag

de nouveau un sujet là-dessus / opnieuw een bericht erover

en français / in het Frans

Source / Bron Courrier des Balkans http://balkans.courriers.info/article8168.html

Amitiés / Vriendelijke Groeten

Élections présidentielles en Turquie : la rue se mobilise contre Erdogan

Publié dans la presse : 19 avril 2007
Mise en ligne : mardi 24 avril 2007
Sur la Toile

En Turquie, les manifestations se succèdent à un rythme soutenu. Le 14 avril dernier, plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dans les rues d’Ankara pour s’opposer à l’hypothèse d’une candidature de Tayyip Erdogan, le Premier ministre et leader du Parti de la justice et du développement (AKP), à la présidence de la République. L’AKP vient cependant d’annoncer la candidature de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül.

Par Fabio Salomoni

70 000 selon la police, un million selon les organisateurs, 300 000 selon les principales agences de presse internationales : même sur les chiffres, le désaccord est complet. Quel que soit le décompte précis, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue le samedi 14 à Ankara à l’appel de l’Association pour la Pensée d’Atatürk (ADD), dirigée par un général en retraite, pour dire non à l’hypothèse d’une candidature de Tayyip Erdogan à la présidence de la République. A la manifestation se sont joints plusieurs partis politiques, ce qui pourrait, selon certains observateurs, annoncer une coalition en vue des prochaines élections prévues à l’automne prochain. Les manifestants ont défilé dans le centre de la capitale jusqu’au mausolée d’Atatürk aux cris du slogan « La Turquie est laïque, laïque elle restera ! ».

La manifestation de samedi a été le point d’orgue d’une série d’événements qui ces jours derniers ont enflammé une discussion qui occupe depuis plusieurs mois l’agenda politique du pays.

Il est traditionnel que de nombreux conflits émaillent la campagne présidentielle en Turquie. Bien que ce pays soit une république parlementaire et que le Président de la République ait des fonctions limitées, le Palais de Cankaya, résidence du Président, revêt une importance particulière dans l’imaginaire politique turc. Il représente la continuité de l’État, ou du régime pour reprendre le terme consacré ici, de l’appareil administratif et des forces sociales établies, plus que le pouvoir politique au sens strict, pour lequel l’appareil d’État fait montre depuis toujours d’une méfiance profonde.

C’est pour cette raison que dans le passé les présidents de la République ont souvent été des militaires, actifs ou en retraite, ou des représentants de l’appareil bureaucratique, comme Sezer, le Président actuel. Uniques exceptions issues de la « société civile », Turgut Ozal, dont le mandat s’est caractérisé par des polémiques violentes, et l’inévitable Suleyman Demirel, homme politique utilisable en toute saison. Et aujourd’hui, il revient à Tayyip Erdogan, qui ne s’est jamais déclaré explicitement candidat. La polémique à laquelle on assiste depuis des mois est donc née d’impressions et d’hypothèses basées sur le fait que le parti AKP (Parti de la justice et du développement, le parti islamiste modéré d’Erdogan) bénéficie au Parlement d’une majorité absolue. Harcelé par les polémiques, Erdogan se borne à dire de son côté qu’il livrera ses intentions le 25 avril, dernier jour pour déposer sa candidature.

Alors que s’approche la date fatidique, ce qui se définit comme le camp laïque et les organes liés à l’appareil d’État ont intensifié les contre-feux. Lors de sa conférence de presse, le chef d’État-major des Armées, le général Buyukanit, a tracé le portrait de celui qui, en tant que Président de la République, sera aussi le chef des forces armées. Ce devra être quelqu’un de dévoué à la lettre à la Constitution, « en actes et pas seulement en paroles ». Vendredi, ce fut au tour de Sezer de dire sur un ton apocalyptique que « le régime laïque n’a jamais été aussi en danger qu’aujourd’hui ». Après avoir rappelé qu’avec la Présidence de la République, le parti AKP occuperait toutes les charges les plus élevées de l’État, Sezer a parlé du « danger de la dictature de la majorité ». Jusqu’au jour où est arrivé le prologue de samedi.

Un appel qui circulait ces jours derniers sur le web est révélateur des sentiments qui animent le front laïque. « ...nous sommes presque en Arabie saoudite, où sont les principes d’Atatürk ? Si demain il y avait un coup d’État, je ferais la fête », écrivait un artiste anonyme de gauche. Malgré les démentis des organisateurs - « Nous ne sommes pas pour un coup d’État, nous sommes révolutionnaires » - une certaine nostalgie pour les coups d’État planait sur la manifestation de samedi. D’ailleurs, le thème du coup d’État probable, possible ou seulement supposé est devenu depuis quelque temps un argument de poids dans les discussions du pays.

Au débat, ont contribué les révélations de Nokta. Au mois de mars, cet hebdomadaire avait publié un long dossier qui s’appuyait sur des journaux personnels du chef d’État-major de la Marine pour affirmer qu’en 2004, certains milieux militaires avaient fait le projet d’un coup d’État pour renverser le gouvernement islamiste modéré de l’AKP. Ces projets auraient capoté du fait de l’opposition du chef d’État-major d’alors, le général Ozkok. Par la suite, la même revue a rendu publics des documents classés des forces armées qui prouvent que celles-ci prévoyaient des mobilisations de rue en liaison avec certaines associations issues de la société civile. Vendredi dernier, la police d’ailleurs a fait irruption dans les locaux du journal et mis sous séquestre les ordinateurs des journalistes. Le lendemain, pendant que la Turquie laïque manifestait à Ankara, seules cinquante personnes environ manifestaient à Istanbul contre l’initiative policière.

Les manifestants semblent ne pas viser seulement la possibilité de voir Erdogan devenir Président et une première dame porter le voile mais plutôt l’ensemble du travail de son gouvernement et le processus réformateur qu’il a entrepris. En témoignent les slogans de samedi contre l’impérialisme américain et européen, le Fonds monétaire international et les appels à une Turquie plus indépendante, les déclarations du président Sezer à propos d’une main de l’étranger - l’allusion vise les États-Unis qui voudraient instaurer un régime islamique rigoriste, et le souhait d’une adhésion à l’Union européenne sans faire de concessions à cette dernière. Le général Büyükanit a parlé de documents de l’Union européenne qui prouveraient que, derrière le prétexte de la protection des minorités, se cache la volonté de démembrer le pays. Ces thèmes et ces clichés très répandus lui ont fourni une nouvelle occasion pour mobiliser les foules.

Opposition à la politique de l’AKP, soupçons sur le caractère laïque mais aussi la rancœur anthropologique avant d’être politique des vieilles couches dirigeantes face aux parvenus de l’« autre Turquie » et nostalgie pour la stabilité mise en discussion par les réformes : il y a un peu de tout cela derrière le front autoproclamé de la Turquie laïque.

Et de l’autre côté, nous avons un parti qui est tenté de s’appuyer sur la majorité parlementaire qu’il détient pour faire le grand coup, pour prendre une revanche sur la marginalisation historique à laquelle est condamnée la partie du pays qu’il représente, et de faire tomber la dernière place-forte qui lui résiste dans la capitale.

Dans cette farouche volonté de revanche, Erdogan doit aussi compter avec la dure réalité des chiffres. Son parti n’a obtenu la majorité parlementaire qu’en vertu des subtilités du système électoral turc. Avec 34% des voix, il est bien loin de représenter la majorité du pays, surtout si l’on considère que presque 11 millions de personnes se sont abstenues aux élections de 2002. Décider de se porter candidat, dire non à toute solution de compromis, cela représenterait un coup de force qui pourrait nuire au pays et au parti lui-même.

Même parmi les militants du parti, le doute semble naître. Un sondage interne révèlerait (avec le conditionnel de rigueur) que 70% des militants préfèreraient voir Erdogan garder son siège de Premier ministre, de crainte que son départ puisse provoquer l’éclatement du parti.
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Message par titi » 27 Avr 2007, 17:46

l'article date déjà un peu...

bon, c'est Gül qui s'y colle (comme punition, il y a pire :hinhin: ) ; sa femme est voilée pareil que la femme d'Erdogan, et le personnage est meme (à mon gout) encore plus sinistre que d'autres de l'akp

l'opposition "PS" (CHP) va jouer sur le principe du "il n'y a pas assez de députés en séance" (quorum non atteint) pour empecher le vote
franchement... je ne vois pas bien où ça les mène


heureusement, en Turquie, parfois il y a des mouvements qui ont une autre gueule : quand la classe ouvrière turque entre en lutte, ça n'est pas de la gnognotte !
titi
 
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Message par yannalan » 27 Avr 2007, 18:10

(titi @ vendredi 27 avril 2007 à 17:46 a écrit : l'article date déjà un peu...

bon, c'est Gül qui s'y colle (comme punition, il y a pire :hinhin: ) ; sa femme est voilée pareil que la femme d'Erdogan, et le personnage est meme (à mon gout) encore plus sinistre que d'autres de l'akp

l'opposition "PS" (CHP) va jouer sur le principe du "il n'y a pas assez de députés en séance" (quorum non atteint) pour empecher le vote
franchement... je ne vois pas bien où ça les mène


heureusement, en Turquie, parfois il y a des mouvements qui ont une autre gueule : quand la classe ouvrière turque entre en lutte, ça n'est pas de la gnognotte !
Le CHP entre autres titres de gloire, avait déclenché l'invasion de Chypre. Il ne se dit pas socialiste, mais "parti républicain du peuple"(cumhuryet halk partisi)
Quand on voit l'effectif de l'armée turque(800 000), les entreprises qu'elle contrôle et les institutions (enseignement, assurances, etc...) qui lui sont rattachées et les familles, c'est pas trop dur de mattre 3ou 400 000 personnes dans la rue ! C'est vraiment un état dans l'état, qui, au niveau des cadres, vit en circuit fermé.
Que l'AKP n'ai rien de révolutionnaire, ça c'est sûr ! Il est aussi bourge que les autres partis. Simplement, ils essaient de faire progresser le capitleisme sur des voies plus "modernes " C'est pour ça qu'on arrive par exemple après 80 ans de "laicité" kémaliste à parler des arméniens ou des kurdes, même si l'armée et la justice bloquent encore.
La classe ouvrière mène des luttes dures, mais aussi très durement réprimées
yannalan
 
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Message par titi » 27 Avr 2007, 19:22

le CHP est membre de l'internationale socialiste
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Message par yannalan » 27 Avr 2007, 20:04

(titi @ vendredi 27 avril 2007 à 19:22 a écrit : le CHP est membre de l'internationale socialiste
oui, Gbagbo l'a été aussi....
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Message par Proculte » 28 Avr 2007, 00:05

Ibrahim Kaypakkaya

A propos du kémalisme





1.La révolution kémaliste est une révolution de la couche supérieure de la bourgeoisie commerçante, des propriétaires terriens, des usuriers turcs et un nombre plus faible de la bourgeoisie industrielle existante.

C’est-à-dire que les chefs de la révolution sont les classes de la grande bourgeoisie compradore turque et les propriétaires terriens. La bourgeoisie moyenne avec un caractère national n’a pas participé à la révolution en tant que force guide.

2.Les chefs de la révolution ont commencé dans les années de la guerre anti-impérialiste avec à travailler en sous mains avec l’impérialisme de l’Entente. Les impérialistes ont montré une attitude bienveillante vis-à-vis des kémalistes et commencèrent à être d’accord avec un gouvernement kémaliste.

3.Après que les kémalistes aient signé la paix avec les impérialistes, ils poursuivirent leur travail en commun de manière plus étroite.

4.Le mouvement kémaliste s’est dirigé " à la base contre les paysans et les ouvriers, en fait contre les possibilités d’une révolution agraire ".

5.Comme résultat du mouvement kémaliste la structure coloniale, semi-coloniale et semi-féodale de la Turquie se modifia en structure semi-coloniale semi-féodale, c’est-à-dire que la structure économique semi-coloniale et semi-féodale resta.

6.Au niveau social, à la place de la vieille bourgeoisie compradore qui appartenait aux minorités nationales, et de la couche supérieure de la vieille bureaucratie, domine la nouvelle bourgeoisie turque, qui vient de la bourgeoisie moyenne à caractère national et qui est entré en coopération avec l’impérialisme, et la nouvelle bureaucratie.

Une partie des vieux propriétaires terriens, usuriers et négociants spéculateurs poursuivit sa domination, à la place de l’autre partie arrivèrent des nouveaux les remplaçant.

7.Au niveau politique, à la place du gouvernement constitutionnel lié aux intérêts de la monarchie se retrouve le gouvernement qui porte au mieux les intérêts des nouvelles classes dominantes: la république bourgeoise. Ce gouvernement était en apparence indépendant, en réalité politiquement semi-dépendant de l’impérialisme.

8.La dictature kémaliste était démocratique en apparence, en réalité une dictature militaire fasciste.

9.La Turquie kémaliste " ne pouvait plus s’empêcher " " de se jeter dans les bras des impérialistes allemands et français, de se transformer toujours plus une semi-colonie, en un élément membre du monde impérialiste réactionnaire ".

10.Dans les années qui suivirent la guerre de libération, l’ennemi principal de la révolution était la domination kémaliste.

Dans cette phase ce n’était pas la tâche du mouvement communiste que de s’allier avec les kémalistes contre la vieille classe de la bourgeoisie compradore et des propriétaires terriens, qui avait perdu sa position dominante (une telle alliance n’a de toute façon jamais été vraiment réalisé).

La tâche était en fait de renverser la domination kémaliste, qui représentait l’autre clique de la bourgeoisie compradore et des propriétaires terriens, et de former la dictature démocratique du peuple sous la direction de la classe ouvrière et appuyée sur l’alliance principale des ouvriers et des paysans.

[Extrait de: "A propos du kémalisme"]
Proculte
 
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