Le Turquie laïque se mobilise

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Message par Proculte » 28 Avr 2007, 00:07

CHP un parti kemalist pour ca
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Message par titi » 28 Avr 2007, 09:00

je ne crois pas à un coup d'état militaire dans les circonstances actuelles ; ceci dit :

(dépêche AFP a écrit :Présidentielle turque: l'armée lance un avertissement sur la laïcité
L'armée turque a lancé vendredi soir, en pleine élection présidentielle, un fort avertissement contre toute remise en cause du principe de laïcité en vigueur dans le pays, accusant le gouvernement, issu de la mouvance islamiste, d'inaction face au développement d'activités islamistes.

"Le problème qui a récemment surgi dans l'élection présidentielle se concentre sur la question de la remise en cause de la laïcité", a déclaré l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet quelques heures à peine après le premier tour du scrutin devant désigner le nouveau président.

"Les forces armées turques sont contre ces débats (...) et afficheront ouvertement leur position et leurs attitudes lorsque cela deviendra nécessaire. Personne ne doit avoir de doute à ce sujet", ont menacé les militaires, rappelant que les forces armées étaient "des protectrices déterminées de la laïcité".

Unique candidat de cette élection, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül est, comme de nombreux membres du parti au pouvoir de la Justice et du Développement (AKP), un ancien islamiste. Mais il se définit aujourd'hui comme un "démocrate conservateur" ayant renié ses positions passées.

Arguant d'un vice de procédure, le principal parti d'opposition au Parlement, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a déposé vendredi devant la cour constitutionnelle une demande d'annulation du vote -au cours duquel M. Gül n'a pas obtenu la majorité des deux tiers des scrutins requise pour être élu.

Le président est élu par le Parlement pour un mandat unique de sept ans.

Partisan de la laïcité, le CHP a d'abord fait campagne contre les ambitions présidentielles supposées du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan -qui a finalement renoncé à se porter candidat- avant de s'en prendre M. Gül, estimant que les deux hommes et leur parti cherchaient à islamiser le pays en catimini.

Dans son communiqué, l'état-major énumère une série d'activités religieuses organisées récemment, en particulier pour des enfants et dans des écoles, qu'il désigne comme autant de tentatives d'éroder le système laïque.

"Le problème est d'autant plus grave qu'une part importante de ces activités se sont tenues avec l'approbation et au su des autorités administratives qui sont censées les prévenir", souligne-t-il.

"Cet état d'esprit réactionnaire (...) a pris courage avec certains développements et paroles survenus ces derniers jours et a étendu le champ de ses activités", accusent les militaires.

Ces activités, insistent-ils, "violent clairement le principe d'attachement (du futur président) au régime républicain non seulement en parole mais aussi dans la pratique".

En 1997, le premier gouvernement islamiste de l'histoire de la Turquie moderne, conduit par Necmettin Erbakan, avait été contraint à la démission à la suite de pressions de l'armée.

Cette intervention des militaires a été interprétée par les analystes comme un avertissement sérieux, engageant le gouvernement à retirer la candidature de M. Gül.

"C'est un ultimatum et la seule signification qu'il puisse avoir est qu'ils (l'armée) ne veulent pas de Gül comme président" a estimé l'éditorialiste Faruk Bildirici, du quotidien à grand tirage Hürriyet. "On peut se demander ce qui serait advenu si Gül avait été élu aujourd'hui".

L'armée turque a conduit trois coups d'Etat, en 1960, 1971 et 1980.

Si le premier tour de l'élection présidentielle n'est pas invalidé -une situation pouvant entraîner la convocation d'élections législatives anticipées-, un deuxième tour devrait avoir lieu mercredi.

Au terme du processus électoral, qui peut compter jusqu'à quatre tours, M.Gül est à peu près assuré de son élection, son parti disposant d'une majorité écrasante de 352 sièges sur 550 à l'Assemblée.
titi
 
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Message par yannalan » 28 Avr 2007, 10:10

Non, moi non plus, ça ferait trop de problèmes avec l'Europe et l'armée a aussi des intérêts financiers et industriels à préserver, rompre avec le "système" serait risqué pour eux. En 80, ils pouvaient encore prétendre "rétablir l'ordre", là il n'est pas troublé.
yannalan
 
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Message par titi » 28 Avr 2007, 17:14

en lisant la suite, et les protestations du gouvernement Erdogan à la déclaration de l'armée :
(LeMonde a écrit :Samedi, le ministre de la Justice Cemil Cicek, porte-parole du gouvernement, a jugé que le geste de l'armée n'était ''pas acceptable dans un ordre démocratique'', et a réaffirmé l'attachement du gouvernement de l'AKP aux principes laïques de la République. "Il est inconcevable (...) qu'une institution qui demeure sous les ordres du premier ministre tienne des propos contre le gouvernement," a déclaré M. Cicek. Il a accusé l'état-major de "tentative d'influencer le cours de la justice", après que l'opposition a saisi la Cour constitutionnelle pour faire annuler le premier tour de l'élection présidentielle.
Enfin M. Cicek a indiqué que M. Erdogan avait téléphoné au chef d'Etat-major général, le général Yasar Büyükanit. La discussion a été "utile et fructueuse" selon M. Cicek.


il est donc possible (mais pas certain) que la Cour Constitutionnelle invalide le premier tour, et force la tenue de nouvelles élections législatives

que l'akp peut gagner, mais pas avec 2/3 des députés comme actuellement
et donc exit un président (honorifique) issu de l'akp !

ça montrerait par contre de façon flagrante que l'armée en turquie continue d'exercer une part réelle du pouvoir
titi
 
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Message par Proculte » 28 Avr 2007, 20:20

La Turquie au bord de la crise avec une confrontation armée-gouvernement


La Turquie était au bord d'une grave crise politique samedi avec une confrontation entre le gouvernement, issu de la mouvance islamiste, et les puissantes forces armées, gardiennes du régime laïque.
Le gouvernement a riposté fermement samedi à l'armée qui l'avait accusé la veille de remettre en cause la laïcité du pays, rappelant que l'Etat-major "demeure sous les ordres du Premier ministre".
Après une réunion du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avec plusieurs de ses ministres, le porte-parole gouvernemental Cemil Cicek a affirmé que les propos des militaires visaient bien le gouvernement.
"Il est inconcevable que dans un Etat démocratique de droit, l'Etat-major, une institution qui demeure sous les ordres du Premier ministre, tienne (de tels) propos", a-t-il déclaré aux journalistes.
Il a réaffirmé l'attachement du gouvernement du parti de la Justice et du Developpement (AKP, issue de la mouvance islamiste) aux principes laïques de la République et souligné qu'il était "impensable" que la Turquie cherche des solutions à ses problèmes en dehors du système démocratique.
M. Cicek a également accusé l'Etat-major de "tentative d'influencer le cours de la justice" en publiant sa déclaration à un moment où la Cour constitutionnelle examine un recours de l'opposition pour faire annuler le premier tour de l'élection présidentielle tenu vendredi au parlement.
Il a rapporté par ailleurs une conversation téléphonique "utile et fructueuse" samedi après-midi entre M. Erdogan et le chef d'Etat-major général, le général Yasar Büyükanit.
Dans une déclaration rendue publique vers minuit vendredi, l'Etat-major avait dit que les forces armées étaient les "protectrices déterminées de la laïcité" et qu'elles "afficheront ouvertement leur position et leurs attitudes lorsque cela deviendra nécessaire".
Dans une première réaction, M. Erdogan a affirmé samedi que le peuple turc s'opposerait à toute tentative de déstabilisation du pays.
"L'unité politique et la structure sociale peuvent parfois être victimes de désastres", a-t-il dit, sans jamais se référer explicitement à l'armée.
"Cette nation a payé un prix élevé, douloureux quand les fondements de la stabilité et de la confiance ont été perdus. Mais elle n'autorise plus, et n'autorisera plus, les opportunistes qui attendent et ouvrent la voie au désastre".
A Bruxelles, le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé l'armée à rester en dehors du processus électoral.
"Il est important que l'armée laisse les prérogatives de la démocratie au gouvernement élu", a-t-il déclaré.
La crise a pris un nouveau développement le soir du premier tour de l'élection au parlement d'un nouveau président de la République, avec comme unique candidat le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, bras droit de M. Erdogan et comme lui un ancien islamiste reconverti "conservateur démocrate".
La presse turque et l'opposition étaient presque unanime samedi à réclamer des élections anticipées comme seule issue à la crise qui se dessine.
L'armée turque, qui se considère comme le garant de la République laïque, a fait trois coups d'Etat, en 1960, 1971 et 1980, et contraint à la démission, en 1997, le premier chef de gouvernement islamiste de Turquie, Necmettin Erbakan, le mentor politique de MM. Erdogan et Gül.
Bien que ces derniers renient leur passé dans l'Islam radical et affirment être désormais fidèles aux principes républicains, les tenants de la laïcité les soupçonnent de vouloir islamiser le pays en catimini.
Une manifestation sur le thème de l'attachement à la laïcité est prévue dimanche à Istanbul. Un premier rassemblement sur ce même thème le 14 avril à Ankara avait réuni de 500.000 à 1,5 million de personnes, selon différentes estimations.
Proculte
 
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Message par titi » 28 Avr 2007, 20:31

j'ai découvert au détour d'un article de presse turc que le président possède un droit de veto, qui ne rend pas sa fonction totalement honorifique

qqun en sait plus ?
titi
 
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Message par yannalan » 29 Avr 2007, 11:17

ARTICLE 104 : Le Président de la République est le chef de l'Etat. En cette qualité, il représente la République de Turquie et incarne l'unité de la nation turque; il veille à l'application de la Constitution et au fonctionnement régulier et harmonieux des organes de l'Etat.



A ces fins, et conformément aux conditions énoncées dans les articles spécifiques de la Constitution, le Président de la République a les pouvoirs et attributions suivants:



a) En matière législative :

prononcer à la Grande Assemblée nationale de Turquie le discours d'ouverture de l'année législative le premier jour de celle-ci, lorsqu'il le juge nécessaire,

convoquer la Grande Assemblée nationale de Turquie en cas de nécessité,

promulguer les lois,

renvoyer les lois à la Grande Assemblée nationale de Turquie en vue d'une nouvelle délibération,

soumettre à référendum les lois portant révision constitutionnelle, lorsqu'il l'estime nécessaire,

intenter devant la Cour constitutionnelle une action en annulation des lois, des décrets-Iois, du Règlement intérieur de la Grande Assemblée nationale de Turquie ou de certaines de leurs dispositions, qu'il estime inconstitutionnelles quant à la forme ou quant au fond,

décider du renouvellement des élections à la Grande Assemblée nationale de Turquie ;



8) En matière exécutive :

nommer le Premier ministre et accepter sa démission,

nommer et révoquer les ministres sur proposition du Premier ministre,

présider le Conseil des ministres ou le convoquer à se réunir sous sa présidence dans les cas où il l'estime nécessaire,

accréditer les représentants de l'Etat turc auprès des Etats étrangers et recevoir les représentants des Etats étrangers accrédités auprès de la République de Turquie,

entériner et promulguer les traités internationaux,

représenter le commandement en chef des Forces armées turques au nom de la Grande Assemblée nationale de Turquie,

décider de se servir des Forces armées turques,

nommer le Chef d'état-major général,convoquer le Conseil de sécurité nationale,

présider le Conseil de sécurité nationale, proclamer l'état de siège ou l'état d'urgence et édicter des décrets-Iois en vertu d'une décision du Conseil des ministres réuni sous sa présidence,

signer les décrets,

gracier des individus ou réduire leur peine pour cause de maladie chronique, d'infirmité ou de sénilité,

nommer les membres et le président du Conseil de contrôle d'Etat,

charger le Conseil de contrôle d'Etat de missions d'étude, d'enquête et de vérification,

désigner les membres du Conseil de l’enseignement supérieur,

désigner les recteurs d'université ;



c) En matière judiciaire :

désigner les membres de la Cour constitutionnelle, un quart des membres du Conseil d'Etat, le Procureur général de la République près la Cour de cassation et le Procureur général adjoint de la République près la Cour de cassation, les membres de la Cour de cassation militaire, les membres du Tribunal administratif militaire supérieur ainsi que les membres du Conseil supérieur des juges et des procureurs.

En clair, ça veut dire qu'il peut largement emmerder le gouvernement s'il veut.
Un peu plus loin, il y a cette autre spécidicité turque :

H. Conseil de contrôle d'Etat



ARTICLE 108 : Créé dans le but d'assurer le respect de la légalité par l'administration et le fonctionnement et l'amélioration des services administratifs d'une manière coordonnée et efficace, et rattaché à la présidence de la République, le Conseil de contrôle d'Etat effectue, à la demande du Président de la République, toutes espèces d'études, enquêtes et vérifications auprès de tous les établissements et organismes publics, des entreprises de toute espèce dans lesquelles ceux-ci détiennent plus de la moitié du capital, des organisations professionnelles ayant le caractère d'établissements publics, des organisations syndicales de travailleurs et d'employeurs ainsi que des associations d'utilité publique et des fondations.



Les Forces armées et les organes judiciaires ne relèvent pas de la compétence du Conseil de contrôle d'Etat.


Le Président de la République nomme les membres du Conseil de contrôle d'Etat ainsi que son président parmi les personnes possédant les qualifications définies par la loi.


Il y a clairement une lutte entre l'armée et le pouvoir civil. L'armée sent qu'on veut la rendre technique, comme les armées d'Europe de L'Ouest, ce qui contrarie les intérêts de la caste des officiers
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Message par titi » 06 Mai 2007, 16:37

Abdullah Gül retire sa candidature à la présidence
a écrit : Associated Press (AP)  Suzan Fraser
06/05/2007 06h42 


Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul a retiré dimanche sa candidature à la présidence du pays, après l'échec d'un deuxième scrutin au Parlement sur fond de crise politique autour de la laïcité, rapporte l'agence officielle Anatolia.
Le quorum de 367 parlementaires -soit la majorité des deux tiers- nécessaires pour valider l'élection n'a pas été atteint dimanche en raison du boycott du vote par l'opposition, a annoncé le président du Parlement Bulent Arinc après deux décomptes différents.

«Je retire ma candidature», a déclaré M. Gul à l'issue de la session de dimanche, cité par Anatolia. «Ma candidature est hors de propos pour le moment».

Un premier scrutin avait été invalidé la semaine dernière par la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction de la Turquie, déjà en raison du boycott de l'opposition qui exigeait le retrait d'Abdullah Gul. Le ministre des Affaires étrangères avait annoncé dimanche avant le vote qu'il retirerait sa candidature s'il n'était pas élu cette fois-ci.

M. Gul était le seul candidat en lice, mais la désignation de ce proche du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan par le Parti pour la justice et le développement (AKP) a plongé la Turquie dans la crise politique, le camp laïc soupçonnant l'AKP de vouloir revenir sur la séparation de la religion et de l'État, principe fondateur d'un pays à 99% musulman.

L'opposition du camp laïc, soutenu par l'armée et porté par des manifestations géantes à Ankara et Istanbul, a conduit M. Erdogan à convoquer des élections législatives anticipées, le 22 juillet prochain. Samedi encore, plus de 10 000 personnes ont manifesté à Canakkale et Manisa, deux villes proches de la mer Egée. Ces défilés faisaient suite aux manifestations géantes qui ont rassemblé au total plus d'un million de personnes à Ankara et à Istanbul respectivement les 15 et 29 avril.
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Message par leyla_haley » 08 Mai 2007, 13:15

j'ai mis ma journéé entière a lire ca et je n'ai rien compris ce n'est pas grave !!
mais je vous préviens juste que si vous dites quelque chose de méchante soit sur les turque ou sur le pays ca va pas du tout me plaire !! :ph34r:
leyla_haley
 
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Message par titi » 08 Mai 2007, 13:40

en tous cas, la "non-félicitation" d'erdogan à l'élection de sarkozy, ça a fait plaisir à pas mal de monde :hinhin:
titi
 
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