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Une structure moléculaire commune dans les maladies de Parkinson, d’Alzheimer et de Creutzfeldt-Jakob[/center]
L’élucidation de la structure atomique des fibrilles amyloïdes permet de prédire la formation de ces dépôts toxiques communs à plusieurs maladies.
Modèle de la structure d'un prionL’autopsie des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou de Creutzfeldt-Jakob montre dans le cerveau les dépôts toxiques de trois protéines différentes, le peptide béta-amyloïde, l’alpha-synucléine et le prion respectivement. Ces dépôts fibrillaires caractérisent à ce jour 25 maladies qualifiées de maladies amyloïdes. Une collaboration internationale regroupant des cristallographes américains et européens montre pourtant dans la revue Nature que leur structure atomique est très proche.
La structure de ces agrégats avait déjà été élucidée dans deux cas observés chez la levure par étude aux rayons X de leurs microcristaux mais les chercheurs ont bénéficié d’un outil exceptionnel pour aller beaucoup plus loin, le synchrotron européen de Grenoble. Grâce au faisceau de rayons X extrêmement puissant de cet instrument, 11 structures supplémentaires responsables de l’agrégation des protéines en fibrilles ont pu être détaillées au niveau atomique : ce sont en fait de très courtes séquences de 4 à 7 acides aminés. La remarquable stabilité des fibrilles s’explique ainsi par l’étroite imbrication entre elles de ces séquences rigides dans un modèle « fermeture éclair ».
Ces résultats permettent d’expliquer la lente formation initiale des fibrilles, l’association de deux protéines exigeant le démasquage simultané de leurs séquences, puis leur développement rapide quand les protéines suivantes viennent simplement s’agréger aux sites déjà exposés. Plusieurs de ces motifs peuvent se retrouver dans une même protéine ont aussi découvert les chercheurs qui ont mis au point un algorithme capable de prédire la présence de ces structures dans les protéines et les agrégations qu’elles entraînent.
Ces résultats montrent que les agrégats amyloïdes ont non seulement une apparence commune mais aussi une structure atomique très proche, ce qui va permettre de mieux comprendre leur formation et peut-être aider à trouver le moyen de les détruire.
Pierre Kaldy
Sciences et Avenir.com
(30/04/2007)