Les "mandats impératifs"

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par pelon » 10 Mai 2007, 23:05

(Ottokar @ jeudi 10 mai 2007 à 17:45 a écrit : surréaliste ! je renonce à suivre... ça doit être encore un jeu vidéo en ligne dont je ne comprends pas les règles !
Ce n'est quand même pas n'importe où que l'on trouve un tel fil. :hinhin:
pelon
 
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Message par regivanx » 11 Mai 2007, 20:29

Je dois reconnaître mon erreur lorsque j'ai dit ici :

a écrit :
Impératif ça veut dire que si un élu ou un fonctionnaire ne respecte pas son mandat IL EST DEMIS DE SES FONCTIONS. Une personne élu avec possibilité de le révoquer à tout instant, c'est précisément une personne qui a un mandat impératif.

La décision du contenu et du respect du mandat est laissé à la sensibilité des masses. Un mandat impératif ne signifie pas que l'élu n'ait pas de marge de manoeuvre.


Dans ce poste je confonds mandat impératif et mandat révocable. Le mandat révocable, si on peut l'appeler ainsi, est une évolution du mandat impératif.

Cependant cette erreur n'a pas été vaine puisqu'elle nous a permis de discuter brièvement de l'histoire de la direction à travers les mandats dans le mouvement ouvrier.

1 Au début du mouvement ouvrier, il n'y a pas de séparation entre la direction et l'exécution. Tous les participants sont soumis à l'autorité collective. C'est le mandat impératif.

2 Une première séparation est illustrée par les mandats révocables. On laisse une certaine liberté au représentant, mais les assemblées collectives se réservent le droit de le remplacer à tout instant.

3 Enfin il y a les mandats représentatifs ou la direction est pleinement reconnue.

Chacun de ces mandats illustre un stade de développement du mouvement, à la mesure de la séparation entre la direction et la division, séparation qui fonde la division du travail. Cependant, chacun de ces mandats ne disparaît jamais tout à fait à un stade ultérieur.

Mais il arrive que la direction dégénère ou qu'elle devienne simplement insuffisante ; qu'elle entre en contradiction avec la direction objective du mouvement. Il faut donc changer la direction subjective et cela signifie très souvent revenir sur ses pas : pour lutter contre une direction autoritaire, bureaucratique et corrompue, ou bien pour permettre le développement qualitatif ou quantitatif du mouvement, il faut en revenir à des formes plus primitives de représentation, afin de repartir sur de bonnes bases. Le retour aux mandats révocables est lui-même un recul significatif par rapport au mandat représentatif, du point de vu du centralisme démocratique par exemple.

Ce qui vient compliquer le problème, c'est qu'il existe deux directions objectives fondamentales : celle de la bourgeoisie et celle du prolétariat. Cette contradiction se manifeste de deux façons :

1 Tant que le prolétariat ne s'est pas constitué en classe, sa conscience ne peut être autonome. Il lui faut donc lutter pour son indépendance, ce qui le conduit parfois à lutter contre sa direction et à revenir à des formes d'organisation inférieurs. Le retour aux mandats impératifs et aux mandats révocables l'illustrent dans tous les mouvements d'importance, que ce soit les mouvements passés (commune, 1905, 1917) ou contemporain (2006). Que cette expérience n'ait pas toujours été très heureuse est secondaire historiquement : le mandat impératif ou révocable exprime le besoin des masses à changer la forme et le contenu de la direction, pour la porter à un niveau plus élevé.

2 La société est toujours la combinaison de la direction bourgeoise et de l'exécution par les classes dominées. Pour prendre le pouvoir, le prolétariat doit déstabiliser la direction bourgeoise, ce qui peut passer également par les mandats impératifs et la révocabilité des fonctionnaires, des officiers et les élus bourgeois, mais dans un objectif tout différent : ces revendications sont purement destructives.

CONCLUSION

Dans les conditions actuelles, nous ne pouvons directement contester la direction de la bourgeoisie dans l'état et dans les appareils par les mandats impératifs, qui sont des mandats trop primitifs. Les mandats impératifs ne deviennent une nécessité que lorsque le prolétariat doit constituer ou reconstituer une direction à partir de zéro ; ou qu'il peut effectivement l'imposer à la direction ennemi pour la faire reculer et lui nuire énormément. Mais nous ne sommes pas dans cette situation. Le mot d'ordre juste est donc : élus révocables.
regivanx
 
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Message par elsa » 11 Mai 2007, 21:09

Alors là !!! :swoon: :swoon: :swoon:






C'est... non, vraiment, je sais pas
elsa
 
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Message par toulaiev » 11 Mai 2007, 21:20

le mandat impératif c'est la stricte démocratie directe, respect du vote dont on est le délégué et peu importe ce qu'on en pense, on respecte la voix de l'AG.
Cela est une des base de la démocratie ouvrière et ne doit en aucun cas être remise en question, elle évite sous le contrôle des masses toute forme d'opportunisme !
toulaiev
 
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Message par Barikad » 11 Mai 2007, 22:39

(toulaiev @ vendredi 11 mai 2007 à 21:20 a écrit : le mandat impératif c'est la stricte démocratie directe, respect du vote dont on est le délégué et peu importe ce qu'on en pense, on respecte la voix de l'AG.
Cela est une des base de la démocratie ouvrière et ne doit en aucun cas être remise en question, elle évite sous le contrôle des masses toute forme d'opportunisme !
:altharion:
Barikad
 
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Message par Louis » 11 Mai 2007, 22:44

Qui a un mandat impératif ici lui permettant de trancher dans cet épineux débat ? Sinon, j'ai bien peur qu'on en ai jusqu'à la saint glin-glin...
Louis
 
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Message par toulaiev » 11 Mai 2007, 23:44

"Qui a un mandat impératif ici lui permettant de trancher dans cet épineux débat ? Sinon, j'ai bien peur qu'on en ai jusqu'à la saint glin-glin... "

Soit le mandat impératif a des contraintes dans ce cas le camarade élu s'abstient ou redemande à sa base ou un organisme transitoire. C'est le prix à payer pour la démocratie directe et à un mandat impératif... Démocratie directe car le mandat vient directement de l'AG. De quel droit un délégué se prononcerait sans l'avis de l'AG, de quel droit pas celui de notre camp, contre l'opportunisme, les délégués doivent être élu dans les boites sur des mandats clairs ou recolsulter la base.

Toulaiev
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Message par Cartapus » 12 Mai 2007, 00:57

(toulaiev @ samedi 12 mai 2007 à 00:44 a écrit : De quel droit un délégué se prononcerait sans l'avis de l'AG,
Ben c'est un peu pour ça qu'on le délègue, non ? Parce qu'on a confiance en lui ?
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Message par stilettu » 12 Mai 2007, 13:58

Le mandat impératif ne signifie pas que les délégués soient liés et bloqués par une position fixée a priori par leurs bases respectives ; elle signifie qu’ils sont tenus de faire remonter les positions de leurs mandants et donc de leur AG, qui orientent leur intervention et leur choix ; et qu’en dernière instance, sur les grandes décisions, c’est à nouveau la base qui tranche. Les délégués prendront nécessairement des décisions : il y a bien délégation d’une partie du pouvoir, mais aux mains de délégués mandatés sur un contenu, contrôlés, et révocables à tout moment. Cette démocratie délégative est mise au service de la démocratie directe, puisqu’elle a en charge d’organiser des consultations pour ce qui est des grandes décisions où, là, le mandat impératif s’impose, sans délégation du pouvoir.
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Message par Ottokar » 12 Mai 2007, 15:17

si je comprends bien l'intervention précédentes, ce mandat n'est pas si impératif que cela.

Le délégué vote en son âme et conscience ce qu'il croit être conforme aux intérêts de ceux qui l'ont élu. Et si ceux-ci ne sont pas d'accord, ils le révoquent. Tout cela est parfaitement raisonnable, mais n'a rien "d'impératif". A part l'impératif de rendre des comptes, ce qui est normal et que fait tout délégué, même les députés bourgeois... mais seulement une fois tous les 5 ans quand ils repassent devant leurs électeurs ! Nous, nous voulons qu'ils rendent des comptes en permanence, ce qui signifie un autre degré de mobilisation de leurs électeurs, de contrôle, et des rapports différents entre les délégués et ceux qui les délèguent.

Bon si on est d'accord sur cela, de quoi parle-t-on alors ?
Ottokar
 
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