Pourquoi ou comment des partis révolutionnaires dégénèrent-i

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 13 Mai 2007, 17:45

En ce qui concerne la scène française, il n'y a pas eu de dégénérescence d'un parti révolutionnaire. Il n'y a eu que des générations successives de militants qui échouaient à en créer un...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 13 Mai 2007, 17:47

(Puig Antich @ dimanche 13 mai 2007 à 17:35 a écrit : Ce que montre l'histoire c'est surtout qu'il est trés difficile de faire vivre des organisations révolutionnaires conséquentes dans les pays de démocratie bourgeoise...

Il n'y a actuellement aucun parti révolutionnaire prolétarien dans le monde. Point.
pelon
 
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Message par Puig Antich » 13 Mai 2007, 17:47

a écrit :De ce point de vue, le PS et le PC ne sont même plus des partis ouvriers qui ont trahi, dégénéré, ou sont devenus "réformistes"; ils ont achevé leur mutation en parti bourgeois.


Je pense pas qu'on défini la nature d'un parti à partir de ce qu'on attend de lui. C'est vrai que personne - ou pas grand monde - n'attend du PS ou du PC aujourd'hui un changement de société. Ceci étant dit, les choses peuvent changer vite, la moindre recomposition du réformisme est porteuse d'espoir, etc.

Le PC reste un parti implanté dans la classe ouvrière, même si sa base militante se réduit. Il reste capable, malgrè les apparences, d'attirer à lui dans certaines circonstances des couches de la jeunesse, des travaileurs.

Le PS est un parti du salariat. Il n'est pas implanté dans la classe ouvrière industrielle. Néanmoins, et malgrè tous les efforts de sa direction pour s'adresser en priorité aux couches moyennes, les résultats électoraux dans les quartiers populaires montrent que le vote PS est un réflexe de classe quand il s'agit de virer une droite arrogante (tandis que dans les classes moyennes c'est plutôt bayrou qui a compté sur le vote utile).

D'ailleurs le vote PS est d'autant plus fort là où le mouvement ouvrier (PC en particulier) est implanté, c'est à dire là où la conscience sociale est plus grande. On l'a vu dans ma région, dans la périphérie lyonnaise.

Alors, ce n'est pas une question d'étiquette (semi-bourgeois, trois quart bourgeois, purement bourgeois), c'est une question vivante. Dans les manifestations, nous ne croisons pas de militants de l'UMP - même si bientôt, peut-être, ils seront là pour nous balancer des cailloux. On rencontre des militants PS et des militants PC - indépendemment de toute la pourriture suintante de leur direction qui s'est encore manifestée récemment. Ils gardent une influence, des capacités de mobilisation, que l'extrême-gauche est loin d'avoir. Voilà à partir de quoi il faut discuter l'activité par rapport à eux.
Puig Antich
 
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Message par jeug » 13 Mai 2007, 18:40

(Zelda @ dimanche 13 mai 2007 à 17:48 a écrit :La prochaine ? Il faut d'abord la construire j'entends bien. Mais je me dis que si nous y parvenons, ce n'est jamais le succès qui a conduit à la perte, ni le fait d'être influent, ni le fait d'avoir des élus en soi. Et chaque internationale est née en quelque sorte des acquis de la précédente, ne reproduisant pas les mêmes erreurs...

Oui, tu as raison de rappeler cet argument.
On voit bien qu'en quelque sorte chacune portait en elle le germe de sa maladie mortelle (même si c'est un peu dur de dire ça pour la 3ème parce que c'est surtout lié aux circonstances : la guerre, la misère, qui ont décapité le parti et l'avant-garde ouvrière).
Et à l'inverse chacune s'était bien armée contre la maladie qui avait terrassé la précédente.
jeug
 
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Message par Ottokar » 13 Mai 2007, 18:55

Comme Zelda, je connais mal la "pensée maozedong" comme on disait, mais cette histoire de lutte permanente entre deux lignes me laisse un peu froid. Surtout quand on avoue son impuissance à définir et donc distinguer l'une de l'autre !

Ce que je dirais plus simplement, c'est que nous essayons de faire quelque chose de "contre nature" au sens où par définition, si la société capitaliste existe et se maintient, c'est qu'elle a des racines, solides. Il est donc dans la nature des choses que ls gens la voient comme un horizon indépassable, d'une façon ou d'une autre. Et pour reprendre l'histoire des internationales, la deuxième ne meurt pas brutalement comme dit Zelda, mais pourrit lentement, par adaptation à la société bourgeoise. Rester révolutionnaire, c'est toujours se souvenir qu'on est l'ennemi mortel de ceux qui sont au pouvoir. et le pouvoir, ce n'est pas que Sarkozy, Chirac ou Ségolène Royal, c'est aussi des tas de gens qu'on croise, à qui on dit parfois bonjour, comme on salue son chef au boulot, mais qui d'une façon ou d'une autre représentent l'encadrement de la société, c'est-à-dire en clair, le véhicule de la dictature des riches.

Et c'est cela qui est difficile. Ne pas s'habituer à ce qui se fait, ne pas respecter ceux qui dirigent, même si parfois ils ont de grandes compétences, ne pas respecter ceux qui ont l'assurance du pouvoir, la culture et "vous caressent pour mieux vous étouffer" pour reprendre les mots de Rakovsky citant Babeuf.

De ce point de vue, l'attitude des médias vis-à-vis de nous est symptomatique : ils nous trouvaient sympa, quand Arlette était à 2 et le PC à 2O, car tout ce qui affaiblissait le PC était bon à prendre, ils ont sorti les pires saloperies quand on est montés à 5 et plus, ils nous ignorent superbement aujourd'hui, ou traitent Arlette comme l'abbé Pierre quand on redescend à 1,5. Mes copains de la LCR devraient s'inquiéter de la complaisance des médias vis-à-vis de Besancenot. Tant qu'ils n'auront pas eu une bonne campagne de calomnies...
Ottokar
 
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Message par Koceila » 13 Mai 2007, 20:14

Je tiens à préciser que ce sont les énorme profits réalisés par l'exploitation intensive des richesses et de la main d'oeuvre coloniale qui a permis à la bourgeoisie européenne de distribuer quelques miettes du festin à la partie la plus organisée la plus consciente, la plus qualifiée du prolétariat européen (qui deviendra l'aristocratie ouvriére), en contrepartie la bourgeoisie s'est remboursée au centuple........ avec des larmes et du sang...........notamment avec les deux guerres mondiales, les crises et les guerres coloniales.
Koceila
 
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Message par redspirit » 14 Mai 2007, 09:25

(pelon @ dimanche 13 mai 2007 à 17:47 a écrit :
Il n'y a actuellement aucun parti révolutionnaire prolétarien dans le monde. Point.


Salut,

peux-tu me donner une definition précise de ce que tu entends par "parti révolutionnaire prolétarien"? Pourquoi LO n'est-elle pas un parti révolutionnaire prolétarien ?
redspirit
 
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Message par Ottokar » 14 Mai 2007, 12:11

(redspirit @ lundi 14 mai 2007 à 09:25 a écrit : peux-tu me donner une definition précise de ce que tu entends par "parti révolutionnaire prolétarien"? Pourquoi LO n'est-elle pas un parti révolutionnaire prolétarien ?
parce que LO n'est pas un parti, mais une organisation qui tente d'en bâtir un.

La nuance est importante quand on veut savoir où on en est, même si la limite n'est pas plus absolue que de savoir quand est-ce qu'un môme devient grand.
Ottokar
 
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