efficacité des chimiothérapies et profil génétique

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 17 Mai 2007, 19:09

a écrit :

[center]L'efficacité des chimiothérapies dépend des profils génétiques[/center]

LE MONDE | 16.05.07 |

Un de nos mécanismes naturels de défense contre le cancer pourrait être une arme à double tranchant : il diminuerait l'efficacité de la chimiothérapie, favorisant ainsi la récidive de la tumeur maligne.

Une équipe de scientifiques de la faculté de médecine et de l'Institut de technologie de l'Etat de Géorgie (Etats-Unis) publie, mercredi 16 mai, dans la revue en ligne PLoS One, un article indiquant que les femmes ayant reçu une chimiothérapie pour un cancer de l'ovaire avaient une meilleure survie cinq ans plus tard quand elles présentaient une mutation altérant le fonctionnement du gène de la protéine p53. Cette protéine joue un rôle essentiel pour réparer l'ADN des cellules cancéreuses ou les diriger vers la mort programmée.

Carlos Moreno et ses collègues se sont intéressés au cancer des ovaires, qui est souvent découvert tardivement en l'absence de symptômes précoces. Le traitement classique - chirurgie puis chimiothérapie - est efficace à court terme. Mais le pronostic est grevé par un taux élevé de récidives dans les cinq ans suivant le traitement. Un autre schéma thérapeutique consiste à administrer une chimiothérapie avant la chirurgie.

Comme pour d'autres types de cancers, les chercheurs ont donc essayé de voir si l'examen du profil génétique des patientes permettrait de leur proposer le traitement le mieux adapté à leur cas.

MUTATIONS

En étudiant des tumeurs ovariennes retirées chirurgicalement et les gènes qui s'y exprimaient, ils ont constaté que les femmes ayant reçu une chimiothérapie avant la chirurgie se répartissaient en deux groupes qui se distinguaient par leur profil génétique.

La principale différence porte sur le gène de la p53. L'un des groupes avait un gène p53 normal, l'autre présentait des mutations rendant la protéine non fonctionnelle. La survie à cinq ans était de 30 % pour les femmes appartenant au groupe ayant une p53 normale, tandis qu'il atteignait 70 % pour celles qui montraient des mutations du gène de la p53, quel que soit le stade de développement du cancer au moment de l'intervention.

Cette étude vient donc renforcer l'hypothèse selon laquelle le mécanisme de suicide cellulaire programmé et de réparation de l'ADN des cellules, gouverné par la protéine p53, pourrait freiner l'efficacité de la chimiothérapie sur le cancer de l'ovaire.

"Nous pensons que la p53 pourrait en réalité aider certaines cellules cancéreuses à faire leur retour", déclare John McDonald, un des membres de l'équipe. D'où l'idée d'inhiber le gène de la p53 pendant la cure de chimiothérapie, en espérant favoriser ainsi l'action du traitement. Des essais vont être menés sur l'animal.

Ces conclusions sont cependant tempérées par le spécialiste de la p53 qu'est Thierry Soussi, professeur à l'université Pierre et Marie-Curie (Paris). "Je m'étonne du nombre anormalement élevé de mutations de la p53 retrouvées par les auteurs de l'étude. Il me paraît indispensable de confirmer ces résultats par d'autres études avant de les prendre pour acquis."

Paul Benkimoun

canardos
 
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