C'est vrai que la "nature humaine" c'est un truc qu'on nous renvoie souvent (et en effet pas toujours de mauvaise foi).
Il y a à mon avis plusieurs axes pour répondre que fondamentalement la nature humaine ça se réduit à pas grand chose (le fait de vivre en société peut-être), et que le contenu qu'on y met le plus souvent est en fait déterminé par le fonctionnement de la société.
D'abord sur un plan historique, on peut rappeler que jusqu'à il y a environ 6000 ou 7000 ans (c'est-à-dire durant en gros 90% de l'existence d'homo sapiens sapiens) il n'y avait ni propriété privé, ni classes sociales. Evidemment on ne souhaite pas revenir au "communisme primitif" mais ça montre bien que la division de la société en classes (avec des riches et des pauvres, parce que c'est souvent sur cet axe que ça nous est servi) n'a rien de naturelle et est le produit d'un processus historique (d'accumulation, de constitution progressive de classes sociales, de bagarres de leur part pour imposer un système politique et social conforme à leurs intérêts etc.).
Sinon on peut discuter aussi du côté assez absurde d'idée comme "c'est dans la nature de l'homme d'en vouloir toujours plus, ou de vouloir toujours avoir plus que son voisin". Il est assez simple de montrer que c'est parce qu'aujourd'hui la société n'est pas organisée pour répondre aux besoins, parce qu'elle est organiser autour de la production marchande, que certains cherchent à accumuler. Il suffit d'imaginer une société qui subviendrait aux besoins, par exemple alimentaires (et ça on peut facilement prouver que c'est techniquement possible): si on a de quoi manger en abondance, ira-t-on redemander toujours plus à manger? D'ailleurs marginalement il y a déjà des exemple de choses qui sont globalement disponibles à volonté (du moins dans nos pays): par exemple le sel dans les restaurants. On peut se servir autant de sel qu'on veut et gratuitement. Pourtant on ne voit personne accumuler des réserves de sel, en piquer sur les tables voisines, chercher à en avoir toujours plus. Encore une preuve par l'absurde que ce n'est pas la nature humaine mais les conditions sociales et matérielles qui produisent les comportements individualistes.