a écrit :
Bien sûr, je suis bien d'accord. Mais interroge-toi un peu : depuis les années 70-80, qui participe aux manifs contre le racisme ? Des millions de Français blancs de peau. Qui y appelle ? La gauche et l'extrême gauche.
En revanche, qui participe aux marches contre l'homophobie ? Majoritairement celles et ceux qui sont concerné(e)s. Qui y appelle ? Essentiellement des assos qui n'ont aucun lien avec le mouvement ouvrier.
C'est bien vrai. En même temps l'antiracisme est souvent superficiel. C'est un antiracisme « républicain », qui ne met pas en cause l'idéologie nationale. L'idée qu'on contrôle des flux migratoires en fonction de critères in fine forcément ethnique ne suscite pas la même levée de bouclier que des propos ouvertement racistes. On le voit avec la politique d'immigration choisie, avec le nouveau ministère de l'identité nationale.
Maintenant admettons qu'un gouvernement instaure un ministère de la famille et de l'identité sexuelle. Je pense que pour le coup il y aurait bien plus que le seul milieu homosexuel et féministe dans la rue.
Tout ça pour dire que même si ce que dit Byrrh est tout à fait juste, et que y compris ça signifie qu'il y a «hiérarchisation» et que c'est pas normal, il faut aussi voir qu'il reste des acquis idéologiques de la période des luttes féministes et homosexuelles qui font que certaines lignes rouges ne peuvent être franchies par le pouvoir. Ce qui n'empêche par l'UMP de présenter à la députation des politiciens ouvertement homophobes, et d'avoir Boutin au gouvernement.