OGM :des mauvaises herbes résistantes au Round-Up

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 12 Juin 2007, 07:00

Dans le Figaro:

a écrit :

[center]Des mauvaises herbes résistantes dans les champs d'OGM[/center]

YVES MISEREY. Publié le 12 juin 2007


Dans les champs de plantes transgéniques résistantes aux herbicides, certaines mauvaises herbes ne sont plus détruites. Les chercheurs pointent l'utilisation trop exclusive d'une seule molécule herbicide, le glyphosate.

L'AN DERNIER, 100 millions d'hectares de plantes génétiquement modifiées ont été cultivés dans le monde. Trois quarts de ces cultures ont un trait génétique commun : elles sont résistantes à un même désherbant total, le glyphosate. La mise au point d'OGM à la fin des années 1980 a considérablement augmenté l'utilisation de cet herbicide mis au point par Monsanto en 1970 et tombé totalement dans le domaine public en 2000. Aux États-Unis, les agriculteurs en pulvérisaient 4,5 millions de kg, mais on estime aujourd'hui que ce chiffre a été multiplié par dix. On trouve désormais sur le marché des semences de maïs, de soja, de coton, de colza, de betterave ou de luzerne résistantes au glyphosate. Le succès commercial a été énorme, mais des nuages s'amoncellent à l'horizon car la sélection naturelle fait son chemin : plusieurs « mauvaises herbes » deviennent à leur tour résistantes au glyphosate.


Le phénomène est encore localisé et limité mais il s'étend. Interrogé par la revue Science qui a publié une enquête très fouillée sur le sujet dans son numéro du 25 mai 2007, le directeur du programme de recherche sur les résistances aux herbicides en Australie occidentale estime par exemple que « dans trois ou quatre ans, ce sera un problème majeur ». Aux États-Unis, un peu plus du quart des agriculteurs cultivant des OGM déclarent avoir déjà des herbes résistantes dans leurs champs, mais, pour l'instant, seulement 8 % d'entre eux s'en plaignent. Au Brésil, en Argentine et en Chine, où les OGM sont cultivés aussi à grande échelle, les chercheurs ont constaté la même évolution.

En Europe, le problème est différent parce qu'il n'y a pas de cultures OGM résistantes au glyphosate. En revanche, des herbes résistantes sont signalées dans des cultures pérennes classiques comme les vignobles et les oliveraies du bassin méditerranéen, signale Christian Gauvrit, spécialiste des herbicides à l'Inra de Dijon. Dans le midi de la France, où le phénomène vient tout juste d'être vérifié expérimentalement, plusieurs souches de ray-grass (une herbe qui peut être utilisée comme fourrage) ont déjà développé des résistances au glyphosate, tout comme la vergerette ou érigeron.

Le développement de résistances est un phénomène naturel qui ne surprend pas les spécialistes. En 1997, une étude publiée dans une revue spécialisée (Weed Technology) avait pourtant bien imprudemment avancé que « les mutations qui confèrent la résistance au glyphosate sont tellement complexes qu'elles ne sont pas susceptibles d'être copiées par la nature ». Sur les autres continents, des souches résistantes sont apparues chez des espèces ayant un fort développement et donc susceptibles de concurrencer les espèces cultivées. C'est le cas notamment du sorgho d'Alep, de l'éleusine et de deux espèces d'ambroisie et d'amarante.

Nouvelles semences

La montée des résistances n'est pas contestée par les semenciers eux-mêmes. C'est ainsi que Monsanto travaille à la mise au point de plantes OGM résistantes à un autre herbicide déjà sur le marché : le Dicamba. Une étude publiée dans le même numéro de la revue Science annonce que les semences de ces nouveaux OGM pourraient être commercialisées d'ici quatre ou cinq ans. Ces recherches pourraient permettre de « sauver » le glyphosate, un herbicide plus efficace, moins polluant et moins toxique que ses concurrents, dont la plupart ne sont presque plus utilisés. Il y a dix ans, les agriculteurs produisant du soja utilisaient vingt herbicides différents. Or, aujourd'hui, selon une étude réalisée dans le Midwest par des chercheurs de la firme Syngenta, la moitié d'entre eux n'utilisent plus que du glyphosate.

À défaut de pouvoir disposer d'un substitut au glyphosate, les agriculteurs pourraient être tentés d'utiliser ce dernier à forte dose, ce qui ne ferait que retarder l'apparition de résistances. La meilleure solution consiste donc à pratiquer une rotation des cultures ou des herbicides qui évite d'utiliser le glyphosate tous les ans sur une même parcelle.

Pour les OGM dotés d'un gène insecticide qui représentent le quart des cultures transgéniques dans le monde, aucun phénomène de résistance n'a encore été signalé chez les insectes. Des mesures sont prises comme l'obligation de préserver à l'intérieur de la parcelle OGM plusieurs bandes de maïs non génétiquement modifié afin d'éviter la sélection des souches d'insectes résistantes à la molécule insecticide. La surveillance reste néanmoins maximum.

canardos
 
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Message par chuck » 12 Juin 2007, 10:31

J'entends d'ici les écolos qui ne vont pas hésiter à trouver dans ceci une "preuve" que les "gènes" de résistance à un herbicide se sont transmis des semences OGM aux mauvaises herbes.

Que répondre à ce genre de raccourci qui ne devrait pas tarder à arriver ? Je ne suis pas sur que l'argument de l'utilisation d'un seul herbicide soit très convaincant à leurs yeux.
chuck
 
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Message par canardos » 12 Juin 2007, 10:49

que cela n'a rien à voir...

en effet les transgenes sont accompagnés de marqueurs les identifiant...si un tel transgene passait d'une plante gm à une plante non gm, son marqueur passerait aussi, et on pourrait dire qu'effectivement c'est bien la plante gm résistante au glysophate qui a transmis la résistance...

mais pour cela il faudrait une pollinisation croisée entre la mauvaise herbe et la plante cultivée, donc que les deux especes soient suffisamment proches pour etre interfécondes....parce que la transmission d'un gene de plante à plante par l'intermédiaire de bactérie, c'est un phénomène extremement improbable qui ne s'est jamais produit, sauf dans les bidonnages et hoax des anti-ogm (voir le fil ogm info ou intox)

or des mauvaises herbes suffisamment proches d'une plante gm pour etre interfécondes, je crois qu'il n'y a que la paire colza -moutarde. un cas de transmission d'un transgene entre un colza gm et une moutarde a été observé jusqu'à présent en 2005....un seul...et il ne s'est pas diffusé...

m'enfin, perso, je considere qu'autant les plantes gm produisant une toxine insecticide et permettant de de se passer d'insecticides (y compris des insecticides bio) sont écologiques car elles protègent les pollinisateurs et ne tuent que les aprasites de la plantes, autant j'ai les plus grands doutes sur les plantes gm résistant aux pesticides car elles permettent de se servir de pesticides à large spectre dont l'effet sur l'environnement et la santé est parfois tout aussi nocif que les pesticides variés qu'ils remplacent...
canardos
 
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Message par Apfelstrudel » 12 Juin 2007, 11:00

Si je comprends bien, il n'y a que deux sortes de plantes OGM cultivées : celles possédant un gène leur permettant de produire un insecticide, et celle qui ont été modifiées pour résister à un herbicide comme le round up, permettant d'en asperger les champs.
Ou est-ce qu'il ya autre chose ?
Apfelstrudel
 
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Message par canardos » 12 Juin 2007, 11:03

oui, il y en a un paquet d'autres....mais ces deux catégories la font 99% des ogm cultivés....

et les ogm résistant aux pesticides, la grande majorité de ces 99%...
canardos
 
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Message par Louis » 12 Juin 2007, 11:54

(chuck @ mardi 12 juin 2007 à 11:31 a écrit : J'entends d'ici les écolos qui ne vont pas hésiter à trouver dans ceci une "preuve" que les "gènes" de résistance à un herbicide se sont transmis des semences OGM aux mauvaises herbes.

Que répondre à ce genre de raccourci qui ne devrait pas tarder à arriver ? Je ne suis pas sur que l'argument de l'utilisation d'un seul herbicide soit très convaincant à leurs yeux.

Ils disent plutot qu'on ferait mieux de savoir POURQUOI ces résistances se multiplient (alors que quand ils avaient suggéré que c'était un risque de ce genre de PGM, on leur avait ri au nez) plutot que de faire le pari osé de multiplier les variété d'insecticides (au risque de multiplier les résistances)

Louis
 
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Message par canardos » 12 Juin 2007, 14:03

tu dis n'importe quoi, louis, on sait parfaitement pourquoi les résistances à un pesticide ou un insecticide finissent par apparaitre. et on le savait depuis le début. Ogm ou pas, dans l'univers darwinien, tot ou tard, les bacteries les plantes et les insectes comme d'ailleurs toutes les formes de vie finissent par acquérir une résistance face à n'importe quelle toxine, sauf si ils disparaissent avant d'en avoir eu le temps....

le meme probleme se pose pour tous les insecticides et tous les pesticides, pour les antibiotiques, et cela sans parler le moins du monde d'ogm..

c'est simplement le jeu darwinien des mutations et de la sélection naturelle.

tot ou tard une mutation nouvelle conferant cette résistance apparait, et par le jeu de la sélection naturelle cette mutation qui confere un avantage evolutif puisqu'elle permet de survivre au pesticide, se répand...

c'est pourquoi les recommandations de culture pour les ogm résistant aux pesticides consiste à laisser dans chaque champ d'ogm des zones non traitées afin que les mauvaises herbes non résistantes ne disparaissent pas et que leur présence empeche l'arrivée de mauvaises herbes résistantes.

pour les plantes gm produisant une toxine insecticides il est recommandé d'incorporer à la fois plusieurs genes produisant des toxines differentes afin que l'apparition de la résitance à l'une de ces toxines ne confere pas d'avantage évolutif à l'insecte concerné..

donc louis arrete de d'essayer de faire peur à propos d'un danger soit-disant ignoré...tu sais parfaitement que les risques de diffusion des transgene de résistance aux pesticides à d'autres plantes que la plante gm sont infimes meme si les anti-ogm multiplie les hoax et les bidonnages de plus en plus honteux et grossiers ...tout ça pour condamner la "technoscience" et precher le retour à la vie de chasseur cueilleur au nom du principe de précaution absolu poussé à un degré caricatural...

canardos
 
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Message par Louis » 12 Juin 2007, 14:35

a écrit :tu dis n'importe quoi, louis, on sait parfaitement pourquoi les résistances à un pesticide ou un insecticide finissent par apparaitre. et on le savait depuis le début. Ogm ou pas, dans l'univers darwinien, tot ou tard, les bacteries les plantes et les insectes comme d'ailleurs toutes les formes de vie finissent par acquérir une résistance face à n'importe quelle toxine, sauf si ils disparaissent avant d'en avoir eu le temps....


Cher canardos, il faudrait peut etre que tu t'informe chez les scientifiques anti ogm plutot que de lire les dépliants commerciaux de montsanto... On sait parfaitement pourquoi, on ne sait pas exactement comment, et pourquoi ça arrive plus vite que prévu

Le laboratoire de recherche de greenpeace a déja trouvé pourquoi les insectes devenaient si vite résistants aux insecticides... Comme ils n'ont pas les moyens financiers des basf ou autres monsanto, ils mettrons un peu plus de temps, mais normalement ils trouverons

a écrit :en effet les transgenes sont accompagnés de marqueurs les identifiant...si un tel transgene passait d'une plante gm à une plante non gm, son marqueur passerait aussi, et on pourrait dire qu'effectivement c'est bien la plante gm résistante au glysophate qui a transmis la résistance...


Quelle expérience le prouve ? Et dans ce cas, peut on dire que si il y a transfert du génre marqueur, cela prouve le transfert du géne d'intéret ?


Louis
 
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Message par canardos » 12 Juin 2007, 15:00

tout de suite l'insulte cher louis...tsss...les dépliants commercials de Monsanto.... manière de dire que je suis vendu...tu t'énerves et cela dessert ce qui te tient lieu d'argumentation...

je te répondrai quand meme sur le fond, cette apparition de résistance n'arrive pas plus vite que prévu...

je te signale d'ailleurs que dans cet article, on parlait d'une résistance à un pesticide de synthese, pas de d'une résistance à une toxine produite par un ogm, ce que tu ne sembles pas avoir compris...

rien ne permet de dire qu'une résistance au round-up s'est developpé plus vite que la résistance à n'importe quel autre pesticides...

et rien ne permet de dire que la résistance à des toxines Bt incorporée dans des plantes GM se soit developpée spécialement vite chez les insectes...d'ailleurs quand les agriculteurs bio utilisent massivement l'épandage de toxines BTcomme insecticide naturel il prennent tout autant le risque de faire apparaitre de telles résistances..

au contraire , dans le cas des ogm de derniere génération, comme le signalait Houdebine, le fait d'incorporer des transgenes produisant plusieurs toxines Bt differentes à la fois dans des plantes permettait de se prémunir efficacement contre l'apparition de résistances.

par exemple si des transgenes produisant trois toxines sont introduits dans un mais gm, la résistance à une ou deux de ces trois toxine ne conferera aucun avantage sélectif à l'insecte qui mangera la plante et il mourra quand meme.
c'est un peu comme quand on administre un coktail d'antibiotiques.
Seule la résistance simultanée aux troix toxine,s ensemble de mutations extremement improbable, lui conferera un avantage sélectif. Les ogm dans ce cas d'especes sont doublement écologiques, evitant à la fois la mort d'autres insectes que ceux qui mangent la tige de la plante, car il n'y a pas de toxine dans le pollen, evitant l'utilisation d'insecticides de synthèse nocifs, et retardant l'apparition de résistances.

un dernier point...des biologistes anti-ogm...y en a pas beaucoup...

et j'ai lu leurs articles, je les ai meme mis sur ce forum...

mais puisque tu dis que Greenpeace a trouvé la raison de la diffusion si rapide de résistance, peux tu mettre leur article en quote...

serais tu en train d'insinuer qu'il y aurait eu un quelconque transfert de genes...sans bien sur en apporter la moindre preuve...
canardos
 
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Message par canardos » 12 Juin 2007, 15:40

(Louis @ mardi 12 juin 2007 à 15:35 a écrit :

a écrit :en effet les transgenes sont accompagnés de marqueurs les identifiant...si un tel transgene passait d'une plante gm à une plante non gm, son marqueur passerait aussi, et on pourrait dire qu'effectivement c'est bien la plante gm résistante au glysophate qui a transmis la résistance...


Quelle expérience le prouve ? Et dans ce cas, peut on dire que si il y a transfert du génre marqueur, cela prouve le transfert du géne d'intéret ?

quelle experience? tout simplement on n'a jamais retrouvé ces marqueurs dans le genome des mauvaises herbes, y compris celles qui ont developpé une résistance au round up...à l'exception du cas colza moutarde une plante de la meme famille, evoqué plus haut...or on les recherhe systematiquement car ils ont été mis la pour ça...

maintenant si on trouvait un de ces marqueurs cela prouverait le transfert du gene d'interet...pas forcement sous une forme fonctionnelle...cela prouverait donc une hybridation...
canardos
 
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