Bon, je réponds à un vieux message mais ça ne sert à rien d'aller plus vite que la musique (il ne date "que" d'hier matin)... D'abord sur le ton employé, césame :
a écrit :je ne suis pas un "yaka", le YAKA il s'est cassé le cul, entre autre, à faire des difs internes ( si tu sais un tant soit peu ce que ça représente , en terme de perte d'emploi si tu te fais choper ) (...)
Je ne suis pas un donneur de leçon, mon ton n'est pas péremptoire, j'ai voté LO depuis que j'ai le droit de vote, sur une base politique
Je ne me permettrai pas de mettre en doute ni ta bonne foi, ni ton dévouement, ni encore moins tes qualités de militant qui sont toutes sans doute bien supérieures aux miennes. Je le pense vraiment ! Mais sur le ton que tu emploie, avec des "Monsieur", des "J'attends", etc... et sur tes mises en demeure qui, tu le sais bien, n'ont aucun effet sur ce genre de forum (ne serait-ce que parce qu'il est "non officiel" et que chacun n'y représente que soi-même), je maintiens que ton attitude est celle d'un donneur de leçons. Et si tu nous prend tous de haut je ne vois pas pourquoi on devrait te laisser gueuler tout seul. Cette appréciation vaut aussi pour yaka number one.
Maintenant il me semble que sur ce fil personne n'a répondu à ça :
a écrit :Que penser de la décision de LO de présenter Arlette aux élections présidentielles presque un an avant, alors qu'il y avait des "tentatives" de rapprochement à la gauche de la gauche pour essayer, je dis bien essayer, de trouver un candidat commun pour une plate-forme commune ?
Justement parlons-en ! Ces "tentatives de rapprochement à la gauche de la gauche", ce sont les comités anti-libéraux, issus des "comité du non" au projet de constitution européenne. Ils rassemblaient des militants du PCF (qui s'y est investi massivement, de la LCR (et même au début la LCR dans son entier), du PS (Mélanchon et quelques fabiusiens de gauche mais pas Fabius, vieux routard assez intelligent pour garder ses distances avec ce machin), quelques écolos, quelques autres anti-libéraux et alternatifs divers (dont ATTAC), des bovéistes (certains disent des "bovins"), des personnalités liées au PS ou au PCF comme Clémentine Autain ou farouchement indépendants comme Michel Onfray, quelques anarchistes, etc... Sur le papier beaucoup de monde, dans les faits une majorité absolue de militants du PCF, même si il existait des divisions chez ceux-là, puis une forte minorité de la LCR (également divisée soi dit en passant), et tout un tas d'autres en très petit nombre et qui se tirent dans les pattes, appelons les les "anti-partis".
Le seul ciment qui les liaient était un refus du projet de constitution européenne. Or non seulement ils ne représentaient pas "tout" le "non de gauche", puisque LO et le PT n'en étaient pas, pour des raisons différentes d'ailleurs (LO avait pronostiqué, à raison comme on le verra, que ce rassemblement n'était qu'un feu de paille et achopperait sur la question des élections, quant au PT il faisait son propre rassemblement sur une base beaucoup plus anti-union européenne avec des personnalités de la gauche républicaine et radicale, dans un élan patriotique qui a ensuite porté la formidable campagne de Gérard Schivardi et son score... impressionant !!!). Mais ils ne représentaient sûrement pas tout le "non" tout court, qui était en grande partie beaucoup plus chauvin et souverainiste - FN, MPF, droite de l'UMP, MRC etc... J'incline à penser que la victoire du "non" doit plus à ceux-là et à la démagogie sur le "plombier polonais" qu'au petit "non" de gauche. En fait ce "non de gauche" n'avait rien d'un ciment et une fois passée cette campagne, la "dynamique" n'a plus fonctionné.
Notons qu'au moment ou Arlette a annoncé qu'elle serait candidates aux présidentielles, la LCR suspendait encore sa décision à ce qui sortirait de ces comités. Jouer le jeu de "l'unité" avec un partenaire comme le PCF qui ne souhaitait pas rompre avec le PS nous semblait une bévue et c'est tout naturellement que LO a refusé d'entrer dans ce cirque. Mais même si je pense que cette décision était la bonne, j'approuve complètement la décision qu'a prise finalement la majorité de la LCR et son représentant Olivier Besancenot de conditionner la continuation de cette aventure à une position claire de ne pas aller à la soupe gouvernementale sous la direction du PS. Vu ce qu'étaient en réalité ces "comités anti-libéraux", c'était le seul moyen de marquer sa volonté d'indépendance vis-à-vis du PS, qui entamait à ce moment ses primaires avec trois candidats plus sociaux-libéraux les uns que les autres : Fabius, Stauss-Kahn et Royal ! Donc la LCR a commencé la campagne d'Olivier Besancenot sur cette ligne "unité mais pas à n'importe quel prix". Les comités ont sans surprise élu avec une grosse majorité Marie-Georges Buffet pour les représenter, ce qui a démontré assez clairement que ce cirque ne pouvait plus durer. Il a quand même duré encore un peu avec le lancement de la campagne de José Bové, désigné in-extremis par tout les "anti-partis", qui ont démontré de façon éclatante ce que signifiait "unité" pour eux.
Résultat des courses (ou plutôt du premier tour des élections) : Besancenot est le seul à bien s'en sortir de ce cirque "unitaire", justement parce qu'il ne s'est pas laissé dicter sa loi par le PS. LO a eu une ligne encore plus claire là-dessus, mais le vote utile n'a laissé la place finalement qu'à un seul candidat à la gauche de la gauche et LO s'est ramassé son plus bas score. Parce que contrairement aux rêves d'unité de l'extrême gauche, les travailleurs votent encore majoritairement "utile" c'est à dire PS. C'est à nous de démontrer que le PS n'a rien à leur offrir, et cet impératif est plus important qu'une pseudo-unité de la "gauche de la gauche" qui n'aurait pour seule conséquence que de se trainer perpétuellement le boulet des illusions réformistes.
Bon, voila, j'ai été un peu long et je laisse d'autres corriger les inexactitudes ou les erreurs qu'il y aura dans ce message mais voila ce que je pense.