GREVE AUX ETATS-UNIS

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Message par BuenaventurayAndreu » 25 Sep 2007, 16:26

Une grève colossale touche les usines General Motors , 73 000 ( !!! ) travailleurs ont été envoyés sur les piquets de grève , pour la défense de leur emploi et de leur couverture maladie

a écrit : Dans la grève chez GM, les deux côtés voient la croisée des chemins

Le syndicat United Automobile Workers a brandi son arme la plus puissante contre General Motors hier, en envoyant 73 000 travailleurs vers les piquets de grève dans sa première grève nationale chez GM depuis 1970.

The United Automobile Workers union wielded its most potent weapon against General Motors yesterday, sending 73,000 workers to picket lines in its first national strike at G.M. since 1970.

Les dirigeants syndicaux ont déclaré qu'ils n'avaient pas le choix parce que General Motors refuse d'accepter les demandes du syndicat pour la protection des emplois et des avantages des salariés.
(...)
La durée de la grève peut dépendre des réponses à deux questions cruciales : combien de temps l'UAW peut-elle se permettre d'arrêter le travail ? Et combien de temps GM peuvent-ils supporter une grève ? Alors qu'une grève indéfinie poserait des risques aux deux parties, chacune a pris la décision calculée qu'elle a plus à gagner en adoptant une position dure.




a écrit : Un conflit de plusieurs semaines chez General Motors ferait tomber l'économie américaine dans la récession
LE MONDE | 25.09.07 | 09h54

Déjà menacée par la récession du fait de la crise immobilière, l'économie américaine serait touchée de plein fouet par une grève longue et dure chez General Motors (GM).

Selon une étude publiée lundi 24 septembre par la banque Merrill Lynch, si le conflit, le premier de cette ampleur depuis trente-sept ans, se prolonge un mois ou plus, cela se traduira par un recul d'au moins 1 % de la croissance en rythme annuel au quatrième trimestre.



Mark Zandi, économiste en chef d'Economy.com, est encore plus alarmiste. Il estime qu'au-delà d'un mois d'arrêt de travail, "provoquant sans doute par solidarité des grèves aussi chez Ford et Chrysler, une récession est fort probable dans une économie déjà très affaiblie".

Les effets d'un mouvement long se feraient sentir encore des mois après la fin du conflit par son impact sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, notamment dans le nord du pays et la région des grands lacs, où se trouvent la majorité des 82usines et des sous-traitants de GM.

LE PRÉCÉDENT DE 1970

La grève de 1970 avait duré 67 jours tandis que celle de 1998, plus limitée puisque deux usines à Flint dans le Michigan avaient été bloquées, s'était déroulée sur 54 jours.

Selon Merrill Lynch, la grève de 1970, qui avait concerné 400 000 salariés en Amérique du Nord, avait coûté entre 1,5 et 2 points de croissance, en rythme annuel, au quatrième trimestre et nettement amplifié une récession qui venait juste de commencer.

En 1998, l'impact avait été plus limité dans une économie alors en pleine expansion, mais le conflit avait néanmoins fini par bloquer peu à peu la production automobile américaine et avait coûté environ 1 point de croissance en rythme annuel au troisième trimestre.

Pour ce qui est de l'impact sur les comptes de GM, les analystes soulignent que les constructeurs américains ont fait des efforts considérables pour réduire leurs stocks de véhicules. Cela les rend d'autant plus vulnérables à un conflit long.

GM pourrait supporter, selon les analystes, sans trop de dommages une grève de deux à trois semaines, qui dans un premier temps lui coûterait "seulement" 100 millions de dollars par jour (71 lions d'euros).

Ensuite, les conséquences commerciales pourraient être considérables car les stocks des nouveaux véhicules, ceux qui se vendent le mieux, sont faibles.

Éric Leser
BuenaventurayAndreu
 
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Message par BuenaventurayAndreu » 25 Sep 2007, 16:36

a écrit : Etats-Unis: Grève chez GM faute d'un accord avec le syndicat automobile UAW
Il y a 19 heures

DETROIT (AFP) — Près de 73.000 employés du constructeur automobile General Motors ont entamé lundi un mouvement de grève aux Etats-Unis, faute de pouvoir finaliser un renouvellement du contrat salarial d'entreprise après plusieurs semaines de négociations.

Il s'agit du premier mouvement de grève chez GM depuis 1998, mouvement qui avait coûté 2 milliards de dollars à GM après 53 jours de blocage.

La grève a eu un impact immédiat au Canada voisin, où une sine a du fermer ses portes et où quatre autres devrait suivre prochainement. Avec les sous-traitants, 100.000 personnes travaillent pour GM dans ce pays.

Le syndicat UAW avait lancé dans la nuit un appel à la grève pour 11H00 locales (15H00 GMT) malgré de récentes avancées dans les négociations.

Les deux parties discutaient depuis des semaines pour renouveler le contrat salarial d'entreprise noué en 2003 et arrivé à expiration le 14 septembre. Après cette date-butoir, syndicat et direction avaient continué à discuter, l'ancien contrat salarial étant reconduit d'heure en heure.

Au coeur des âpres discussions figurait la question de la protection sociale des 460.000 retraités du groupe et de leurs conjoints, mais le patron de l'UAW Ron Gettelginfer a déclaré lundi, lors d'une conférence de presse, que le désaccord ne portait pas sur ce dossier à l'heure actuelle.

M. Gettelfinger a indiqué que sa préoccupation centrale était "la sécurité de l'emploi". Il a indiqué que son syndicat était prêt à retourner immédiatement à la table des négociations. "Mais vu notre état d'esprit actuel, nous attendons de la direction qu'elle se décide de manière très rapide sur les questions sensibles qui restent à résoudre", a-t-il mis en garde.

Sur le volet santé des retraités, qui représente des engagements de 50 milliards de dollars pour GM, la direction voudrait imposer un changement historique au syndicat: l'arrêt de la prise en charge de ces frais par le constructeur, dont les obligations seraient reprises par un fonds commun de placement financé en actions GM.

Ce mode de financement est très mal vu par l'UAW, qui a en mémoire la faillite retentissante du courtier en énergie Enron en 2001, dont le fonds de gestion des retraites des salariés avait été réduit à néant.

L'action GM évoluait dans le vert malgré la grève (+0,43% à 35,09 dollars vers 15H45 GMT), le marché restant optimiste sur l'issue de la crise: GM est en trop mauvaise posture pour se permettre une grève dure.

"Nous pensons toujours que GM et l'UAW vont boucler un accord prochainement", a estimé l'agence de notation Standard and Poor's. "En dépit de la grève aujourd'hui, nous pensons que les deux parties vont continuer de négocier". "Une grève prolongée achèverait GM et ce n'est pas dans l'intérêt du syndicat", a indiqué à l'AFP Dana Johnson, économiste chez Comerica Bank.

La direction de GM s'est dit "déçue" de ce recours à la grève et a exprimé son espoir de finaliser "un accord ensemble qui permette de s'adapter aux défis de concurrence auxquels nous faisons face".

L'UAW reproche à la direction de GM d'exiger trop de concessions salariales pour aligner la compétitivité de groupe sur celle des constructeurs asiatiques. Ces derniers détiennent désormais 50% du marché automobile américain après leur montée en puissance des dernières années.

"Nous sommes choqués et déçus que GM n'ait pas voulu reconnaître ni apprécier la contribution de nos membres au cours des quatre dernières années", a déclaré M. Gettelfinger.

"Nos membres ont fourni des efforts extraordinaires à chaque fois que le groupe a rencontré des difficultés", a-t-il poursuivi, faisant référence aux concessions déjà lâchées par l'UAW: réductions de salaires et départs volontaires pour supprimer 30.000 emplois et fermer une dizaine d'usines depuis 2005.

"Il faut que ce soit donnant-donnant", selon le syndicaliste. Jusqu'ici, "la direction a voulu nous rencontrer à conditions que nous lâchions quelque chose. Mais quand il s'agit de rendre, ça devient plus difficile", a-t-il déploré.

Un accord entre GM et le syndicat de l'automobile doit servir de base de travail pour les négociations à venir entre Ford, Chrysler et l'UAW. Au total, les trois grands de Detroit ont perdu 25 milliards de dollars depuis 2005.
BuenaventurayAndreu
 
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Message par BuenaventurayAndreu » 25 Sep 2007, 16:43

Le syndicat des Camionneurs , l'International Brotherhood of Teamsters , a annoncé qu'ils refuseraient de briser les piquets de grève pour assurer les livraisons à GM
BuenaventurayAndreu
 
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Message par Vérié » 25 Sep 2007, 17:12

Je me méfie un peu du commentaire qui affirme que la grève ferait chuter l'économie américaine. Il peut très bien s'agir d'un chantage classique sur les syndicats. Et aussi de vouloir leur faire porter la responsabilité des conséquences de la crise des subprimes.

Cela-dit, la lutte de classe et la résistance des exploités peut dans certaines circonstances aggraver la crise du capitalisme. Et il n'y a même que la lutte de classe, et sa phase la plus radicale, la révolution, qui peut y mettre un terme définitif.
Vérié
 
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Message par BuenaventurayAndreu » 25 Sep 2007, 17:16

(Vérié @ mardi 25 septembre 2007 à 18:12 a écrit : Je me méfie un peu du commentaire qui affirme que la grève ferait chuter l'économie américaine. Il peut très bien s'agir d'un chantage classique sur les syndicats. Et aussi de vouloir leur faire porter la responsabilité des conséquences de la crise des subprimes.


Au delà de ça , le plus important reste la lutte en elle-même , 75 000 ouvriers sur des piquets on voit pas ça tous les jours
Et puis ne serait ce que pour prouver que la lutte des classes est bien vivante chez l'Oncle Sam
;)
BuenaventurayAndreu
 
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Message par Pélagiste » 26 Sep 2007, 20:47

a écrit :
Lutte Ouvrière n°2043 du 28 septembre 2007

États-Unis - Grève et négociations chez General Motors

Aux États-Unis, le syndicat de l'automobile, l'UAW, a appelé, lundi 24 septembre, les 73 000 travailleurs de General Motors, le premier constructeur automobile mondial, à se mettre en grève. Il s'agissait de faire pression sur la direction à l'occasion du renouvellement du contrat entre la direction et le syndicat, contrat qui va servir ensuite de modèle pour Ford et Chrysler et qui donnera le ton aux négociations dans les autres branches.

Les négociations sur ce nouveau contrat durent déjà depuis des mois. Elles se sont même poursuivies depuis plus d'une semaine au-delà de l'expiration de l'ancien contrat et l'UAW avait donné jusqu'à lundi 24 septembre, 11 heures du matin, à la direction pour signer le nouvel accord, sous peine de grève.

Quelles étaient les exigences du syndicat ? Il est difficile de le savoir car celui-ci n'a absolument pas tenu au courant les travailleurs du déroulement et du contenu des négociations. Mais d'après les fuites rapportées par la presse, le conflit ne portait pas sur les sacrifices que la direction a exigés en matière de couverture médicale des retraités, pourtant garantie à vie depuis 1964 et dont elle aurait réussi à se débarrasser en en transférant la gestion au syndicat. La direction devrait verser une somme importante en une fois pour alimenter le fonds. Mais ce sera pour elle une excellente affaire qui pourrait lui faire économiser, selon les analystes de Wall Street, quelque 3 milliards de dollars par an ! C'est maintenant le fonds appelé VEBA (Association volontaire d'employés bénéficiaires), alimenté par des cotisations importantes des travailleurs et des retraités, et sous la responsabilité du syndicat, qui devrait assurer la couverture sociale. Mais il garantirait d'autant moins ses prestations qu'il serait dépendant de la rentabilité de ses placements boursiers. D'ailleurs de tels VEBA, mis en place dans d'autres entreprises, ont déjà connu la faillite.

Il s'agit donc d'une remise en cause considérable des droits des salariés et retraités. On ignore encore quelle autre concession l'UAW a bien pu accepter, en particulier sur les salaires. Mais l'argument essentiel utilisé par le syndicat est qu'il faut sauver les emplois et empêcher les délocalisations. Or il semble bien que c'est sur ce chapitre que la négociation a achoppé le 24 septembre.

Pourtant les promesses de GM en la matière n'engagent pas les constructeurs automobiles à grand-chose. Depuis 1982 chaque contrat promet la sauvegarde des emplois pour aider l'UAW à faire accepter des sacrifices supplémentaires aux travailleurs dans tous les domaines, sur les conditions de travail, les cadences, les salaires, les prestations sociales, etc. Et pendant ce temps les effectifs n'ont cessé de diminuer. Rien que depuis 1990, le nombre des travailleurs de l'automobile couverts par les contrats garantissant la sauvegarde des emplois est passé de 463 000 à 178 000 !

Les dirigeants de l'UAW, qui protestent de leur loyauté envers leur «  partenaire », se vantant même d'avoir permis à l'entreprise d'économiser des milliards de dollars, se sont sentis trahis par la direction de GM, qui refusait de promettre quoi que ce soit en échange des sacrifices consentis. Mais c'était aussi une mise en scène pour démontrer aux travailleurs que la détermination des négociateurs syndicaux n'a pas faibli et que le contrat ainsi arraché de haute lutte ne peut pas être amélioré.

En tout cas un accord a été trouvé en 48 heures et le PDG de GM, Wagoner, a rendu hommage aux responsables syndicaux, en affirmant que c'était la négociation la plus difficile qu'il ait connue. Reste maintenant à savoir si les travailleurs vont être dupes des grandes manœuvres syndicat-patron menées contre eux, s'ils vont accepter de cesser la grève qu'ils viennent à peine de démarrer et s'ils vont accepter de ratifier ce nouveau contrat, qui doit être soumis à leur vote.

Dominique CHABLIS
Pélagiste
 
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Message par Ottokar » 26 Sep 2007, 21:35

Plus fort qu'Einstein, Pélagiste poste le 26 septembre un article de la LO du 28 ! :D
Ottokar
 
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Message par artza » 27 Sep 2007, 06:26

(Ottokar @ mercredi 26 septembre 2007 à 22:35 a écrit : Plus fort qu'Einstein, Pélagiste poste le 26 septembre un article de la LO du 28 ! :D
Ca c'est le privilège d'être parisien.

Ainsi j'ai lu hier soir Le Monde et Le Canard enchaîné d'aujourd'hui :D

Encore une preuve si l'en était besoin de la colonisation du Midi, pardon de l'Occitanie :D
artza
 
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Message par Vérié » 27 Sep 2007, 15:44

Selon Libération de ce matin, les ouvriers auraient repris le travail...

Et les craintes exprimées dans l'article de LO reproduit plus haut étaient hélas justifiées. Les syndicats ont bien accepté de prendre en charge la gestion d'un fond de couverture médicale en échange d'une promesse de maintien de l'emploi et de non délocalisation pendant 4 ans...

Tout se passe donc comme si les patrons avaient utilisé la menace de délocalisation pour faire passer leur projet de se débarraser de cette caisse maladie. Avec la complicité des bureaucrates syndicaux qui vont prétendre avoir obtenu des garanties.
Vérié
 
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