Une grève colossale touche les usines General Motors , 73 000 ( !!! ) travailleurs ont été envoyés sur les piquets de grève , pour la défense de leur emploi et de leur couverture maladie
a écrit : Dans la grève chez GM, les deux côtés voient la croisée des chemins
Le syndicat United Automobile Workers a brandi son arme la plus puissante contre General Motors hier, en envoyant 73 000 travailleurs vers les piquets de grève dans sa première grève nationale chez GM depuis 1970.
The United Automobile Workers union wielded its most potent weapon against General Motors yesterday, sending 73,000 workers to picket lines in its first national strike at G.M. since 1970.
Les dirigeants syndicaux ont déclaré qu'ils n'avaient pas le choix parce que General Motors refuse d'accepter les demandes du syndicat pour la protection des emplois et des avantages des salariés.
(...)
La durée de la grève peut dépendre des réponses à deux questions cruciales : combien de temps l'UAW peut-elle se permettre d'arrêter le travail ? Et combien de temps GM peuvent-ils supporter une grève ? Alors qu'une grève indéfinie poserait des risques aux deux parties, chacune a pris la décision calculée qu'elle a plus à gagner en adoptant une position dure.
a écrit : Un conflit de plusieurs semaines chez General Motors ferait tomber l'économie américaine dans la récession
LE MONDE | 25.09.07 | 09h54
Déjà menacée par la récession du fait de la crise immobilière, l'économie américaine serait touchée de plein fouet par une grève longue et dure chez General Motors (GM).
Selon une étude publiée lundi 24 septembre par la banque Merrill Lynch, si le conflit, le premier de cette ampleur depuis trente-sept ans, se prolonge un mois ou plus, cela se traduira par un recul d'au moins 1 % de la croissance en rythme annuel au quatrième trimestre.
Mark Zandi, économiste en chef d'Economy.com, est encore plus alarmiste. Il estime qu'au-delà d'un mois d'arrêt de travail, "provoquant sans doute par solidarité des grèves aussi chez Ford et Chrysler, une récession est fort probable dans une économie déjà très affaiblie".
Les effets d'un mouvement long se feraient sentir encore des mois après la fin du conflit par son impact sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, notamment dans le nord du pays et la région des grands lacs, où se trouvent la majorité des 82usines et des sous-traitants de GM.
LE PRÉCÉDENT DE 1970
La grève de 1970 avait duré 67 jours tandis que celle de 1998, plus limitée puisque deux usines à Flint dans le Michigan avaient été bloquées, s'était déroulée sur 54 jours.
Selon Merrill Lynch, la grève de 1970, qui avait concerné 400 000 salariés en Amérique du Nord, avait coûté entre 1,5 et 2 points de croissance, en rythme annuel, au quatrième trimestre et nettement amplifié une récession qui venait juste de commencer.
En 1998, l'impact avait été plus limité dans une économie alors en pleine expansion, mais le conflit avait néanmoins fini par bloquer peu à peu la production automobile américaine et avait coûté environ 1 point de croissance en rythme annuel au troisième trimestre.
Pour ce qui est de l'impact sur les comptes de GM, les analystes soulignent que les constructeurs américains ont fait des efforts considérables pour réduire leurs stocks de véhicules. Cela les rend d'autant plus vulnérables à un conflit long.
GM pourrait supporter, selon les analystes, sans trop de dommages une grève de deux à trois semaines, qui dans un premier temps lui coûterait "seulement" 100 millions de dollars par jour (71 lions d'euros).
Ensuite, les conséquences commerciales pourraient être considérables car les stocks des nouveaux véhicules, ceux qui se vendent le mieux, sont faibles.
Éric Leser