(Wapi @ lundi 1 octobre 2007 à 13:44 a écrit : Mais enfin ... pour l'instant la ligue n'a pas encore commencé à organiser à l'échelle du pays ces dizaines ou centaines de réunions nécessaires pour prendre précisément la température de la combattivité ouvrière et du degré d'attente politique de ces nouveaux gens supposément nouvellement politisés, ni ne donne toute la publicité indispensable à cette opération.
Besancenot passe souvent à la télé, ça lui serait facile de l'annoncer si c'était clairement la politique de la Ligue aujourd'hui.
Du coup les gens qui sympathisent avec les idées de la fraction se retrouvent à deviser encore une fois de quelque chose qui n'existe pas vraiment et qui ressemble plutôt à un effet d'annonce.
Quand la LCR aura décidé d'organiser massivement ces réunions, on verra bien non ? Alors on en saura un peu plus sur quelles bases ils veulent les faire, ce qu'ils en attendent etc ... Ce qui nous permettra de mieux nous positionner et de savoir -après discussion- comment on y participera, comment on y interviendra éventuellement etc ...
Et puis franchement, je ne comprends pas bien pourquoi la fraction ne rejoint pas seule la Ligue et son entreprise de construction de grand parti anticapitaliste si elle pense qu'elle est sur le bon chemin. Difficulté à assumer jusqu'au bout sa pensée, manque de courage politique ? A vrai dire, je ne vois pas trop.
Il n'aura échapper à personne (en tous cas de tant soit peu attentif, puisque c'est à la mode) que la politique préconisée par la fraction ne consiste pas à dire que LO devrait rejoindre la Ligue et son entreprise de construction de grand parti anticapitaliste (du moins sans clarifier tout ce qui doit l'être avant). Il n'y a donc pas à s'étonner, ni à chercher des raisons cachées à ce que la fraction ne le fasse pas seule.
Du reste ce que nous discutons c'est de l'impact qu'auraient des initiatives conjointes de LO et de la LCR, pour populariser ensemble la perspective d'une riposte d'ensemble aux attaques, pour voir s'il est possible d'organiser des gens sur la base du plan d'urgence pour un parti révolutionnaire etc. Et il est bien évident que ce n'est pas du tout la même chose de discuter de l'impact d'une intervention commune LO/LCR, que du ralliement de la fraction à la politique de la ligue.
Cela dit, bien sûr, à leur échelle, les militants de la fraction (qui n'est pas qu'une agence conseil pour LO) essaieront de mettre en oeuvre ce qu'ils proposent, en participant (et pas juste en spectateurs muets et invisibles) aux initiative de la ligue. Pas pour se rallier inconditionnellement à sa politique, mais pour discuter de ce qu'il est possible ou pas de faire ensemble, et sur quelles bases politiques (mais cela seul ne saurait vraiment répondre selon nous au problème du moment qui reste la possibilité d'une politique commune de l'ensemble des révolutionnaires).
Il est tout de même étonnant que les camarades tiennent à s'affirmer attentifs, tout en ne voyant que ce qu'ils souhaitent voir.
La politique de la ligue consiste-t-elle à organiser des réunions, à prendre des initiatives? Les camarades nous assurent que non en s'appuyant sur un extrait de ce que dit Besancenot ... dans 20 minutes. Peu importe que dans sa presse, rendant compte de sa réunion de sa direction, la lcr dise qu'elle va justement multiplier les initiatives d'ici à son congrès.
Les camarades nous disent que l'on ne sait pas si la ligue veut faire un nouveau PSU antilibéral, simplement recruter, ou encore autre chose. Certes on ne sait pas finalement ce qu'elle fera. Certes il y a bien des points de délimitation de leur hypothétique futur parti qui restent à trancher. Mais on ne peut pas ne pas remarquer, surtout si on est aussi attentif qu'on le proclamme, qu'aujourd'hui la lcr affirme ne pas vouloir participer à un n-ième recomposition à la gauche de la gauche, ni simplement faire une ligue bis un peu plus grosse. C'est sur cette base, et y compris parce que la ligue s'affirme ouverte pour en discuter avec les courants qui le souhaiteraient que cela nous parraitrait juste que LO propose à la ligue d'ouvrir une discussion (comme il y en a déjà eu un certain nombre dans le passé).
Enfin, les camarades nous expliquent que bien sûr, on verra, éventuellement même on participera, selon ce que ça donnera. Mais qu'en tout cas nous ne voulons pas interférer dans les décision de la lcr. Et d'inventer le principe de non-ingérence entre organisations révolutionnaires. Au fond cela revient à renoncer à l'idée que les différents courants trotskystes sont les fractions d'un même et futur parti. Que la discussion, la critique et les propositions entre eux n'est pas de l'ingérence extérieure, mais le fonctionnement normal que devraient avoir entre eux des courants qui militent fondamentalement pour le même objectif. C'est au fond considérer qu'on est des boutiques concurrentes, pas forcément hostiles d'ailleurs (puisqu'on peut éprouver de la sympathie les uns pour les autres), et que chacun mène sa barque. Moi je continue à penser ce qu'on a écrit pendant des décennies, qu'il y a un mouvement trotskyste, et que la discussion, les propositions, l'exploration systématique des possibilités d'interventions communes, les bilans respectifs de ce que tentent les uns et les autres, ce devrait être le fonctionnment normal au sein de ce mouvement trotskyste. Et que l'esprit de boutique et de concurrence (même fair-play) fait justement partie des mauvais travers qu'il faut combattre parmi les révolutionnaires.