Le scandale du MEDEF

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Vérié » 11 Oct 2007, 09:46

(Félix Edmundovitch @ mercredi 10 octobre 2007 à 20:41 a écrit : 8) Qu'on pense ce que... l'on pense :roll: de Sylvia Zappi est une chose :boxing: mais bon... étant ex-JCR, et ex-LCR, elle a gardé de solides amitiés, qui font que lorsqu'elle écrit des articles, cela n'a -évidemement- rien à voir avec du trotskysme, mais bon c'est tout de même "sérieux" et bien informé (par tout ce qu'il y a de droitier et de dégénéré à la gauche de l'UMP) :17:
Ben non, je ne trouve pas que ce soit très sérieux, ni même que Zappi mette à profit sa formation marxiste (si elle en a eu une à la LCR, meme minimum) pour mieux comprendre les problèmes de société, comme le font un certain nombre de journalistes issus de l'EG.

Des infos, oui elle en a par ses ex-copains ou par certains d'entre eux, mais ça relève souvent de l'anecdote, du "tuyau" voire du people. Et elle a en permanence, comme beaucoup d'autres journalistes y compris du Monde, mais pas tous, ce souci de mettre en valeur des cotés plus ou moins "spectaculaires", "individuels" ou "originaux" de ses infos, au lieu d'essayer de dominer les problèmes. Et bien entendu, ses préjugés altèrent son jugement.

Il me semble qu'on ne peut pas mettre tous les journalistes dans le même sac et que les deux auteurs du papier sur les patrons sont autrement plus sérieux et plus distants vis à vis de l'info, que ces articles reposent sur une véritable culture sociale et de véritables recherches. Meme si bien sur l'objectivité, nous le savons, n'existe pas.
Vérié
 
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Message par Isa » 11 Oct 2007, 11:25

(Vérié @ mercredi 10 octobre 2007 à 16:02 a écrit : A signaler pour ceux qui ne les auraient pas lus : deux séries d'articles dans deux numéros du Monde (10 et 11 octobre) consacrés au scandale du MEDEF, le fonctionnement et l'histoire de l'UIMM, le financement des syndicats et la personnalité du "chatelain paternaliste"Gautier-Sauvagnac (le président de l'UIMM qui a détourné les fonds.)

L'un de ces articles ("Le scandale UIMM/10 octobre) est signé par Rémi Barroux et Michel Delberghe, deux journalistes qu'on peut qualifier de "sérieux" - rien à voir avec Sylvia Zappi ou l'ex-spécialiste autoproclamée de l'EG Ariane Chemin :hinhin:

Cet article explique que le scandale arrive au moment où le gouvernement s'apprête à négocier avec les syndicats les modalités de la formation professionnelle qui constitue une des sources les plus importantes du financement des syndicats. Et ce scandale fournit en effet, comme le signale Redsamourai l'occasion de revenir sur cette question du financement des syndicats.

(Ce n'est pas rappelé dans ces articles mais les subventions étatiques aux syndicats sont évaluées entre 500 et 900 millions par an. 14 000 fonctionnaires seraient "mis à la disposition" des syndicats et les cotisations ne représentent que
37 % du budget officiel de la CGT - budget qui ne tiendrait pas compte des permanents rémunérés par les entreprises dans le cadre des CE et aux organismes mixtes.)

Il est donc permis de se demander si cette affaire de scandale et d'éventuel financement occulte par un organe du MEDEF n'arrive pas à point pour faire pression sur les centrales syndicales à la veille de réformes anti-sociales qui risquent de susciter des réactions vigoureuses de la classe ouvrière.

Toutefois, il peut y avoir d'autres explications : rivalités au sein du MEDEF entre Parisot et le patron de l'UIMM ou tout simplement la relative indépendance de l'organisme qui a dévoilé ces détournements de fonds.

Peut-être aussi l'allusion de Gautier-Sauvagnac à une destination de ces fonds :"fluidifier les relations sociales" est-elle une menace indirecte, voire un chantage, signifiant qu'il n'entend pas plonger seul et qu'il peut mouiller des "partenaires sociaux" bien utiles dans la période actuelle. Un chantage qui peut aussi contribuer à les rendre encore plus dociles.

Quoi qu'il en soit, reste à savoir comment le pouvoir va s'y prendre pour étouffer ce scandale et éviter qu'il ne débouche sur une série d'autres scandales. :33:
Il est toujours à la Ligue Rémi Barroux ?
Isa
 
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Message par Barikad » 11 Oct 2007, 14:07

(Isa @ jeudi 11 octobre 2007 à 11:25 a écrit :
(Vérié @ mercredi 10 octobre 2007 à 16:02 a écrit : A signaler pour ceux qui ne les auraient pas lus : deux séries d'articles dans deux numéros du Monde (10 et 11 octobre) consacrés au scandale du MEDEF, le fonctionnement et l'histoire de l'UIMM, le financement des syndicats et la personnalité du "chatelain paternaliste"Gautier-Sauvagnac (le président de l'UIMM qui a détourné les fonds.)

L'un de ces articles ("Le scandale UIMM/10 octobre) est signé par Rémi Barroux et Michel Delberghe, deux journalistes qu'on peut qualifier de "sérieux" - rien à voir avec Sylvia Zappi ou l'ex-spécialiste autoproclamée de l'EG Ariane Chemin :hinhin:

Cet article explique que le scandale arrive au moment où le gouvernement s'apprête à négocier avec les syndicats les modalités de la formation professionnelle qui constitue une des sources les plus importantes du financement des syndicats. Et ce scandale fournit en effet, comme le signale Redsamourai l'occasion de revenir sur cette question du financement des syndicats.

(Ce n'est pas rappelé dans ces articles mais les subventions étatiques aux syndicats sont évaluées entre 500 et 900 millions par an. 14 000 fonctionnaires seraient "mis à la disposition" des syndicats et les cotisations ne représentent que
37 % du budget officiel de la CGT - budget qui ne tiendrait pas compte des permanents rémunérés par les entreprises dans le cadre des CE et aux organismes mixtes.)

Il est donc permis de se demander si cette affaire de scandale et d'éventuel financement occulte par un organe du MEDEF n'arrive pas à point pour faire pression sur les centrales syndicales à la veille de réformes anti-sociales qui risquent de susciter des réactions vigoureuses de la classe ouvrière.

Toutefois, il peut y avoir d'autres explications : rivalités au sein du MEDEF entre Parisot et le patron de l'UIMM ou tout simplement la relative indépendance de l'organisme qui a dévoilé ces détournements de fonds.

Peut-être aussi l'allusion de Gautier-Sauvagnac à une destination de ces fonds :"fluidifier les relations sociales" est-elle une menace indirecte, voire un chantage, signifiant qu'il n'entend pas plonger seul et qu'il peut mouiller des "partenaires sociaux" bien utiles dans la période actuelle. Un chantage qui peut aussi contribuer à les rendre encore plus dociles.

Quoi qu'il en soit, reste à savoir comment le pouvoir va s'y prendre pour étouffer ce scandale et éviter qu'il ne débouche sur une série d'autres scandales. :33:

Il est toujours à la Ligue Rémi Barroux ?
Nan
Barikad
 
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Message par redgui » 13 Oct 2007, 09:58

Le cynisme patronal dans toute splendeur...
"Rien n'interdit à ce que des versements à telle ou telle personne ou organisation soit fait en liquide plutôt qu'en chèque", il se fout vraiment de la gueule de tout le monde :boxing:

UIMM: Yvon Jacob prend la défense de Denis Gautier-Sauvagnac

PARIS (AFP) - Le président de la Fédération des industries mécaniques (FIM), Yvon Jacob, a estimé vendredi sur LCI que les versements effectués à partir des caisses de l'UIMM par Denis Gautier-Sauvagnac s'étaient inscrits "dans le cadre de la loi" régissant les organisations syndicales et patronales.


La brigade financière enquête depuis fin septembre sur des retraits suspects de grosses sommes en liquide - d'un montant total d'au moins 10 millions d'euros - effectués à la demande de M. Gautier-Sauvagnac sur des comptes de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), dont il est président. La FIM est adhérente à l'UIMM.

"Ce que je peux dire c'est que premièrement, Denis Gautier-Sauvagnac est un homme parfaitement intègre, et deuxièmement, qu'il a agi dans le cadre de la loi (Waldeck-Rousseau, ndlr) de 1884, qui régit organisations syndicales, patronales ou de salariés, qui met peu de contraintes dans la gestion et le contrôle" de ces organisations, déclare M. Jacob. "La comptabilité de nos organisations syndicales peut ne pas être publiée si tel est le choix qu'elles ont fait", signale-t-il.

"Rien n'interdit à ce que des versements à telle ou telle personne ou organisation soit fait en liquide plutôt qu'en chèque", ajoute-t-il. Par ailleurs, "il est de pratique courante à l'intérieur des entreprises comme à l'intérieur d'organisations comme l'UIMM que l'on puisse prêter de l'argent, avec un contrat signé bien entendu, pour procéder à une acquisition immobilière ou de son logement", indique M. Jacob. "C'est une pratique tout a fait courante qui n'a rien d'anormal", insiste-t-il.

Interrogé sur le fait que des députés pourraient avoir été destinataires des sommes retirées sur les comptes de l'UIMM, M. Jacob a indiqué n'avoir "jamais entendu parler de pratiques de ce genre du temps où (il) était parlementaire". Quant à d'éventuels versements à des syndicats, "je ne sais pas exactement ce qu'il en est", a-t-il déclaré. "Les personnes ou organisations qui ont reçu cet argent ne voulaient pas dire ou reconnaître qu'elle recevaient de l'argent du patronat", mais cette pratique "n'a rien d'illicite en soi", affirme Yvon Jacob.
redgui
 
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 16:05

Nous en sommes maintenant à des retraits en liquide d'un montant de 17 milions d'euros ! Dont (ou en plus je ne sais pas) 2 millions en liquide découverts récemment dans un coffre de la BNP-Paribas ouvert au nom de DGS.

Tout laisse penser que le patron de l'UIMMM s'est (bien) servi au passage, comme le montre l'histoire de son luxueux appart acheté dans des conditions douteuses, mais saurons nous un jour qui sont les syndicalistes bénéficiaires de ses largesses ?
Vérié
 
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Message par Ottokar » 16 Oct 2007, 07:30

petit billet dans l'édition électronique du Monde de ce jour :
a écrit :Hervé Le Tellier
17M d'€ de retrait de la caisse de l'UIMM pour "fluidifier" (d'où le liquide) les "relations sociales".
À ce tarif, je fluidifie qui vous voulez. Je le vaporise pour à peine plus.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 16 Oct 2007, 12:37

Aux dernières nouvelles, ce serait d'une "caisse noire" de plus de 100 millions d'euros dont disposerait l'UIMM !

-Cette caisse serait une caisse anti-grève, créée en 1968 selon le directeur de l'institut d'histoire sociale interviewé aujourd'hui sur France Inter, mais bien plus ancienne, remontant à la guerre froide, selon Le Monde.

-Cette caisse aurait servi - et servirait toujours, on peut le supposer... - à soutenir les patrons affectés par une grève, sponsoriser des politiciens (dont Giscard d'Estaing pour sa campagne présidentielle) et à "fluidifier les relations sociales".

-Selon Le Monde, ces fonds auraient servi à financer les syndicats anti-communistes à l'époque de la guerre froide.

-Le prédécesseur de Gautier-Sauvagnac a volé à son secours en affirmant, en substance, que ce fric appartenait au patronat, qu'il avait parfaitement le droit de le retirer en liquide et d'en faire ce qu'il voulait. Et que, de toute façon, ça avait toujours été comme ça.

-Gautier-Sauvagnac a néanmoins renoncé à sa fonction de négociateur officiel du MEDEF.

-Plusieurs dirigeants syndicaux (CGC, CFTC etc) ont à nouveau nié avoir reçu le moindre centime.

A suivre...
Vérié
 
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Message par Puig Antich » 16 Oct 2007, 15:16

Je crois que les dirigeants FO de la métallurgie sont pas connus pour leur progressisme. Enfin, je dis ça, je dis rien.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 16 Oct 2007, 15:17

Et surtout, je dis pas que les autres sont des révolutionnaires prolétariens, on s'entend bien :smile:
Puig Antich
 
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Message par regivanx » 16 Oct 2007, 17:26

a écrit :L'UIMM est assise sur un trésor de plusieurs centaines de millions d'euros
[ 16/10/07  ] les echos

Les retraits d'argent de l'UIMM ont été effectués, selon nos informations, depuis plusieurs fonds de réserve, dont une caisse de solidarité « antigrève » créée en 1968, au portefeuille aujourd'hui évalué à 160 millions d'euros.

[...]

Résister aux syndicats

Le plus important d'entre eux, baptisé « Epim », est une caisse de solidarité « antigrève » constituée après les événements de mai 1968 pour inciter financièrement les chefs d'entreprise à résister aux syndicats, en cas de conflit social. « Il s'agissait d'éviter la mollesse de certains patrons dans les négociations, de les encourager à la fermeté moyennant rétribution », raconte un ancien président du CNPF.

Concrètement, les entreprises versaient une cotisation spéciale à ce dispositif, de l'ordre de 0,1 % de leur masse salariale, ce qui permit de constituer, au fil des ans, une belle cagnotte. A la fin des années 1990, il se disait dans l'entourage de Jean Gandois, puis d'Ernest-Antoine Seillière, que son montant atteignait 1 milliard de francs, soit un peu plus de 150 millions d'euros. Aujourd'hui, il s'agit d'un portefeuille dont la valeur de marché s'élève à 160 millions d'euros.

« Absolument rien d'occulte »

Mais ce n'est pas tout. La cagnotte de l'UIMM se compose d'autres fonds dont la valeur comptable se chiffre en centaines de millions d'euros supplémentaires.

[...]
G. D. ET D. S.
regivanx
 
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