par Lannig » 16 Oct 2007, 20:16
Voilà ce que j'ai envoyé par mail privé à mes collègues et amis :
Bonjour chers amis et chers collègues
Je serais en grève ce jeudi 18 octobre. Sans doute me direz-vous "mais pourquoi car ce n'est que les régimes spéciaux qui sont concernés par la réforme ?"
Justement car je sais que si eux passent à la trappe maintenant, l'an prochain il sera plus facile au gouvernement et à tout le patronat de nous rajouter une couche sur les retraites soit en repoussant le nombre d'années de cotisations soit carrément l'âge de la retraite.
Mais peut-être me ferez-vous remarquer qu'en 2003, ils ne nous ont pas soutenus. Ceci est faux car j ils ont fait quelques jours de grève mais le gouvernement de l'époque, auquel participait notre président actuel, jurait ses grands dieux qu'il n'était pas question de toucher à leur régime et les confédérations syndicales allaient dans ce sens.
Mais je ne fais pas uniquement grève pour le maintien des régimes spéciaux, je fais grève pour marquer un stop à toutes les attaques que nous subissons tous depuis de nombreuses années.
C'est l'attaque contre la sécurité sociale avec la franchise que veut nous imposer le gouvernement.
c'est la baisse continuelle du pouvoir d'achat qu'il faut stopper et c'est les licenciements massifs qu'il faut définitivement faire cesser.
Mais revenons aux retraites.
Sur les retraites des régimes spéciaux d'abord. Est-ce anormal qu'un travailleur en horaire décalé avec travail de nuit ou prise de service en pleine nuit, bénéfice d'une retraite plutôt ? Et ce montant de retraite n'est pas si mirobolant que çà... Les montants (voir l'article du Monde en pièce jointe) sont très loin de ceux des députés pour laquelle il suffisait d'avoir cotisé 5 ans. Et je ne parle pas ici des retraites de ministres et autres.
Il faut revenir sur l'accord de 2003 qui a été un marché de dupes.
Sous prétexte que la durée de la vie s'allonge, il faudrait travailler plus longtemps. Mais depuis le milieu du XIXéme siècle la durée de la vie s'allonge. Au milieu du XIXéme siècle, l'espérance de vie n'était environ que de 45 ans et pourtant au fur à mesure que cette espérance augmentait, la durée du travail diminuait grâce en particulier à la lutte des travailleurs qui réussissaient à arracher au patronat une diminution du temps de travail, un temps maximum de travail dans la journée, un âge minimum et maximum pour travailler, le paiement des retraites. Ainsi l' âge minimum pour travailler n'a cessé d'augmenter (12 ans d'abord, puis 14 et enfin 16 ans actuellement) et a été imposé au patronat. Rappelons-nous que les enfants de 8 ans travaillaient encore vers la fin du XIXéme siècle.
Et dans les années 20 du XXéme siècles, beaucoup de nos parents ou grand-parents ont commencé vers 12-13 ans, parfois même plutôt.
Alors sous prétexte de l'allongement de la durée de la vie devons-nous accepter de voir s'allonger le temps de travail et pourquoi pas au point où nous en sommes le retour au travail des enfants ?
Aux dires du patronat et du gouvernement, nous ne devrions pas être tant attaché à nos acquis. Mais leur acquis a eux ? Lagardère, Pinault, Bettencourt, et consorts sont-ils prêts à lâcher les acquis sur leurs bénéfices ? Leurs fameux stock options, leur jeton de présence aux différents conseil d'administrations ?
Alors tant que eux ne céderont pas leur acquis, il n'y a aucune raison pour que nous cédions les nôtres.
Ceux ont été trop chèrement acquis par nos parents, grand-parents.
Mais je ne bats pas parce que je suis prêt de l'âge de la retraite mais aussi pour les jeunes autour de moi car je sais que si je perds un seul de mes droits alors eux auront plus de mal pour le reconquérir.
Voilà pourquoi je serai en grève jeudi prochain en espérant que celle-ci sera le départ d'un nouveau élan pour imposer nos revendications.
Je joins à ce message deux fichiers,lisez-les, faites-les circuler.
Et si mon message vous a convaincu, n'hésitez pas à le laisser traîner.