un maïs ogm Bt suspecté et innocenté

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 09 Nov 2007, 10:53

deux articles sur des étudesqui innocentent le maïs Bt MON 863 accusé sur la base d'une étude de Séralini d'etre toxique et dangereux pour la santé.

faut-il rappeler que le mais MON863 est le principal exemple perpetuellement cité par les écologistes pour dénoncer la toxicité des OGM en général !

a écrit :

Le 6 juillet 2007

[center]MON 863 : maïs OGM destiné à l'alimentation humaine suspecté puis innocenté[/center]

Par Jean-Pierre Louvet - Futura-Sciences

Le maïs OGM de Monsanto semble une cible privilégiée de critiques. En particulier, alors que les experts européens n'avaient rien trouvé à redire sur la base des dossiers fournis par le semencier, un  réexamen des données fournies avaient conduit le professeur Séralini à contester les conclusions optimistes de Monsanto et des experts européens. Il soutient en effet qu'un réexamen statistique des données initiales met en évidence des différences pondérales significatives entre les animaux nourris avec cet OGM et les témoins (les deux sexes réagissant d'ailleurs en sens inverse). Enfin il affirme qu'il existe un impact sur le foie et les reins.

Futura-Sciences s'est d'ailleurs récemment fait l'écho des conclusions de l'étude de Séralini réalisée pour le compte du CRIGEN dont il est président. Or l'European Food Safety Authority a publié dernièrement ses conclusions après avoir, à la demande de la Commission européenne, réexaminé en détail l'étude statistique de Séralini.

Ses conclusions sont sans appel comme le montrent la traduction des trois points suivants figurant dans son communiqué de presse :

  L'analyse statistique faite par les auteurs de l'article ne prend pas en compte certaines considérations statistiques importantes. Les suppositions sous-jacentes à la méthodologie statistique utilisée par les auteurs conduisent à des résultats fallacieux ;

  L'EFSA considère que l'article ne présente pas de justification solide pour mettre en question la sécurité du maïs MON 863 ;

  Les différences statistiques significatives rapportées par Monsanto, Séralini et collaborateurs. ainsi que l'EFSA sont considérées comme non pertinentes sur le plan biologique. En l'absence de tout indice que ces différences observées seraient le signe d'effets défavorables le Comité OGM ne considère pas que cet article soulève de nouveaux problèmes concernant la sécurité du maïs MON 863. C'est pourquoi le Comité OGM ne voit aucune raison pour réviser son opinion précédente selon laquelle le maïs MON 863 n'aurait pas d'effet défavorable dans le contexte de l'utilisation proposée.

L'EFSA précise qu'une réunion avait été organisée avec Séralini et les co-auteurs de l'article afin de bien comprendre leurs approches statistiques.

Concernant les variations de poids l'EFSA conclut que les suppositions sous-jacentes à la méthodologie statistique employée ne tiennent pas la route et conduiraient donc à un excès de résultats spécieux.

Concernant les différences observées dans les paramètres biologiques entre les témoins et les animaux nourris avec le maïs OGM l'EFSA fait remarquer que ces différences sont plus faibles que celles qu'on observe entre lots de rats nourris avec différentes variétés de maïs non OGM. Elles ne montrent en outre aucune relation avec des critères tels que la dose ou le sexe comme on s'y attendrait pour un effet toxique. Ceci recouvre de nombreux paramètres hématologiques, urinaires, biochimiques ainsi que le poids et la structure histologique des organes (foie, rein, rate par exemple).
Affaire à suivre !



un autre article d'un directeur de recherche à l'INRA dans la revue "agriculture et environnement".....


a écrit :

[center]OGM  un débat usurpé par les rumeurs - Le cas du Maïs MON863[/center]

Agriculture  environnement 5 juillet 2007.

Contribution de Marcel Kuntz, Directeur de recherche au CNRS, avec l’aimable autorisation de l’Association française pour l’information scientifique (AFIS)

Sous prétexte de transparence et de débat public, les opposants aux OGM se font en réalité l’écho de rumeurs, développent une théorie du complot, mettent en cause les scientifiques, tant du service public que de l’industrie, jouent avec habileté des médias, privilégient un point de vue idéologique, au détriment d’un réel débat sur les apports possibles des OGM et sur les moyens de maîtriser et contrôler cette avancée technologique.

Le cas du Maïs MON863 est de ce point de vue emblématique et mérite d’être retracé depuis le début.
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Un ravageur du maïs aurait été introduit en Europe à dessein pour favoriser les OGM

Diabrotica virgifera virgifera, plus connu sous le nom de chrysomèle du maïs, est un petit coléoptère originaire d’Amérique centrale, devenu depuis les années 60 le principal ravageur du maïs en Amérique du Nord. Il fut signalé pour la première fois en Europe en 1992 (en Serbie), puis dans d’autres pays européens, et en France en 2002. Les foyers se développent sur ce continent et, en France, le Service de la Protection des Végétaux tente d’éradiquer les foyers par traitement insecticide obligatoire des champs de maïs -dans un rayon de 10 km autour des points de capture de la chrysomèle - et par rotation des cultures sur 1 ou 2 ans, avec pour objectif de rompre le cycle de vie de l’insecte [1]. Aux Etats-Unis, la monoculture et l’apparition de mutants capable de contourner l’obstacle de la rotation ont grandement limité l’efficacité des luttes.

Le développement du maïs MON863, de type Bt, contenant la protéine insecticide cry3Bb1 [2]permettra-t-il une lutte efficace et durable ? Est-il un composant utile d’une lutte intégrée contre ce fléau ?

Pour le journal Le Monde, l’important est ailleurs. Examinons ce qu’il dit dans un article du 26 septembre 2002 intitulé « Un insecte américain menace gravement le maïs européen ». Citation : « Pour le CRIIGEN, une association de lutte contre les OGM présidée par Corinne Lepage, cette rapidité de réaction des grandes firmes internationales est suspecte. Le président de son conseil scientifique, Gilles-Eric Séralini, s’était déjà interrogé dans son livre OGM, le vrai débat (Flammarion, 2000) sur la coïncidence entre l’arrivée de la diabrotica dans les bagages d’une armée en campagne (L’armée américaine [Note de l’auteur]) et la proposition de solutions OGM pour contrer le ravageur... Il évoque, mais sans les produire, des éléments susceptibles de fonder ses soupçons. »

Précisons que lesdits éléments n’ont pas été produits à ce jour. Remarquons aussi que la date réelle d’arrivée en Europe (vraisemblablement avant 1992) est largement antérieure au développement du maïs MON863. Cela n’empêche pas Canal+ de diffuser, le lundi 7 avril 2003, un reportage intitulé « Un insecte ravageur débarque en France » où l’accusation est reprise. Dans l’annonce de l’émission (Canal+, le magazine des abonnés du mois d’avril 2003), on lit : « d’après les spécialistes, il [diabrotica] n’aurait jamais du apparaître aussi vite », « à qui cela pourrait-il profiter ? », « beaucoup de professionnels pensent... ». Le téléspectateur découvrira que la liste des « spécialistes » se limitent aux militants anti-OGM cités ci-dessus. Quant aux « professionnels » : interrogé au bord d’un champ, un agriculteur reconnaît avoir... entendu quelqu’un dire, lors d’une réunion que...

Les accusations d’introduction volontaire sont reprises en 2005

L’affaire n’en reste pas là. Prenant longuement argument d’un article signé par Miller et ses collaborateurs [3], Sébastien Genest, président de France Nature et Environnement, relance l’accusation dans une lettre ouverte au Premier Ministre en date du 1 décembre 2005. Il « demande l’ouverture d’une enquête... » et, au cas où le Premier Ministre n’aurait pas l’esprit assez vif, il enfonce le clou : « ... sans écarter l’hypothèse d’une introduction volontaire sur le territoire national ».
Qu’ont montré Miller et ses collaborateurs ? Qu’il y a eu au moins 3 arrivées indépendantes de la chrysomèle, vraisemblablement par le fret aérien (l’insecte a toujours été repéré initialement à proximité d’aéroports). Voici la conclusion de l’article : « our finding... suggest incursions from North America are chronic. Prevention of future invasion will require action against multiple invasion route... Our study also raises questions concerning the changing circumstances (such as adaptation by the insect or changes in control measures or transportation practices) that have permitted a sudden and recent burst of transatlantic introductions. »

Autrement dit, pas trace dans cet article d’une indication allant dans le sens d’une quelconque introduction préméditée. Rappelons-nous qu’il n’est nul besoin d’introduction délibérée pour assister à des passages d’insectes ravageurs d’un continent à un autre : le phylloxera de la vigne est arrivé en Europe en provenance d’Amérique, la pyrale du maïs a fait le chemin inverse et la lucilie bouchère a voyagé d’Amérique en Afrique du Nord. Quant à la mineuse du marronnier, elle s’est répandue dans toute l’Europe, quelquefois à la faveur de cargaisons de bois contaminé.

Des expertises qui cacheraient la vérité

La saga du maïs MON863 ne s’arrête pas là. Au cours de l’examen du dossier d’évaluation des risques sanitaires, l’une des commissions françaises, la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) demande une expertise complémentaire [4]. Donnons la parole au rapporteur du dossier, Gérard Pascal (INRA) : « mon rapport d’analyse... mettait en évidence un certain nombre de différences significatives entre le lot d’animaux [rats] lignée parentale non transgénique et le lot MON863. J’ai en particulier insisté sur une hypotrophie rénale et un nombre plus important d’anomalies histologiques au niveau du rein dans le lot MON863. Sans conclure à un risque quelconque, la CGB a demandé des explications ». C’est à ce moment que rentre en scène Corinne Lepage qui saisit la Commission d’Accès au Documents Administratifs (CADA). Le Monde fait caisse de résonance dans une série d’articles [5] où l’on lit : « Pour la première fois, on découvre que les experts admettent que l’ingestion d’OGM a des effets significatifs sur les animaux ». « Nul n’en aurait jamais rien su... si l’avocate Corinne Lepage.... n’avait forcé la porte de la CGB ». Les procès verbaux des réunions de la CGB... ont pu être pour la première fois rendus publics ». Pourtant l’avis de la CBG, parfaitement clair, était sur Internet ! Oui, mais l’astuce consiste à demander un « compte-rendu » de séance. Depuis, la CGB publie également le procès verbal des séances...

Qu’en est-il de ces fameuses « anomalies » du rein ? Redonnons la parole à G. Pascal, au sujet des conclusions d’une expertise plus poussée « réalisée par des anatomo-pathologistes de renom, dont l’un est le spécialiste mondial de la pathologie du rein du rat de laboratoire. Cette expertise faisait ressortir que les anomalies observées sur le rein des rats du lot MON863 étaient de même nature que celles observées dans le lot témoin, même si elles étaient un peu plus nombreuses, mais pas statistiquement significativement, et qu’elles étaient identiques à celles observées traditionnellement chez le rat de laboratoire. Cette expertise a été contre-expertisée par un expert français : mêmes conclusions. » Dans l’avis de la CGB du 16 septembre 2004 [6], on apprend qu’il s’agit d’une néphropathie chronique progressive qui se développe spontanément chez le rat...
Quant à l’« hypotrophie rénale », une nouvelle étude n’a révélé aucune différence significative dans le poids des reins entre lots de rats témoins et lots de rats nourris par diverses lignées de maïs transgéniques de type MON863. Le 23 novembre 2004 [7], la CGB a donc finalement conclu, comme toutes les autres agences  [8], au manque de signification biologique et toxicologique des variations qui avaient retenu précédemment son attention.

Des documents resteraient « secrets » ou « interdits »

Le 22 mai 2005, un journal britannique The Independent se fait l’écho de l’existence d’un « rapport secret », détenu par Monsanto, qui démontrerait la nocivité du maïs MON863 [9]. Des précisions sont même apportées sur la longueur du document : 1139 pages ! La nouvelle se propage sur la toile anti-OGM. L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) intervient [10] pour préciser que ces 1139 pages sont en fait ceux du dossier d’évaluation de la sécurité sanitaire de ce maïs (celui passé au crible par la CGB et les autres agences).

L’astuce consiste, ici aussi, à jouer sur les mots : le dossier est bien confidentiel (mais il est bien communiqué dans son intégralité aux agences officielles chargées de l’évaluation, qui s’engagent à la confidentialité des recettes industrielles qu’il peut contenir) mais non secret (toutes les agences publient leurs conclusions argumentées).

Malgré tout cela, Canal+ diffuse son reportage « L’étude qui accuse » et reprend tous les éléments déjà démentis. Le Député socialiste Jean-Yves Le Déaut, Vice-Président de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), écrit une vigoureuse lettre de protestation à Canal+ où il se dit « sidéré par le manque total d’esprit critique et d’objectivité du journaliste... qui a réalisé le film. » Il rappelle que le sujet « avait été largement abordé dans la table ronde contradictoire » d’une mission d’information parlementaire le 2 février 05 [11].

La campagne anti-MON863 suivante, à partir de novembre 2006, conduit des centaines de milliers d’internautes à visionner une vidéo « interdite d’antenne » par Canal+, et qui de plus va être retirée de la toile rapidement ! La vérité finit par éclater : il s’agit du reportage L’étude qui accuse, mentionné ci-dessus et diffusé par cette chaîne le 15 novembre 05 [12]...

Arrêtons-nous un instant sur un autre aspect du reportage, l’interview de Marc Fellous (de l’Institut Cochin et Président de la CGB). M. Fellous a diffusé la mise au point suivante : « Ce document manque d’objectivité, et accumule les erreurs et les inexactitudes ; avec des coupures bien choisies, l’on me fait tenir des propos, qui sortis de leur contexte, donnent lieu à interprétations erronées... On peut s’étonner que M. Gérard Pascal, membre de la CGB, toxicologue, rapporteur du dossier, et qui a été à l’origine des questions posées par la CGB sur le dossier, n’ait pas été interrogé par Canal+. »

Des études « indépendantes » remettraient en cause l’évaluation des risques

La campagne suivante fut lancée le 13 mars 2007 mais dès 2005 un article du Monde en date du 20 octobre 2005, intitulé Greenpeace veut réexaminer un maïs OGM, donne la parole (exclusivement) aux mêmes militants anti-OGM ainsi qu’à un nouveau venu, maître de conférence en mathématique et aussi membre du CRIIGEN. Pourquoi un mathématicien ? Pour développer une nouvelle argumentation : le « choix ou malhonnête ou déficient des outils statistiques » des études sur les rats nourris de MON863. L’article mentionne aussi que Greenpeace a obtenu de la justice allemande la communication de l’étude sur les rats. Celle-ci fait aussi l’objet en février 2006 d’une publication de trois chercheurs de Monsanto [13]. Le 13 mars 2007, Corinne Lepage annonce « de nouvelles révélations » grâce à une analyse [14], utilisant d’autres méthodes statistiques, des données toxicologiques de la même source (les fameuses 1139 pages). Ces méthodes statistiques « appropriées » retrouvent l’« hypotrophie rénale » mais oublient de donner les chiffres de tous les lots, ce qui permet opportunément de conclure à une « différence statistiquement significative », là où la CGB a conclu qu’elle « s’inscrivait dans la gamme des variations naturelles ». D’autres différences tout aussi « significatives » sont trouvées pour d’autres paramètres. Révélations ? Lisons le rapport de l’AFSSA du 2 décembre 2003 [15] : « quelques variations statistiquement significatives ont été observées. Cependant, dans les conditions expérimentales de l’essai, ces variations qui portent sur des paramètres hématologique, biochimiques et tissulaires, limités à l’un ou l’autre sexe et indépendantes de la durée du traitement, sont sans signification biologique, surtout si l’on tient compte des données historiques concernant ces paramètres pour le modèle rat utilisé ». Autrement dit, si le rat représente un modèle utile en toxicologie, il n’est pas parfait. Pourquoi ne pas y adjoindre un autre modèle alors ? Le rapport de l’AFSSA nous apprend que cela a été réalisé ! Sur des poulets en croissance. Le rapport conclut à l’« absence de différences significatives entre poulets traités et poulets témoins ».

Le 14 mars 07, Le Monde titre : « Forts soupçons de toxicité sur un maïs OGM ». À propos du financement de l’étude du CRIIGEN par Greenpeace et l’enseigne de grande distribution Carrefour, le journal l’explique parce qu’« il n’existe malheureusement pas de budgets publics pour ce genre de travaux ». Ce qui est inexact puisque des projets européens et français d’évaluation des risques ont été et sont financés. Mais, bien entendu, cela ne pose aucun problème que l’étude soit financée par des fonds privés. C’est bien l’étude en elle-même qui doit être jugée, sa rigueur et sa méthode. Et c’est bien là que le problème se pose.

Le 29 mars 2007 l’agence allemande BfR, le 26 avril 2007 l’AFSSA et le 15 juin la CGB rejettent les conclusions de la publication du CRIIGEN [16]. Le Monde n’en a pas parlé...

À la demande de la Commission européenne, l’EFSA a mis en place une « task force » qui a auditionné les auteurs de la publication et examiné à la loupe les aspects statistiques. La conclusion rendue le 28 juin 07 est sans appel [17] : les résultats de la publication n’apportent rien de nouveau quant à la sécurité du MON863, ils sont jugés non-pertinents biologiquement (« not biologically relevant ») et même trompeurs (« misleading »). Le Monde n’en a pas parlé.

---
[1] http://www.inra.fr/ la_science_et_vous/dossiers_scientifiques/ maladies_emergentes/ la_chrysomele_des_racines_du_mais
[2] http://www.agbios.com/dbase.php. Le MON863 est autorisé depuis 2001 aux États-Unis pour la nourriture humaine et animale (commercialisation depuis 2003)
[3] Miller et coll., Science, vol. 310, 11 nov. 05, p. 992.


canardos
 
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Message par canardos » 09 Sep 2008, 13:00

Dans le blog Les OGM selon Mme Robin voila encore un article qui innocente de fameux maïs MON863 accusé de toxicité par Seralini.

tordre le coup à la rumeur avec les faits...encore faudrait-il que les anti-ogm s'interessent aux faits:

a écrit :

[center]MON 863 ; toxicologie et cie.[/center]

Dans cet article (http://blogs.arte.tv/LemondeselonMonsan ... onMonsanto), Mme Robin nous raconte que la CGB et cie avaient donné un avis défavorable au MON863, un maïs Bt résistant à la chrysomèle, compte tenu de variations significatives entre les lots de rats nourris aux OGM, et sans OGM du test de toxicité.

Comme souvent, c’est un peu rapide, et lacunaire :

-          Le 27 Juin 2003, la CGB a demandé l’accès aux données complètes de l’étude sur le MON863.

-          Le 31 Octobre, la CGB fait état de la présence de différences significatives entre les lots nourris aux OGM et les lots témoins pour certaines variables, sans qu’il soit possible d’en conclure quoi que ce soit. En effet, il ne suffit pas qu’il y ait une différence significative entre les deux lots pour une variable pour qu’il y ait toxicité. Par exemple, on peut tout a fait observer des différences significatives entre les glycémies, ou les taux de globules blancs de deux lots de rats nourris exactement de la même façon. De même qu’on peut observer une différence statistiquement significative, mais sans impact sur la santé : lorsque vous faites une analyse de sang, vous pouvez avoir beaucoup moins de plaquettes que quelqu’un sans qu’aucun de vous ne sorte des valeurs « normales ». Il faut donc pour qu’il y ait toxicité qu’on observe des différences anormales pour un champ cohérent de variables. Ce n’était pas le cas. La CGB a donc réclamé un complément d’étude et de nouvelles analyses statistiques.

-          Le 25 Juin 2004, la CGB après examen de ces nouvelles données conclue que les différences observées sont normales, c'est-à-dire qu’on en observe fréquemment de telles entre des lots nourris avec des variétés classiques.



Plus de détails ici : http://www.ogm.gouv.fr/experimentations/ev..._15juin2007.pdf


Mme Robin oublie donc, ou ignore, ce qui s’est passé entre le 28 Octobre 2003 et le 19 Avril 2004. L’article de son blog invitera le lecteur à croire que c’est sur la base des mêmes données qu’il y a eu refus, et acceptation du MON863.

C’est faux : il y a d’abord eu refus par manque de données, puis acceptation une fois les données complémentaires nécessaires fournies.


Je n’évoquerai pas « le rapport des Amis de la Terre », celui-ci n’ayant absolument rien d’un document scientifique.

J’en profite par contre pour rappeler que la question de l’impact sur la santé des gènes de résistances aux antibiotiques n’est pas vierge de recherches, et je me permets de faire une petite digression sur le sujet :

-          Aucun des gènes de résistances ayant été utilisés dans des variétés commerciales ne porte sur des antibiotiques utilisés. Ce qui signifie que si, dans le pire des cas, un gène de résistance à un antibiotique venait à sauter d’une plante OGM à une bactérie pathogène, cela lui ferait une bonne jambe, l’antibiotique en question n’étant pas utilisé en médecine.

-          Avant, pour étudier la génétique des communautés de micro-organismes, il fallait en isoler et en cultiver les souches pour pouvoir étudier leur ADN. Le problème est qu’on ne sait cultive qu’un très faible pourcentage des micro-organisme des sols, de notre flore intestinale etc. La majorité de ce petit monde nous était inaccessible.

On sait aujourd’hui étudier directement et indifféremment leur génome, sans avoir besoin de les cultiver. On appelle cette nouvelle approche la « méta génomique ».

Quel est le rapport avec le sujet ?

Le voilà :

http://www.blackwell-synergy.com/doi/abs/1...20.2004.00664.x

http://www.blackwell-synergy.com/doi/abs/1...68.2006.00221.x

On s’est aperçu que ce petit monde regorge de gènes de résistances aux antibiotiques. Bien plus qu’on ne l’aurait pensé au premier abord. On en visage d’ailleurs d’aller y chercher les antibiotiques de demain.

Mais revenons au sujet : cette nouvelle approche a été appliquée à la question des transferts de gènes de résistances d’une plante OGM à un micro-organisme, du sol où d’ailleurs. Première question donc : que représenterai l’apport d’un gène de résistance par rapport au nombre de copies que ces micro-organismes ont déjà ?

Réponse ici :

http://www.pnas.org/cgi/reprint/0800072105v1.pdf

Les gènes de résistance en question sont déjà fréquents dans les sols.


Mais bref, fermons la parenthèse pour en arriver à la « contre-expertise » de Mr Seralini.

C’est bien connu : avec des statistiques mal employées, on peut démontrer à peu près tout et n’importe quoi.

Mme Robin nous dit ceci de l’étude de Mr Séralini :

« Et puis, dans le cadre du CRII-GEN, il a conduit une contre-expertise des données brutes de l’étude en appliquant une méthodologie statistique plus fine, tenant compte notamment des organes, de la dose et du temps d’exposition aux OGM. Celle-ci a révélé que les effets du maïs 863 sur les rats étaient bien plus importants que ceux constatés initialement, « ce qui indique la nécessité de poursuivre les tests ». »

Manque de chance pour Mr Séralini, sa méthodologie statistique plus fine est dépassée : elle ignore complètement le point clef de la polémique ; la différence entre les rats recevant les mêmes aliments. En outre, elle est basée sur des postulats qu’on fait certes souvent, mais qui n’étaient précisément pas vérifiés ici.

De fait, elle surestime la différence entre les lots nourris avec le maïs OGM et les lots témoins.

La méthodologie plus fine évoquée ici relève en fait du travail d’étudiant ; il s’agissait de l’application d’un des modèles statistiques les plus classiques à un cas particulier auquel il ne pouvait pas s’appliquer.

Pour ceux qui voudraient le détail de la réfutation scientifique, il est disponible en accès libre et en Français ici :

http://www.ogm.gouv.fr/experimentations/ev..._15juin2007.pdf

En annexe de ce document se trouve la travail d’Hervé Monod (en Français) qui a non seulement reproduit l’analyse de Mr Séralini, mais qui l’a également comparée à une analyse plus sérieuse et poussée.

Ce genre de document n’étant pas facile d’accès, nous y reviendrons dès que possible.

canardos
 
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