a écrit :
Ah mais voilà. On y arrive donc. Il n'y a pas de consensus justement sinon celui présenté par les médias.
Maintenant, tu tords le bâton dans l'autre sens. Mon opinion, c'est qu'il y a bien un consensus scientifique sur certains points, mais pas sur d'autres, et que tout est un peu mélangé par les médias, ce qui veut dire qu'il ne faut pas se limiter à absorber superficiellement ce qu'on entend à la télé.
a écrit :
Donc [...] il y a bien un travail à faire pour comprendre l'état réel des connaissances aujourd'hui. (scientifiques et politiques)
Oui, bien sûr. Mais je ne crois pas que ce soit une découverte révolutionnaire.
a écrit :
Mais pourquoi devrais-je répondre à mes propres questions ? Et si c'est pour lire qu'il faut bosser comme dit plus haut. On n'est pas plus avancé.
D'abord, j'ai un petit peu dit
comment je pense qu'il faut bosser, et ensuite, on est tout de même un petit peu plus avancés par rapport à une sorte de scepticisme complet qui semble prétendre qu'il est impossible de démêler tout ça, et qu'il est impossible de se faire une idée, entre des scientifiques hermétiques et des médias menteurs (et pour être tout-à-fait clair, je ne dis pas que c'est le fond de ta pensée, mais c'est ce que je retire, peut-être à tort, de la plupart de tes messages).
a écrit :
Sur la couche d'ozone. La manipulation c'est : l'intervention soit des écolos, soit des industriels pour faire pencher la balance dans un sens (l'interdiction du fréon) indépendemment de l'état des connaissances du moment (on dit qu'a l'époque il n'y avait pas de consensus, ni sur le trou, ni sur les gaz).
Je pense que c'est faux. Il y avait bien un consensus sur le sujet, appuyé par des mesures, des tests et des simulations, et l'évolution de l'ozone depuis confirme ces prédictions (c'est d'ailleurs aussi l'opinion de ton économiste en pdf).
a écrit :
Si ensuite le fait est confirmé... c'est un coup de bol
Non, ce n'est pas un coup de bol.
a écrit :
mais les gens n'ont pas réagi "scientifiquement" mais "politiquement (en fonction de leurs idées préconues ou de leur intérêt financier).
Et, si l'on en croît certains éléments que tu apportes (dont je n'ai aucun moyen de vérifier la justesse, je n'étais pas dans les coulisses des négociations du protocole de Montréal), ce qui est à la limite un coup de bol, c'est que la bonne décision ait été prise: interdire les CFC, parce qu'une partie des raisons pour lesquelles on les a interdits n'a aucun rapport avec la santé de la planète, mais avec la santé du compte en banque des actionnaires de Dupont de Nemours (quant aux écolos, pour une fois qu'ils jouent leur rôle, on ne va tout de même pas parler de "manipulation").
a écrit :
Le milieu scientifique (ou une partie) se laisse ensuite porter. Il y a interaction entre la science et la "politique" (pour employer un mot simple)
Ce n'est pas à toi que je vais apprendre ça et je ne comprends pas où ça bloque.
Ça bloque dans la nature de cette interaction. Toi, tu en fais soit un gros bloc opaque, soit tu fais des scientifiques un "milieu qui se laisse porter". Or ça ne correspond pas à la réalité, et ça te fait voir les choses à l'envers, puis affirmer des contre-vérités. Et ton interprétation de l'histoire de la couche d'ozone est un exemple de cela.
Alors, pour éviter les ambiguïtés, j'explique ma position plus généralement.
Le milieu scientifique et sa manière "normale" de travailler, on peut l'observer dans des disciplines qui n'ont que peu d'influence économique ou idéologique directe. On voit alors comment ça marche. Et en général, les gens ne racontent pas n'importe quoi pour le plaisir. Il arrive que des théories soient vraiment fausses, mais elles sont alors remises en question et éliminées face aux observations. Cela peut prendre plus ou moins de temps et il y a également des effets de groupe, de personnes, etc. Mais au bout du compte, c'est ce qui se passe.
Dans les secteurs ayant un rapport plus directe à l'économie (ou sur lesquels se cristallise un affrontement idéologique, ex: l'évolution), bien sûr, ce fonctionnement "normal" peut être un peu faussé. Mais c'est en général lui qui prévaut tout de même. Tout simplement parce que les scientifique, dans leur fonctionnement et leurs méthodes de tout les jours, ne peuvent pas tirer de conclusions pratiques de l'existence de Dieu, pas plus que de conclusions pratiques sur le trou dans la couche d'ozone à partir de l'intérêt que lui porte Dupont de Nemours. Alors, oui, tout cela demande d'être nuancé, il y a des pressions de toutes natures, et qui conduisent même certains au bidonnage total. Mais encore une fois, ce n'est pas la majorité (très loin de là). Par ses pratiques et son fonctionnement, le milieu scientifique a une certaine indépendance vis-à-vis de la dictature du grand capital ou du Vatican. Une certaine, ça ne veut pas dire qu'elle est complète. Mais elle est tout de même beaucoup plus importante que celle de hommes politiques des grands partis (qui est à peu près nulle) ou de celle des médias (qui n'est pas bien élevée non plus). Ces derniers, leur sève, c'est les idées de la bourgeoisie, et leur raison d'être, c'est de la servir. Le milieu scientifique, sa sève, ce sont les faits et les théories, et il subit des influences extérieures, mais seulement des influences.
La conclusion pratique de tout ça, c'est qu'il ne faut pas regarder les chose à l'envers.
-Des conclusions scientifiques consensuelles, ce n'est pas suspect en soi.
-Ce n'est pas
parce que Dupont de Nemours veut interdire les CFC que le trou n'existe pas et qu'il n'y a pas de raison de les interdire.
-etc.
Pour comprendre un sujet précis, il faut tenter de partir des faits, des théories (bref, des productions scientifiques), et voir comment s'articulent autour de tout ça les influences politiques, les pressions, etc. Mais il ne faut pas faire le contraire, sinon on n'a aucune chance de comprendre quoi que ce soit et on raconte n'importe quoi.