LO et le parti que veut la LCR

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Message par Gertrude » 24 Nov 2007, 14:58

;)
Gertrude
 
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Message par artza » 25 Nov 2007, 08:58

Cette histoire de nouveau parti proposé par la LCR me rappelle un peu la formation de la première JCR en 1966 qui suivit l'exclusion du secteur Sorbonne-lettres de l'organisation étudiante du PCF.

Cette JCR ne se disait pas trotskyste, sa majorité pas plus et d'ailleurs s'en battait l'oeil de ce genre de question.

Krivine et quelques autres appartenaient à une tendance se réclamant du trotskysme, mais la plupart des miltants en pointe étaient hostiles, méprisants ou indifférents au trotskysme.

Ils étaient d'ailleurs très hostiles à l'OCI, ils pouvaient avoir quelques raisons et très condescendants vis-à-vis de VO. On ne peut pas dire que la tendance de Krivine combattait ces inclinaisons.

Les choses évoluèrent, grâce à 68 peut-être, sans doute.

Bref, la JCR muta en ligue communiste qui se proclama section française de la IVème Inter.

Sont-ils devenus trotskystes pour autant?
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Message par kalim » 25 Nov 2007, 10:59

Pour repondre sur les principes, à convidado:

bien sur que les principes sont importants. Le probleme, pour moi qui suis a la LCR, c'est qu'il est bcp plus difficile que tu ne sembles le croire d'obtenir des garanties par les theses.
Parce que les these affirment que nous sommes revolutionnaires. Et un peu plus bas donnent un sens restreint à l'expression. En fait, les theses s'interpretent de plusieurs manieres possibles. ça ne me satisfait pas, bien sur, mais la conviction des camarades ici depend du débat plus que du texte.

Un bon exemple : la dictature du proletariat, remplacée par le pouvoir des travailleurs, dans nos statuts. Pour moi, pas de problème, ce sont des expressions synonymes, mais la première expression demande d'être familiarisé avec le vocabulaire politique du 18e et 19e siècle, pas la seconde.

mais il y aurait malheureusement aussi des mauvais exemples, comme celui indiqué sur le parti "révolutionnaire et antiK ou des revolutionnaires et des antiK...)
Le mot communiste figure, comme le socialisme, mais ils ne dominent pas dans le texte...

C'est donc en précisant la politique a mener que l'on peut faire préciser le sens de ces expressions. Sans quoi on obtient pour seul débat un débat de confiance dans les camarades ( et tu peux lire ma phrase de signature pour savoir ce que je pense de ce genre de débats :hmpf: )

Pour ce qui est de la nature du parti, si elle se révèle in fine au cours des crises, je suis d'accord qu'il ne faut pas attendre celles-ci pour savoir ou on va, sinon on va dans le mur.

La dessus, une précision. Pour moi, l'enjeu est donc de savoir ce que nous ferons de ceux qui viendront. je ne mets pas en doute que les camarades qui veulent un parti non delimité peuvent par ailleurs etre des revolutionnaires.

Par exemple la tendance "Picquet " comprend essentiellement des révolutionnaires, qui pensent que dans l'état actuel du mouvement ouvrier, un "parti de gauche vraiment de gauche" devra se confronter avec le capital...et se plantera, tout en donnant lieu à de nouvelles expériences et de nouvelles organisations des salariés, sur la base desquelles un parti révolutionnaire sera de nouveau possible !
Bon, je ne partage pas ce type de raisonnement. Mais je n'en tire pas comme conclusion que les camarades aurait franchi une ligne rouge, juste que leur stratégie est faite de plans sur la comète.



Et pour Artza :

j'avoue ma méconnaissance de cette période, je pourrai poser la question à mes parents ... qui étaient au PSU ! (ça y est je suis grillé ! opportunistes de générations en génrations ! :unsure: )

Pour ce qui est de poser la question, si les camarades ont trotskistes, je ne sais pas. Y a-t-il une norme TROTSKISME ISO 2007 pour s'en rendre compte ? Connaître par coeur le programme de transition ? Ok pour eux, moi je me contente de le lire . raconter la révolution russe jour par jour ? Ok . Etre communiste et s'opposer aux stals ? OK, mais c'est de plus en plus dur avec la disparition des stals ou leur mutation en soc dem. S'opposer aux réformistes ? Ok... BUG § BUG § BUG § y a un truc qui surchauffe chef ! Faut intervenir ! Le programme ne reconnait que le PS et s'affole dès qu'on entre le nom d'un autre courant réformiste !

C'est à peu prêt ta pensée ou je suis encore loin du compte ???
kalim
 
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Message par NazimH » 27 Nov 2007, 12:43

Pour ceux qui veulent lire et comprendre que la démarche de la LCR n'est pas "nouvelle" mais s'inscrit dans la continuité de sa politique depuis quelques années... ( depuis 1992 d'après François Sabado) !), un article (un peu long) du 21.11.2004 d'un dirigeant de la LCR - François Sabado donc.

http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article1072

J'en mets un court extrait :

a écrit :
Dès 1992, la LCR indiquait que son activité s’inscrivait dans le triptyque suivant " nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti ". La crise des politiques libérales, les résistances sociales comme l’évolution de la social-démocratie et le déclin du stalinisme libèrent un espace pour une nouvelle force politique, pour une refondation du mouvement ouvrier. Cela signifie que la politique des organisations révolutionnaires doit définir, à chaque étape, des initiatives pour avancer dans cette voie. Cela suppose, d’abord de définir le contenu d’un nouveau parti. Il doit reprendre, pour une bonne part, des éléments essentiels du programme transitoire, combinant revendications immédiates, revendications de transformation anticapitaliste de la société et perspective de pouvoir liant la nécessité d’un gouvernement des travailleurs et du socialisme démocratique. Il doit être clair qu’un parti anticapitaliste rejette le soutien ou la participation à des gouvernements de gestion de l’ordre établi. Ce parti a donc des délimitations stratégiques et programmatiques " lutte de classes " mais celles-ci ne sont pas achevées dans le sens où elles ne précisent pas a priori les modalités de conquête révolutionnaire du pouvoir, et où elles laissent une série de questions programmatiques ouvertes. En fait bien des définitions programmatiques se feront sur la base de l’expérience, mais les fondations de ce nouveau parti doivent être solides. Dans le même sens, si le choix entre réforme et révolution, ou différentes conceptions de la révolution, n’est pas un discriminant pour construire ce parti - nous pouvons travailler avec des partisans d’une transformation de la société par des réformes radicales -, la base de ce parti doit clarifier des questions clé : lutte de classes, démocratie, refus de participer à des gouvernements de gestion capitaliste, internationalisme.




Je pense que si on lit ce qu'écrit les camarades de la LCR quand ils raisonnent, il est clair que le parti "anticapitaliste" -dont parle déjà l'article- n'est pas ce à quoi veut contribuer LO...

Le raisonnement que kalim prête à "la tendance de Picquet" est en fait bien celui de la majorité de la LCR... : il faut réunir des révolutionnaires et des réformistes et puis après cela se décantera. C'est d'ailleurs ce que Olivier Besancenot répète sans discontinuer. Bien souvent il me semble que les camarades de la LCR qui interviennent ici ne citent pas précisément la démarche politique de leur organisation mais plutôt ce qu'ils souhaiteraient qu'elle soit (et ici la majorité des intervenants "LCR" ont une version bien plus "à gauche " de la politique de leur organisation ce que je serai le dernier à leur reprocher).

Je ne sais pas si cela fait franchir une "ligne rouge" quelconque (expression de kalim)... mais moi je n'en serai pas...
NazimH
 
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Message par quijote » 27 Nov 2007, 13:47

Une question à Kalim . Si la LCR ne parle plus de la dictature du prolétariat mais parle de " pouvoir des travailleurs ", en laissant entendre que c 'est pareil , je ne vois pas l 'intérêt de changer de termes , si ce n 'est qu 'on fait une concession à tous ceux pour qui communisme = dictature = urss = dictature du prolétariat

C 'est dans l ' air du temps , alors au lieu de se montrer capables de ramer à contre courant , on préfère par opportunisme changer le terme ou plutôt cela 'implique le renoncement à certains principes , qu 'on a honte de dire

Et dans ce sens toutes les nouvelles appréciations sur la révolution d 'Octobre par la Ligue et qui suscitèrent un vif débat dans les colonnes de Rouge vont dans ce sens

Les Bolchéviks eurent tort selon cette nouvelle vue de méconnaitre certaines rêgles de la " démocratie" et tout à l ' avenant ..Comme on voit , ça peut aller loin , e't l' abadon de certains termes n 'est pas fortuit ...
quijote
 
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Message par Vérié » 27 Nov 2007, 14:07

(quijote @ mardi 27 novembre 2007 à 13:47 a écrit : Une question à Kalim . Si la LCR ne parle plus de la dictature du prolétariat mais parle de " pouvoir des travailleurs ", en laissant entendre que c 'est pareil , je ne vois pas l 'intérêt de changer de termes , si ce n 'est qu 'on fait une concession à tous ceux pour qui communisme = dictature = urss = dictature du prolétariat


Je me permets de te signaler que LO, dans son encadré (en bas de la page 2) a supprimer la formule "détruire l'Etat bourgeois" par la formule "remplacer l'Etat de la bourgeoisie" et parle d'un "régime où les masses populaires exerceront elles-mêmes le pouvoir"... et pas de la dictature du prolétariat.
Vérié
 
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Message par com_71 » 27 Nov 2007, 14:28

Ca ne figure pas non plus sur les bulletins de boîte LO. Par contre, citation du texte "bases programmatiques de notre politique", de 2003 :

a écrit :...  Le Manifeste communiste de 1848, en affirmant que "le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital de la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'État, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante...", exprime le rôle irremplaçable du prolétariat dans la transformation sociale.
    Ce passage donne aussi la véritable signification de l'expression "dictature du prolétariat" exprimée en 1852 sous la plume de Marx comme le pouvoir démocratique du "prolétariat organisé en classe dominante" (ce qui n'a rien à voir avec la déformation de cette notion imposée par les staliniens pour justifier la dictature de la bureaucratie en URSS). Elle n'est une dictature que dans la mesure où sa fonction essentielle sera de procéder à la "violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production... comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier".
    Le pouvoir ouvrier sera l'antithèse de l'État de la bourgeoisie qui, même sous l'apparence des régimes les plus formellement démocratiques, a un caractère dictatorial dans sa fonction fondamentale de défendre la propriété bourgeoise et le mode de production capitaliste.
    La "dictature démocratique du prolétariat" devra être d'emblée plus démocratique que le plus démocratique des pouvoirs bourgeois où, derrière les institutions électives, le grand capital impose sa propre dictature. Un pouvoir politique destiné à s'éteindre pour laisser la place à "une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous".
    Cette conception marxiste de l'État, de son rôle et de sa nature, bourgeoise aujourd'hui, prolétarienne après la révolution, et sa disparition inéluctable, progressive, au fur et à mesure que la société se transforme, a été exposée et surtout défendue par Lénine, en août 1917, entre les deux révolutions, celle de février 1917 qui avait renversé le tsarisme et celle d'octobre-novembre de la même année qui renversa la bourgeoisie...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Barnabé » 27 Nov 2007, 15:40

(com_71 @ mardi 27 novembre 2007 à 14:28 a écrit : Ca ne figure pas non plus sur les bulletins de boîte LO. Par contre, citation du texte "bases programmatiques de notre politique", de 2003 :

a écrit :...  Le Manifeste communiste de 1848, en affirmant que "le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital de la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'État, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante...", exprime le rôle irremplaçable du prolétariat dans la transformation sociale.
    Ce passage donne aussi la véritable signification de l'expression "dictature du prolétariat" exprimée en 1852 sous la plume de Marx comme le pouvoir démocratique du "prolétariat organisé en classe dominante" (ce qui n'a rien à voir avec la déformation de cette notion imposée par les staliniens pour justifier la dictature de la bureaucratie en URSS). Elle n'est une dictature que dans la mesure où sa fonction essentielle sera de procéder à la "violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production... comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier".
    Le pouvoir ouvrier sera l'antithèse de l'État de la bourgeoisie qui, même sous l'apparence des régimes les plus formellement démocratiques, a un caractère dictatorial dans sa fonction fondamentale de défendre la propriété bourgeoise et le mode de production capitaliste.
    La "dictature démocratique du prolétariat" devra être d'emblée plus démocratique que le plus démocratique des pouvoirs bourgeois où, derrière les institutions électives, le grand capital impose sa propre dictature. Un pouvoir politique destiné à s'éteindre pour laisser la place à "une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous".
    Cette conception marxiste de l'État, de son rôle et de sa nature, bourgeoise aujourd'hui, prolétarienne après la révolution, et sa disparition inéluctable, progressive, au fur et à mesure que la société se transforme, a été exposée et surtout défendue par Lénine, en août 1917, entre les deux révolutions, celle de février 1917 qui avait renversé le tsarisme et celle d'octobre-novembre de la même année qui renversa la bourgeoisie...

Bon, je suis pas sûr que ce soit le fond du sujet, mais déjà dans le passage que cite com_71, je n'ai jamais bien compris le glissement de "dictature du prolétariat" à "dictature démocratique du prolétariat" (formule qui semble sortir de nulle part sauf à un voir un mélange entre la dictature du prolétariat et la formule générale de "dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie" utilisée par les bolchéviks avant qu'ils ne soient convaincus par Trotsky).
Et par ailleurs je rappelle que depuis le texte cité par com, on a pu lire (certes pas dans un texte de congrès mais dans la LDC):
( LDC 105 mai%juin 2007 @ "Que signifie politiquement le camp des travailleurs?" a écrit :  C'est cela le communisme, c'est cela la démocratie sociale que l'on peut opposer à la dictature du capital.
Bien sûr, par provocation ou slogan propagandiste, on peut dire comme le fit Karl Marx que ce serait une dictature aussi. Mais une dictature sociale de l'immense majorité, la classe des travailleurs, sur une infime minorité, la bourgeoisie, et n'agissant que dans les intérêts de toute la population.

Ca devient un peu étrange du coup de reprocher à la ligue l'abandon d'une "provocation" ou d'un "slogan propagandiste".
Barnabé
 
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