(Ottokar @ mercredi 5 décembre 2007 à 07:57 a écrit : 1) il y a ceux qui comme Vérié, jouent les puristes et se refusent même à envisager la "co-gestion" d'une municipalité, l'assimilant à l'entrée dans un gouvernement. Libre à lui de ne pas voir la différence. Mais même au Parlement, nous voterions un certain nombre de mesures, même d'un gouvernement de droite, si elles sont favorables aux travailleurs. Nous l'avons fait (LO et LCR) à l'Europe, dans les régions, nous le faisons dans les conseils municipaux.
2)Il y a ceux surtout qui n'imaginent pas l'extrême gauche et LO autrement que petite, "pure" et ne se posent pas la question de ce qu'il faut faire pour s'implanter en profondeur dans un pays.
3)Je fais confiance, oui, je fais confiance à mes camarades, parce que je les ai vus et que je sais qu'on ne les changera pas.
Ottokar, tu n'évoques ici que la question de la politique des C.M. LO une fois élus, et non les conditions de leur élection. Rappelons que ce sont deux problèmes distincts, meme s'ils ont des liens.
1) Co-gérer, je regrette Ottokar, ce n'est pas la meme chose que de voter pour des mesures favorables aux travailleurs. Ne me dis pas que tu ne vois pas la différence. La co-gestion implique le plus souvent de prendre des responsabilités.
C'est à dire, au niveau municipal, d'accepter un fauteuil d'adjoint (Culture, logement, associations, sécurité etc). Au niveau national, un poste de ministre.
Certes, un maire et son équipe ont moins de pouvoir qu'un gouvernement, mais ils en ont quand meme pas mal au niveau local. Accepter de prendre des responsabilités, c'est inévitablement cautionner l'ensemble de la politique municipale, meme si on en critique des aspects. Quand on critique trop fort, qu'on vote contre une mesure importante, en règle générale, le maire vous demande de choisir : solidarité ou démission.
De plus, quand on co-gère, on porte la responsabilité auprès de la population de l'ensemble de la politique municipale, meme si on essaie d'expliquer le contraire aux gens. C'est comme si Fadela Amara expliquait aux jeunes de Villiers-le-Bel qu'elle n'est pas d'accord avec la politique de Sarko.
Jusqu'à présent, à ma connaissance, les CM de LO n'ont jamais co-géré quoi que ce soit.
Tu demandais qu'on te donne des exemples. La discussion a bifurqué sur l'affaire d'Aubervilliers. OK pour qu'on laisse sur le fil qui lui est consacré. Contentons-nous d'exemples "généraux". Une commune de 70 à 75 000 habitants comme Aubervilliers représente une entreprise énorme dont le maire est le patron. Des interets et des capitaux considérables sont en jeu. Le conseil municipal décide du budget des écoles, de la police, du logement, des associations etc Le problème, c'est que les élus de gauche, même les plus honnêtes, n'envisagent qu'une gestion loyale donc équilibrée de cette entreprise. Ce qui, surtout dans une période comme celle que nous vivons aujourd'hui, les met immédiatement en conflit avec des quantités de gens, des travailleurs comme les employés municipaux, les enseignants mécontents du budget des écoles. Sans meme parler de "saloperies" possibles, les élus LO ne pourront évidemment pas voter les budgets municipaux (un des points les plus importants pour le maire) et seront eux-memes très vite en conflit avec leurs alliés. Comment peut-on envisager une co-gestion dans ces conditions ?
2) Tu soulèves là un problème d'un ordre différent. Tu sous-entends que l'élection de C.M. plus nombreux, au prix de cette alliance avec la Gauche plurielle, permettrait de s'implanter plus vite et en profondeur. Ce qui n'est nullement prouvé. En admettant que ce "raccourci" mène au but, pourquoi LO ne l'a-t-il donc pas emprunté plus tot, en 50 ans de vie politique ?
3) Encore la confiance. Ce mot revient sans arret. Moi aussi je connais les militants de LO, leur désintéressement, leur sérieux, leur attachement à la classe ouvrière etc. Et moi aussi je leur fais confiance personnellement. Mais la politique n'est pas seulement faite de qualités individuelles. Quand une politique est fausse, les qualités individuelles des militants sont impuissantes à en annhiler les conséquences.
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Sinon, sur le changement de situation qui permettrait de dire aujourd'hui exactement le contraire de ce qu'on disait aux municipales de 2001 ou meme aux législatives de 2007 voici quelques mois, on a toujours pas un semblant d'explication sérieuse. Force est d'en conclure est que le but est d'obtenir à tout prix le plus grand nombre possible de C.M. pour favoriser "cette implantation en profondeur" évoquyée par Ottokar. Donc encore une fois, le contraire des principes qu'on mettait en avant pour critiquer la LCR, à sa voir que la façon d'avoir des élus compte plus que d'avoir les élus en question...