C'est quoi l'autisme ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 02 Déc 2007, 22:06

à propos des formes d'éducation adaptées aux enfants autistes, j'ai trouvé cette page qui présente brievement differentes méthodes:

survol des interventions éducatives

qu'en pensez vous, mimi1 et chambre bleue, sur la base de votre experience, et d'une façon générale en quoi les structures actuelles ou les méthodes employées vous semblent inadaptées.

De quoi auriez vous besoin?
canardos
 
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Message par Mimi1 » 03 Déc 2007, 03:30

Le programme Loovas est un programme spécifique de l'ABA (applied behavioral analysis). Il n'est pour ainsi dire jamais pratiqué en Europe dans les règles de l'art. Non pas à cause de l'intensité requise (30-40 heures d'intervention par semaine), mais surtout parce qu'il manque cruellement de personnel formé à superviser et appliquer le programme.
C'est le programme qui a publié les meilleurs résultats.
Mais même incomplet, si on est bien suivi par un psy comportementaliste, il peut produire de très bons résultats. J'utilise l'ABA surtout pour les gros déficits de ma fille et les problèmes de comportement (automutilation, obsessions).

TEACCH suit les personnes autistes tout au long de leur vie, dans toutes ses facettes.
Ainsi, j'ai rendu mon appartement "TEACCH-compatible" lorsque ma fille était petite, en structurant l'espace et le temps.
Un espace dédié à chaque activité de la vie quotidienne, ainsi qu'un emploi du temps visuel, sous forme de photos au début puis de pictos, qui l'a prévenu du déroulement de sa journée, mettant fin au chaos dans lequel elle se trouvait, qui l'angoissait au plus haut point. Une bonne partie de l'automutilation a pu être maîtrisée par la simple application de ces préceptes de stucturation.

Pour plus de renseignements, aller voir sur mon site en signature. J'y décris les forces et faiblesses des programmes (en grand résumé).

Je vis en Suisse et mes problèmes sont différents (et moindre, je pense) que les personnes vivants en France. Seule Genève est gangrènée par la psychanalyse.
En Suisse, c'est plus le manque de connaissance des méthodes spécifiques à l'autisme qui pose problème, ainsi que le cruel manque d'intervention précoce (1-2 heures par semaine au maximum jusqu'à l'âge de l'école, donc 4-5 ans chez nous).
L'intégration scolaire est aussi réduite à son strict minimum, chaque canton ayant sa propre loi scolaire.

Mimi1
 
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Message par jedi69 » 05 Déc 2007, 02:37

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?




J'ai commencé à voir un documentaire où il parlait de du cerveau en générale et de l'Autisme en particulier, ça s'appelle : Voyage au centre du cerveau, c'est passé sur Arté, là il y a un extrait, bon, c'est de la performance, du spectaculaire :dry: :

http://www.youtube.com/watch?v=nwi3ya566KQ



Et là apparemment on peut voir le documentaire en entier ( c'est téléchargeable sur des sits comme torrent finder :emb: )


http://www.dailymotion.com/videos/relevanc...0du%20cerveau/1


En tout cas, le peu que j'ai entendu, lu et vu ces derniers temps(sur les recherches génétiques, sur l'environnement et l'éducation des enfants, sur la visualisation et la compréhension de l'activité cérébrale et les débuts d'interventions), ça me montre que mine de rien les moyens "embryonnaires" pour faire en sorte que ces hommes et ces femmes s'épanouissent et qu'ils nous apportent dans notre propre épanouissement, sont là, ces moyens ont juste besoin eux aussi de s'épanouir.


Trés trés intéressantes les recherches et les solutions apportées dans ce domaine.


Allé ...


Bonne nuit ! :wavey:
jedi69
 
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Message par canardos » 05 Déc 2007, 17:02

(jedi69 @ mercredi 5 décembre 2007 à 02:37 a écrit :

En tout cas, le peu que j'ai entendu, lu et vu ces derniers temps(sur les recherches génétiques, sur l'environnement et l'éducation des enfants, sur la visualisation et la compréhension de l'activité cérébrale et les débuts d'interventions), ça me montre que mine de rien les moyens "embryonnaires" pour faire en sorte que ces hommes et ces femmes s'épanouissent et qu'ils nous apportent dans notre propre épanouissement, sont là, ces moyens ont juste besoin eux aussi de s'épanouir.



effectivement chez le nourrissons les potentialités qui permettent à notre cerveau de se construire en interaction avec l'environnement, à nos réseaux neuronaux de s'établir, ces potentialités sont deja la...

mais dans le cas des enfants autistes la deficience de certaines zones du cerveau impliquées dans l'imitation et l'apprentissage gêne le developpement de ces potentialités d'ou la necessité de recourir à des modalités d'éducation adaptées, telles que celles décrites plus haut, qui permettront de surmonter partiellement ces déficiences dans certaines limites malheureusement .
canardos
 
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Message par canardos » 06 Déc 2007, 16:37

a écrit :

[center]La France accusée de laisser les autistes sur le bord de la route [/center]

Par Destination Santé  le 6 décembre 2007

Dans un Avis qui vient d'être rendu public, le Comité consultatif national d'Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé dénonce la situation dramatique en France, des patients autistes et de leurs familles. Ses responsables formulent pas moins de 10 recommandations, pour qu'enfin la vie des malades et de leurs proches soit changée.

Au total entre 350 000 et 600 000 personnes souffrent d'un syndrome autistique. Et 5 000 à 8 000 nouveaux-nés développent chaque année ce trouble envahissant du comportement. Or contrairement aux pays anglo-saxons et d'Europe du Nord, la France connaît un déficit majeur dans leur prise en charge.

Patients et proches sont encore victimes d'une véritable errance diagnostique. Avec pour conséquence « un diagnostic souvent trop tardif, de grandes difficultés d'accès à un accompagnement éducatif précoce et adapté, un manque de places dans des structures d'accueil, l'impossibilité pour les familles de choisir les modalités de prise en charge des enfants, et une carence de soutien aux familles… », soulignent les membres du CCNE.

La France a d'ailleurs été condamnée par le Conseil de l'Europe en 2004, pour manquement à ses obligations en matière d'accès des enfants autistes à l'éducation. Le CCNE recommande entre autres « un diagnostic fiable et précoce ; une prise en charge éducative précoce et adaptée de l'enfant ; un accompagnement et un soutien aux familles ; un investissement pour soutenir toutes les initiatives permettant de créer des structures d'accueil ; une formation des professionnels chargés d'accompagner les enfants malades »... Pour retrouver l'ensemble des recommandations et prendre connaissance de l'Avis 102 du CCNE dans son intégralité, téléchargez-le  en cliquant ici.

Source : CCNE, 6 décembre 2007

canardos
 
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Message par canardos » 07 Déc 2007, 12:08

a écrit :

Le 7 décembre 2007

[center]Une protéine manquante pourrait expliquer l'autisme[/center]

Par Jean Etienne, Futura-Sciences

L'absence d'une protéine dans le cerveau pourrait être la cause de l'autisme, mais aussi d'autres troubles neurologiques, affirme une équipe de chercheurs du MIT's Picower Institute for Learning and Memory.

Certaines protéines sont directement impliquées dans le développement des synapses, jouant un rôle capital dans notre capacité d'apprentissage et de mémorisation. Celles-ci sont des zones de contact formant un pont entre deux neurones voisins ou entre un neurone et une autre cellule (musculaire, sensorielle…) comprenant des canaux ionisés (ions calcium) ainsi que des composés protéiques complexes qui se chargent de la transmission des signaux.
Des synapses mal formées pourraient conduire à un développement incorrect du cerveau et au retard mental. Depuis plusieurs années déjà, il a été noté que des mutations dans les gènes encodant certaines protéines synaptiques étaient associées à l'autisme.

Li-Huei Tsai, professeur en Neurosciences au MIT (Massachusetts Institute of Technology) porte son attention sur une enzyme (une kinase) appelée Cdk5, dont le rôle principal est d'aider les neurones à migrer vers leur emplacement final durant le développement du cerveau. Selon Tsai, cette étape est primordiale pour aboutir à un fonctionnement normal de nos capacités cognitives et mentales.

Défaut de construction

Afin de mieux appréhender le fonctionnement de ce processus complexe qui conduit à la formation des synapses, l'équipe de Tsai a examiné en laboratoire la manière dont Cdk5 interagit avec les protéines impliquées dans ce développement, en particulier une protéine kinase appelée CASK (Calcium/calmodulin-dependent serine protein kinase), une des premières à intervenir.

"En l'absence de Cdk5, la protéine CASK ne se trouve pas au bon endroit et au bon moment pour interagir avec les composants présynaptiques essentiels. Il en résulte alors un dérèglement de l'afflux de calcium" déclare Tsai, soulignant que ce calcium est indispensable non seulement au cours du développement du système nerveux central, mais aussi dans la plasticité de notre cerveau, c'est-à-dire sa capacité à modifier son comportement en réponse aux expériences. Autrement dit sa faculté d'apprentissage.

Les mutations génétiques ainsi que les altérations de la surface des protéines et molécules synaptiques ont été également associées à l'autisme. Les dysfonctionnements étudiés dans le laboratoire de Li-Huei Tsai conduisent à ce même genre d'altération. L'étude du MIT fournit aussi la première description précise du processus au cours duquel Cdk5 - qui joue aussi un rôle important dans l'apparition de maladies neurodégénératives comme celle d'Alzheimer - organise le développement des synapses.

"Il reste encore beaucoup d'inconnues, annonce Tsai. Les causes des troubles psychiatriques sont toujours très mal connues, mais l'expérience que nous accumulons suggère fortement que des modifications indésirables du programme de synaptogenèse peuvent conduire à ces maladies graves".

Cette recherche fait l'objet d'une publication dans la revue Neuron du 6 décembre 2007.

canardos
 
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Message par jedi69 » 08 Déc 2007, 03:10

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Terrible !!!

J'aime bien cette association des différentes discplines scientiphiques, la génétique, qui passera à l'étape suivante, la thérapie, les soins, l'intervention aux seins des gênes, et ça probablement au niveau embryonnaire. C'est ce qu'on voit dans un film un peu glauque : "Bienvenue à GATTACA", ça pourrait être fait de manière beaucoup plus positive bien sûr, genre L'HOMME BICENTENAIRE. Et donc l'association avec les observations et les interventions de plus en plus précises de la neurologie, à echelle molécualire, voir atomique, voir, voir ... à l'echelle ds particules élémentaires ... bon, faudrait déjà qu'on arrive à en trouvé régulièrement de ces petits éléments. :roll:


Bonne nuit
jedi69
 
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Message par canardos » 08 Déc 2007, 08:30

il n'y a quand meme pas de motifs de se réjouir...

on comprend un peu mieux les mécanismes de l'autisme et peut etre que dans un avenir à long terme on pourrai avoir des thérapies médicamenteuses plus efficaces intervenant précocement.

En attendant, l'autisme est un drames pour des milliers d'enfants et leurs familles et la société est incapable d'apporter une prise en charge éducative précoce et adaptée de l'enfant et l'accompagnement et le soutien aux familles dont elles ont besoin, alors que ça, c'est une affaire de moyens et de volonté politique.
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Message par canardos » 10 Déc 2007, 17:03

a écrit :

[center]Autisme en France: la psychanalyse pointée par le comité d'éthique[/center]

PsychoMédia - Publié le 06 décembre 2007



Le Pr Didier Sicard, président du comité consultatif national d’éthique (CCNE), a rendu les conclusions du groupe de travail sur la situation en France des 350000 à 600000 personnes, enfants et adultes, atteintes de syndromes autistiques.

Le Comité avait été saisi en juillet 2005 par plusieurs associations de familles

qui s’élevaient avec force contre les conceptions actuelles de prise en charge en France des enfants et des personnes souffrant d’autisme et contre l’absence ou le défaut de prise en charge éducative des enfants et des adolescents.

"La France connaît, par rapport à de nombreux pays, en particulier anglosaxons et d’Europe du Nord, un déficit majeur", affirme le rapport.

"Les personnes, enfants et adultes, atteintes de syndromes autistiques et leurs proches sont aujourd’hui encore victimes en France d’une errance diagnostique, conduisant à un diagnostic souvent tardif, de grandes difficultés d’accès à un accompagnement éducatif précoce et adapté, d’un manque de place dans des structures d’accueil adaptées, de l’impossibilité pour les familles de choisir les modalités de prise en charge des enfants, de la carence de soutien aux familles, et de la carence d’accompagnement, de soins, et d’insertion sociale des personnes adultes et âgées atteintes de ce handicap."

"La France a été condamnée par le Conseil de l'Europe en 2004 pour non respect de ses obligations d'accès à l'éducation à l’égard des enfants souffrant d’autisme, mais cela n'a pas encore entraîné de changement significatif dans la prise en charge éducative de ces enfants", relève le rapport.

Depuis la loi du 11 février 2005, leur inscription à l’école est devenue obligatoire. "Mais il s’agit souvent d’une scolarisation fictive, réduite à une simple inscription" critique le Comité.

Le rapport s'attarde notamment sur le tort qu'a causé (et continue de causer) l'approche psychanalytique dans cette cause.

"Le drame de l’autisme représente un exemple particulièrement douloureux des conséquences que peuvent avoir des théories sur les causes d’un handicap ou d’une maladie en termes de souffrance humaine et de respect de la personne. Les théories psychanalytiques de l’autisme – les théories psychodynamiques, dont le concept de « forteresse vide (1) » – proposées durant les années 1950 pour décrire et expliquer le monde intérieur des enfants souffrant d’autisme, ont conduit à une mise en cause du comportement des parents, et en particulier des mères, décrites comme des « mères frigidaires », « mères mortifères » dans le développement du handicap".

"Depuis les années 1980, la classification internationale des syndromes autistiques comme "troubles envahissants du développement" a conduit à l’abandon de la théorie psychodynamique de l’autisme et de la notion de "psychose autistique" dans la quasi-totalité des pays, à l’exception de la France et de certains pays d’Amérique latine (...)".

"A cette opposition ancienne et marquée, dans notre pays, entre des conceptions et des approches de nature essentiellement psychanalytique par une grande proportion de psychiatres, et la demande pressante, de la part des associations de familles d’un accès aux approches éducatives et thérapeutiques développées au niveau international, commencent à se substituer, de manière encore trop minoritaire, des formes intéressantes de participation de psychanalystes à des modalités d’accompagnements et de prises en charge multidisciplinaires fondées sur les approches éducatives recommandées au niveau international – un changement dont on ne peut que souhaiter le développement."

Pour l’heure, les familles sont confrontées à une absence de choix avec des listes d’attente de deux à quatre années.

"En France on a tendance à proposer des solutions d’enfermement, résume le Pr Jean Claude Ameisen, rapporteur de cet avis. "Pourtant ce qui est éthique et humain, ne coûte pas plus cher, comme l’a montré l’expérience de la Suède", où les grands centres pour autistes ont été fermés, et remplacés par de petites structures plus humaines."

Le rapport souligne aussi l'importance de soutenir la personne autiste tout au long de la vie. "L’enfant atteint de syndrome autistique deviendra un(e) adolescent(e), puis un(e) adulte, puis une personne vieillissante. Ces évolutions ne doivent pas constituer des périodes de rupture et d’abandon, et l’accompagnement, les apprentissages, le logement, l’insertion sociale et professionnelle doivent être adaptés aux différents âges de la vie."

(1) Bruno Bettelheim. The Empty Fortress : Infantile Autism and the Birth of the Self. Free Press, 1967

Source: Comité consultatif national d’éthique (CCNE)

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