Informations Ouvrières

Message par Ottokar » 30 Nov 2007, 08:47

a écrit :Huit mille vingt-six travailleurs, militants ... ont désigné 236 délégués, ont constitué, ces 24 et 25 novembre, une convention ouvrière et socialiste... Laquelle convention a décidé de convoquer avant l’été 2008 un congrès de fondation du parti ouvrier indépendant.


Ce nombre de 8026 correspondant grosso modo aux effectifs du PT quelqu'un pourrait-il m'expliquer si une partie du PT ne va pas adhérer à ce nouveau POI (I = Indépendant à la place du vieux I= Internationaliste... quelle régression !) pour laisser la place à de nouveaux ou si ce sont les mêmes à quelques dizaines près (quelques mairies, maçons et amateurs de la dive bouteille) ? Et dans ce cas quel intérêt ?
Ottokar
 
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Message par Front Unique » 05 Déc 2007, 21:08

Informations Ouvrières N° 823 - L'éditorial du 6 décembre 2007

Un plan d’urgence

D’année en année, l’entreprise prospère. Sur vingt ans, son activité a progressé de 900 %.

Elle ouvre chaque année des filiales nouvelles dans des secteurs jusque-là inexplorés (1).

Pour l’hiver 2007-2008, les Restos du cœur — c’est d’eux qu’il s’agit — distribueront près de 90 millions de repas à plus de 700 000 personnes !

D’année en année, prospèrent ainsi misère et précarité. Les statistiques officielles (en dessous de la réalité, on peut le craindre) estiment qu’un Français sur huit (7,136 millions de personnes) vit sous le seuil de pauvreté, en augmentation de près de 100 000 chaque année.

Qui sont-ils ? Chômeurs, victimes des licenciements et des suppressions d’emplois, chômeurs dont le nombre officiel « diminue » par le seul miracle du changement de mode de calcul (2). Mais aussi « salariés à temps partiel, intermittents, intérimaires ou travailleurs à domicile », dont, selon l’INSEE (3), « la proportion (…) a bondi, passant de 17 à 31 % entre 1978 et 2005 ». Et même les salariés à temps plein, dont le pouvoir d’achat ne cesse de régresser, comme le prouvent les chiffres réels, à l’encontre de la propagande médiatico-patrono-gouvernementale (lire page 2 de ce journal) !

Cette explosion de la misère et de la précarité, croissant sans discontinuer durant les vingt dernières années, ne doit rien au hasard. Elle plonge ses racines dans une continuité de mesures que les changements de couleur politique entre les gouvernements successifs n’ont pas altérée. Ces racines remontent toutes à l’Union européenne. Le chômage découle des licenciements, lesquels découlent des restructurations et délocalisations que le traité de Maastricht encourage.

Précarité, temps partiels imposés, intermittence, télétravail sont les enfants légitimes des directives et plans européens instaurant la « flexicurité ».

La baisse du pouvoir d’achat et des salaires réels procède du pacte de stabilité et de la dictature de la Banque centrale européenne sur les taux d’intérêt, des décisions du sommet de Lisbonne sur les retraites et des « recommandations » de l’Union européenne sur la protection sociale.

Continuer dans cette voie dictée par l’Union européenne conduirait au plus grand désastre.

Comment, dans ces conditions, comprendre que François Hollande dise qu’il faille ratifier le traité de Lisbonne ?? Comment comprendre que les dirigeants du PCF — qui, eux, se prononcent pour le non au nouveau traité — aient refusé, dans le cadre du congrès de la Gauche européenne, de dire « rupture avec l’Union européenne » et appellent à « contribuer au sein de l’Union européenne à changer la politique européenne actuelle » (4) ?

Un véritable plan de salut public s’impose d’urgence. Un plan qui permette :

— L’interdiction des plans de délocalisation et de re­structuration, la (re)nationalisation des entreprises clés de l’économie (5).

— Le retour des 200 milliards d’exonérations de cotisations détournés à la Sécurité sociale.

— L’augmentation générale des salaires et pensions (le seul retour aux normes de 1981 restituerait 200 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux travailleurs, lire page 2).

Toutes ces mesures sont financièrement possibles (6). Elles sont politiquement impossibles tant que s’appliquent les règles de Maastricht, que le traité de Lisbonne prétend aggraver.

Voilà pourquoi sauver le pays exige de dire : non au traité de Lisbonne, oui à un référendum le rejetant, non au traité de Maastricht, oui à la rupture avec l’Union européenne.

Daniel Gluckstein

(1) Après les Restos du cœur, puis les Toits du cœur, cette année est inauguré un « Restaurant bébés du cœur ».
(2) AFP, 29 novembre 2007 : « Le dernier taux de chômage BIT connu, qui porte sur le deuxième trimestre 2007, s’élève à 8,1 %, selon un mode de calcul entièrement revu par l’INSEE et aboutissant mécaniquement à gommer un point de chômage. » On n’en est plus à un trucage près !
(3) AFP, 28 novembre 2007.
(4) Lors de ce congrès de la Gauche européenne, composée principalement de PC ou d’ex-PC, qui s’est tenu le week-end dernier à Prague, Roselyne Vachetta, représentante de la LCR, était présente.
(5) A commencer par Airbus, dont le président, Louis Gallois, vient d’annoncer la délocalisation dans la zone dollar, sous prétexte de la politique de l’euro fort dictée par Maastricht !
(6) 100 milliards d’euros de profits des entreprises du CAC 40 en 2004, 400 à 500 milliards d’euros de profits pour l’ensemble des entreprises françaises cotées en Bourse.

Front Unique
 
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Message par abounouwas » 06 Déc 2007, 09:20

a écrit :Toutes ces mesures sont financièrement possibles. Elles sont politiquement impossibles tant que s’appliquent les règles de Maastricht, que le traité de Lisbonne prétend aggraver.


tractophobes d'opérette, vous faites dérivez la politique de la loi, alors que c'est l'inverse qui s'opère... enfin, dans le réel...
abounouwas
 
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Message par Vérié » 06 Déc 2007, 11:28

(abounouwas @ jeudi 6 décembre 2007 à 09:20 a écrit :

tractophobes d'opérette,

Tu ne veux pas plutot dire "tractomane"' :33:
Vérié
 
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Message par Valiere » 06 Déc 2007, 12:44

il y a un mélange très primaire dans IO entre politique nationale et europe...Tout est dans tout, certes mais il ne faut pas non plus masquer ainsi les responsabilités gouvernementales
Valiere
 
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Message par abounouwas » 06 Déc 2007, 17:50

non, non, tractophobes même si je serais enclin, après ta remarque, à leur concéder un certain fétichisme...
abounouwas
 
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Message par Front Unique » 12 Déc 2007, 22:14

Informations Ouvrières N° 824 - L'éditorial du 13 décembre

Les félicitations du FMI

Au pas de charge, le gouvernement Sarkozy-Fillon poursuit son entreprise de destruction généralisée. Le 12 dé­cembre, quatre-vingts mesures doivent être adoptées en conseil des ministres, aboutissant notamment à liquider les administrations centrales et leurs services déconcentrés dans les départements (Equipement, Action sociale, etc.) et à les faire passer sous tutelle du ministère de l’Intérieur, par l’intervention « de préfets surpuissants » (1).

Et le Premier ministre annonce que « toutes les grandes réformes économiques et sociales seront lancées d’ici à fin 2008 » (2).

Toutes : Fillon cite le passage aux 41 annuités de cotisation pour les départs à la retraite, l’augmentation du prix du gaz, la refonte/démembrement du Code du travail (lire page 15), la réforme du contrat de travail et de la formation professionnelle, l’instauration d’ « un vrai système de flexisécurité à la française, la fusion ANPE-Unedic, le gel des dépenses publiques, l’objectif de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ».

Est-il possible que cela continue ?

Ce 11 décembre, les dirigeants de « cinq partis de gauche » (PS, PCF, Verts, MRC et radicaux de gauche) ont adopté une déclaration commune exigeant des « mesures d’urgence », notamment pour le « pouvoir d’achat ». Les dirigeants de ces partis « proposent de nombreuses mesures, notamment un encadrement des loyers pour 2008, la généralisation du chèque transport, l’augmentation de la prime pour l’emploi de 50 % et une augmentation immédiate du SMIC (…), l’augmentation générale des rémunérations (…) et la mise en œuvre d’un plan de rattrapage des traitements dans la fonction publique (…) ».

Quelques jours plus tôt (3), dans le rapport du Fonds monétaire international (FMI) consacré à la France, on pouvait lire : « La France est en mouvement. L’élection d’un nouveau président et la nomination d’un gouvernement ouvertement réformateur offrent à la France une occasion historique (…). Les priorités et la méthode du gouvernement en matière de réformes sont appropriées. »

En particulier, le FMI dénonce : « La hausse tendancielle du SMIC, en renchérissant le coût du travail, a évincé les jeunes et les non-qualifiés du marché du travail », et il salue « la décision de ne pas accorder un coup de pouce au SMIC en 2007 et suggère qu’elle soit pérennisée ». Le même rapport du FMI approuve la fusion Unedic-ANPE et la refonte du Code du travail…

Rappelons que le nouveau directeur du FMI s’appelle Dominique Strauss-Kahn, dirigeant du PS. Un récent sondage le présente comme le dirigeant le plus populaire du Parti socialiste.
Comment comprendre que le dirigeant socialiste Strauss-Kahn approuve depuis Washington toutes les mesures de Sarkozy, auxquelles les dirigeants du PS, à Paris, disent vouloir s’opposer, avec les dirigeants des autres partis ?

La réponse à cette question réside peut-être… dans l’attitude des uns et des autres vis-à-vis du traité européen de Lisbonne.

Sur cette question, le communiqué des « cinq partis de gauche » se conclut en effet par la mystérieuse phrase sui­vante : « Ceux des partis de gauche et écologistes qui ont ré­clamé un référendum rappellent leurs positions respectives. » (4)

Si l’on comprend bien, parmi ces cinq partis, certains sont pour un référendum, d’autres pas (ceux-là — comme la direction du PS — appuient la décision de Sarkozy d’imposer le traité de Lisbonne sans vote populaire). Et parmi ceux qui sont pour le référendum, certains sont pour le traité, d’autres, contre.

Mais le traité de Lisbonne, lui, que dit-il sur le SMIC, le Code du travail, la flexibilité etc. ? Il dit mot pour mot ce que disent le FMI et Sarkozy.

Peut-on se libérer de la politique réactionnaire du gouvernement Sarkozy… sans dire non au traité de Lisbonne, et exiger la rupture avec l’Union européenne ? Poser la question, c’est y répondre.

Daniel Gluckstein

(1) Les Echos, 11 décembre 2007.
(2) La Tribune, 10 décembre 2007.
(3) Le 19 novembre.
(4) AFP, 11 décembre 2007.

Front Unique
 
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Message par Front Unique » 19 Déc 2007, 23:42

Informations Ouvrières N° 825 - L'éditorial du 20 décembre 2007

Un piège et comment n'y pas tomber

Est-ce « un piège » dans lequel seraient tombés les syndicats ? La question est posée par Le Figaro (1) à propos du « dialogue social » au centre de la conférence gouvernement-patronat-syndicats du 19 décembre.

Sarkozy ne s’en cache pas : il réunit les syndicats « pour leur présenter le programme des réformes à venir en 2008 et leur proposer de participer à leur élaboration ». Fillon précise : « L’essentiel des réformes économiques et sociales aura lieu en 2008. » Le porte-parole de l’Elysée précise « le programme de la conférence sociale : temps de travail, rémunération, allégement de charges, négociations salariales, travail dominical, réforme du marché du travail, formation professionnelle et conditions d’un dialogue social performant, avec notamment la question de la représentativité des organisations syndicales ». Autant de sujets qui « figuraient dans le discours social pro­noncé par Nicolas Sarkozy en septembre au Sénat » et sur lesquels il s’agit de « répartir les responsabilités entre le gouvernement et les partenaires sociaux » (1).

Il s’agirait donc, dans le cadre de la « feuille de route » fixée par Sarkozy en septembre dernier, de définir ce qui serait directement mis en œuvre par le gouvernement et ce qui serait au préalable élaboré en commun par patronat et syndicats ouvriers. Pour des raisons faciles à comprendre, le gouvernement a une préférence pour cette deuxième voie : ainsi associées à la définition des contre-réformes, les organisations syndicales seraient en peine, par la suite, de s’opposer à leur application.

La presse donne pour exemple les discussions en cours sur le contrat de travail. Mme Parisot, présidente du Medef, vient de déclarer : « Il est possible d’arriver à un accord » (2) avec les organisations syndicales autour d’une formule qui, quelle que soit sa forme définitive — « séparation à l’amiable », « contrat de projet », « CDI par mission », « CDD sur un objet précis et borné » — reviendrait à faire éclater le CDI, défini par le Code du travail comme le contrat de travail normal, et à généraliser précarité et individualisation.

Si tel était le cas, comment comprendre ?

Le quotidien patronal Les Echos souligne, pour s’en féliciter, que les confédérations syndicales formulent ces propositions, « initiative qui revient normalement au camp patronal » (3). Leur motivation pour agir de la sorte serait « d’avancer suffisamment loin pour empêcher le gouvernement de reprendre le dossier et d’imposer par la loi les mesures qu’ils n’auraient pas acceptées par accord ».

La loi portant sur la réforme du dialogue social votée il y a un an, et appliquée ici, n’apparaît-elle pas pour ce qu’elle est : un piège et un chantage pour les organisations syndicales (4) ?!

L’exigence d’éclatement des droits collectifs, entreprise par entreprise, mission par mission… et, au bout du compte, individu par individu, est une « revendication »… de la classe capitaliste, du gouvernement, de l’Union européenne.

La classe ouvrière, elle, s’est historiquement constituée comme classe dans le combat pour arracher et défendre ses droits collectifs. L’existence même des confédérations syndicales, héritières de la vieille CGT, se relie à la lutte de classe pour arracher les garanties collectives (conventions collectives, Sécurité sociale, statuts, CDI, etc.) contre l’individualisation des rapports sociaux à laquelle la classe capitaliste a toujours prétendu.

C’est là, depuis deux siècles, le fondement du mouvement ouvrier. Que signifierait y renoncer, sinon s’engager dans une voie qui menace l’existence même des organisations ouvrières, leur indépendance et la démocratie politique, qui y est indissociablement reliée ?
Notons que, sur la méthode comme sur le contenu, ces problèmes nous ramènent à l’Union européenne.

Sur la méthode : le « dialogue social », visant à transformer les syndicats en instruments des contre-réformes, n’est que la transposition en France des orientations de Bruxelles.
Sur le fond : les discussions en cours sur le contrat de travail sont officiellement présentées comme l’application en France des exigences de la flexicurité, dont les principes communs viennent d’être adoptés par le sommet européen du 14 décembre 2007 (5).

Méthode et contenu expriment ici le caractère profondément corporatiste (6) et antidémocratique des traités de Maastricht et de Lisbonne, qui les contiennent.

La situation est grave. Il n’y a pas de démocratie sans indépendance des syndicats. Il n’y a pas de classe ouvrière organisée autrement que par et dans la défense des garanties collectives. Et de fait, on peut conclure qu’il n’y a pas de place pour la démocratie dans le carcan imposé par l’Union européenne.

Aux plans de Sarkozy et de l’Union européenne, qui voudraient faire de 2008 l’année de l’instauration du corpora­tisme, les travailleurs sont en droit d’opposer leurs propres intérêts.
Que 2008 soit l’année de l’indépendance préservée des organisations de classe, de la défense et de la reconquête des droits collectifs, l’année du coup d’arrêt à la politique destructrice de l’Union européenne. Et pour toutes ces raisons, 2008 sera l’année de la fondation du parti ouvrier indépendant.

Daniel Gluckstein


(1) Le Figaro, 17 décembre 2007.

(2) AFP, 18 décembre 2007.

(3) Les Echos, 17 décembre 2007.

(4) Cette loi du 31 janvier 2007 stipule : « Tout projet de réforme envisagé par le gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l’emploi et la formation professionnelle (…) fait l’objet d’une concertation préalable avec les organisations syndicales (…). A cet effet, le gouvernement leur communique un document d’orientation présentant des éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis et les principales options. »

(5) « La flexicurité exige un climat de confiance et un vaste dialogue entre tous les intéressés, dans lequel tous sont prêts à assurer la responsabilité du changement (…). Si les autorités publiques ont une responsabilité générale en la matière, l’action des partenaires sociaux dans la conception et la mise en œuvre des politiques de flexicurité, à travers le dialogue social et les négociations collectives, est d’une importance capitale » (principes communs de flexicurité adoptés au sommet européen du 14 décembre 2007).

(6) Corporatiste : en France, cela vient du corporatisme social mis en place par la Charte du travail de Pétain, sous le régime de Vichy, où les syndicats de salariés et de patrons étaient regroupés dans une même organisation au nom de la « communauté de l’entreprise ».


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Message par Gertrude » 21 Déc 2007, 21:35

8) Parti Ouvrier Indépendant dont les cartes de "membre fondateur" seront envoyées en même temps que les cartes du "PT pour un POI 2008"... :roll:
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Message par Ottokar » 21 Déc 2007, 23:06

et en même temps que celles du PCI pour un PT pour un POI... et même que celles du CCI, l'internationale à laquelle adhère le PCI pour un PT pour un POI !

Etre trotskyste et se référer à la révolution russe n'oblige pas à vivre dans les poupées gigognes du pays !
Ottokar
 
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