les australopitheques étaient-ils polygames?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Déc 2007, 10:49

a écrit :

[center]Vive compétition masculine chez l’australopithèque robuste[/center]


Chez des australopithèques qui vivaient il y a près de 2 millions d’années, les mâles se battaient-ils pour prendre la tête d’une sorte de harem de femelles ? Telle est l’hypothèse émise par des anthropologues.


Chez les gorilles, le dimorphisme sexuel très marqué est associé à une forte compétition entre mâles pour contrôler un ‘’harem’’. L’australopithèque robuste (en haut) avait-il un comportement comparable? (haut:© Science/ bas: Ron Ritchie)
Non contents d’étudier sous toutes les coutures les restes fossilisés de nos ancêtres, les anthropologues aimeraient connaître leurs comportements sociaux, savoir par exemple comment hommes et femmes nouaient leurs relations les plus intimes. Pour cela, ils ont peu d’indice à se mettre sous la dent, si ce n’est l’estimation de la croissance des individus et la taille relative des squelettes féminins et masculins. Ces différences de taille sont considérées comme révélatrices des comportements sexuels. C’est ainsi que des chercheurs suggèrent que chez les australopithèques robustes (Australopithecus ou Paranthropus robustus), qui vivaient il y a 1,5 à 2 millions d’années, les mâles se disputaient l’ascendant sur des groupes de femelles.

Pour arriver à cette hypothèse, Charles Lockwood (University College London, GB) et ses collègues d’Afrique du Sud ont comparé la morphologie de 35 fossiles (19 crânes et 16 mâchoires) de P. robustus mis au jour sur plusieurs grands sites paléontologiques sud-africains. Les chercheurs ont observé une grande différence de taille entre les individus jeunes et les individus adultes chez les mâles, suggérant que leur croissance était très longue et qu’ils n’atteignaient que tardivement leur pleine maturité (1).

Chez les primates actuels, cette croissance tardive des mâles est associée à une importante différence de taille entre mâle et femelle. Ce dimorphisme sexuel est ainsi très marqué chez les gorilles, où les mâles achèvent leur croissance longtemps après que les femelles ont commencé à se reproduire. Les gorilles sont en compétition pour devenir le mâle dominant d’un groupe de femelles.

Partant de ce schéma, Lockwood et ses co-auteurs suggèrent que les australopithèques robustes mettaient eux aussi en œuvre cette stratégie de type ‘’harem’’. Une hypothèse qui repose pour l’instant sur l’étude de dents et de crânes et sur des estimations du dimorphisme sexuel chez les australopithèques qui ne font pas toujours l’unanimité. Reste néanmoins cette question importante pour comprendre l’évolution humaine : à partir de quand se sont vraiment réduites les différences de taille entre l’homme et la femme ? Car, contrairement à ce que certains pourraient penser, le dimorphisme sexuel est faible chez Homo sapiens.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(05/12/07)

(1) étude publiée dans la revue Science datée du 30 novembre

canardos
 
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Message par jeug » 15 Déc 2007, 17:07

a écrit :Car, contrairement à ce que certains pourraient penser, le dimorphisme sexuel est faible chez Homo sapiens.
:boxing:
jeug
 
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Message par canardos » 16 Déc 2007, 13:13

contre qui tu boxes? :huh:

ps: personnellement je trouve qu'un certain dimorphisme sexuel n'est pas désagréable :w00t:
canardos
 
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Message par jeug » 16 Déc 2007, 14:33

(canardos @ dimanche 16 décembre 2007 à 13:13 a écrit : contre qui tu boxes? :huh:

Mais voyons, contre ceux "qui pourraient penser" qu'il n'ait pas "faible".
jeug
 
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Message par canardos » 16 Déc 2007, 14:44

pour parler sérieusement, le dimorphisme sexuel c'est essentiellement la difference de taille et de poids, pas de capacités intellectuelles....

simplement on constate que les primates chez lesquels il est particulierement developpé ont des sociétés polygames avec des males dominants (exemple les gorilles) et que dans le genre humain il est au contraire particulierement faible, 10% environ...

d'un point de vue evolutionniste, on pense que c'est la necessité de la coopération dans des sociétés evoluées et l'avantage evolutif que representait à cet égard la diminution des conflits d'origine sexuellle dans le groupe qui est à l'origine chez l'homme de deux phénomenes, la diminution de l'écart de taille male femelle et la disponibilité sexuelle permanente des femelles, tres rare dans le monde animal.
canardos
 
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Message par jeug » 16 Déc 2007, 15:48

(canardos @ dimanche 16 décembre 2007 à 14:44 a écrit :d'un point de vue evolutionniste, on pense que c'est la necessité de la coopération dans des sociétés evoluées et l'avantage evolutif que representait à cet égard la diminution des conflits d'origine sexuellle dans le groupe qui est à l'origine chez l'homme de deux phénomenes, la diminution de l'écart de taille male femelle et la disponibilité sexuelle permanente des femelles, tres rare dans le monde animal.

donc qui est à l'origine chez l'homme de la monogamie ... ayant entraîné :
- la diminution de l'écart de taille male femelle
et
- la disponibilité sexuelle permanente des femelles

a écrit :pour parler sérieusement, le dimorphisme sexuel c'est essentiellement la difference de taille et de poids, pas de capacités intellectuelles....

Je ne faisais pas seulement allusion aux amalgames concernant les capacités intellectuelles, mais aux autres différences exagérées (à dessein) concernant l'instinct, l'attitude et par voix de conséquence des formes de réflexion différentes, des prédispositions, etc.
Que n'entend-on pas sur le sujet ?
jeug
 
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Message par canardos » 16 Déc 2007, 19:27

hmm, Jeug, il me semble que tu intervertis les facteurs quand tu dis:

a écrit :

donc qui est à l'origine chez l'homme de la monogamie ... ayant entraîné :
- la diminution de l'écart de taille male femelle
et
- la disponibilité sexuelle permanente des femelles



c'est plutot la monogamie qui a été rendue possible, par la diminution de du dimorphisme sexuel et de l'agressivité des males ainsi que par la disponibilité sexuelle permanente des femelles...

car la monogamie humaine est quelque chose de tres specifique par rapport à la monogamie de autres animaux ...c'est une monogamie à l'interieur du groupe, pas la monogamie de couples isolés sur un territoire spécifique, ce qui suppose donc une tolérance des autres males...

cela dit si les facteurs biologiques évoqués plus haut ont rendu possible la monogamie, il ne l'ont pas rendu pour autant obligatoire, car ce n'est pas la seule strategie sociale qui a existé chez les humains primitifs comme chez les humains actuels
canardos
 
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