comment le cerveau se protège de la parkinson

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Mars 2007, 07:44

dans Cordis nouvelles:

a écrit :

[center]Les scientifiques identifient le facteur de protection du cerveau contre la maladie de Parkinson[/center]

[Date: 2007-03-13]


Une équipe internationale de chercheurs a découvert un facteur maintenant les cellules de notre cerveau vivantes et nous protégeant ainsi des conditions neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson. Cette découverte laisse espérer l'émergence de nouvelles thérapies pour cette maladie débilitante.

L'étude, en partie financée par l'UE, est publiée dans la dernière édition de la revue PLoS Biology.

Les personnes souffrant de la maladie de Parkinson sont confrontées à une gamme de symptômes qui se caractérise, entre autres, par des tremblements, une raideur et une lenteur des mouvements. Les tâches quotidiennes, telles que s'habiller, marcher, se nourrir et écrire, deviennent également un vrai calvaire pour les patients. La maladie de Parkinson est due à la destruction de certaines cellules cérébrales dans une partie du cerveau appelée la substance noire (substantia nigra). Ces cellules fabriquent une molécule messagère, la dopamine, et c'est la réduction des niveaux de dopamine résultant de la mort de ces cellules qui provoque les symptômes de la maladie de Parkinson. Une grande partie de la recherche s'efforce de déterminer les raisons de la mort de ces cellules dans la substance noire.

Pendant le développement et au cours de notre vie, des facteurs appelés «neurotrophiques» gardent nos cellules cérébrales en vie, et une baisse dans ces facteurs, ou des problèmes de molécules sur les cellules qui les identifient, contribuent certainement au développement de maladies neurodégénératives.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont observé le facteur neurotrophique GDNF (glial cell line-derived neurotrophic factor - facteur neurotrophique dérivé de la lignée cellulaire gliale) et son récepteur, Ret. Ils ont réussi à produire des souris dont les récepteurs Ret étaient inactifs dans la substance noire, empêchant ainsi la molécule GDNF de s'attacher à la cellule. «Pour la première fois, nous avons pu identifier les effets de l'absence du signal GDNF sur le développement et le comportement à long terme du système nigro-striatal», explique Rödiger Klein de l'Institut Max Planck de neurobiologie, qui a mené la recherche.

Selon les scientifiques, le système nigro-striatal s'est développé normalement en l'absence du récepteur Ret. Cependant, les effets de l'absence du récepteur Ret sont apparus lorsque la souris a vieilli. Les cellules nerveuses de la substance noire sont mortes relativement tôt et plus la souris vieillissait, plus le nombre de cellules nerveuses mortes augmentait.

«Nos cellules nerveuses nous aident à comprendre les facteurs nécessaires à leur survie», déclare le Professeur Klein. Les chercheurs espèrent voir leurs travaux mener au développement de nouveaux traitements tels que la thérapie par les cellules souches pour le remplacement des neurones perdus.


Référence du Document: Kramer, E.R. et al. (2007) L'absence de signal du récepteur Ret chez les souris provoque une dégénération progressive et tardive du système nigro-striatal. Revue PLoS Biology 5(3) e39.

canardos
 
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Message par canardos » 26 Déc 2007, 08:09

a écrit :

[center]Une étude explique comment se calment les tremblements de la maladie de Parkinson[/center]

LE MONDE | 24.12.07 |

Très efficace, notamment sur les symptômes de la maladie de Parkinson, la stimulation cérébrale profonde (SCP) par une électrode implantée dans le cerveau était loin d'avoir livré le mystère de ses mécanismes. C'est désormais chose faite grâce à des chercheurs américains, qui ont découvert les phénomènes mis en jeu au niveau cellulaire lors de la SCP. Maiken Nedergaard (université de Rochester, Etats-Unis) et son équipe ont publié leurs résultats dans un article publié, dimanche 23 décembre, sur le site Internet de la revue Nature Medicine.

Destinée à faire régresser les signes cliniques de la maladie de Parkinson, la stimulation électrique du noyau sous-thalamique a été pratiquée pour la première fois chez l'homme en 1993, par le professeur Alim-Louis Benabid et son équipe de l'unité 318 de l'Inserm, au CHU de Grenoble. Cette technique dérive des expériences d'électrostimulation destinées à traiter des phénomènes douloureux. Elle consiste en l'introduction de deux électrodes sous la région du cerveau appelée thalamus. L'électricité est fournie par un stimulateur implanté sous la clavicule du malade, et relié aux électrodes par un câble sous-cutané. Le patient peut actionner le stimulateur grâce à un aimant.

En 2005, l'équipe du laboratoire de physiologie et physiopathologie de la signalisation cellulaire (CNRS/université Bordeaux 1 et 2), qui avait, la première, attiré l'attention sur les effets thérapeutiques de la stimulation du noyau sous-thalamique chez le macaque en 1993, montrait que la SCP permettait de désynchroniser et de rendre de nouveau indépendants les neurones du noyau sous-thalamique qui fonctionnent de manière synchrone chez le malade parkinsonien.

INFLUX EXCITATEURS

Travaillant sur la souris, Maiken Nedergaard et ses collègues ont cherché à élucider les phénomènes biologiques en jeu dans la SCP. Dans un premier temps, ils ont prouvé que la stimulation électrique de haute fréquence utilisée dans la SCP entraînait autour de l'électrode la libération d'une molécule, l'adénosine triphosphate (ATP), à l'extérieur des cellules cérébrales. L'ATP fournit l'énergie nécessaire aux réactions chimiques chez tous les êtres vivants. Son catabolisme produit l'adénosine, et les chercheurs ont bien retrouvé une augmentation de la concentration d'adénosine dans la zone stimulée.

Ils ont ensuite vérifié deux points. D'une part que l'adénosine contribuait à la répression de la transmission d'influx excitateurs dans le thalamus, ce qui se traduit par la diminution des tremblements typiques de la maladie de Parkinson. Et d'autre part, que l'utilisation d'une molécule bloquant le récepteur A1 de l'adénosine atténuait les effets de la SCP. Pour confirmer tous ces résultats, les chercheurs américains ont enfin "mimé" les effets de la SCP sur le tremblement, tout d'abord en stimulant le récepteur A1 par une molécule analogue à l'adénosine, et ensuite en perfusant de l'adénosine dans le thalamus.

L'équipe de Maiken Nedergaard démontre que deux phénomènes sont déterminants dans la diminution des tremblements obtenue par la SCP : la libération d'ATP et l'activation des récepteurs A1 à l'adénosine qui en découle. De plus, tous deux limitent les effets secondaires excitateurs que peut induire la stimulation cérébrale profonde.

Ces travaux pourraient un jour déboucher sur de nouvelles cibles pour des médicaments antiparkinsoniens. Ils pourraient aussi confirmer l'utilité de la SCP dans d'autres pathologies, notamment psychiatriques, pour lesquelles cette technique est aujourd'hui expérimentée : troubles obsessionnels compulsifs ou dépression.

Paul Benkimoun

canardos
 
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