douleur et cerveau

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 12 Fév 2008, 10:03

a écrit :

[center]Quand la douleur transforme le cerveau[/center]

Les personnes atteintes de douleurs chroniques souffrent souvent de troubles associés : dépression, anxiété, perte du sommeil. Ces symptômes reflètent un remodelage des connexions neuronales lié à une stimulation permanente du cerveau.


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Image des zones activées en cas de douleurs chroniques .

La douleur est une expérience physique et émotionnelle désagréable qui peut devenir insupportable surtout quand elle perdure. C’est le cas des douleurs chroniques, celles qui se prolongent au-delà de trois mois, présentes dans des pathologies aussi diverses que les rhumatismes, les cancers ou les maladies auto-immunes. Les personnes qui en souffrent ressentent ce tourment à longueur de journée et ne sont que très partiellement soulagées par les traitements classiques. Plusieurs autres désagréments sont souvent associés à cette souffrance : dépression, troubles de sommeil, apathie, anxiété…

Jusqu’à présent les algologues, les spécialistes de la douleur, pensaient que ces troubles étaient liés à la psychologie de la personne qui a force d’avoir mal finissait par déprimer et se replier sur soi. Des chercheurs de la Feinberg School of Medicine (Université de Chicago) ont prouvé, pour la première fois, que ces symptômes ne sont pas directement liés à la sensation de douleur mais résulte bien d’un dysfonctionnement organique du cerveau.

Ils ont constaté, à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle et du scanner, que dans un cerveau sain toutes les régions étaient en équilibre : lorsqu’une zone est activée, les autres sont mises au repos. Mais chez les personnes atteintes de douleurs chroniques, une région du cortex frontale, associée aux émotions, ne se « tait jamais ». Cette expression ininterrompue peut créer des lésions cérébrales permanentes. En effet, les neurones ne pouvant soutenir cette activité permanente semblent remodeler leurs connexions et certains sont même détruits dans ce processus.

Selon les auteurs de l’étude, publiée dans le Journal of Neurosciences, ce « recablage » est à l’origine des troubles associés car c’est l’ensemble de l’équilibre cérébral qui est perturbé. Ces conclusions démontrent qu'il est essentiel d'étudier de nouvelles approches pour traiter les patients, non seulement pour contrôler leur douleur mais aussi pour évaluer et prévenir les dysfonctionnements qui peuvent être générés dans le cerveau par la douleur chronique.


Joël IGNASSE
Sciences et Avenir.com
08/02/2008
     
canardos
 
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Message par Wapi » 12 Fév 2008, 11:59

a écrit :
Jusqu’à présent les algologues, les spécialistes de la douleur, pensaient que ces troubles étaient liés à la psychologie de la personne qui a force d’avoir mal finissait par déprimer et se replier sur soi. Des chercheurs de la Feinberg School of Medicine (Université de Chicago) ont prouvé, pour la première fois, que ces symptômes ne sont pas directement liés à la sensation de douleur mais résulte bien d’un dysfonctionnement organique du cerveau.


Bon, ils ont remplacé la poule par l'oeuf à moins que ce ne soit l'oeuf par la poule. Nous voilà bien avancés.
Maintenant il ne parlent ici que des douleurs consécutives à des maladies clairement identifiées.
Mais la douleur provoquée par une souffrance liée à l'environnement ne pourrait-elle aussi modifier le cerveau et provoquer anxiété, dépression, trouble du sommeil ?
Wapi
 
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Message par canardos » 12 Fév 2008, 14:45

tu as raison wapi...

cela dit quelle que soit l'origine de la douleur, c'est interessant de comprendre comment elle transforme notre cerveau, modifie nos connexions synaptiques, voire crèe des lésions parfois irréversibles.

jusqu'à présent la douleur était surtout perçue comme un symptome, ce qu'elle est, pas comme une cause susceptible d'entrainer des pathologies, quelque soit l'origine de la douleur en question, y compris la douleur d'origine psychique si c'est à ça que tu penses.

parce qu'en france le corps médical en reste souvent à cette approche symptomatique et est tres timoré pour le traitement de la douleur pour ne pas masquer le symptome.

et donc de telles études poussent quand meme à la prise en charge la plus complete et la plus rapide possible de la douleur.

autre exemple, la depression.

quellle que soit l'origine de la dépression et la psychotherapie suivie, une depression prolongée et severe entraine des morts neuronales importantes dans l'hippocampe et peut donc entrainer des lésions séveres et une altération durable de notre mémoire de travail,

Des études d'imagerie cérébrale montrent en effet que les patients atteints de dépressions sévères voient le volume de leurs deux hippocampes diminuer. Cette atrophie pourrait être due à une perte neuronale et surtout à un taux de naissance de nouveaux neurones (la neurogénèse) faible. Cette neurogénèse dans le cerveau adulte est un phénomène de différenciation par lequel les cellules souches de l'hippocampe, se divisent en deux : l'une demeurant une cellule souche, et l'autre se transformant en neurone.

d'ou la nécessité d'un traitement médicamenteux rapide qui rétablit meme artificiellement un fonctionnement synaptique plus normal avant que des dégats irréparables n'apparaissent.

canardos
 
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