(El convidado de piedra @ dimanche 23 mars 2008 à 10:52 a écrit :
Pas trop dur...
Voila la vraie raison des emeutes, la lutte contre les méfaits du capitalisme. Contre la vie chère, contre la faim.
Et voila pourquoi la dalai lama preche la fin des emeutes, ce n'est pas cette révolte qui lui convient. Et pour cause cela sent le "communisme" (le vraie)
Aux impérialistes toute révolte les va bien, et s'ils peuvent promouvoir le dali lama auprès des "intéllectuels" (de merde) c'est autant de gagné. Ils calculent que les emeutiers n'y peuvent pas trop et que les dirigeants chinois sortiront pas joli de cette affaire (tout est bon pour combattre les capitalistes concurrents).
Tant que cela ne fasse pas tache d'huile dans toute la chine...
=D>
pour aller dans le sens de ce que dit le Convive :
a écrit :Au Tibet, l'écart des richesses avec la Chine nourrit l'amertume
Si l'émeute du 14 mars à Lhassa trouvait son origine dans les questions de l'autonomie ou de l'identité technique et pas dans le prix du pain, les problèmes économiques liés à l'écart croissant des richesses dans le pays n'y sont pas étrangers. Le Tibet reste en effet la région la plus pauvre de Chine et ses habitants se sentent tenus à l'écart de la politique de développement régionale insufflée par les autorités, qui selon eux profite principalement aux immigrants venant d'autres régions chinoises.
Les dirigeants chinois redoutent depuis longtemps les conséquences sur la stabilité sociale de l'écart croissant des richesses dans le pays. Quand les manifestations au Tibet, la région la plus pauvre de Chine, ont dégénéré en émeutes, leurs pires craintes se sont avérées fondées.
L'émeute du 14 mars à Lhassa, la capitale de la région que les troupes communistes ont envahie en 1950, trouvait ses origines dans les questions de l'autonomie ou de l'identité technique, pas dans le prix du pain.
Les deux problèmes sont pourtant inextricablement liés, soulignent les observateurs, car les Tibétains se sentent tenus à l'écart de la politique de développement régionale insufflée par les autorités, "exclusive d'un point de vue ethnique", selon les termes de l'économiste Andrew Fischer.
"Ils versent d'énormes subventions, il n'est pas donc pas étonnant qu'ils créent de la croissance", relève ce dernier, spécialiste du Tibet à la London School of Economics.
"Le problème est que cette masse de croissance et de richesse creuse un fossé et un biais ethnique très fort dans le développement au sens où ce sont ceux qui parlent couramment chinois ou ont des connections chinoises qui sont privilégiés."
L'économie du Tibet, région montagneuse isolée, croît à plus de 12% par an depuis cinq ans. Mais l'écart de richesses entre les villes et les campagnes, qui est déjà un problème épineux à l'échelle de la Chine tout entière, y est encore plus accentué.
L'inflation, qui atteint son plus haut niveau depuis onze ans en Chine, est en outre encore plus difficilement ressentie dans les régions à faible revenu.
"Même si sa situation s'est nettement améliorée grâce aux investissements chinois, le Tibet est essentiellement un pays à la population pauvre", déclare Simon Littlewood, président de la société de consultants Asia Now.
Seulement 15% de la population fait des études jusqu'au secondaire, contre plus de 60% pour le reste de la Chine, et la proportion d'illettrés dépasse 40%.
"A tort ou à raison, les Chinois Han sont souvent perçus au sein de la région comme ayant bénéficié davantage de la croissance économique de la Chine ces dernières années au détriment des minorités ethniques", soulignent Glenn Maguire et Patrick Bennett, de la Société générale, dans une note de recherche.
MANQUE DE QUALIFICATIONS
Les Tibétains des zones rurales, qui subsistent essentiellement grâce à l'élevage et l'agriculture, se rapprochent des villes en quête de travail. Mais leur manque de qualifications risque de les laisser sur le bord du chemin.
"Il leur manque peut-être les qualifications requises pour les emplois dans un secteur des services en pleine expansion. C'est pour cette raison que beaucoup d'emplois du tertiaire sont pris par les immigrants des autres régions de Chine, comme le Gansu", relève Wang Wenchang, professeur à l'Université centrale des nationalités, à Pékin.
Ce sentiment d'être marginalisé a été accentué par l'ouverture d'une ligne de chemin de fer vers le Tibet en 2006, qui a grossi, selon ses détracteurs, le flux des Chinois Han.
Les Tibétains sont très conscients de ce qui s'est produit en Mongolie-Intérieure ou au Xinjiang ces dernières décennies. Un grand nombre de migrants chinois se sont installés et la population autochtone est devenue une minorité", indique Tsering Shakya, chercheur tibétain à l'Université de Colombie-Britannique.
Plus que d'infrastructures ou de financement extérieur, le Tibet a besoin d'un système éducatif en tibétain plus développé, d'une formation adaptée. ll devrait aussi avoir son mot à dire sur la nature de son propre développement, estiment les experts.
Les Tibétains bien intégrés et éduqués ne sont qu'une poignée "mais parmi le reste, il y a un très fort sentiment d'impuissance", déclare Andrew Fischer. "C'est une poudrière qui ne demandait qu'à exploser."
Avec Zhou Xin et Jason Subler, version française Jean-Stéphane Brosse