Que dire sur le port d'arme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Puig Antich » 06 Avr 2008, 18:56

Ce que montre Moore dans son film, en comparant avec le Canada où tout le monde, presque, a un fusil de chasse, est que la violence quotidienne est dans une grande mesure liée à l'histoire américaine, avec la conquête de l'Ouest, l'esclavage, qui se poursuivent dans la barbarie moderne., et pas à la vente d'armes en soi.

Il faut voir que le "droit à porter une arme" a pu être utilisé positivement par les Blacks Panthers.

Il faut voir aussi, à l'inverse, qu'une legislation ne peut pas en elle même empêcher les gangsters de s'armer, ni d'ailleurs, dans un autre contexte, les ouvriers.

Je ne pense donc pas qu'il faille avoir une position " dogmatique " sur je sujet, mais, en fonction des situations nationales, instrumentaliser au mieux les lois et les conditions existantes à ce sujet. La classe ouvrière n'a aucun intérêt à demander l'abrogation de ce droit aux Etats Unis, même si un certain contrôle peut se discuter...
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Message par Gaby » 06 Avr 2008, 19:49

(Puig Antich @ dimanche 6 avril 2008 à 19:56 a écrit : La classe ouvrière n'a aucun intérêt à demander l'abrogation de ce droit aux Etats Unis, même si un certain contrôle peut se discuter...

Aucun !? Franchement, tu pourrais au moins reconnaitre qu'il y a des avantages et des inconvénients... Il est facile de dire "aucun" alors qu'il y a de nombreux quartiers dans lesquels tu ne voudrais pas t'éterniser...

Sinon, le propos de Bowling for Columbine est plus ouvert que tu ne le dis, Puig.

En tout cas, avec la dernière intervention de LCB, je vois que Zelda a un peu voulu lire dans ses propos précédents ce qu'elle voulait :w00t2:
Gaby
 
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Message par com_71 » 06 Avr 2008, 19:52

(Gaby @ dimanche 6 avril 2008 à 18:37 a écrit : au fond c'est la différence entre la liberté de constitution de milices de mercenaires (au service de la police), et une véritable organisation des travailleurs pour la paix des quartiers.


Oui, tu n'es pas loin du fond de la question.

Tout est dans la question de quelles forces politiques ou sociales tiennent le haut du pavé. Le caractère d'un groupe organisé, d'une "milice" voulant faire régner un certain ordre, dans un quartier par exemple, dépend de qui "donne le ton" dans le groupe.

Il peut y avoir la chasse aux immigrés, aux jeunes, ou alors l'appel à des sentiments de solidarité, pour faire pression contre ceux qui "pourrissent la vie".
Et toutes les éventualités intermédiaires.

Et refuser la perspective de la 2ème solution, au nom de l'éventualité de la première, n'est certainement pas juste.

Et pour le problème des armes, c'est pareil. Je suis d'accord qu'il ne se pose pas directement en France en ce moment. Mais il faut être prêt.

Trotsky disait, je crois, que armer les travailleurs, c'étaient les armer du désir de s'armer. Et ce n'est pas une situation de violence, même non directement "politique" qui doit modifier cette conviction. Le pouvoir aux travailleurs, c'est aussi ça.

(Gaby a écrit :Si tu étais tout à fait cohérent avec ta position, tu défendrais le droit immédiat et complet du port d'armes dans la situation française, comme garantie démocratique indispensable et urgente.


Il a été dit que les modalités de l'agitation étaient affaire de circonstance, alors, ne caricature pas. En tout cas l'armement de la police n'est pas une garantie démocratique, pas plus qu'une éventuelle loi restreignant la circulation des armes, qui, n'en doutons pas, entrerait dans l'arsenal juridique de la bourgeoisie.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 06 Avr 2008, 20:32

(la chambre bleue @ dimanche 6 avril 2008 à 21:08 a écrit : Les armes ont un coût et au petit jeu de "celui qui est le plus armé", l'ouvrier ne gagnerait pas : de plus, l'histoire nous a toujours démontré que les opprimés même armés n'ont jamais gagné quoique ce soit à utilser des armes à part seulement pour justiifer leur massacre par ceux qui les opprimaient et qui finissent toujours par avoir le dessus d'une manière ou d'une autre.
Quel optimisme renversant.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 06 Avr 2008, 21:31

(la chambre bleue @ dimanche 6 avril 2008 à 21:08 a écrit :Les armes ont un coût et au petit jeu de "celui qui est le plus armé", l'ouvrier ne gagnerait pas : de plus, l'histoire nous a toujours démontré que les opprimés même armés n'ont jamais gagné quoique ce soit à utilser des armes à part seulement  pour justiifer leur massacre par ceux qui les opprimaient et qui finissent toujours par avoir le dessus d'une manière ou d'une autre.

Il s'agit d'une philosophie de l'histoire qu'on ne peut que qualifier de conservatrice.

Fort heureusement ou malheureusement question de point de vue il n'en a pas été toujours ainsi.
Sinon nous connaitrions une toute autre situation, et n'aurions pas ce genre de discussion.

En fait ne sont-ce pas les circonstances qui dictent les conduites?

Par exemple face au coup de force de Franco que les travailleurs aient été animés du désir irrépressible de s'armer est évident et fut une excellente chose.

Avaient-ils le choix?

Non, c'était ça ou le tombeau tout de suite.

Ils ont eu le tombeau plus tard, oui, mais pourquoi?

Parce qu'ils se sont en fait laissés désarmer.
Les armes et la politique c'est la même chose.

Refuser les armes, c'est refuser la lutte et laisser nuire les méchants.

J'ai donné volontairement l'exemple d'une défaite pour ne pas fuir le problème, mais il y eut quelques victoires.
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Message par com_71 » 07 Avr 2008, 07:31

La discussion avait démarré sur les modalités, étapes, problèmes d'opportunité à envisager pour se diriger vers l'armement des travailleurs. Laquelle perspective n'était pas remise en cause. Lcb a un autre axe : "Refuser les armes c'est refuser la violence". Désolé, mais pour des révolutionnaires, "Refuser les armes c'est accepter la pérennité de la violence exercée par les exploiteurs".

On pourrait passer du temps à répondre aux âneries de Brassens, où de Lcb qui ne se rend pas compte que respecter la vie c'est se donner les moyens de mettre les assassins hors d'état de nuire, mais, encore une fois, ce n'était pas la discussion.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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