Elections au Nepal

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Message par Leonid » 12 Avr 2008, 19:31

a écrit :Les anciens rebelles maoïstes du Népal étaient en tête à l'issue de l'élection jeudi 10 avril d'une Assemblée constituante, selon un dépouillement partiel officiel. "Les maoïstes mènent dans 56 circonscriptions sur les 102 où l'on est en train de compter les bulletins de vote", a annoncé samedi le porte-parole de la commission électorale, Laxman Bhattaraï. Le mode de scrutin complexe oblige toutefois à la prudence. Même si une toute première tendance semble se dessiner, on ne connaîtra pas avant une semaine les 240 candidats élus au scrutin majoritaire, a prévenu la commission électorale. Et comme le décompte des 361 autres sièges alloués à la proportionnelle va prendre encore plus de temps, les résultats complets ne sont pas attendus avant plusieurs semaines.

Reste que cinq députés maoïstes ont déjà été déclarés élus samedi et les ex-insurgés d'extrême gauche ont confié leur espoir de passer la barre de 15 % des votes pronostiqués par des diplomates et des analystes. "Nous sommes un nouveau parti et nous n'avons aucune expérience électorale, mais tel que les choses se déroulent, nous sommes très excités", a déclaré à l'AFP Rajkaji Maharajan, élu à Lalitpur, près de Katmandou. "Nous sommes prêts à diriger la nation si le peuple nous en confie le mandat", a-t-il lancé, alors que 2 000 de ses partisans célébraient sa victoire.
"C'EST UNE SURPRISE"

Dans le centre de Katmandou, un millier de Népalais de tous âges et de toutes conditions criaient leur joie, le visage peint en rouge, levant les bras au ciel, agitant des drapeaux frappés de la faucille et du marteau."Bien sûr, c'est une surprise. Nous nous attendions à entre 10 et 20 % des voix puisque l'on nous avait dit qu'ils (les maoïstes) étaient impopulaires. Mais la réalité s'est avérée différente", a déclaré un diplomate occidental, sous couvert de l'anonymat.

Jeudi, avec "un enthousiasme écrasant" souligné par l'ONU, 60 % des 17,6 millions d'électeurs népalais se sont déplacés pour désigner une Assemblée qui va rédiger une nouvelle Constitution et devrait conduire à l'abdication du roi Gyanendra, en enterrant la seule monarchie hindouiste du monde au profit d'une République.  Dans l'attente des résultats complets et définitifs, le pays risque de connaître un nouveau regain de tensions entre partis politiques et maoïstes, préviennent des analystes. Certains redoutent aussi une riposte du roi.


a écrit :Prachanda «le terrible», ancien chef de la guerilla, a notamment été élu à Katmandou.

Les anciens rebelles maoïstes du Népal sont en tête, selon un dépouillement partiel, après l'élection historique jeudi d'une assemblée constituante censée transformer la monarchie en République, selon la commission électorale. «Les résultats ont été annoncés pour 29 circonscriptions et 17 ont été remportées par les maoïstes», a indiqué un responsable de la commission électorale.

Parmi ces nouveaux élus se trouve notamment le chef maoïste Prachanda. Surnommé «le redoutable», ila remporté une victoire écrasante à Katmandou et a été acclamé par des milliers de partisans. Il a aussitôt assuré qu'il était «pleinement engagé dans le processus de paix».

L'assemblée constituante comptera au total 601 députés désignés à l'issue d'un mode de scrutin complexe mêlant systèmes proportionnel et majoritaire. Les 240 candidats élus au scrutin majoritaire devraient être connus «d'ici à une semaine». Le décompte du reste des sièges alloués à la proportionnelle prendra plus de temps et les résultats complets ne sont pas attendus avant plusieurs semaines.

Jeudi, 60% des 17,6 millions d'électeurs népalais ont désigné une assemblée constituante qui devrait conduire à l'abdication du roi Gyanendra, en enterrant la seule monarchie hindouiste du monde pour en faire une République fédérale.

Cette première élection nationale depuis 1999 doit consolider la paix conclue il y a un an et demi avec la guérilla maoïste dans ce royaume himalayen stratégique coincé entre l'Inde et la Chine. Les sept partis népalais et les maoïstes ont signé la paix le 21 novembre 2006 après une décennie de guerre civile et 13.000 morts, et gouvernent ensemble depuis avril 2007.
Leonid
 
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Message par redsamourai » 14 Avr 2008, 08:40

a écrit :Baburam Bhattarai, idéologue communiste népalais, veut aller "au-delà de Mao" et développer le capitalisme
LE MONDE | 10.04.08 | 14h06  •  Mis à jour le 10.04.08 | 14h08KATMANDOU (NÉPAL) ENVOYÉ SPÉCIAL


Baburam Bhattarai reçoit dans une villa de trois étages aux tuiles rouges, située dans un faubourg de Katmandou où de modestes maisons en dur s'étagent à flanc de ravine. A observer la galerie de portraits de saints rouges qui orne son salon, on se dit que cet homme-là, numéro deux du Parti communiste népalais d'obédience maoïste (PCN-M), doit être un sacré dogmatique. Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao : l'affichage des références est clair. Yeux mi-clos, fine moustache coiffant une lippe sévère, Baburam Bhattarai affecte la sécheresse des anciens guérilleros modelés par la vie dans le maquis.


Et pourtant, l'homme maîtrise avec brio les contorsions de la dialectique. Ce n'est probablement pas un hasard si cet ancien étudiant en architecture, titulaire d'un doctorat à l'université Jawaharlal Nehru (JNU) de New Delhi, grand amateur de jeu d'échecs, passe pour l'idéologue du maoïsme népalais. A 53 ans, il est devenu un personnage-clé, au côté du numéro un du parti, Pushpa Kamal Dahal, alias "Prachenda" (le Terrible), de la recomposition de la vie politique du Népal autour d'un calendrier républicain qu'ils ont su imposer aux partis traditionnels sous la menace des armes.

M. Bhattarai respire la confiance. Il est sûr de son affaire : abolir la monarchie et accéder au pouvoir. Il est même si confiant dans la bonne étoile - rouge - du PCN-M, qu'il peut s'offrir le luxe de polir le jargon révolutionnaire. Puisque le pouvoir, croit-il, est proche et qu'il va encore falloir quelques utiles marchepieds pour s'en saisir, il faut savoir tendre la main, se montrer accommodant. Ainsi, si "l'abolition de la monarchie" et "l'élimination du féodalisme" reviennent comme des leitmotivs dans son discours, il parle assez étrangement peu du "socialisme".


"POLITIQUE TRANSITOIRE"


Certes, l'objectif demeure à "long terme", mais, en attendant, la priorité sera d'initier une "politique transitoire" dominée par la "révolution capitaliste". Ironie suprême, les maoïstes ont donc vocation, si l'on comprend bien M. Bhattarai, à implanter le capitalisme au Népal ! "Nous ne nationaliserons pas la grosse industrie et nous respecterons la libre entreprise", annonce-t-il. L'offensive de charme à l'endroit des patrons a d'ailleurs commencé : les dirigeants du PCN-M viennent de rencontrer le bureau de la Fédération de l'industrie et du commerce. "Nous les avons rassurés, précise-t-il, et ils sont prêts à travailler avec nous." Une telle ouverture n'est-elle pas en flagrante contradiction avec le marxisme-léninisme orthodoxe professé par le PCN-M ? "Absolument pas", proteste M. Bhattarai. "Marx, Engels et Lénine ont déjà écrit sur le sujet, explique-t-il. Entre le féodalisme et le socialisme, il y a le capitalisme. Or il n'y a pas encore de capitalisme au Népal. Il faut donc le développer."

D'ailleurs, l'idéologue du PCN-M se méfie désormais des modèles. S'il vénère toujours Mao - un buste en porcelaine du Grand Timonier trône sur une table du salon -, il dit vouloir "aller au-delà de Mao". "Nous devons élaborer notre propre modèle, souligne-t-il. Le marxisme n'est pas une religion, c'est une science. Nous voulons développer le marxisme." Et ce "marxisme à développer" s'accommodera-t-il de la démocratie ?

M. Bhattarai dit accepter le "système multipartite compétitif". Bien sûr, les maoïstes, critiques d'un système parlementaire de type Westminster, "source d'instabilité", veulent réformer les institutions pour instaurer un "régime présidentiel à la française". Mais M. Bhattarai assure n'avoir rien contre la démocratie. Intoxication ? Conversion sincère ? L'histoire jugera assez rapidement.

Frédéric Bobin
Article paru dans l'édition du 11.04.08.



il a un beau portrait de Lénine le bonhomme, par contre on dirait qu'il n'en a pas retenu grand chose...
redsamourai
 
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Message par redsamourai » 14 Avr 2008, 12:21

oups! on pourrait redéplacer ça dans le fil d'Axel svp?

pardon les modos :cry3:

--Yopodmal... --

redsamourai
 
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Message par piter » 15 Avr 2008, 16:16

Conviv’ a raison de se réjouir de la victoire électorale des ML népalais.
Il faut espérer que ceux-ci voudront vraiment et sauront s’en prendre de façon vigoureuse et conséquente à la monarchie et au féodalisme. C’est cette tâches de diriger la révolution bourgeoise de façon à ce qu’elle réalise le plus rapidement et radicalement la rupture avec les conditions pré-capitalistes que Lénine, pendant longtemps à fixer aux marxistes russes. Il s‘agissait d’appuyer les éléments progressistes du développement capitaliste afin que le plus rapidement possible soient réunis les conditions matérielles et culturelles pour le développement du mouvement ouvrier et pour la transition future au socialisme (Cf par exemple Le développement du capitalisme en Russie, ou Deux tactiques de la Social-Démocratie dans la révolution russe).

Les ML ne parlent pas de construire le socialisme au Népal ? la belle affaire ! Les bolchéviques ont-ils construit le socialisme en Russie ?
Lénine affirmait qu’il s’agissait de réunir par le développement du capitalisme d’Etat, les conditions permettant la transition au socialisme. La différence entre Lénine et nos ML népalais n’est pas dans le fait d’affirmer qu’une période de développement capitaliste peut être nécessaire à la transition au socialisme dans un pays arriéré, la différence réside en ce que pour Lénine ce développement capitaliste devait se réaliser comme un « capitalisme d’Etat sous la dictature du prolétariat », être dirigé et contrôlé par la dictature prolétarienne pour conduire au socialisme. Et là on peut me semble il légitimement douter que ce gouvernement ML œuvre à réaliser les conditions permettant l’exercice du pouvoir politique par le prolétariat et un contrôle effectif des travailleurs sur l’économie.
Mais s’ils se « contentent » de détruire certains résidus féodaux, ce sera toujours un progrès.

Ce qui importe du point de vue révolutionnaire prolétarien c’est que se développent chez les travailleurs népalais la conscience de la nécessité pour leur émancipation de l’établissement de nouveaux rapports de production, d’un nouveaux mode de reproduction sociale produisant non plus l’accumulation du capital mais l’émancipation humaine, la satisfaction des besoins humains, l’épanouissement des facultés humaines individuelles et collectives. C'est-à-dire détruire les institutions bourgeoises, détruire l’Etat et le capital pour les remplacer par une libre association des producteurs, par le communisme. Il importe que se développe une organisation militante liée au mouvement prolétarien qui développe et transmette cette conscience.
Un tel mouvement ne peut se développer que sur la base des formes de production sociales produite par l’industrie, qu’il faudra ensuite « débarrasser » de leur caractère capitaliste. « révolutionnariser les rapports de production » comme dirait le Conviv’ (mais malheureusement pas comme a fait le PCCH, il nous en dira plus là-dessus peut être).

PS : il s’agit plutôt pour moi de rétablir les faits sur les positions de Lénine que de défendre le léninisme, je pense qu’il faut aussi critiquer celui-ci en ce qu’il néglige le fait qu’un parti qui assume les fonctions dirigeantes de la bourgeoisie, un parti qui dirige un développement capitaliste (que le capital soit étatisé ou non) devient un parti « bourgeois » en ce que sa fonction sociale devient celle de « personnification » du capital.
Une « voie prolétarienne » ne peut que consister à détruire le capital et à le remplacer par des rapports de production fondés sur la libre association des producteurs. La révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat ne commencent que lorsqu’il s’agit de détruire le capital et non plus de contrôler son développement.
piter
 
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Message par piter » 16 Avr 2008, 11:16

a écrit :Et Piter ? question quid de la révolution permanente du programme trotskyste ??


je te renvoie la question (après tout c'est toi le trotskiste ici).

les perspective générale que j'esquissais pour l'activité des révolutionnaires népalais était les suivantes :
a écrit :Ce qui importe du point de vue révolutionnaire prolétarien c’est que se développent chez les travailleurs népalais la conscience de la nécessité pour leur émancipation de l’établissement de nouveaux rapports de production, d’un nouveaux mode de reproduction sociale produisant non plus l’accumulation du capital mais l’émancipation humaine, la satisfaction des besoins humains, l’épanouissement des facultés humaines individuelles et collectives. C'est-à-dire détruire les institutions bourgeoises, détruire l’Etat et le capital pour les remplacer par une libre association des producteurs, par le communisme. Il importe que se développe une organisation militante liée au mouvement prolétarien qui développe et transmette cette conscience.
Un tel mouvement ne peut se développer que sur la base des formes de production sociales produite par l’industrie, qu’il faudra ensuite « débarrasser » de leur caractère capitaliste.


peut etre est ce une façon moins doctrinaire d'indiquer l'orientation nécessaire vers la socialisme que d'en appeler à un programme élaborée il y a soixante dix ans voire un siècle dans un contexte tout à fait différent...
piter
 
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