salut à tous, sur le même thread, je vous met le numéro 17, et je vous fait un copier coller de l'édito pour ceux qui n'ont pas le courage ou l'envie de tout lire. Salut révolutionnaire à tous!
CITATION Bilan de la grève : discutons-en.Cela fait plusieurs semaines, avant même la énième « journée d’action » du 19 juin, que l’heure est à la préparation de la prochaine étape, du prochain affrontement avec le gouvernement né du plébiscite de Chirac le 5 mai, dont on connaît aujourd’hui les conséquences pour la classe ouvrière. La préparation des luttes prochaines doit nous pousser à résoudre le problème suivant : alors que la classe dans son ensemble, public/privé, mobilisée sur les revendications, a cherché à s’unir au niveau national, a cherché les voies de la grève générale, pour quelles raisons celle-ci n’a finalement pas eu lieu ? Il y a en effet des responsabilités, et elles sont à chercher du côté de ceux qui ont encadré ce mouvement.
Ce débat, que cherchent à éviter les appareils, doit s’imposer dans notre organisation. En effet, c’est des leçons de ce mouvement que dépend l’efficacité de notre courant dans l’aide aux travailleurs cherchant l’issue positive.
Ce que l’on peut dire, c’est que règne dans les colonnes de Rouge une confusion totale sur les responsabilités des appareils et de leur politique tout au long de ces deux mois de lutte. Que fallait-il penser des « journées d’action » ? Des « actions médiatiques » ? Des « opérations coup de poing » ? Des directions syndicales ? Des « grèves reconductibles » ? De la responsabilité des appareils ?
Si un militant désire répondre à ces questions en se référant aux Rouge du 19 juin ainsi qu’ à celui du 26 juin, il pourrait rester sur sa faim. Qu’on en juge :
«
Rien n’est fini, parce que quelque chose de précieux s’est noué dans toutes les villes, grandes et petites, et dans les quartiers populaires…c’est aussi la formidable demande de réflexion politique collective, dans les assemblées générales, dans les innovations de rue, dans les réunions publiques tenues avec les profs, les initiateurs d’appel (l’ « appel des 1000 » entre autres) mélangeant syndicalistes, associatifs, intellectuels, parfois militants politiques » (Dominique Mezzi, Rouge du 19 juin).
Cela appelle un commentaire : à aucun moment le rédacteur de ces lignes ne souligne le fait que les masses ont poussé de toutes leurs forces en direction des organisations syndicales pour qu’elles appellent à la grève générale. Au contraire, sont mises en valeur les actions diverses et variées, qui n’interpellaient en aucune manière les dirigeants pour qu’ils s’unissent eux aussi sur les revendications et appellent à la grève générale. Quant à l’appel des 1000, il refusait de mettre au centre des préoccupations les 37,5 annuités pour tous, alors que des milliers de travailleurs le réclamaient.
«
A Saint-Nazaire, plusieurs milliers de salariés du privé ont participé aux temps forts. Mais la première assemblée interprofessionnelle privé/public (cent personnes) s’est réunie vendredi dernier. Avec un plan d’actions pour les 18 et 19 juin…. « il faut sortir des manifestations bon enfant ». André Fadda (CGT des chantiers navals) est convaincu qu’il faut du temps pour « sortir du cloisonnement », pour atteindre la « maturité interprofessionnelle »,. Longtemps, les salariés du privé se sont raccrochés à leur « culture de boite » ». (Dominique Mezzi dans Rouge du 19 juin)
Ici, on donne l’impression que la faute de l’absence de grève générale incombe aux travailleurs : on donne la parole à ceux qui opposent les manifestations massives (« bon enfant » !) aux autres, plus « radicales ». Non, ce n’est pas parce que les travailleurs seraient « raccrochés à leur culture de boite » que ceux-ci ne se sont pas plus mobilisés, mais parce qu’en l’absence de consigne nationale de la part des grandes centrales, dans le privé, le risque que l’on prend à faire grève peut aboutir à des sanctions qui peuvent aller jusqu’au licenciement.
«
Ce qui n’empêche pas l’analyse des obstacles : la hauteur du mur à franchir (un choix de société), la faiblesse syndicale du privé, mais aussi l’addition payée des replis professionnels ou d’entreprises. « La qualité du conflit porte en germe ses propres faiblesses » conclu Alain Hebert » (Dominique Mezzi, Rouge du 19 juin)
L’analyse des obstacles n’indique pas du tout le rôle des appareils qui ont tout fait pour couvrir la politique des directions syndicales. Les problèmes viendraient donc du manque de « radicalité » des travailleurs ? Du manque de « politisation » ? Le mouvement porterait en lui même ses propres faiblesses ? Donc ce n’est pas la politique des appareils qui a empêché les masses d’aller jusqu’au bout ?
«
Le pays connaît une nouvelle secousse sociale et politique, d’une ampleur exceptionnelle : six journées d’actions et de grèves – les 13, 19et 25 mai, les3, 10 et 19 juin-, précédées par deux grandes journées de mobilisation –les 1er février et 3 avril… plusieurs millions de salariés ont participé au mouvement ; des grèves générales reconductibles partielles dans une série de secteur… ; des grèves générales reconductibles, d’un type particulier ». (François Sabado, Rouge du 26 juin)
Des grèves générales reconductibles partielles ? Par secteurs ou par région ? Les journées d’actions auraient donc provoqué une secousse ? Pour y voir plus clair, nous pensons qu’il faut dire clairement que les journées d’action étaient la mauvaise réponse, contre révolutionnaire, des appareils qui ont tout fait pour limiter le mouvement, le maîtriser pour faire rentrer tout le monde dans le rang. Que les masses s’en soient servies, c’est indéniable, mais uniquement dans le but de les transformer en autre chose, d’en changer la nature pour aller vers la grève générale. La politique des « grèves reconductibles » était le complément des journées d’action : c’était à chaque « secteur », voire dans chaque lycée, école, de décider de la reconduction de la grève, sans qu’il y ait une unification au niveau national qu’aurait permis un appel à la grève générale des centrales syndicales.
Alors oui, notre rôle aurait dû être de pousser à l’unification en luttant contre la politique des appareils. Cela implique un combat courageux contre tous ceux qui , sous des formes différentes, ont envoyé les masses dans tout autre chose que cette direction-là.
Pour que nous puissions préparer ensemble les combats de demain, il nous faut avoir, sans tabou, cette discussion dans toute l’organisation. Notre bulletin, sans prétendre avoir la réponse à toutes les questions, se veut un lieu où ces questions seront traitées, avec tous les camarades qui le souhaitent. [/quote]
FUR17.doc