Delanoe et le liberalisme

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Message par canardos » 21 Mai 2008, 07:36

avec les compliments du Figaro, dans on dernier livre "De l'audace, Delanoe fait l'éloge du liberalisme et reproche à Sarkozy de ne pas etre un vrai libéral...

ça promet....

Dans le Figaro:

a écrit :

Delanoë invite la gauche à accepter le libéralisme


Nicolas Barotte
20/05/2008

Bertrand Delanoë, Rue de Solferino, à Paris, mardi, pour une convention nationale du Parti socialiste.

Le maire de Paris publie jeudi «De l'audace» chez Robert Laffont.
La dédicace est un aveu : «À Lionel, Claude et Daniel». Dès la première page du livre qu'il publie jeudi, intitulé De l'audace, Bertrand Delanoë assume une filiation, au risque de s'y enfermer. Lionel Jospin, Claude Estier et Daniel Vaillant, ce sont ses mentors et ses amis politiques depuis plus de trente ans. Avec eux, il a formé la «bande du XVIIIe arrondissement». Toute une histoire… Pourtant, l'ouvrage est censé propulser le maire de Paris le plus populaire des socialistes vers l'avenir : le congrès du PS et peut-être sa conquête en novembre. Samedi, il réunit ses partisans à Paris. Mardi, il a rendu publique une nouvelle liste de 190 soutiens : quelques maires, trois députés, des élus locaux, des militants… Peu de ralliements de poids. Attentistes, les socialistes veulent en savoir plus sur le projet de Bertrand Delanoë avant de basculer dans son camp, celui de Ségolène Royal ou un troisième.

Peut-être trouveront-ils un début de réponse dans ce livre d'entretiens avec le patron de Libération, Laurent Joffrin. Sans parvenir à quitter le terrain qu'il connaît le mieux, celui de Paris, Delanoë y évoque ses origines, son engagement à gauche, sa vision des médias, de l'immigration, de l'écologie ou de la lutte contre le terrorisme. Mais l'audace arrive surtout sur le terrain économique, où Delanoë revendique sa modernité.

Accepter le libéralisme. Le «sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral». Bertrand Delanoë veut reconquérir le terrain perdu par la gauche sur le plan des idées en défendant la «liberté» au sens philosophique. «M. Sarkozy se veut souverain omnipotent : le libéralisme, c'est le contraire, c'est la tolérance devant les démarches individuelles. Je suis libéral. La droite ne l'est pas. La gauche doit se réapproprier avec fierté le mot et la chose.» Pour le maire de Paris, «libertaire» qui n'a «jamais été marxiste», la gauche doit adopter «une doctrine de la liberté et de la justice dans une société imparfaite et non une doctrine de la lutte des classes qui nous promet une société égalitaire et parfaite». Il va même jusqu'à employer des mots tabous : «Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de “concurrence” ou de “compétition” pour des gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. Il faut choisir : la synthèse est morte. Voici venu le temps des différences assumées.» Revendiquant l'importance de l'impôt et la place de l'État, il nuance : «Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c'est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal avec ses corollaires, désengagement de l'État et laisser-faire économique.»

La gauche managériale. «Pour être un bon socialiste, désormais, il faut être un bon manager.» S'en suivent plusieurs pages d'exemples parisiens : Delanoë voudrait accréditer l'idée qu'on peut diriger la France comme il a géré Paris. «Pour gagner [une présidentielle] il faut être crédible». Une méthode pour cela : savoir trouver des marges de manœuvre. «Ces ressources résident notamment dans les gains d'efficacité que nous pouvons réaliser dans le fonctionnement de l'État et des services publics. C'est ce que nous avons fait à Paris.» Delanoë revendique aussi les idées d'«autorité» et de «sanction». «Pour diriger, il faut avoir de l'autorité.»

Ses ambitions futures. Rien de neuf de ce côté-ci. «Réélu maire de Paris, j'honorerai totalement le mandat confié par le suffrage universel. Et si je dois en plus investir (…) de l'énergie pour mon pays, pour ma famille politique (…) je n'hésiterai pas. Je le ferai. À la place où la démocratie et les socialistes décideront que je dois agir.»

La défaite présidentielle de Royal. En 2002, «il y a eu la division, l'émiettement des voix à gauche dont Jospin a été victime. Mais cela n'a pas joué en 2007». Mais pour ne pas apparaître comme un mauvais camarade vis-à-vis de l'ancienne candidate, Delanoë rappelle autant que possible qu'il l'a soutenue. Il ajoute cependant : «Ce n'est pas accabler Ségolène Royal que de dire que si le parti n'a pas bien travaillé [entre 2002 et 2007], sa candidate n'a pas non plus pallié ses insuffisances.» Royal «se référait à Mitterrand mais sa manière d'évacuer la période Jospin était gênante. D'autant qu'elle avait fait partie de son gouvernement. On ne peut pas incarner une espérance si on n'assume pas sa propre histoire collective». Delanoë revendique des différences avec sa rivale : «Je ne suis pas certain que ma gauche soit exactement la gauche de Ségolène Royal.» Il se distingue notamment sur la question de l'alliance avec le MoDem, qu'il refuse : «Quelle est la base politique et programmatique d'une telle coalition ?»

Sa vie privée. Pudique, Bertrand Delanoë parle généralement peu de lui-même. Dans le livre, il revient quand même sur son enfance en Tunisie, ses premières indignations, sa famille conservatrice, l'agression qui a failli lui coûter la vie ou encore son rapport à la religion. «Le catholicisme m'a profondément marqué. Jusqu'à l'âge de quatorze ans, j'ai été très croyant, pratiquant, Petit Chanteur à la Croix de bois.» Aujourd'hui, Delanoë se dit «agnostique». Il confie aussi avoir «été franc-maçon, mais la pratique me pesait». Très brièvement, le maire aborde aussi son homosexualité et les préjugés qui l'accompagnent : «On croit que l'homosexualité est acceptée à Paris mais pas en banlieue ou en province. C'est une idée fausse. Comme les gens sentent que ce n'est pas un problème pour moi, ce n'est plus un problème pour eux.»

De l'audace, éditions Robert Laffont, 299 p., 20 euros.

canardos
 
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Message par artza » 21 Mai 2008, 07:45

(canardos @ mercredi 21 mai 2008 à 08:36 a écrit : Pour le maire de Paris, «libertaire» qui n'a «jamais été marxiste»,
Voilà qui est parler clair.

Il parait qu'il va chez Drucker, bientôt.

Ceux qui ont découvert l'émission récemment et l'ont apprécié nous raconterons :D
artza
 
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Message par jeug » 21 Mai 2008, 08:12

a écrit :Je suis libéral
a écrit :Pour être un bon socialiste, (...)

Des fois, je ne voudrais pour rien au monde être dans la peau des Mr Robert et Mr Larousse.
jeug
 
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