art prolétarien ?

Message par com_71 » 27 Mai 2008, 21:40

Il y a aussi ce passage, qui peut sembler contradictoire avec ce qui précède. C'est la réalité qui est contradictoire.

a écrit :Ce n'est pas pour rien qu'Engels caractérisa la révolution socialiste comme le saut du règne de la nécessité au règne de la liberté. La révolution n'est pas encore le " règne de la liberté ". Au contraire, elle développe au plus haut degré les traits de la " nécessité ". Le socialisme abolira les antagonismes de classe en même temps que les classes, mais la révolution porte la lutte de classe à son summum. Pendant la révolution, la littérature qui affermit les ouvriers dans leur lutte contre les exploiteurs est nécessaire et progressiste. La littérature révolutionnaire ne peut pas ne pas être imbue d'un esprit de haine sociale, qui, à l'époque de la dictature prolétarienne, est un facteur créateur aux mains de l'Histoire. Dans le socialisme, la solidarité constituera la base de la société. Toute la littérature, tout l'art, seront accordés sur d'autres tons. Toutes les émotions que nous, révolutionnaires d'aujourd'hui, hésitons à appeler par leurs noms, tant elles ont été vulgarisées et avilies, l'amitié désintéressée, l'amour du prochain, la sympathie, résonneront en accords puissants dans la poésie socialiste.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 27 Mai 2008, 21:45

Et la conclusion de l'ouvrage, sans rapport direct avec la discussion en cours, mais tellement inspirée :

a écrit :Il est tout aussi difficile de prédire quelles seront les limites de la maîtrise de soi susceptible d'être ainsi atteinte que de prévoir jusqu'où pourra se développer la maîtrise technique de l'homme sur la nature. L'esprit de construction sociale et l'auto-éducation psycho-physique deviendront les aspects jumeaux d'un seul processus. Tous les arts – la littérature, le théâtre, la peinture, la sculpture, la musique et l'architecture – donneront à ce processus une forme sublime. Plus exactement, la forme que revêtira le processus d'édification culturelle et d'auto-éducation de l'homme communiste développera au plus haut point les éléments vivants de l'art contemporain. L'homme deviendra incomparablement plus fort, plus sage et plus subtil. Son corps deviendra plus harmonieux, ses mouvements mieux rythmés, sa voix plus mélodieuse. Les formes de son existence acquerront une qualité puissamment dramatique. L'homme moyen atteindra la taille d'un Aristote, d'un Gœthe, d'un Marx. Et, au-dessus de ces hauteurs, s'élèveront de nouveaux sommets.
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Message par com_71 » 27 Mai 2008, 21:48

(El convidado de piedra @ mardi 27 mai 2008 à 22:40 a écrit : Te fatigue pas Com. J'ai le bouquin et je l'ai déjà lu plusieurs fois. J'ai meme tiré des citations pour le forum...
Relire Trotsky, me fatiguer ! :247:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 27 Mai 2008, 21:52

(com_71 @ mardi 27 mai 2008 à 22:00 a écrit :
(Vérié a écrit : en 1963, il aurait fallu peindre les valeureux militants de LO faisant le coup de poing contre les staliniens devant les portes de Berliet. (Artza me corrigera si ce n'est pas en 63...)

juin 1967
Et c'était VO.
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Message par Vérié » 28 Mai 2008, 07:17

(El convidado de piedra @ mardi 27 mai 2008 à 19:23 a écrit :
a écrit :Personne ici ne songe à nier que les oeuvres artistiques peuvent être influencées par l'idéologie. (Dans le cas de la musique et la peinture, ce n'est tout de meme pas toujours évident, tu en conviendras.)


Ceci est pure méconnaissance tout simplement.

S'il y a un domaine totalement parcouru par la lutte de classe et la lutte directe des partis, c'est bien la musique.

On en a déjà parlé de cela.

Si tu avais lu attentivement, tu aurais constaté que je dis "pas toujours évident", je n'ai pas dit que la peinture et la musique échappaient complètement aux courants idéologiques et politiques.

Dans les Opéras italiens du 19ème s'exprimaient par exemple l'aspiration nationaliste, la haine de la tyrannie etc Cela n'empeche pas, dans un contexte complètement différent, Le Pen de récupérer les choeurs d'Aida qu'il fait passer en ouverture de ses meetings. Ces choeurs, en dehors des paroles que personne ne connait ni ne comprend aujourd'hui en dehors de l'Italie, sont enthousiasmants. Ils n'ont pas de contenu politique en eux-memes. Idem pour Wagner récupéré par les nazis.

Et il faut distinguer l'utilisation propagandiste qui est faite de l'art, de l'oeuvre artistique elle-même. Par exemple, Michel Ange fut très largement instrumentalisé par les Médicis dont il était un des communicants de l'époque, puis par le pape. Ca ne l'a pas empêché de peindre des chefs d'oeuvres que nous pouvons apprécier aujourd'hui.

En revanche, les architectures staliniennes et mussoliniennes sont indissociables de ces régimes. Et ce n'est pas un hasard si elles présentent beaucoup de points communs. Mais l'architecture a une fonction sociale beaucoup directe que la peinture et la musique.

J'aimerais que tu nous expliques quel est le contenu de classe du 2ème concerto pour piano et orchestre de Beethoven, de Relaxing at Camarillo de Parker ou de Sophisticated lady de Dike Ellington ? :33:

Tout ça n'est pas très sérieux, Convidado. L'exemple le plus classique - mais peut-etre en avez-vous déjà parlé ? désolé je n'ai pas lu tout le fil... - est celui de l'art grec qui a traversé toutes les époques et qui pourtant était le produit d'une société esclavagiste...
__

PS Tu nous dis que les "portraits améliorés", ce n'est pas du réalisme. Certes, mais que penses-tu des portraits enluminés de Mao (avec gommage de sa fameuse verrue) ? Etait-ce du réalisme ? Du romantisme ? A mon humble avis, ça relevait plutot de l'imagerie religieuse et superstitieuse... Et meme pas de l'art religieux qui a lui aussi donné des chefs d'oeuvres en dépit de son contenu.
Vérié
 
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Message par Ottokar » 28 Mai 2008, 08:59

Puisqu'on me demande (c'est trois pages avant) les Cosaques Zaporogues, c'est nul à chier (pas Apollinaire, qui est excellent avec je ne sais quel contenu de classe -et n'évoquons pas certaines oeuvres du même...), autant que les Meissonier en France, ce qu'on a appelé de l'art "pompier" à cause des z'oulis reflets des casques. Il y en a une salle pleine au Louvre, bien nulle, quand j'y vais, je passe vite.

Mon guide russe qui racontait l'histoire avec cette grand chose, je veux bien, je l'ai fait aussi, raconter la révolution française avec la toile très pompier aussi de la mort des Girondins ou l'assassinat de Marat (un David précurseur du réalisme socialiste, avec personnages gommés et Bonaparte enjolivé... ? ) ou d'autres, au musée de Vizille ou à Carnavalet à Paris. Mais à ce moment, je parlais histoire, pas art. Pour l'art, il y a une belle expo Hokusai qui va venir à paris. Quel est le contenu de classe de la vague ? et dans ses délicates estampes coquines ? quel lien avec le développement inégal et combiné de la bourgeoisie japonaise encore sous la coupe féodale du shogunat et un demi-siècle avant la restauration bourgeoise nationale Meiji ?
Ottokar
 
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Message par Vérié » 28 Mai 2008, 09:23

(Ottokar @ mercredi 28 mai 2008 à 09:59 a écrit : raconter la révolution française avec la toile très pompier aussi de la mort des Girondins ou l'assassinat de Marat (un David précurseur du réalisme socialiste, avec personnages gommés et Bonaparte enjolivé... ? )
Avant David, il y en a eu bien d'autres, dont Léonard de Vinci qui peignait de grandes fresques à la gloire des Médicis. (En les embellissant sans doute aussi.)
Staline n'a rien inventé, il n'a fait que systématiser et reproduire à très grande échelle , avec les moyens considérables que lui donnait un Etat puissant controlant toute l'économie et la société, des méthodes de propagande qui existaient déjà...
Vérié
 
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