Combat pour le français

Message par Valiere » 09 Juin 2008, 23:07

a écrit :« Combat pour le français
Au nom de la diversité des langues et des cultures »
Livre de Claude Hagège
Editions Odile Jacob
Edité en 2006 , réédité en février 2008
240 pages


FAIRE VIVRE LA DIVERSITE CULTURELLE !

Le combat pour la langue, sa préservation  et son développement ne procède pas d’un relent de nationalisme plus ou moins exacerbé .
L’auteur de ce livre, Claude Hagège, linguiste, montre pourquoi et comment nous devons ensemble nous mobiliser .
Il s’agit de lutter pour le maintien de la diversité des langues et contre la soumission à celle qui voudrait supplanter toutes les autres au nom d’un mondialisme libéral.
Il existe trois espaces essentiels et complémentaires où ce combat nécessaire doit être mené : l’école, les milieux littéraires et les milieux politiques.
Malheureusement les décideurs ne cessent depuis plusieurs décennies de baisser les bras devant la pression du néolibéralisme.

Rien n’est pourtant définitivement perdu !
L’auteur nous explique, entre autres, comment le CLEC (Cercle Littéraire des Ecrivains Cheminots) a pu empêcher l’invasion de termes anglo-américains.
Le CLEC a réussi ainsi à faire remplacer just in time par juste à temps, à accréditer imprévu au lieu de go-show et défaillant à la place de no-show «  pour référer, respectivement au passager qui se présente sans avoir réservé et à celui qui a réservé qui ne se présente pas ».

Claude Hagège n’hésite pas à remettre en cause certains clichés comme celui du français, langue élitiste !
La langue conserve et accroît la richesse héritée et si l’école transmet la norme «  c’est ce qu’en attendent les familles » et notamment  les familles issues de l’immigration, particulièrement exigeantes.
Il montre qu’aujourd’hui, le français, langue de culture et non de simple communication continue à s’enrichir de termes qu’il puise dans son patrimoine national et régional ou qu’il crée. Et comme l’affirmait Victor Hugo en 1827 dans sa préface de Cromwell : « C’est en vain que nos Josué littéraires crient à la langue de s’arrêter ; les langues ni le soleil ne s’arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, c’est qu’elles meurent. »
Ce combat de l’esprit contre les marchands et la mondialisation libérale est mené dans tous les pays francophones pour le français et dans de nombreux pays d’Europe pour la préservation des langues conçues comme des espaces vivantes « situées au plus profond de l’humanité ».

Jean-François CHALOT
Valiere
 
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Message par piter » 10 Juin 2008, 15:07

en passant, il y a un texte de Lénine ou il critique l'usage de termes étrangers à la place de termes russes, il semble que Lénine voyait ça comme une sorte de snobisme, un "tics" de journaleux ou de littérateurs voulant paraitre "au gout dujour", " "a la mode".
curieux mais anecdotique...
on sait que Lénine avait du reste des gouts assez conservateur en littérature, ou disons qu'il appréciait plutot les "classiques". il disait cependant ne pas etre suffisemment qualifiés pour en parler avec autorité.
piter
 
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Message par Valiere » 11 Juin 2008, 07:49

Txi ! Tu découvres ainsi, maintenant mon identité ! c'est bien...Quelle recherche!
Argumente sur l'école car ta prose manque de clarté! s'agit-il du contenu? de la pédagogie!

OUI, en lisant ce livre tu peux trouver toute l'argumentation qui montre qu'il est de l'intérêt même des américains que leur langue ne supplante pas toutes les autres, d'autant plus qu'elle est réduite à quelques centaines de mots utilitaires, de communication pour tous ceux qui sont contraints de l'apprendre et de l'utiliser en dehors du "cadre de langue maternelle" !
Valiere
 
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Message par com_71 » 11 Juin 2008, 08:43

Dans certaines entreprises, la tendance à faire rentrer dans la vie quotidienne le vocabulaire commercial, économique, etc... américain, est quand-même irritant. J'en connais bien une qui fait ça, tout en refusant obstinément aux employés des cours d'anglais au titre de la formation... :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Indesit » 11 Juin 2008, 09:54

(piter @ mardi 10 juin 2008 à 15:07 a écrit : en passant, il y a un texte de Lénine ou il critique l'usage de termes étrangers à la place de termes russes, il semble que Lénine voyait ça comme une sorte de snobisme, un "tics" de journaleux ou de littérateurs voulant paraitre "au gout dujour", " "a la mode".
curieux mais anecdotique...
on sait que Lénine avait du reste des gouts assez conservateur en littérature, ou disons qu'il appréciait plutot les "classiques". il disait cependant ne pas etre suffisemment qualifiés pour en parler avec autorité.

Salut,

personnellement, j'ai fait des études de langues vivantes, et je maîtrise les rudiments d'un certain nombre. Je suis donc assez attaché à la diversité linguistique...

Et je suis d'accord avec toi (et du même coup avec Lénine :-)) sur le fait que l'emprunt de certains mots relève du snobisme pur et simple, en gros, pour avoir l'air cultivé dans certains milieux cadres ou journaliste.. qu'apporte le mot 'benchmarking' par rapport à 'banc d'essai' par exemple.

De plus, je suis d'accord avec com 71 sur le fait que certains entreprises emploient délibérément du jargon "anglo-saxon" ou "globich" pour asseoir la domination de l'encadrement sur les salariés modestes.

L'argument de dire "toutes les langues se sont toujours mélangées" n'empêche pas de se demander dans quelles conditions elles doivent se mélanger, dans quelles conditions elle ne le doivent pas.

A mon avis, un emprunt n'est souhaitable que si aucun mot ne veut dire la même chose dans la langue d'accueil.

Soit dit en passant, certains mots anglais qui paraissent du dernier branché à une époque deviennent ringards dans la période qui suit. On ne dit plus guère walkman, hit-parade, bath, etc... même "look" est souvent remplacé par "dégaine" ou "apparence"... Le premier mot était d'ailleurs une marque déposé de Sony.

Pour ce qui est du problème de la langue véhiculaire, il faut s'y faire, c'est l'anglais. Je suis allé en Pologne récemment, sans parler polonais, car c'est une langue trèx compliquée que l'on ne peut pas baragouiner en l'apprenant quelques mois. Evidemment pas d'autre choix que de parler anglais pour communiquer.

Mais il faut rester conscient que la communication en anglais entre deux locuteurs dont ce n'est pas la langue maternelle appauvrit considérablement l'échange, car il est exceptionnel que les deux locuteurs la maîtrisent correctement, sans parler de la parler comme une langue maternelle.

Parfois, je me dis que c'est l'anglais qui a le plus à perdre de sa propre domination... on dit parfois que les gens parlent globish, pas anglais. Parfois quand j'entends le sabir parlé dans le milieu de la recherche par exemple, je lève les yeux au ciel et je me dis "pauvre Shakespeare" :-).

D'autre part, il est dommage d'employer l'anglais entre deux locuteurs de langues proches. Entre un francophone et un sinophone, ça paraît normal. Mais entre un français et un espagnol, c'est dommage car ils peuvent se comprendre dans leur langue maternelle respective avec relativement peu d'efforts supplémentaires.

Bien entendu, cela ne change rien au fait que les défenseurs du français peuvent être de fieffés nationalistes. Mais cela n'empêche pas de se demander si sous certains aspects, ils n'y a pas du vrai dans ce qu'ils disent.

à +
Indesit
 
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Message par Valiere » 11 Juin 2008, 10:30

D'accord avec toi Indésit. Cet auteur n'est pas nationaliste, il parle même des langues régionales qui ont une fonction culturelle, ce qui demande à être discuté.
Valiere
 
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Message par jeug » 11 Juin 2008, 10:54

C'est donc pour ça que je ne trouve plus de "hit-parade" dans les programmes radios ... :33:
jeug
 
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Message par Ottokar » 11 Juin 2008, 11:00

C'est marrant comment ce sujet dont on a déjà parlé pas mal revient régulièrement. Il y a quelque chose qui nous chatouille visiblement. On n'a pas envie d'apparaître nationalo, d'être anti-Europe ou anti-monde, on aime bien les échanges, on se sert nous aussi de l'anglais quand on va dans des pays lointains, ou qu'on rencontre des interlocuteurs lointains, mais on est attachés sentimentalement à notre langue...

Je ne suis pas en désaccord avec Indesit, sauf sur le benchmarking qui est plus le niveau de comparaison que le banc d'essai. Par exemple, le benchmark d'un placement en action dans telle ou telle société, c'est le niveau moyen des actions de la branche (pas forcément le CAC mais peut-être le NASDAQ pour Google). Et cela devient ridicule quand pour dire qu'on va teste des innovations, on les benchmarke (banc d'essai conviendrait parfaitement), ou pire, pour réduire l'activité de services hospitaliers, on les benchmarke, ce qui veut dire qu'on leur demande de dégager le taux de rentabilité moyen...
Ottokar
 
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Message par jeug » 11 Juin 2008, 12:11

(Ottokar @ mercredi 11 juin 2008 à 12:00 a écrit : (...) Et cela devient ridicule quand pour dire qu'on va teste des innovations, on les benchmarke (banc d'essai conviendrait parfaitement)

Personnellement, j'ai toujours compris benchmark dans le sens de comparatif, pas de banc d'essai.
Et finalement, pour aller dans le sens de ce qui a déjà été dit, dans les entreprises on n'explique pas les nouveaux mots importés de l'étranger. Ils finissent par intégrer le vocabulaire sans avoir jamais été présentés (je dis ça au feeling, bien sûr).
jeug
 
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