La fin de la LCR

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par charpital » 29 Juin 2008, 23:09

pourquoi cacher qu'on est marxiste révolutionnaire.? Quand je l'ai fait, au niveau boulot, c'était pour des raisons de sécurité bien compréhensibles (en clair ne pas me faire virer)

Cela dit, les copains de LO, c'est exactement pareil : en général, on leur fait pas confiance parce qu'ils sont révolutionnaires, mais c'est parce qu'ils sont arrivé a gagner la confiance de leurs collégues qu'on les écoute, même quand on ne crois pas du tout a la révolution...
charpital
 
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Message par quijote » 30 Juin 2008, 00:41

(charpital @ lundi 30 juin 2008 à 00:09 a écrit : pourquoi cacher qu'on est marxiste révolutionnaire.? Quand je l'ai fait, au niveau boulot, c'était pour des raisons de sécurité bien compréhensibles (en clair ne pas me faire virer)

Cela dit, les copains de LO, c'est exactement pareil : en général, on leur fait pas confiance parce qu'ils sont révolutionnaires, mais c'est parce qu'ils sont arrivé a gagner la confiance de leurs collégues qu'on les écoute, même quand on ne crois pas du tout a la révolution...

Alors là ça devient bizanthin . Les gens ne sont pas révolutionnaires pour l 'heure mais ils estiment le fait que nous ayons l ' honnêteté de leur dire d 'emblée ce que nous sommes .. qui plus est je n 'ai jamais pour la plupart rencontré d 'hostilité de ces mêmes travailleurs quand je m ' adesse à eux en tant que communiste .. au contraire peut- être .
Il n ' y a que les petits bourgeois intellos ou pas à qui ce mot écorche la gueule ..
", C 'est pas à la mode voyez vous , c 'est ringard , c 'est dépassé , dans le meilleur des cas . Dans le pire on est Polpot " et que sais- je , encore ..?

Alors moi, vois -tu je me détourne d'eux et de leur état d' âme je me fous comme de l 'an quarante..

C 'est pourquoi même si ça gêne certains , je continue à proclamer fièrement , et hautement mon engagement communiste . Qu'on se le dise !
quijote
 
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Message par kaïre » 30 Juin 2008, 01:43

(charpital @ dimanche 29 juin 2008 à 23:31 a écrit :
mon expérience de 30 ans de militantisme c'est que ce n'est pas parce que tu est révolutionnaire que tes camarades de travail te font confiance, mais c'est parce qu'ils te font confiance que tu peux faire un bon travail de révolutionnaire.


Mais c'est quoi ce coupage de cheveux en quatre ! L'oeuf ou la poule, n'importe quoi !
C'est en faisant le boulot qu'on gagne la confiance, en étant là, quotidiennement, dans les petites comme les grandes actions. Et c'est loin d'être toujours marrant. Et si on le fait, c'est justement parce qu'on est révolutionnaire et que les gens le savent et qu'ils font le lien entre notre activité et nos idées, car elles sont indissociables.
Bien sûr que dans la situation actuelle, ils ne sont pas prêts à nous rejoindre (sauf individualités), à devenir "marxistes révolutionnaires", mais dans une période de montée, de luttes telles que 36 ou 68, c'est ce lent travail et ces graines semées, qui germeront.
En 68, il y a eu des dizaines de milliers de travailleurs, de jeunes, qui regardaient du côté des révolutionnaires, qui attendaient d'eux ce que nous n'avons pas fait (et ce que LO avait demandé) : un parti qui aurait rassemblé toutes les tendances de l'extrême-gauche. A ce moment là, oui, ce rassemblement aurait eu un sens.
Mais aujourd'hui, la situation est totalement différente. Le recul de la conscience de classe, la perte de réflexes élémentaires, sont importants (il faut dire que lorsque l'on appelle, ouvertement ou pas, les gens à voter pour leurs ennemis (2002), il ne faut pas s'étonner ensuite qu'ils aient du mal à faire la différence entre la droite et la gauche. C'est le cas en particulier de la jeunesse scolarisée qui peut certes entrer en lutte, on vient encore de le voir, mais qui veut surtout ses exams pour "réussir" dans la vie, un bon boulot et du pognon. Ceux qui voient plus loin parmi eux, c'est une toute petite minorité issue d'un milieu politisé, PS, PC...
Et c'est justement dans les périodes de recul que l'on doit fermement maintenir le cap, défendre clairement nos idées, et non pas essayer de suivre le courant en édulcorant -voire en masquant- le programme et le but, pour rassembler artificiellement des gens qui sur le fond n'ont pas grand chose en commun et qui même peut-être, lorsqu'il y aura la remontée, se retrouveront ennemis.
kaïre
 
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Message par charpital » 30 Juin 2008, 07:43

a écrit :je n 'ai jamais pour la plupart rencontré d 'hostilité de ces mêmes travailleurs quand je m ' adesse à eux en tant que communiste .. au contraire peut- être .
Il n ' y a que les petits bourgeois intellos ou pas à qui ce mot écorche la gueule ..

Encore et toujours : ce que j'ai dit (c'est pas parce qu'on est révolutionnaire qu'on a la confiance de nos collegues, mais c'est parce que j'ai la confiance de mes collegues que je peut faire plus efficacement mon boulot de révolutionnaire) n'était pas un appel a "metttre son drapeau dans sa poche" (même si c'est souvent obligatoire, dans pas mal de boite du privé, au jour d'aujourd'hui) mais simplement a voir que les révolutionnaires n'ont pas forcément une "autorité" naturelle, et que leur "crédibilité" il ne la gagnent pas sur le front des luttes révolutionnaires. Arlette n'est pas crédible parce que "révolutionnaire", mais parce qu'elle est fidéle a sa classe, qu'elle fait parti du peuple, etc etc etc

Quand a "hostilité au communisme", je trouve que tu laisse trop libre court a ta subjectivité. On pourrait dire aussi que la plupart de ceux qui se revendiquent du communisme, en particulier du trotskysme, sont plus des petits bourgeois que des prolos (on a qu'a voir la composition sociologique de LO et de la LCR). Mais ça ne veut strictement rien dire ! Si une majorité de petits bourgeois étaient convaincu de l'actualité du communisme, on aurait sans doute une ambiance bien différente que celle qui régne actuelement. Mais si c'était une majorité du prolétariat, la situation serait révolutionnaire...
charpital
 
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Message par Vérié » 30 Juin 2008, 07:46

a écrit : Ouest France, article mis en ligne plus haut.
"Nous ne sommes pas l'extrême gauche, nous sommes la gauche, la vraie gauche", affirme Louis venu de Bretagne.

La parisienne Leila, du comité "l'Appel à la pioche" qui défend la cause des précaires, est catégorique : "nous sommes là pour enterrer la faucille et le marteau"


Que des participants tiennent ce genre de propos ne prouve rien en soi. Et que Ouest France choisisse de les citer, c'est sans doute dans l'ordre des choses. Inutile de se gargariser avec des articles de presse que LO est d'ordinaire la première à vilipender.

Dans la mesure où la LCR a choisi d'accepter des gens qui ne sont pas révolutionnaires pur jus, il est logique qu'on en trouve quelques uns. Mais tout dépendra de la tendance générale, des positions qui résulteront de tout cela. Bien sur, si les Leila et Louis cités ici (et à condition que les propos reproduits soient exacts etc) devaient diriger le NPA, ou y exercer une influence significative, ce ne serait pas la meme chose que s'ils sont, disons des militants de base, des sympathisants ou des compagnons de route peut-être meme provisoires.
Vérié
 
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Message par Sterd » 30 Juin 2008, 07:58

(Vérié @ lundi 30 juin 2008 à 08:46 a écrit : Dans la mesure où la LCR a choisi d'accepter des gens qui ne sont pas révolutionnaires pur jus, il est logique qu'on en trouve quelques uns. Mais tout dépendra de la tendance générale, des positions qui résulteront de tout cela. Bien sur, si les Leila et Louis cités ici (et à condition que les propos reproduits soient exacts etc) devaient diriger le NPA, ou y exercer une influence significative, ce ne serait pas la meme chose que s'ils sont, disons des militants de base, des sympathisants ou des compagnons de route peut-être meme provisoires.
C'est contradictoire avec les buts proclamés du NPA. La LCR dit depuis le début que ce n'est pas une LCR bis dont on aurait changé de nom.
Dans la mesure ou on y invite n'importe qui, sans aucun préalable. Il n'y a pas de raison que les ex-LCR y aient une voix prépondérante. Il faut se mettre 2 minutes à la place des Leila, on ne peut pas leur dire : venez avec votre histoire et vos idées et pliez vous aux notres.
Sterd
 
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Message par Ottokar » 30 Juin 2008, 09:02

Les gens qui adhèrent à un parti, ils adhèrent tels qu'ils sont et on ne peut pas demander à ces camarades d'arriver tout faits. Par contre, notre rôle consite à les amener à nos idées. Et lire dans la déclaration que
a écrit :Nous n’avons pas de modèle, et surtout pas les régimes prétendument « communistes » du siècle dernier,
cela ne me plaît guère ! C'est la porte ouverte aux anti-communistes. On n'est pas forcés de demander à de nouveaux adhérents d'être trotskystes, mais là, on leur dit explicitement qu'on ne l'est pas. Et qu'on ne rejette pas seulement les dictatures baptisées par antiphrase de "démocraties populaires", le stalinisme, les années Brejnev, mais qu'on rejette aussi Octobre et le bolchévisme, assimilé par là même au stalinisme.

Ce n'est pas Leila qui me pose un problème. On pourrait interviewer des Leila parmi les adhérentes de LO qui tiennent des stands à la fête (allée du communisme, en face de stands tapissés de faucilles et de marteaux) ou parmi les candidates des listes LO des municipales. Mais jamais Arlette ne dira cela.

Quant à "faire converger les luttes" ce sont des paroles verbales. Arlette a parlé de grève générale, mais la LCR est encore moins bien placée que LO pour le faire. Il ne s'agit pas que de composition sociologique. Il s'agit là encore d'une attitude. Soit on organise des militants du parti, intervenant par le biais de syndicats ou pas. Soit on fait adhérer des syndicalistes auxquels on ne demande rien et auxquels on jure par avance qu'on n'interviendra pas dans leurs affaires, que le parti n'a rien à dire sur leur activité, etc.

Là encore, c'est Besancenot et le(s) rédacteurs de l'appele qui me gènent, pas les adhérents.
Ottokar
 
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Message par Crockette » 30 Juin 2008, 09:45

je rejoins des camarades en disant que c'est pas en ce moment que les travailleurs sont prets à se bouger...

ils sont préoccupés par les nouvelles exigences des boss, les grilles de performances, les entretiens d'évaluation à "la tete du client" les licenciements à tour de bras ds l'industrie avec des chantages à la délocalisation...pour flexibiliser encore plus les plannings...
en ce moment c'est plutot l'heure au repli sur soi...mais
un espoir qui va devenir de plus en plus grand est en train de pousser :

le NPA, qui déjà réuni 10 000 délégués, soit déjà trois fois plus que la LCR !!! et imaginons que LO renforce ce parti, le PCF et sa politique mollassonne ainsi que le PS en subirait des dommages collatéraux très importants...
voir meme que le PCF ne serait plus très loin de la fin...(ce dont je ne me réjois pas mais c'ets la vie).

car c'ets pas que le PS et le pCF s'accomode du capitalisme, ils en vivent, tous ces élus députés, (conseillers généraux régionaux, sénateurs, élus des communautés d ecommunes), vivent grace au capitalisme, alors pourquoi couperaient ils la branche sur laquelle ils sont assis ?
en tous le NPA l'a compris, reste à LO maintenant le choix de ne pas rester sur la quai, et personne ne forcera LO a abndonné ses valeurs troskistes, elle n'a pas à rougir de cela au contraire...le NPA n'en sortira que plus riche en idées.
Crockette
 

Message par pelon » 30 Juin 2008, 09:53

Crockette, une question : tu vas adhérer au NPA ?
Parce que cette expression de "rester sur le quai", cela me fait marrer. Si c'est le train de l'armée rouge on rate évidemment quelque chose, mais si ce n'est que le train du jardin d'acclimatation, on s'en remettra.
pelon
 
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Message par Vérié » 30 Juin 2008, 09:56

Dans l'interview de OB mis en ligne plus haut, je relève ce passage :

a écrit :
MB : Dans le passé, la LCR et LO se sont présentés en commun aux élections, et pendant un moment, les médias vous appelaient « la relève d’Arlette ». Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’évolution de Lutte ouvrière ?
OB : Ce que je veux leur dire, c’est qu’ils n’ont rien à perdre à essayer de faire ce parti avec nous. Il ne s’agit pas de faire un tête-à-tête LO-LCR, mais de participer à créer un grand rassemblement de gens qui ont envie de lutter. On l’a dit depuis le début, on ne cherche pas à rassembler par en haut, en passant des accords avec les autres organisations, ça n’a jamais marché. On veut rassembler par en bas, en regroupant des gens, des militants d’ailleurs, des groupes. Ça pourrait être une opportunité pour Lutte ouvrière de participer à ce mouvement. Ils sont convaincus que nous sommes des réformistes depuis toujours et qu’ils sont les seuls à rester purs, je les invite à venir voir par eux-mêmes.


Pas de critique contre LO et un appel à participer. Encore une fois, pourquoi ne pas répondre et tenter le coup ? Meme sans accord "par en haut", on peut travailler ensemble "par en bas", et ça changerait la donne.

Besancenot tient des propos flous et parfois équivoques. De là à dire
a écrit : Ottokar
qu'on rejette aussi Octobre et le bolchévisme, assimilé par là même au stalinisme.


Ca me semble très excessif.

De plus, et cela me semble très important, le contenu des interventions de OB a toujours un caractère de classe assez marqué. Rien à voir avec le discours du PC à qui quelqu'un le comparait en disant que le PC veut occuper le meme espace. ET rien à voir avec les objecifs politiciens du PC.

En revanche
a écrit : Ottokar.  on fait adhérer des syndicalistes auxquels on ne demande rien et auxquels on jure par avance qu'on n'interviendra pas dans leurs affaires, que le parti n'a rien à dire sur leur activité, etc.


Cela n'est pas complètement tranché mais semble bien être la "tendance générale" du NPA et le courant syndicaliste déjà fort au sein de la LCR compte bien là-dessus. Et c'est en effet très gênant, et même inacceptable, puisque cela revient à cautionner la politique des bureaucraties syndicales dans pas mal de cas.

Mais, encore une fois - je sais, je radote -, le poids de LO aurait pu peser dans le sens contraire et marginaliser les syndicalistes pur jus, car il y a aussi, au sein de la LCR, des militants, et meme des militants d'entreprise partisans de défendre les positions du parti au sein de leurs boites et des des syndicats. ET d'autres qui sont "entre les deux" mais pourraient être favorablement influencés dans le cadre d'une confrontation.

Alors j'entend déjà la réponse : "Ce n'est pas le role de LO etc". Eh bien si, LO peut aussi jouer un role dans ce sens et tout le monde y gagnerait. Ce qui n'impliquerait pas de transformer le NPA en LO (comme quelqu'un le disait en plaisantant). D'une part, c'est en effet impossible. D'autre part, LO pourrait aussi apprendre et s'améliorer sur divers points grace à ce travail commun. Ca marche dans les deux sens.
Vérié
 
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