(charpital @ dimanche 29 juin 2008 à 23:31 a écrit :
mon expérience de 30 ans de militantisme c'est que ce n'est pas parce que tu est révolutionnaire que tes camarades de travail te font confiance, mais c'est parce qu'ils te font confiance que tu peux faire un bon travail de révolutionnaire.
Mais c'est quoi ce coupage de cheveux en quatre ! L'oeuf ou la poule, n'importe quoi !
C'est en faisant le boulot qu'on gagne la confiance, en étant là, quotidiennement, dans les petites comme les grandes actions. Et c'est loin d'être toujours marrant. Et si on le fait, c'est justement parce qu'on est révolutionnaire et que les gens le savent et qu'ils font le lien entre notre activité et nos idées, car elles sont indissociables.
Bien sûr que dans la situation actuelle, ils ne sont pas prêts à nous rejoindre (sauf individualités), à devenir "marxistes révolutionnaires", mais dans une période de montée, de luttes telles que 36 ou 68, c'est ce lent travail et ces graines semées, qui germeront.
En 68, il y a eu des dizaines de milliers de travailleurs, de jeunes, qui regardaient du côté des révolutionnaires, qui attendaient d'eux ce que nous n'avons pas fait (et ce que LO avait demandé) : un parti qui aurait rassemblé toutes les tendances de l'extrême-gauche. A ce moment là, oui, ce rassemblement aurait eu un sens.
Mais aujourd'hui, la situation est totalement différente. Le recul de la conscience de classe, la perte de réflexes élémentaires, sont importants (il faut dire que lorsque l'on appelle, ouvertement ou pas, les gens à voter pour leurs ennemis (2002), il ne faut pas s'étonner ensuite qu'ils aient du mal à faire la différence entre la droite et la gauche. C'est le cas en particulier de la jeunesse scolarisée qui peut certes entrer en lutte, on vient encore de le voir, mais qui veut surtout ses exams pour "réussir" dans la vie, un bon boulot et du pognon. Ceux qui voient plus loin parmi eux, c'est une toute petite minorité issue d'un milieu politisé, PS, PC...
Et c'est justement dans les périodes de recul que l'on doit fermement maintenir le cap, défendre clairement nos idées, et non pas essayer de suivre le courant en édulcorant -voire en masquant- le programme et le but, pour rassembler artificiellement des gens qui sur le fond n'ont pas grand chose en commun et qui même peut-être, lorsqu'il y aura la remontée, se retrouveront ennemis.